LA JOURNEE SPM® DU DIRIGEANT
Comme toute personne dans sa vie professionnelle ou personnelle, le dirigeant d’organisation (entreprise ou collectivité) peut optimiser sa journée au profit de ses salariés, de son entreprise, de son groupe, de son territoire, sa nation, de l’Europe, sans oublier sa famille. Son humeur donne souvent le ton. Autant qu’elle soit bonne pour donner l’exemple.
Le dirigeant désire se sentir bien dans sa position, comprendre et maîtriser son environnement, entretenir une vision et être porteur de sens, mettre en adéquation les ressources avec la stratégie, accroître la performance en tenant compte du potentiel humain, avoir un leadership adapté, identifier des personnes de confiance pour rompre son isolement, prendre ses décisions en connaissance de cause et responsabilité, gérer les conflits, les risques et les crises, hiérarchiser les tâches, décider et gérer tout changement potentiel, trouver un équilibre avec sa vie privée... Le dirigeant de PME doit souvent être à la fois créatif, prévoyant, sage, moteur, transmetteur, intransigeant, organisé, parent, ami, innovant, facilitateur, performant, négociateur, conciliant, communicatif, vendeur, acheteur…
Grâce au modèle SPM ® (Stratégie, Processus, Psychologie, Marketing, Management, Mental) le dirigeant saura se lever du bon pied, mieux définir et atteindre ses objectifs, prendre en compte les réalités, définir les options et passer aux actions réalistes, réalisables, mesurables et déterminées dans le temps (GROW, SMART). Il va vivre de façon décloisonnée et équilibrée certaines méthodes pour l’aider à mieux fonctionner en fonction des situations rencontrées.
Par François CHARLES*
Il est 6 heures, Philippe s’éveille. Il dirige une PME industrielle de 300 personnes qu’il a reprise il y a 5 ans. Cette fois-ci, il a bien dormi. Mieux qu’une aspirine avant de se coucher, il avait fait le deuil de la réunion de la veille, où il a failli perdre un client significatif. Il était passé par toutes les phases et s’est reconstruit grandi après le coup de tamis. Il repense à son coup de poker du « sans toi » et sa meilleure solution de rechange (MESORE) tendue in extremis pour signer le contrat. Mais quelle énergie consommée ! Sa famille n’aura pas à subir d’ondes négatives mais de toute façon, il sait désormais se ressourcer pour éviter cela même en cas d’échec et tire profit de son caractère de préférence introverti. Mais avant d’attaquer cette nouvelle journée de travail « positive », il décide de se faire un ancrage de bien-être avec son épouse, genre de fiole de potion magique, qu’il pourra ressortir en cas de besoin sévère mais non automatique, « comme les antibiotiques », comme lui dit sa fille.
Il va profiter du rasage pour une fois de plus rentrer dans sa préférence introvertie et visualiser certaines tâches du jour pour mieux les aborder. Il ne passera cette fois trop de temps de réflexion avant de franchir la ligne imaginaire pour les aborder. Il a appris à mieux partager et confronter ses idées et impressions comme les extravertis. Quelques informations à la télévision pendant le petit-déjeuner pour se nourrir d’une certaine façon et le voilà prêt…à regarder ses emails sur son téléphone portable, véritable outils d’apprentissage de la connaissance de soi et du management. Sa force introvertie fait qu’il peut davantage mûrir la réponse jusqu’à son ordinateur mais il aura appris à répondre parfois aux messages très urgents, ce qui n’est en fait pas le cas ce matin. Après les rituels d’usage avant de quitter la maison et une petite phase d’intimité pour rétablir le dialogue et l’écoute active avec son fils qui semble s’éloigner de ses objectifs scolaires, notre dirigeant monte dans sa voiture direction le travail. Pour casser la routine du trajet et éviter les risques sur le parcours, il se remet dans le cadrant de l’apprentissage chaque semaine en changeant si besoin d’itinéraire et s’interdit les appels. Il repense à cet alpiniste qui s’était tué avec pourtant 20 ans d’expérience mais qui avait juste oublié qu’il n’était pas devenu Superman. Ce n’est pas un rituel ni une activité mais plutôt un mixte des deux. Il peut penser mais toujours de façon équilibrée et si possible sécurisante. Le matin, la moitié du chemin est consacré à sa famille et ensuite à son travail. Et vice versa le soir pour vivre l’instant, ici et maintenant, afin de pouvoir mieux ensuite rentrer en dynamique mais en s’obligeant souvent ce genre d’aller retour. En tant que golfeur, cela lui fait penser à ceux qui affichent le nombre de coups réalisés et ceux qui annoncent le coup futur. Il a aussi beaucoup réappris sur l’environnement de l’entreprise en redécouvrant par là même ce sport sous l’approche SPM.
Il entretient son « PRAJI » aux feux en pratiquant quelques passe-temps. Il regarde les voitures et leurs occupants, souvent des femmes avec leurs enfants en train de réciter les devoirs, les choses à faire dans la journée, en train de réconforter, ou de penser que leur pyramide de Maslow est en train de s’effondrer ou encore de penser qu’ils sont encore en retard. Il l’a connu aussi cela avec son côté « travaillomane-persévérant » qui rajoutait toujours quelques chose à l’emploi du temps. Au final il était en retard, ce qui était inadmissible et le rendait de mauvaise humeur et qui ensuite le faisait douter. Mais désormais c’est terminé. Avec le MBTI, il sait prendre de la marge ou relativiser en cas d’imprévu.
Le passe temps de Juliette, son assistante, va s’arrêter quand elle va voir arriver sa voiture. Elle lui prépare une surprise pour son anniversaire, comme tous les autres cadres. Une fois arrivé, ils vont s’accorder une demi-heure pour passer en revue les événements, les rendez-vous de la journée et les dossiers en cours. Il aime cette relation à deux. Ils forment aussi un couple avec un style de management bienveillant en maitrisant certains flux. Il a choisi une assistante avec un profil complémentaire, à savoir organisée pour compenser sa trop grande flexibilité, sociale, persévérante phase battante qui aime que les choses avancent avec conviction sans lui faire de l’ombre et qui sait prendre certaines initiatives. Le processus est sous contrôle mais il sait parfois insister pour vérifier des détails et se rassurer. Elle a vite compris qu’il fallait lui présenter ses dossiers de façon structurée, avec tous les filtres des réalités possibles et au moins deux options d’actions. L’écoute active est intense, comme un branchement. Les problèmes sont vite abordés. Quand cela se dérègle un peu, notre dirigeant et son profil perfectionniste rejoint son assistante sur la zone altruiste en pensant au bien des employés et de l’entreprise, ce qui est idéal pour l’écoute ou sur la zone modérateur. Il aime bien l’envoyer parfois en avant-garde pour défricher le terrain et pour mettre les clients à l’aise. Cela fonctionne mieux qu’avec son ancienne collaboratrice très observatrice qui pouvait rentrer en opposition forte avec déséquilibre sans forcément justifier son comportement.
Une fois cette première réunion passée, arrive le rituel du « bonjour » dans l’entreprise. Mais, en plus, Philippe a appris à chercher un mot différent pour chaque personne en fonction des profils et besoins psychologiques de chacun. Ce qui nécessite parfois un peu de réflexion avant de passer la ligne imaginaire avec l’interlocuteur. Cela lui procure un bon entraînement pour ses relations avec ses visiteurs, clients ou partenaires privés ou publics. Puis vient le rituel du café, et des événements passés rentrant de ce fait progressivement en phase d’activité et de travail.
Ce matin, il devra ensuite vivre une phase d’intimité avec le DAF qui semble vouloir prendre un peu de pouvoir « pour » et « sur » depuis que la nouvelle organisation est en place. Le leader responsable, c’est lui. Son DAF, quant à lui, est leader de processus. Heureusement qu’il peut compter sur Paul, le directeur des opérations, véritable leader psychologique tel le prêtre qui recueille les états d’âme en toute confidentialité mais qui peut aussi véhiculer certains messages en se donnant la permission de la faire par une protection de conscience professionnelle individuelle et collective ou en le demandant simplement à sa source.
