Les fabliaux du management : Observer, penser, décider et agir autrement
INTRODUCTION
Le manager est chaque jour confronté à un puzzle qui lui
impose d’être à la fois créatif, sage, moteur, transmetteur,
acheteur, vendeur, conciliant, intransigeant, ami, parent. Il doit
savoir adapter son discours en fonction des circonstances afin
d’optimiser l’imbrication étroite entre le fonctionnement et le
développement de l’entreprise. En constante réflexion, un
carnet toujours à la main, vérifiant tout ce qu’on lui dit, évitant
la controverse, ayant une correspondance régulière, travaillant
en collaboration, il doit être performant et innovant, doit savoir
anticiper face à la concurrence, faire preuve d’improvisation et
d’initiative, veiller à transmettre les bons codes à ses collaborateurs
et entretenir les bons réflexes. Il doit également être à
l’affût des outils qui l’aideront à accomplir sa tâche. Comment
peut-il s’en sortir ?
par François CHARLES
Une des solutions consiste simplement à sensibiliser, à faire
partager les enjeux et souligner les compétences, et surtout à
se poser ou se reposer les bonnes questions, même si elles
semblent mineures. Décider de certains choix ou chercher à
résoudre un problème impose de parvenir à une vision claire
de l’essentiel en tenant compte de l’existant, de l’historique et
de l’environnement de chaque situation. Or, ce principe est trop
peu appliqué.
Trois idées fortes doivent être gardées en mémoire :
– quelle que soit la situation, le risque humain occupe une
place prépondérante, et tout n’est souvent qu’une affaire de
communication ;
– par ailleurs, il n’est pas nécessaire de chercher très loin les
solutions simples et efficaces, et il est souvent plus rapide de
résoudre un problème si ce dernier est analysé sur un référentiel
différent et neutre ;
– enfin, la lecture des proverbes des anciens nous montrent à
quel point les relations humaines ont peu changé. Il semble
donc intéressant de s’en inspirer, voire d’en créer d’autres en
harmonie avec notre environnement actuel.
Pour cela, il suffit d’ouvrir les yeux et d’écouter. Le monde
animal et végétal qui nous entourent depuis l’origine nous
enseignent sans cesse si nous savons recueillir ses leçons de
choses et les appliquer au quotidien dans l’entreprise comme
dans la vie privée.
Jean de La Fontaine, comme avant lui Ésope, joua avec
succès du rapprochement entre la nature et l’homme afin de
transmettre des réflexions morales et critiques qui s’ancreraient
davantage dans l’esprit du lecteur grâce à leur masque que sous
la forme d’un sermon sentencieux. L’exercice peut aujourd’hui
être bénéfique au sein de l’entreprise comme dans toute
relation humaine.
Nous avons, par exemple, beaucoup à apprendre du
comportement animal et végétal en matière d’attaque, de camouflage,
de séduction, d’organisation, d’adaptabilité, de stratégie ou
d’intégration. Se comporter en « roi de la jungle », appliquer « la
théorie du pissenlit », rencontrer une analyse de type « chiens et
chats »1 ou travailler en bio-management devrait désormais faire
partie du langage de l’entreprise.
En outre, certains événements de la vie quotidienne
serviront également de référentiels à la fois en termes d’organisation,
de développement et de facilitation pour faire passer une
idée ou aider à une meilleure compréhension. À une condition
cependant : il convient de les adapter pour que le message
Autant de fables et de tableaux que nous rencontrerons dans les pages
suivantes.
Les fablaiux du managent•MEPok 10/06/03 17:14 Page 4
qu’ils véhiculent soit reçu d’une façon identique par tous.
Parler risk management lors de la visite d’un élevage de chiens
de traîneaux ou d’une cave d’affinage peut amener à
comprendre et à appréhender certains risques majeurs dans le
travail quotidien plus rapidement que s’ils étaient traités dans
leur univers propre. De même, le sport, école de vie, de
comportement et de découverte de soi, aidera sans nul doute à
faciliter certaines tâches ou à régler certains points durs, l’art
contribuera à une meilleure ouverture d’esprit.
Ce livre vous offre des clés de communication et quelques
référentiels. On s’apercevra notamment que des termes industriels,
utilisés en logistique et en management de projet,
peuvent être employés en stratégie, marketing, approche client,
comme en management des hommes.
Dans la première partie de l’ouvrage, vous lirez des fables et
autres tableaux qui illustrent un certain nombre de situations.
La deuxième partie est consacrée à la découverte et à l’explication
des concepts d’optimisation adaptables aux fonctions
vitales de fonctionnement et de développement de l’entreprise,
en correspondance avec les textes de la première partie. Vous y
découvrirez ou redécouvrirez notamment la théorie des cycles,
le système « bottom-up-down », les phénomènes de taille
critique, la « médecine d’entreprise », la « bio-attitude », le
« bio-management », la « bio-stratégie », l’approche et la vision
globales, le concept élargi de développement durable,
l’ingénierie concourante, le « global brain management »,
la mémoire d’entreprise, l’« integration family management »,
le concept d’« ambassadeur d’entreprise », l’analyse de la
valeur, la gestion du temps, le coaching, le « team-building »
et le « team-management », le concept « sport & culture »,
ainsi qu’une méthode d’approche client et de dynamisme
commercial.
Enfin, les proverbes de la troisième partie seront pour vous
l’occasion de consolider les images et concepts rencontrés, mais
également de progresser vers… le chemin, votre chemin.
Après avoir lu ce manuel, vous disposerez des trois piliers de
l’optimisation que sont la vision globale, la maîtrise des risques
et l’innovation au service du management de l’entreprise, des
hommes, des projets et des affaires. Ils vous feront gagner dans
ce monde où l’anticipation, l’adaptation et l’originalité créent
souvent la différence.