(ancienne publication....) Après le 11 septembre, quelle nouvelle date ?
Quand les avions ont percuté les tours, j’étais en train de créer une agence de voyage pour séminaires à thèmes, rapidement fermée un mois après avec ces éléments nouveaux de politique générale. Et vous que faisiez vous ? Les services américains savaient mais attendaient le moment ultime comme quand on remonte une filière. Mais cette date n’était elle pas prévisible ?
Par François CHARLES*
* conseil en stratégie et management en Europe, économiste, ancien responsable de politique industrielle et d’intelligence économique à la DGA
Dans les conférences militaires et d’économie de défense, nous répétions toujours « ce monde est dangereux » en nous focalisant sur une menace identifiée. A la chute du mur de Berlin, une adaptation fut nécessaire pour rapidement apprendre à détecter et éteindre des risques diffus et des flammèches dans la moitié du monde. Mais c’est un vrai ennemi qui est apparu sur un territoire où on ne l’attendait pas. Le risque se transformait de nouveau en menace et il était urgent d’attendre…
Après analyse, l’objectif était de réaliser une vengeance en occident dans un monde désormais rejeté par une personne et un clan, en faisant ressortir certaines valeurs religieuses, en frappant fort, de façon imprévisible, sur un symbole défiant à la fois le pouvoir civil de l’argent civil et militaire. Les réalités mettaient en avant certains moyens financiers, peu d’armes, peu de troupes mais la connaissance des réseaux d’information internationaux, une veille concentrée sur certaines zones géographiques… Les options portaient certainement sur le lieu géographique, la date et les moyens à employer.
Merci à toutes celles et ceux qui ont renseigné Wikipédia dont je n’ai pas vérifié toutes les dates. Mais en prenant l’hypothèse que les quelques unes que j’ai retenue soient bonnes, que nous enseignent-elles ? En assemblant les données, cela nous donne un cocktail étonnant : 1609 : Découverte de l'île de Manhattan, 1941 : Début de la construction du Pentagone, 1968 : une Caravelle assurant la liaison entre Ajaccio et Nice s'écrase en Méditerranée, 1972 : Clôture des tragiques Jeux olympiques de Munich gagnés par l'URSS, 1973 : Coup d'État au Chili, 1998 : Les Écossais s'affranchissent.
Rien n’indique que Ben Laden ait fait cette déduction. Mais même si beaucoup de crises sont désamorcées sans le commun des mortels en soit informé, certains éléments méritent parfois d’être mieux pris en considération avant qu’il ne soit trop tard. Je me garde le droit de penser qu’un agent, un peu trop conceptuel, n’a pas été écouté. Qui a trouvé la nouvelle date ?
La fausse inquiétude envers les banques
Après faire peur à l’Etat français, les agences de notation s’attaquent cette fois à ses banques, certes devenues internationales.
Derrière ces annonces, il est intéressant de prendre un peu de recul pour se demander à qui profite cette alerte, dans quel but, s’il faut craindre pour notre argent, pour les collectivités, même bien triplement notées comme la Cote d’Or mise en avant lors des dernières cantonales par François Sauvadet ?
Par François CHARLES*
* conseil en stratégie et management, économiste, ancien responsable de politique industrielle et d’intelligence économique à la DGA
Le couperet est tombé : Moody’s, homologue de Standard & Poors et de Fitch Ratings, agence de gestion de risques et de notation américaine, baisse la note du Crédit Agricole SA de AA1 à AA2, de la Société générale de AA2 à AA3 et ne se prononce encore pour BNP actuellement à AA2. En plus clair, la capacité de ces établissements à rembourser leurs obligations à long terme reste haute et bonne mais avec une sécurité non maximale. Donc la vie continue !
Mais n’est-ce finalement pas normal en cette période un peu tendue ? Une note plus basse ne sert elle pas également les banques qui, de ce fait, peuvent agir d’une part en victime avec un tiers sonneur d’alarme vis-à-vis des Etats, d’autre part en « pouvoir sur » ses clients et enfin en « pouvoir pour » garder la main sur la stratégie financière tout en limitant leurs responsabilités ?
N’oublions pas que les banques sont tenues par le ratio « Cooke » les obligeant à garder l'équivalent de 8 % de leurs fonds propres afin de faire face aux impondérables : retournement de la conjoncture et augmentation des impayés de la part de ménages moins solvables, retraits soudains aux guichets de la banque. Avons-nous atteint cette limite ? A priori non.
N’oublions néanmoins pas que ces trois banques sont des entreprises faites pour gagner de l’argent. Mais même privées ou publiques, elles conservent une tutelle et une quasi protection de la banque de France, ce qui ne peut être que sécurisant.
N’oublions pas enfin qu’une banque peut refuser de prêter à une entreprise ou une collectivité mais sans doute pas à l’Etat qui peut emprunter aux banques et spéculer ensuite pour essayer de gagner de l’argent tout en remboursant sa dette mais sans pour autant aider les collectivités, dirigées par des élus(e)s qui prennent peu à peu conscience de leur nécessaire autonomie financière et qui se retournent vers les banques pour … emprunter en surveillant si possible leurs ratios d’endettement.