Puis viendra sa réunion du matin avec le bureau d’étude. Un moment de retrait sera approprié pour trouver les ressources nécessaires avant de franchir le Rubicon de la salle de réunion. En bon artisan « SP » orienté vers l’action, le monde présent, les résultats, il va devoir adapter son discours et maîtriser son énergie avec le bureau d’étude pour expliquer ce qu’attend le client de la veille. De par sa forte valeur ajoutée, ce sous-groupe organisationnel d’explorateurs exerce parfois un certain pouvoir sur les processus de fabrication et la direction. Il va devoir parler à une population de rationnels « NT», orientés vers la théorie, cherchant à comprendre le fonctionnement des choses, faisant confiance à la logique et à la raison, se montrant sceptiques et précis, pensant en terme de différences, catégories, définitions et structures, se concentrant sur les stratégies et les modèles qui aident à atteindre les objectifs et optimisent le progrès, recherchant la compétence et la connaissance approfondie qui lui faisait défaut lors de son arrivée il y a 5 ans. Il va également tenter de parler du risque coût - délais - performance (CDP) d’être trop conceptuel et mettra un peu de 5M, de 5S et de bête à corne, outils de l’ingénieur, pour leur parler d’intelligence économique pour les aider à ranger leur bureau avant de partir…
La matinée passée il déjeunera avec l’expert comptable. Ils parleront des forces, faiblesses, opportunités et menaces (SWOT) d’opter pour une gérance. Ils aborderont aussi le modèle économique de rémunération globale englobant une plus grande part de contrats de retraite. Ces dispositions sociales et financières séduisent son côté « F ». Mais avant de prendre sa décision, il veut vérifier la logique de rentabilité de le faire à son âge ainsi que vérifier « la tête froide, avec la préférence « T » du comptable, la logique, les avantages et inconvénients pour ses salariés au delà de tout discours commercial.
Rentré dans sa PME, il s’accorde un quart d’heure de…sieste, autre rituel incontournable qu’il a autorisé – mais contrôlé , pour être plus efficace l’après midi. Philippe relisait volontiers parfois la fable du « manager ou du grand Foyaka » qui le confortait dans sa façon de donner du sens à travers ses équipes, bâtisseurs de cathédrales plutôt que tailleurs de pierres, avec de bons résultats et certains signes de reconnaissances souvent appréciés. Par son côté « Family Management », il rêve de pouvoir organiser une osmose travail - vie privée avec un service de garde d’enfants ou d’autres avantages de bien être.
Puis c’est la réunion d’avancement du projet « 3X », nom de code de protection attribué à chaque client ayant demandé une certaine confidentialité. Le curseur d’avancement semble bon, les éléments contrôlables et incontrôlables maîtrisés jusqu’à ce qu’un membre de l’équipe relate un épisode intéressant sur le risque CDP, caché pour l’instant au client, très malléable, sur une partie de la prestation à cause d’un changement de fournisseur. Philippe contient ses émotions, reste calme tout en sur contrôlant et sans partir en croisade. Il sait que la planche à clous est dangereuse dans cette période de crise et que ses collaborateurs, comme se clients sont précieux. Mais il veut que ce dernier prenne conscience de ce « grain de sable » et reconnaisse que ce jeu transactionnel de RCJ (Réglons son compte à Joe ), où le client trompé en ressort souvent vainqueur, risque de fragiliser l’entreprise. Il est absolument nécessaire d’analyser le coup d’après et d’être en interdépendance « win-win » au risque que la rentabilité des investissements soit remise en cause et que ce projet ne passe jamais en phase vedette.
Laissons désormais Philippe terminer sa journée. Et vous, quelle est votre journée SPM ® ?
*coach en stratégie, management et développement personnel, créateur du modèle SPM ®, dirigeant de NOVIAL www.novial.fr
LA JOURNEE SPM® DU POLITIQUE
Comme toute personne dans sa vie professionnelle ou personnelle, le politique peut optimiser sa journée au profit de ses administrés, de son équipe, de la nation, de l’Europe et même du monde, sans oublier sa famille. Et si l’aile d’un papillon peut provoquer un orage de l’autre bout de la terre, la décision d’un politique peut aussi entraîner des catastrophes.
Grâce au modèle SPM (Stratégie, Processus, Psychologie, Marketing, Management, Mental) le politique saura se lever du bon pied, mieux définir et atteindre ses objectifs, prendre en compte les réalités, définir les options et passer aux actions réalistes, réalisables, mesurables et déterminées dans le temps (GROW, SMART). Il va vivre ses polarités de JUNG, l’ennéagramme, son PRAJI, le SWOT, la MESORE, les 3P, les risques et les jeux d’analyse transactionnelle
Par François CHARLES*
Il est 6 heures…le politique..s’éveille. Il a apparemment peu dormi à cause de la réunion de la veille. Il se souvient qu’il en a rêvé et il est un peu énervé! Il n’avait sans doute pas terminé le processus de deuil de la motion qu’il na pas réussi à faire passer. Mais sa famille n’a pas à en subir les conséquences. Il connait son extraversion renforcé par un stress léger. Mais il va choisir de passer en introversion pour mieux se ressourcer et contrer le stress fort qui risque de s’installer. La PNL l’aide à respirer, à penser positivement, il se revoit le jour de son élection. La vie est belle, il relativise. Voilà, sa tête va mieux. Il peut embrasser son conjoint et se lever, pourquoi pas après avoir lâché prise et partagé quelques douceurs.. Mais la France n’attend pas. il va profiter du rasage pour une fois de plus rentrer en introversion et se ressourcer encore et même visualiser certaines tâches pour mieux les aborder avec un peu plus dd réflexion avant de franchir la ligne imaginaire pour les aborder. Quelques informations à la télévision pendant le petit-déjeuner pour se ressourcer et se nourrir aussi par l’échange et le voilà prêt…à regarder ses emails sur son blackberry. Mais il aura appris à ne répondre qu’aux messages très urgents en prenant le temps de mûrir la réponse jusqu’à son ordinateur. Voici notre extraverti parti prendre son train pour aller à la capitale. Arrivé à la gare, il achète quelques journaux et file sur le quai pour repérer la voiture première classe. Le train n’est pas encore arrivé. Il lui faut trouver un passe temps. Personne pour parler sur le quai, il va s’amuser à visualiser sa journée. Une fois monté dans le train il use un peu de sa force extravertie et sociale pour respecter certains rituels et serrer quelques mains avant de passer en phase de retrait se plonger dans les nouvelles sans réagir sur chaque détail comme au début de son activité et être plus conceptuel. Il sait désormais faire une synthèse équilibrée avant d’appeler son assistant. Il a aussi appris à hiérarchiser et gagner du temps.
Le voilà à l’assemblée après avoir pris un café aux « ministères » sans pouvoir hélas se ressourcer en discutant un peu avant sa réunion en commission. Il sait qu’elle sera difficile, comme la veille. Mais cette fois, avant de franchir le rubicon, il a su faire la part des choses entre les forces et les faiblesses du dossier, les opportunités et els menaces, les éléments jugés vedette, dilemme ou vache à lait pour segmenter le discours et être percutant. Son curseur de succès est à 6 sur 10 et il doit mettre encore un peu d’effort relationnel avec deux opposants majeurs avec lesquels il perd beaucoup d’énergie, il le sait, car ces derniers ne font pas l’effort de venir sur son terrain.
Il doit parvenir à une négociation raisonnée en leur laissant une meilleure solution de rechange. Son côté « T » et tête froide doit s’équilibrer avec son « F » pour mieux partager la décision. Une fois votée cette mesure évitera un risque significatif qu’il faut traiter car moyen en coût, délai et performance pour l’emploi mais élevé en probabilité d’apparition. Il s’attend à leur jeu principal : le « Schlemiel » qui va consister à le mettre en situation potentielle de parent et pardonner leurs visions négatives pour avancer et finalement souvent le faire perdre en bonne victime. Au début il acceptait sournoisement en adulte objectif et provoquait la colère des opposants qui n’avaient plus de répondant. Mais cette fois il va prendre la main et répondre à leurs besoins psychologiques de considération de leur personne et surtout de leur opinion pour les faire sortir de leur tranchée.
Voilà, cette fois, il a réussi et la balle est dans leur camp. Il reste une heure avec son assistant pour passer en revue les dossiers et voir l’avancement de la proposition de loi. Il aime cette relation à deux qui lui permet d’être à la fois leader responsable mais aussi opérationnel et parfois même psychologique. Ils forment un couple avec un style de management bienveillant tout de même. Il ne met pas forcément tout le monde en contact pour maîtriser certains flux. Il a choisi un assistant pas aussi social que lui, qui aime se valoriser par son travail sans lui faire de l’ombre mais qui sait prendre certaines initiatives. Le processus avance sous mais contrôle. Il essaie de ne pas trop dévoiler son côté promoteur pour ne pas froisser son empathie qu’il apprécie quand il en a besoin.
L’assistant lui présente ses dossiers de façon structurée, avec tous les filtres des réalités possibles et au moins deux options d’actions et il aime ça. L’écoute active est intense, comme un branchement très fort. Les problèmes sont vite abordés. Notre politique et son profil battant rejoint notre assistant et son profil perfectionniste sur la zone altruiste, ce qui est idéal pour l’intérêt général de la population et des entreprises. Cela fonctionne mieux qu’avec son ancienne collaboratrice très observatrice qui pouvait rentrer en opposition forte avec déséquilibre sans forcément mettre en avant ses convictions mais qu’il aimait bien envoyer au carton vers les opposants car elle ne craignait pas « trop » les coups. Pas quand elle fut violentée ce fut une fois de trop !
Le déjeuner approche. Il voit qu’il est déjà en retard. Lui aussi est structuré dans le temps et a horreur d’être en retard mais cette fois, il va faire effort pour montrer sa puissance « sur » ce lobbyiste un peu trop joueur qui « pour » le faire parler autrement et plus efficacement. Il va se donner la permission de le faire en se protégeant par une plage horaire plus souple l’après midi et en demandant à son assistant d’appeler juste à l’heure du rendez-vous pour évidemment respecter son image. Et pas question d’être dépendant, ni indépendant en lui fermant les portes, c’est du donnant-donnant, l’interdépendance ou rien.
Rentré à son bureau, il doit prendre 2 heures pour travailler en retrait et rédiger un discours pour la semaine prochaine. Son côté flexible est une force pour travailler au dernier moment mais il sait aussi qu’en disposant les grandes idées de façon structurée et les faisant vivre avant, son discours est plus riche et son stress moins fort au dernier moment, ce qui lui évite aussi de compenser par des séances de respiration et de ressourcement. Il dort d’abord 15 minutes, ce qu’il considère comme un rituel qui devrait être obligatoire dans toutes les organisations afin d’être plus efficace.
Il doit faire passer une vision et un chemin. Il se souvient des trois clés stratégiques : quoi ? Pourquoi ? et quand ? Avec quelles forces et quelles faiblesses. Il va également employer des mots correspondant à son auditoire d’experts comptables, donc plutôt concrets, objectifs, logiques, portant l’attention sur les faits, le résultat, qui sont organisés, planifiés, prévoyant, et qui décident en appliquant généralement une grille de critères objectifs en étant impersonnel, juste, ferme, et indépendant.
Nous découvrirons le reste de sa journée dans une deuxième partie…
*coach en stratégie, management et développement personnel, ancien cadre politique, créateur du pack élection.
La France passe de 20 à 19… et alors ?
Le couperet est tombé : Standard & Poors, agence de notation américaine, qui avait réduit la note des Etats-Unis, a décidé de dégrader la France, comme la plupart des pays de la zone euro. Notre AAA passera à AA+ Oui et alors ? Devons nous trembler ? Est-ce toujours judicieux de rester à 20/20 ?
En nous rappelant mon ancien article « la fausse inquiétude des banques », peut être pourrions nous cette fois utiliser la « bête à corne » de l’analyse fonctionnelle « à quoi ça sert », « à qui ça sert », « sur quoi ça agit » ?
Par François CHARLES*
* conseil en stratégie et management, économiste, ancien responsable de politique industrielle et d’intelligence économique à la DGA, président de l'IRCE
Baisser la notation sert à augmenter les taux pour rembourser plus, sert à renflouer les banques et cela agit sur les prix et donc le coût de la vie. Et les banquiers reprennent leur identité : on ne prête qu’aux riches et les endettés deviennent de plus en plus endettés. Et bien entendu les banques vont être dégradées pour mieux jouer le rôle de victimes.
Une agence américaine dégrade les Etats-Unis peut paraître acceptable. Mais à l’heure où l’euro est plus fort que le dollars on pourrait toutefois se poser une question : pourquoi avoir peur cette fois alors que l’agence Fitch, européenne et même française, avait affirmé au début de la semaine que la note ne bougerait pas sine die ? A croire que les banques attendent avec intérêt qu’un mauvaise note arrive pour mieux dormir.
F. Baroin a tout dit : gardons le cap, ne nous laissons pas impressionner, ce ne sont pas les agences de notation qui définissent la politique générale d’un Etat.
Apprenons à prendre comme information ce que nous disent les agences américaines et de décider avec notre système monétaire, avec notre agence européenne et avec une majorité qualifiée comme nous en avons l’habitude. Profitons-en pour rebâtir une gouvernance saine et européenne.
Pour une règle d’or énergétique et nucléaire
Autant je suis inquiet d’entendre Eva Joly dire de façon intransigeante et quasi déséquilibrée « il faut abandonner le nucléaire et j’ai raison », autant je n’ai jamais entendu le PS dire qu’il voulait le faire, et autant il est surprenant d’entendre l’UMP à la fois le blâmer le PS comme pour l’y inciter. Le nucléaire sauveteur, productif et producteur de particules mais non polluant et ne procurant que peu d’emplois serait-il un jeu au-delà d’un enjeu ? Quels sont ses avantages, inconvénients, opportunités, menaces ? Qui veut prendre le rôle de persécuteur et de victime ?
Par François CHARLES
Economiste, coach et conseil en stratégie et management, président de l’IRCE
Comme en matière de défense, notre indépendance énergétique repose sur des décisions politiques qui se confortent d’éléments économiques, techniques et humains mais cette fois également médicaux. Il est souvent difficile de choisir entre une décision politique prise avec le coeur ou de façon logique et la tête froide mais là est l’enjeu. Bien sur le politique dira qu’il n’est pas très responsable de réduire le nucléaire et les emplois car « ce monde est dangereux », comme c’est le cas dans l’armement. Mais une partie de la population criera qu’il est irresponsable de conserver des énergies à risque quand on peut faire autrement et conserver une armée alors qu’il n’y a plus de guerre. Par contre, ce sont souvent les mêmes personnes qui vous reprocheront ensuite de ne pas les protéger ou de ne pas rétablir la lumière en une heure…
Pour autant il est presque irresponsable d’être dépendant à 75% comme nous l’étions avant du pétrole et il est irréaliste mais hélas réalisable, en cas de catastrophe en France ou dans un pays voisin, d’arrêter toutes nos centrales, a priori les plus sûres du monde, et de passer de 75% à zéro par décision politique.
Au-delà des jeux d’analyse transactionnelle « regarde ce que tu m’as fait faire » et « c’est toi qui m’a entraîné là-dedans » qui risque d’arriver entre le PS et les Verts, et qui constitue une base classique à la secrète règle du jeu de nombreux ménages, essayons d’analyser l’objectif positif, les réalités et les options abordables notamment au vu de la sempiternelle et sans doute intéressante comparaison du couple franco-allemand.
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Posons l’objectif positif consensuel : « disposer d’une certaine autonomie énergétique si possible peu polluante, peu chère et peu dangereuse ». Les réalités objectives sont par contre diverses et multiples :
Nous sommes sortis de la dépendance du pétrole pour notre électricité grâce au nucléaire, véritable force motrice, et de nombreux pays nous ont emboîtés le pas. En Europe, la France possède 19 centrales et 58 réacteurs et son énergie électrique en provient à 74%, la Russie 16%, le Royaume-Uni 22%, l’Allemagne 24%, la Suède 45%, l’Espagne 26, la Suisse 40% et la Finlande 30%. L’énergie française repose aussi à 12,3 % sur l’hydraulique puis gaz 5% et de façon insignifiante sur les autres énergies mais avec un plan éolien remarquable. Notons qu’un cluster éolien existe en Bourgogne. L’Allemagne dépend du charbon à 41%, du nucléaire à 24%, du gaz à 14%, de l’éolien à 6%
Tout modèle économique par ailleurs sur sa durée de vie, l’hydraulique semble être l’énergie la moins couteuse en production en euros par mégawatt-heure suivi du nucléaire, du charbon, du gaz, de l’éolien puis du solaire et le prix du pétrole est très élevé.
Autres réalités : les catastrophes nucléaires n’ont pas eu lieu pour les mêmes raisons mais produisent les mêmes effets sociaux et politiques : l’Italie, l’Allemagne, un temps revenue, et la Suisse en sont sorties suite à une catastrophe. L’Autriche, la Belgique sans doute également. L’Espagne arrête de construire mais maintient l’atome. La Finlande, la Suède qui a même critiqué l’Allemagne pour pollution, le Royaume Uni qui vient de sortir une étude, et la Russie (…), maintiennent le nucléaire en confiance. La France a analysé depuis longtemps la réduction à 50% et annonce une étude de sécurité fin 2011. L’opposition profite légitimement ou non de l’élection présidentielle pour se reposer les bonnes questions.
On peut être de droite et aimer le tram à Dijon même avec les travaux et on peut être de droite et aimer une diversification des sources d’énergie. On peut aussi avoir le droit d’entendre des gens qui ont peur de cette menace inodore en espérant que les discours publics et privés sont les mêmes. J’ai pu côtoyer des gens de gauches qui, en aparté, sont réalistes sur les progrès industriels avant les progrès sociaux. Il est difficile pour les Verts d’admettre que la sécurité est totale sous peine de perdre leur légitimité alors qu’ils pourraient intelligemment veiller à la sécurité par des actions concertées et non sauvages. Quant à la sécurité industrielle, les catastrophes leur donne hélas parfois raison.
L’étude des Echos du 6 décembre est intéressante: « le nucléaire pèse les trois quarts du bouquet électrique mais représente 125 000 emplois directs et autant d’indirects », soit 350 personnes par réacteur. Les énergies vertes sont couteuses tant qu’elles ne sont pas amorties mais ont créé 370 000 emplois en Allemagne avec un quasi doublement d’ici 2030 alors qu’elles n’en ont créé jusqu’à lors que 94000 en France mais avec une forte progression. Par contre, si le nucléaire procure et génère beaucoup moins d’emploi (environ 30 000 d’ici à 2030 selon PWC avant Fukushima), il reste plus productif.
Autres réalités : le solaire est plus développé en Allemagne alors que la France est plus ensoleillée. Le Maroc va produire et exporter de l’électricité solaire à partir de grands champs photovoltaïque installés dans le désert. L’éolien offshore est plus développé en Allemagne alors que la France dispose de 20 fois plus de côtes. Le charbon est très polluant mais compétitif. Les bassins miniers français sont menacés. L’atome est comme le gaz, inodore, l’atome n’émet pas de Co2, nous entrons dans le tout électrique, l’avion est le plus sûr moyen de locomotion. Le premier crash d’un Airbus 380 fera parler pendant un an mais n’arrêtera pas ces avions de voler. Il est plus réaliste et facile d’arrêter à 25%, de maintenir entre 25 et 50 % et de réduire en dessus. Le nucléaire, ce n’est pas que des centrales mais ce sont aussi des déchets à risque qu’il faut stocker. L’Allemagne est notre premier partenaire et représente un modèle comparatif proche. Elle est écologique mais abandonne pourtant le nucléaire pour polluer énormément avec le charbon et va acheter de plus en plus de gaz en Russie.
On peut se demander pour quelle raison le solaire n’est pas davantage développé de la même façon que le sont les bio carburants qui polluent autant mais dont le modèle économique et de rejet global est avantageux mais finalement… plus compliqué. La technique ne serait-elle pas au point ? Les piles à combustible, elles, le sont.
Ayant travaillé sur les concepts de fabrication, de maintenance et de déconstruction, je suis sceptique sur le fait de dire que déconstruire une centrale coute plus cher que la maintenir et donc la moderniser mais il est vrai de dire qu’il faut prévoir un jour le coût de déconstruction dans toute réalisation, qui plus est, sensible.
Mettons tout cela dans l’alambic, laissons bouillir et analysons l’élixir produit. Réalisons une distillation supplémentaire comme un single malt et rajoutons qu’en Allemagne le SMIC n’existe pas…
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Le politique se sert il des catastrophes pour faire passer ses convictions ? Se sert-il de la population pour mieux l’impliquer et éviter certaines décisions ? On se rappellera du référendum européen et plus récemment de la volonté de référendum grecque pour réduire la dette. Il semble en être de même pour le nucléaire.
En fait 50% ou 75% ? Tout le monde a en définitive raison dans une « règle d’or » énergétique pour réduire la part du nucléaire sans réduire le nucléaire.
Même si les 35 h ont été écrites sur un coin de table et que la psychose radioactive peut changer bien des décisions, je ne veux pas croire que les circonscriptions ont été marchandées à coup de réacteurs nucléaires avec irresponsabilité avec les effets que l’ont verra si la majorité présidentielle change de couleur.
Je veux plutôt espérer que l’annonce s’est faite sur des réalités étudiées comme dites précédemment et notamment sur nos 25 réacteurs ayant plus de 30 ans en 2011. J’invite les analystes à penser de façon globale au de là de la production et utiliser la matrice BCG connue en marketing pour savoir où investir, construire, entretenir et déconstruire entre les Dilemmes, (centrales à moderniser sans rendement), les Vedettes (rentables mais non amorties) et les Vaches à lait (amorties mais avec un risque à terme si non surveillance).
Je veux croire aussi que c’est donner une chance pour créer des emplois et pour le développement continu d’alternatives en utilisant de façon toujours plus grande le potentiel inexploité des ressources sans fragiliser notre développement économique et notre indépendance énergétique.
Je veux croire que la majorité en place restera dans la lancée du Grenelle de l’environnement comme dans le maintien de notre force motrice électrique pour les mêmes raisons. Cela contribuerait aussi à sauver notre pôle nucléaire bourguignon travaillant de concert avec la Franche–Comté.
En conservant sa capacité de production d’électricité, la France contribue à réduire la dépendance énergétique européenne et produira pour les autres nations avec des impacts économiques induits. Nous pourrons leur demander en contrepartie de nous aider financièrement à entretenir, moderniser et démanteler nos centrales et leurs déchets pour éviter tout risque potentiel. Les Verts pourront appeler cela une « prime de risque », une « taxe nucléaire » et pourront aider à calculer la survaleur de la santé au-delà des processus industriels.
La France pourra faire partie du sous groupe des pays à centrales co-financées par les autres pays de l’Union. L’Allemagne, qui revient sur le charbon très pollueur pourrait également investir en Lorraine dans cette filière.
Comme dans bien des domaines, et en pensant positivement, l’Europe de l’énergie pourra profiter d’une crise pour se structurer et mettre en place une segmentation fédérale pour la consommation et l’achat interne et externe encadré par un Buy European Energy Act.
La politique est-elle un job ?
Des hommes et des femmes politiques affirment que la politique est un « job », alors que pour d’autres il n’en n’est rien.
Dominique de Villepin, comme à peu près François Bayroud, dit que «la politique en France actuellement n’est pas celle d’un grand pays à cause des petites luttes stériles ». Est-ce cela la politique ? Un jeu de pouvoir permanent alors qu’il s’agit de l’avenir de la Nation et des ses citoyens ? Qu’en penser ? Est-ce plutôt un emploi ou une simple activité morale avec leurs réalités respectives ? Quel profil faut-il pour faire de la politique ? Qui est le plus à même pour représenter les électeurs ?
Quels sont les objectifs, les réalités et les options prises par les un(e)s et les autres ? Si la personne publique se mettait en méta situation, en vue d’hélicoptère, comment se verrait-elle et comment la verrions-nous ? Quelle serait sa devise ? Quelles sont les forces et faiblesses, les avantages, inconvénients pour faire de la politique et pour quelles motivations ?
Par François CHARLES
économiste, sociologue, coach et conseil en stratégie et management, créateur du « pack élection »
L’objectif positif du politique est d’abord de se faire élire, soit sur un programme de parti, soit sur son nom avec l’image liée, ou sur les deux. Il cherchera à faire passer une vision (trop rare) et à accompagner des idées de façon concrètes avec des objectifs à atteindre comme en entreprise. Ou alors il cherchera simplement à exister en mettant surtout le paquet lors des élections. Les motivations profondes feront souvent la différence.
En prenant le dictionnaire, on lit en synthèse que la politique a rapport aux affaires publiques et aux théories de l’organisation d’un Etat, à une science, une manière et un art de gouverner avec prudence et conduite calculée des affaires publiques pour atteindre un but précis. C’est aussi une lutte de partis. On lit aussi que job, venant de l’anglicisme, signifie emploi rémunéré.
Quand j’enseigne la politique générale des organisations, j’énonce, par une synthèse des grands livres de référence, que c’est « une règle de conduite décidée pour une certaine période de temps en vue d’atteindre certains objectifs généraux » et que l’on peut faire de la « politique sociale, de l’emploi, politique de formation, de prix, de produit… »
Il est intéressant de comparer la politique des élus avec les comportements rencontrés en entreprise, où l’on fait du terrain mais aussi de la politique générale et de la stratégie. Les collectivités et les Etats devraient donner l’exemple et être gérés comme n’importe quel type d’organisation car gérants des deniers publics. Quelles en sont les réalités ?
S’agissant de l’accès au poste, le politique, en dehors des ministres, est élu et non nommé avec un aura et une représentativité suprême «moi je suis élue ». Un élu peut être sanctionné par les urnes à la fin de son mandat pour son incapacité, son désamour ou indirectement celle de sa famille politique qui peut elle-même le désavouer pour donner son soutien à d’autres. Il en sera de même pour un poste à durée déterminée en entreprise ou avant le terme en cas de faute ou de licenciement économique. Dans l’un et l’autre cas, l’intéressé peut néanmoins démissionner. Les objectifs électoraux sont également différents, certains sont locaux et d’autres nationaux ou même internationaux et sont déterminés dans le temps pour un ou plusieurs mandats de 5 ans en moyenne.
Un mandat politique vise à savoir prendre des décisions qui se nourrissent d’éléments techniques, sociaux et économiques et non l’inverse. Les réalités touchent ainsi les connaissances et les capacités. A quoi sont donc formés les politiques ? Une fois élus avec leurs discours et leurs critiques, aisées quand ils sont dans l’opposition, qu’en est-il de la mise en pratique ? « La politique me fait peur » m’affirmait une élue briguant des mandats dévoilant ses incompétences pouvant certes comblées à terme car elle en a les capacités. Un politique est là pour donner du sens et faire confiance aux spécialistes et aux techniciens qui l’accompagnent pour mettre en œuvre ses orientations. Heureusement les troupes salariées sont là et vivent les allées et venues des politiques en faisant leur travail mais souvent avec peine par manque de leadership adapté.
Au-delà des cours de communication, les politiques peuvent recevoir des formations labellisées par le ministère de l’intérieur mais il s’agit rarement de formations en stratégie, finance publique et d’entreprise, marketing management pour parler de force motrice, de leadership responsable, de négociation « win-win » car une collectivité et un Etat se gèrent comme une entreprise certes avec des règles budgétaires différentes (annualité, unicité…). Est-ce oublier qu’il y a une rémunération, que les député(e)s dirigent leur assistant(e) mais que les maires et conseiller territoriaux orientent la voie de toute une organisation ? « Je n’y comprends rien » me disait un président de région quand je lui parlais de coaching en stratégie et management.
Sur un autre registre dont bien peu de gens en prennent conscience, qui envoie-t-on au parlement européen ou en poste à l’étranger ? Souvent des personnes à éloigner ou à gratifier mais rarement des personnes qui connaissent déjà le métier alors que c’est là que se joue l’avenir de la Nation. Mais il en est parfois de même en entreprise ou dans l’administration.
Les réalités sont également financières. Il s’agit souvent d’un calcul sur le niveau de rémunération correspondant au(x) mandat(s) permettant ou non de vivre et de quitter son emploi. L’élu touche une indemnité pour les uns ou une rémunération pour les autres de quasi emploi de fonctionnaire à durée déterminée car sécurisé pendant la durée du mandat. Certains en font un métier, mais peuvent ils en vivre, pour leur conviction ou pour l’intérêt général. Si un élu vient du public en abandonnant sa fonction pourquoi gagnerait il plus sauf à lui rembourser certains frais pour qu’il jouisse d’une certaine représentativité ? Il serait difficilement concevable qu’il gagne moins sauf volontairement. Il serait intéressant d’analyser à partir de combien ou pour quel mandat ou quel nombre de mandats, la notion d’indemnité passe à la notion de rémunération pour en vivre et donc à la notion de « job » . Les réponses seraient différentes en fonction du niveau de vie avant l’élection et ce à quoi les élus aspirent. Mais une autre question se pose, parfois effrayante : à partir de quelle taille de ville le jeu vaut-il la chandelle d’être maire avec les contraintes et les responsabilités civiles et pénales attenantes ?
Les réalités de choix portent également beaucoup sur l’emploi du temps. Est-on prêt à sacrifier sa vie de famille ? L’équilibre transactionnel de la journée du vrai politique, actif tout le temps même en dehors des élections, est proche de celui du chef d’entreprise quelque soit le niveau, c'est-à-dire plus équilibré qu’un salarié pour lequel l’activité (le travail) est prépondérante par rapport aux passe-temps, rituels, jeux, phases de retrait et d’intimité (PRAJI). Mais comment font donc les personnes qui cumulent alors qu’ils sont maires de grandes villes ? Ils deviennent en fait de vrais chefs d’entreprises et certains s’y convertissement ensuite facilement. Peu de couples font ensemble de la politique ou la vivent en même temps. Certains conjoints essaient d’accompagner dans l’ombre, d’autres activement et se le font reprocher par les équipes, d’autres s’en détachent et laissent parfois paraitre leur détachement. Parfois les enfants subissent des attaques à l’école à cause des idées de leurs parents. Dans le cas de l’entreprise, peut-être sera ce le cas pour les enfants d’un patron de centrale nucléaire ?
N’oublions pas les inconvénients et les menaces portant sur la vie privée pouvant être mise à nue. Faut-il faire la différence entre vie publique et vie privée ? Certains politiques affichent leur vie publique pour faire voir un modèle alors qu’il en est tout autre en réalité. Expose-t-on sa vie privée en entreprise ? Par contre, quand il s’agit de vie publique ou il s’agit de donner l’exemple, on peut concevoir d’être transparent sur sa vie privée pour analyser l’équilibre psychologique du candidat.
Certains se battent pour des idées, d’autres pour un travail commun au-delà des clivages, d’autres pour des territoires avec une attitude guerrière et agressive. Certains job sont techniques, d’autres conceptuels. On attend le politique pour donner une vision, une force motrice mais bien souvent il ne fait que des coups, certes visibles sur le terrain mais sans réelle cohérence globale, comme le patron de PME toujours le nez dans le guidon. Il est noté par la presse en fonction de ses interventions. Il n’agit pas en porteur de sens alors qu’il est payé pour cela alors que le patron de PME est libre de choisir ou non de le faire.
On attend d’un politique qu’il soit responsable et donne l’exemple sur son comportement. Pourtant en pleine séance parlementaire, il n’est pas rare d’en voir s’insulter, se dénigrer et oublier par amnésie les réalités de certaines prises de décisions passées en toute impunité et irresponsabilité. Est-ce un comportement reconnaissable en entreprise ? Parfois oui. Les professionnels de la politique de haut vol sont comme les diplomates : ils ne s’affrontent pas en nom d’oiseau, surtout pas en direct et ne disent jamais non car pour eux oui veut dire peut-être et peut-être veut dire non. L’entreprise surveille son concurrent mais ne le critique pas.
La politique nécessite de savoir constituer, traiter, présenter et défendre des dossiers, créer des relations, serrer des mains, communiquer, argumenter, convaincre. Mais certain(e)s considèrent que la politique est un combat sans négociation. Certes le politique doit être équilibré, tel un sage. Mais certains profils de personnalité dénotent une préférence pour le combat quand d’autres sont fait pour le dialogue avec une compréhension de la notion d’ « écoute active ». Certains disent « je fais mon job, je dois être une combattante » et d’autre « je suis sur le terrain et en train de m’occuper des dossiers » et d’autres enfin « j’apporte du sens ». Faut il être perfectionniste, altruiste, battant, observateur, loyal, fort, modérateur (voir ennéagramme), savoir jouer, tout encaisser retourner sa veste et être amnésique d’un jour à l’autre et ne pas assumer ses responsabilités ? Peut-in faire de la politique sans aimer le pouvoir et la puissance ? Je mets une préférence sur le triangle 3-6-9 et bien entendu sur les « persévérants » de l’analyse transactionnelle qui partiront en croisade « jusqu’à ce que » l’on adhère à leur opinion et le « promoteurs » qui vivent dans l’excitation superficielle des projets. Mais souvent la population aime le combat et les machines de guerre du « chef » 8 adepte du jeu « battez vous » mais qui peut tomber en contrephobiques 4 quand il est incompris. Ce même chef sera bien entendu amnésique quand cela ira mieux pour oublier ce moment de faiblesse inavouable et reprendra sa place dans le triangle sauveteur-victime-persécuteur.
Si l’on prend les polarités du MBTI, les politiques que je côtoie sont dans des préférences de fonctionnement plutôt extraverties (E) en se ressourçant avec les autres plutôt qu’introverties (I), plutôt pratiques (S) et sur le terrain que conceptuels (N) pour la recherche d’informations. Ils prennent plutôt leurs décisions avec le coeur (F) par conviction et sens plutôt qu’avec logique (T). Enfin, ils sont plutôt organisés (J) pour ne manquer aucun événement et organiser leur carrière plutôt qu’adaptable (P) en devant changer leur programme en fonction des aléas. Mais l’important est qu’ils soient équilibrés et qu’ils marchent « sur leurs deux pieds » pour réduire l’énergie générée quand ils sont obligés de conjuguer avec leur zone de stress.
On peut considérer que la politique n’est pas un job pour ceux qui découvrent la politique par opportunité, parce qu’ils se sont retrouvés propulsés dans un mandat en sachant défendre une cause. Pour eux, c’est un « plus » s’ils peuvent continuer leur emploi initial en espérant qu’il ne négligent pas leur emploi d’élu, si leur mandat ne leur permet pas de vivre décemment et tout simplement s’ils n’ont pas envie de l’abandonner. Mais cela peut certes devenir un job politique à mi-temps ou à plein temps quand ils doivent finalement abandonner leur travail initial en étant souvent moins bien payés. La règle du jeu doit être claire avec l’électeur avant le scrutin. Dans cette catégorie se retrouvent souvent les personnes issues de ce que l’on appelle la « société civile » tels les médecins ou des salariés ou chefs d’entreprises.
Par contre la politique serait un job pour ceux qui vivent et ressentent la politique tous les jours comme une vocation depuis leur jeune âge et sont payés pour cela car il faut bien vivre. Ils on choisit leur carrière immédiate ou future et la sanction mais souvent indolore car compensée par une autre situation sécurisée : tu seras ingénieur, fonctionnaire, professeur ou ministre. Ils peuvent y prendre goût mais ne doivent pas oublier qu’ils sont aussi payés par l’argent public et que travailler pour la chose publique représente des droits, des devoirs, des avantages et des contraintes. Les fonctionnaires qui travaillent 50 heures par semaine dans les cabinets ministériels pourtant payés par de l’argent public le savent bien. Au delà du simple fonctionnaire, ils s’y consacrent toutefois en pensant à la sanction des urnes mais sans trop le montrer Il est fréquent de retrouver fonctionnaires en disponibilité, habitué à traiter des dossiers, travaillant plutôt cette fois sur la forme plus que le fond et qui peuvent reprendre facilement leur poste en cas de défaite car ils passent d’un emploi public à l’autre. En approche psychologique, les fonctionnaires réussissant en politique, passant donc de l’exécutant au guide, sont « parent normatifs » ou « enfant libre » avec un côté social développé. Ils s’ennuyaient et sortaient du lot tels les surdoués. On peut y retrouver aussi d’anciennes professions libérales qui trouvent enfin le moment d’épanouissement mais aussi d’anciens chefs d’entreprises qui voient un nouveau mode de pouvoir et de puissance avec une certaine protection (3P).
Les uns et les autres ont des convictions mais pas les mêmes motivations. Un job n’est plus éternel et cet emploi rémunéré ou non nécessiterait un réel entretient global de recrutement pour déceler les forces mais aussi les aspects cachés.
Et qu’en est-il pour votre élu(e) local(e), national ou européen ?
Faut-il une TVA à la carte pour les particuliers ?
La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) est une invention française qui s’est propagée à l’étranger. Elle alimente le budget de l’Etat comme celui de l’Europe qui ne connait pas de taux uniformisés, la fiscalité restant dans le champ des décisions difficilement prises à l’unanimité. Cela ne l’empêche pas de fonctionner, alors que l’euro était une étape indispensable pour une liberté des échanges, surtout entre entreprises.
Savez vous pourquoi chez Mc Do on vous demande « sur place ou à emporter ? » C’est pour savoir s’il faut emballer mais c’est aussi à cause de la TVA. Mais peut importe pour vous car vous paierez le même prix.
Mais quelles seraient les forces, faiblesses, avantages, inconvénients, opportunités, menaces d’une possible TVA à la carte pour les consommateurs en bout de chaîne, qui paieraient moins … ou plus ?
Par François CHARLES
Economiste, conseil en stratégie et management
Cette taxe est payée de façon universelle par les particuliers et collectée par les entreprises à travers plusieurs taux dont nous avons parlé récemment pour l’hôtellerie de luxe et la restauration et qui a fait apparaître les disparités entre les petits et les gros budgets.
La force de la TVA repose sur le fait que c’est une taxe équitable car proportionnelle au montant des achats. La personne au gros budget paiera plus que la petite bourse, sauf si les banques incitent ce dernier à dépenser au-delà de ses moyens avec les conséquences que l’ont sait. La faiblesse est souvent qu’elle est mal jugée car justement universelle et payée par tous.
L’avantage pour les entreprises est qu’elle est indolore. L’inconvénient pour une personne physique est qu’elle ne peut la déduire. Nous la payons systématiquement avec un taux élevé même sur les obsèques et surtout sur le carburant et un taux réduit notamment sur les travaux, les livres et la restauration.
Pourquoi ne pas se baser sur l’assiette initiale des revenus pour savoir à quel niveau vous devrez la payer, comme au tribunal quand vous êtes plus lourdement condamné pour vos amendes en fonction de vos revenus.
L’opportunité est de donner aux petits budgets la possibilité de ne pas la payer ou en payer moins pour consommer plus, avec plutôt un impact positif sur l’activité industrielle et des services. Cela aurait pour conséquence de faire repartir la consommation et la croissance mais avec un contrôle stricte et permanent des droits.
Par solidarité et non par ségrégation, ce manque à gagner pour l’Etat pourrait éventuellement être compensé par les hauts revenus, comme dans un restaurant associatif où certains statuts bénéficient de prix plus faibles car compensés par les prix des non-membres. Nous pourrions également imaginer un report de paiement de TVA pour les particuliers payable cette fois directement à l’Etat.
Au même titre, la Taxe Indirecte sur les Produits Pétroliers (TIPP) pourrait être baissée pour les habitants des campagnes que l’on cherche à faire vivre mais où il est nécessaire d’avoir une voiture. Par compensation, elle pourrait être élevée pour les habitants des villes possesseurs de voitures qui certes peuvent partir en week-end à la campagne et payer leur carburant moins cher au-delà de 150 km de leur domicile pour décourager tout déplacement « fiscal ».
Pour une commémoration des batailles de 1870 avec celles des deux autres guerres
Le 11 novembre vient de nous donner l’occasion de nous rassembler vers nos monuments érigés dans les années 20 au bon vouloir des maires, pour nous souvenir de cette guerre où tombaient des dizaines de soldats par minute. Elle fut suivie par une autre guerre de destruction de masse.
L’heure est à la paix et à la construction européenne mais le devoir de mémoire fait partie de notre patrimoine. Savoir d’où nous venons nous permet de mieux savoir où nous allons et avec quelles réalités.
Par François CHARLES
Si les armistices de 1918 et 1940 sont commémorés, il en est différemment des batailles de 1870, certes moins marquantes en nombre de pertes humaines et en crime contre l’humanité mais qui ont vu germer les premiers monuments aux morts dans nos campagnes, parfois imposants, nous rappelant des combats acharnés et héroïques, dans de nombreuses régions, qui eurent un impact sur l’histoire de France, de l’Allemagne puis de l’Europe.
Les batailles de Sedan, de Reichoffen et de Belfort furent importantes, mais n’oublions pas que les armées ennemies s’enfoncèrent jusqu’au Mans, dans le Jura et en Saône et Loire et que la région de Dijon et de Vesoul furent le théâtre de certaines victoires avec l’aide de Garibaldi, qui dispose notamment d’une colonne près de Montbard.
Les monuments, noms de rue et de places de la ville de la capitale de la Bourgogne et de ses environs nous rappellent ces nombreux combats (place du 30 oct, avenue Garibaldi...)
A l’heure où nos soldats tombés sur les théâtres extérieurs et dans nos anciennes colonies vont enfin disposer de leur monument, sachons rajouter ce devoir de mémoire
Mais à quoi jouent donc la Grèce, la zone euro et les banques ?
L’euphorie fut de courte durée. Le gouvernement grec a validé l’accord « franco-allemand » de la zone euro mais veut donc le mettre au référendum au risque, très grand, qu’il ne passe pas. En conséquence, les 8% gagnés au CAC 40 en France ont vite fondu et la confiance dans l’euro, véritable ciment de l’Union, semble être désormais remise en question
Mais qu’en est-il vraiment ? Nous connaissons désormais par expérience le risque d’un référendum. Devons nous blâmer sans confiance ou espérer une réussite ? Avions-nous demandé aux autres gouvernements pour le faire ? Le chef du gouvernement grec cherche-t-il simplement à sauver la face sachant que ce plan ne fonctionnera pas ou est-ce simplement culturel pour une meilleure prise de responsabilisation ? A-t-il d’autres solutions ? Et si la Grèce voulait sortir sans quitter l’Union ? C’est son droit mais peut-être a-t-elle aussi des devoirs et en a-t-elle mesuré le coût ? Quoiqu’il arrive, l’objectif positif est de profiter de cette situation pour établir une nouvelle gouvernance.
Par François CHARLES
conseil et coach en stratégie et management, économiste, ancien responsable international à la DGA, ancien partenaire officiel euro
Au gouvernement français, personne ne répond sur les autres options à analyser ni ne veut voir les risques d’un départ de la zone euro, comme si ce plan n’était que la seule et unique solution. Peut-être par manque de dispositif prévu sur la façon de quitter cette zone avec les risques politiques et financiers engendrés. Peut-être parce que les conséquences analysées sont inavouables. Peut être surtout par manque de temps. Mais l’essentiel était de travailler sur un document unique, facteur clé de succès dans toute négociation. Enlever 50% de la dette grecque semblait être une bonne décision pour éviter le risque de faillite et l’incohérence avec l’accueil des anciens pays lorsqu’ils étaient orphelins et représentaient un risque. Ce semi effacement gagnant-gagnant est courant par le FMI vis-à-vis des pays africains. Il en est de même en France dans le cas de continuité ou de reprises d’entreprises pour leur éviter la disparition avec la création de chômage liée ou dans le cas d’accompagnement de ménages surendettés.
En définitive nous avons fonctionné comme si l’Europe était déjà fédérale à 17 en imposant à un membre une règle du jeu et une surveillance. Pourquoi effectivement ne pas la considérer comme une nouvelle application de la règle de subsidiarité mais dans un environnement pour l’instant en dehors du champ habituel du processus de co-décision.
Ce « oui mais », avec mise en place d’un référendum, apparait un peu comme « le coup du parapluie » que l’on ferme en réunion au siège, et que l’on ouvre une fois rentré chez soi. Il s’inclut parfaitement dans le triangle des jeux où chacun choisit sa place entre la « victime » ; élément pivot, éternel et confortable insatisfait adepte du « oui mais » ; le « sauveteur » attiré, voire cherché par la victime mais qui peut vite devenir « persécuteur » s’il ne définit pas la règle d’intervention au préalable.
On peut y adjoindre certains clichés d’analyse transactionnelle utilisés entre les personnes en négociation mais qui s’appliquent tout autant à des organisations, comme par exemple : « essaie un peu de récupérer ton argent » (EPRA) émis par le débiteur surendetté et blâmant les attitudes du créancier qui lui demande un paiement comptant ou encore « essaie un peu de ne pas me payer » (EPPP) émis par le créancier en blâmant le débiteur de n’être pas honnête et prompt dans ses remboursements. La Grèce, soutenue par les autres pays qui lui ont démontré les mêmes comportements, pourrait également jouer le jeu de « cette fois je te tiens salaud » (CFTS) en blâmant les banques par leurs attitudes sous-jacentes fausses et cachées de gain. La Grèce et la zone euro joueraient-elles aussi à « regarde ce que tu m’as fait faire » (RTMFF) ou alors à « c’est toi qui m’a entraîné là dedans » (TMELD), jeux d’autodéfense souvent contrés par une actions de rejet miroir ou boomerang de la décision initiale.
La théorie des 3P (permission, protection, puissance) nous enseigne par ailleurs qu’il ne faut jamais de permission sans protection : une demande est elle formulée à la Grèce ? Une responsabilisation de cette dernière est-elle validée afin de ne pas « aller au casse pipe » ? Ensuite il convient de faire en connaissance de cause, bien construire SA permission, bien poser le SWOT (forces, faiblesses, opportunités, menaces), et enfin distinguer la Puissance « pour » et la Puissance « sur » avec souvent une nécessité de douce violence, sorte d’encouragement permettant de faire ce que l’on n’ose pas sans accompagnement (la tape « go » donné au parachutiste à la sortie de l’avion…). Dans notre cas, le représentant de la Grèce est bien sortie du Transall (avion de transport militaire TRANSport de l’ALLiance) mais a du subir une certaine violence pour ne pas avoir envie de l’appliquer ensuite à ses administrés.
On peut aussi analyser le style de leadership du gouvernement grec vis-à-vis de son peuple : davantage un style opérationnel et de processus que responsable et porteur de sens, pourtant le temps autocratique des généraux a disparu. N’aurait-il pas fallu passer d’abord au stade de bienveillance, limitant les échanges multiples, avant de passer tout de suite à la démocratie qui peut glisser vers un « laisser faire » du peuple s’il n’y a pas de leader fort. Par ailleurs, les personnalités grecques sont apparemment en attente surcontrôlée alors que les dynamiques franco-allemandes sont dans l’action. L’important est de se retrouver au milieu du gué.
La Grèce qui emprunte à 25% quand nous empruntons à 3% est pourtant dans le même sous-groupe de monnaie. Cela peut ne pas choquer quand on se place dans un groupe d’entreprises possédant des filiales plus ou moins endettées. Ceci représente simplement un risque quant aux mauvais chiffres de consolidation pour le holding, sans forcément le mettre en faillite à court terme, ni abandonner le « poids mort» ou le « dilemme » s’il existe des « vedettes » ou des « vaches à lait » financières. Ce report de déficit peut même être intéressant pour des holding en commandite. Ce reporting n’existe pas encore en Europe sauf dans la constitution du budget de l’Union provenant de la TVA, de PIB et des droits de douane de chaque pays afin d’assurer des financements directs et indirects dans l’espace européen mais également partout dans le monde. Mais la triple notation nous surveille (voir les articles derniers sur « la fausse inquiétude des banques » et « qui veut la peau de l’euro ») et la solidité financière est un indicateur permanent.
La zone euro avait fait une demande de réforme financière à la Grèce comme elle l’a fait à l’Italie pour endiguer le risque de contagion. Mais comment était formulée la demande de sauvetage de la Grèce ? N’est-elle plus en capacité de prendre ses décisions ? Doit-elle être mise sous tutelle comme madame Bettencourt à cause de son patrimoine national ? Le bloc des 17 pays semble fonctionner « pour son bien » en parent bienveillant mais désormais normatif vis-à-vis d’un enfant adapté rebelle puis soumis qui semble l’accepter, du moins en apparence. La Grèce, plutôt « contrôleur, supporteur, mainteneur » dans la segmentation d’équipe, avec une gestion familiale mais par forcément de père de famille, accepte-t-elle d’être dépendante et acceptons nous nous même l’interdépendance ?
Et c’est là aussi que réapparaissent les vieux démons de l’économie politique : les comptes étaient a priori faux pour faciliter l’entrée de la Grèce ! Dans quel but ? L’erreur significative bien connue des auditeurs et commissaires aux comptes, pris entre la carotte de l’actionnaire et l’enclume de la déontologie, ne travaillant cette fois que sur les documents remis par le client, n’avait-elle pas été relevée ou dissimulée et au profit de qui ?
La Grèce ne parvient donc plus à négocier avec le banquier et ce sont les autres qui négocient désormais pour elle avec une notion de puissance et de pouvoir « sur » les banques et sur la Grèce qui ne le veut peut être pas. Il s’agit également pour les autres d’obtenir un pouvoir « pour » maintenir un euro fort, valeur refuge remplaçant progressivement le dollar notamment pour les achats de pétrole.
Il l’était avant même d’être une monnaie scripturale. Mais doit il être aussi fort ? Oui pour attirer les capitaux dans les banques européennes, qui nous le rappelons ne sont pas en faillite (le cas DEXIA mis à part) et pour avoir des taux bas. Mais sachons également ouvrir la possibilité de rentrer directement dans le fonds européen en création s’il est contrôlé par la Commission. Non pour les grosses exportations en dehors de l’Union, sachant que nos échanges sont les plus vastes dans la zone euro et où un « Buy European Act » pourrait s’instaurer avec une notion de juste retour.
Les Chinois, financiers des Etats-Unis au même titre que les Japonais, sont prêts à investir. Pourquoi s’en priver ! Mais ne cédons pas à la diplomatie du « carnet de chèque » que nous avons vécu à l’OTAN de la part des américains, amis militaires mais concurrents économiques pour les projets industriels. Sachons imposer certaines règles d’intelligence économique permettant de rester maître de notre patrimoine et de nos décisions, comme ils ont su nous l’imposer chez eux.
Les crises sont souvent salvatrices et savent assainir des situations. Donnons vite un coup de tamis à la fin de la courbe du deuil de cet élément en espérant pouvoir l’analyser et repartons de l’avant en connaissance de cause cette fois. Profitons de cette opportunité pour établir une vraie vision de la gouvernance avec un comité d’audit propre et des audits contradictoires, un fonctionnement à livres ouverts et à partage de responsabilité, des risques et des succès entre les pays et avec le système bancaire et pourquoi pas des notations de sous groupes réalisée par une nouvelle DG de la Commission, dont on sous-estime la compétence.
Profitons en pour continuer à intervenir sur les autres pays à crise déclarée, bâtir une vraie analyse de risque pour les nouveaux pays gavés en fonds structurels mais avec des cultures différentes, et parfois des critères non atteints et qu’il fallait mieux accueillir pour limiter le risque aux frontières. Réalisons des actions ciblées mesurables et déterminées dans le temps, renforçons les conditions d’adhésion et les audits et veillons à éteindre les flammes mais également créer les coupe-feux.
Profitons en pour créer l’Europe fédérale avec son style de le leadership, ses règles de fonctionnement, son image, sa culture, ses méthodes de travail, ses groupes et sous groupes, sa raison d’être, sa politique extérieure. Mais
Coaching environnemental, social et financier : Heure d’hiver ou heure d’été ?
Voilà, vous avez reculé votre montre d’une heure. Comme chaque fois on a reparlé de l’acclimatation difficile des enfants ou des vaches et les journalistes se sont trompés quant au blâme de la mesure, comme si désormais nous en avions oublié l’origine ou si nous n’avions plus envie de revenir sur les bases initiales.
Il semble intéressant de se rappeler l’historique, se donner une méthode infaillible pour se souvenir de l’organisation horaire, se demander pourquoi nous semblons avoir « adopté » l’heure d’été et enfin si nous ne pourrions pas en tirer profit pour d’autres sujets.
Par François CHARLES
économiste, sociologue, conseil en stratégie et management
Pour revenir à nos méthodes de coaching stratégique et opérationnel, je poserai le « SWOT » de l’objectif positif initial : prendre une mesure d’ampleur pour économiser de l’énergie. Les réalités étaient, dans les années 70, que la France portait encore une dynamique financière assez saine (force), qu’il fallait trouver un substitut au pétrole (faiblesse), que nos voisins avaient le même souci (avantage) et que l’on pouvait essayer de mieux utiliser l’énergie solaire (opportunité) si possible dans une dynamique partagée au niveau européen, comme la TVA, mais avec des « risques » de rejets par « non inter-opérabilité » (inconvénient - menaces).
Une des options retenues fut d’adapter nos journées au soleil pendant les mois les plus longs pour allumer nos lampes une heure plus tard. Un objectif mesurable, réaliste, réalisable et déterminé dans le temps ! On sait maintenant que l’on économise l’énergie d’une grande ville et de sa périphérie. Une goutte d’eau en somme mais qui peut donner une rivière si généralisée. Socialement, elle procure aussi des soirées plus longues et conviviales et on ne parle plus des problèmes de conflits d’horaires aériens. Elle est donc devenue populaire. Mais surtout elle responsabilise.
En prenant les modélisations de Jung, on aura pu remarquer que les extravertis en auront plus parlé de les introvertis, que les conceptuels l’auront plus spontanément accepté que les concrets, tout comme peut-être ceux à la pensée logique que les sensitifs et évidemment les adaptables plus que les organisés. En terme de méthode, les militaires utilisent souvent l’heure Z du soleil. Notre heure A d’hiver s’en éloigne d’une heure et notre heure B d’été s’en éloigne de deux heures. Ensuite il est simple de savoir s’il faut avancer ou reculer. Mais il est vrai que le service militaire n’existe plus…
Mais l’avez-vous remarqué ? Fin octobre c’est apparemment désormais l’heure d’hiver d’origine qui ennuie finalement tout le monde et qui est plutôt montrée du doigt, sauf à dormir ou faire la fête une heure de plus une fois par an, alors que c’est l’heure d’été qui a modifié les horaires. Mais il semble logique de revenir sur les bases initiales en suivant l’ensoleillement au risque d’annuler le gain réalisé sauf à prouver qu’il est utile de conserver un même modèle toute l’année.
Posons-nous les mêmes questions sur les horaires de travail, les retraites, le domaine social ou financier en général. Ne faut-il pas savoir adopter certaines mesures qui semblent impopulaires mais qui procurent en définitive un confort de vie appréciable ou a contrario qui peuvent aussi nécessiter des retours en arrière par soucis de bonne gestion. N’est ce pas finalement un problème de communication, une absence de partage de vision, de responsabilisation ou de prise de conscience individuelle et collective ? Il en va de même pour notre espace européen.
une autre solution pour une Turquie européenne
A l’heure du risque d’indigestion européenne, on peut se poser une nouvelle fois la question : en quoi la Turquie est-elle européenne ? Certains responsables des années 60 travaillaient-ils sans vision globale ni maîtrise des risques…ni même connaissance de la géographie ?
1 – ASPECTS GEOGRAPHIQUES
Le Dictionnaire national Bescherelle de 1866 expose : D’une part, qu’en géographie ancienne, les anciens donnaient à l’Europe « pour bornes à l’ouest la mer Egée, le Pint Euxin et le Tanaïs, et au nord la Baltique » ; Que d’autre part, il s’agissait également de «l’ancienne province de l’Illyrie, formant la partie orientale de la Thrace et s’étendant tout le long de la côte qui regarde l’Asie Mineure, depuis le Pont Euxin jusqu’à l’Archipel ; et enfin qu’en géographie moderne, « l’Europe a pour limites au nord et à l’ouest l’Océan, au sud la Méditerranée, les Dardanelles, l’Hellespont et la crête du Caucase jusqu’à la mer Caspienne ; à l’est le cours de l’Oural, puis enfin la chaîne des monts Ourals jusqu’à l’océan glacial » soit une superficie « de 3900 km de longueur et 3500 km de largeur ».
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Par François CHARLES
Président de l’institut de Recherche et de Communication sur l’Europe
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A titre d’exemple, le dictionnaire Hachette encyclopédique de 1998 expose que l’Europe est « comprise entre l’océan Arctique au Nord, l’océan Atlantique à l’ouest, la méditerranée et la chaîne du Caucase au sud, la mer Caspienne et les monts Oural à l’est , soit une superficie de 10 519 793 km² » N’importe quel manuel de géographie le confirmera: la Turquie fait généralement partie du Moyen-Orient. Ainsi, on peut en conclure que seule la Thrace, partie « occidentale » de la Turquie, fait partie du continent européen.
2 – ASPECTS HISTORIQUES
Le regard historique peut néanmoins apporter d’autres éléments de réflexion. Dès l’avènement et le rayonnement de l’empire OTTOMAN au 13° siècle, la partie orientale du Bosphore a longtemps été englobée dans l’histoire européenne. Cependant, et depuis le traité de Lausanne de 1923, la Turquie est principalement implantée sur cette partie orientale, tout en conservant un pied stratégique sur la partie occidentale afin notamment de verrouiller la mer noire suite au non respect du traité de Sèvres de 1920.
3 – ASPECTS CULTURELS
La Turquie est un pays laïc abritant des minorités grecque, arménienne et arabes. L’Islam, sa religion majoritaire, est une religion du livre comme le christianisme. Toutefois, cette dernière trouve plus volontiers sa place au sein des pays arabes. Cette question, toujours sensible, pourrait être de nouveau soulevée si les anciens pays soviétiques du nord Caucase demandaient leur adhésion. Ainsi, pourrions nous parler de la partie islamique de l’Europe. Cet aspect est certes délicat et peut porter à grief mais il est de reconnaître que les religions islamiques sont généralement mieux acceptées de nos jours en Occident que la religion chrétienne en Orient.
4 – LA TURQUIE ET L’OTAN
En matière de défense, la Turquie fait partie de l’OTAN et en est même une pièce stratégique. Cette appartenance a facilité la mise en place des missiles américains sur son sol et en retour le déploiement des missiles soviétiques à Cuba dans les années soixante, avec la crise évitée de justesse grâce à la lucidité de certains hommes. Le pays est par ailleurs utilisé comme base arrière de l’OTAN pour les missions demandées par l’ONU. L’OTAN n’est pas l’Europe mais a toujours été un ciment et un vecteur de synergie et d’intégration politique et économique pour l’Europe.
4 – LA TURQUIE ET L’UNION
Concernant le premier pilier, la Turquie est pays associé à la CE. Assistera-t-on à un rejet européen pour les marchés, les grands contrats, ? Les «européens» seront-ils haïs ? Où en est-on ? n’est ce pas déjà le cas ? La Turquie ne peut être considérée comme étant un portail vers l’Asie et les pays arables car le pays n’entretient pas de bonnes relations avec ses voisins. De plus, elle entretiendrait la plus grosse représentation au sein de l’Union en risquant de casser son ciment initial. Par contre, entrer dans l’Union donnerait à la Turquie une image de marque recherchée. Inclure la Turquie pourra soit résoudre certains problèmes intérieurs et donner une plus large étendue à l’espace Schengen (par comparaison à l’expansion et la maîtrise des frontières de l’empire romain); soit déstabiliser les deuxième et troisième pilier, voire la future constitution, du fait des frictions avec la Grèce, de sa politique ethnique, sans parler des problèmes diplomatiques futurs de la nouvelle Union envers ses voisins syriens pour la gestion de l’eau !
5 – LA QUESTION DE CHYPRE ET D’ISRAEL
Quant à la demande faite par le ministre des affaires étrangères israélien d’adhérer à l’Union (si c’est bien de cela dont il s’agit et non d’une demande de coopération similaire à celle faite par la Tunisie et les pays du Maghreb), cette dernière ne peut qu’être rejetée d’un point de vue géographique, Israël étant baignée par la Méditerranée mais se trouvant sur le continent et au Sud du Caucase et de la Turquie.
6 – UNE SOLUTION DE TRANSITION ?
Devant ces constats exposés brièvement, une réflexion gagnante serait d’admettre la Turquie mais pour la seule région de Thrace, genre de « zone Europe » avec une mise en place de structures de contrôle au niveau du Bosphore; veiller au bon fonctionnement des liens entre les deux parties du pays ; et admettre éventuellement à terme la Turquie entière mais avec les autres pays du Caucase, avec une concession turque quant à la représentativité en terme de voix.
7 – UNE SOLUTION DE SORTIE DE CRISE ?
La gouvernance de l’Europe a réagi et à fait face au pouvoir de ses banques. On peut aussi se laisser aller à penser que la Turquie aurait aussi pu proposer…d’accompagner de façon bienveillante et sine die l’économie grecque, son éternelle ennemie, comme l’étaient la France et l’Allemagne jusqu’à ce qu’elle rentre dans l’Europe ?