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Le blog philosophique de francois CHARLES

Ferroviaire : Quelles questions face à la stratégie chinoise en Europe ?

22 Mars 2020 , Rédigé par francoischarles Publié dans #économie

Peu de temps après la cassure de l’accord entre Siemens et Alstom pour question de concurrence interne, il s’agit désormais d’observer la décision de la Commission européenne vis-à-vis du rachat de l’activité de production de locomotives du groupe allemand Vossloh par le chinois CRRC Zhuzhou Locomotive, filiale de China Railway Rolling Stock Corporation avec un CA 4 fois supérieur à celui d’Alstom mais certes réalisé à 90% en Chine et de se poser certaines autres bonnes questions. (art de sept 2019)

 

Par François CHARLES

Economiste, conseil en stratégie, management et affaires européennes et internationales

Qui s’en soucie de l’in(ter)dépendance quand les états et les banques accueillent d’autant plus les projets chinois à bras ouverts quand les Européens ne proposent rien ? Faut-il ou non s’inquiéter sur le pillage des terres françaises et européennes par les Chinois, par des montages spéciaux, attirés et facilités par des responsables territoriaux, comme c’est également le cas en Afrique, en contournant certaines protections et se moquant bien que les aides ne soient pas attribuées à des propriétaires non européens. Que dire quand un organisme du ministère de l’intérieur vente les mérites de « capteurs » chinois, donc véritables sources de connaissance, notamment installables dans les trains, les avions ou autres centrales nucléaires ? Faut-il comparer les Chinois avec les Japonais avec leurs rachats ou d’implantation d’usines pour franchir les barrières commerciales en Europe ou aux Etats-Unis ?

Qu’en pense le gouvernement allemand qui semble très méfiant mais également discret depuis la reprise du robotiste Kuka ? Quand la France définit un certain nombre d’activités et secteurs stratégiques, qu’en est-il des autres pays européens ? La Commission européenne  et le Conseil des Ministres pourrait-ils en faire de même à travers des compétences propres et partagées et opposer cela à la stratégie écrite chinoise qui est facile à comprendre quand on la voit faire son marché. Après certains arguments du dossier Siemens-Alsthom, comment réagira la nouvelle ancienne Commissaire à la concurrence, sauf à juger le secteur désormais de préférence stratégique, voire géopolitique, avec pourquoi pas un minimum de retour industriel pour sauvegarder des emplois ?

Pourquoi vendre aux Chinois ? Un fonds de capital risque n’aurait-il pas pu racheter l’activité pour une période définie, sauf à finalement ne pas la trouver rentable ? Mais n’oublions pas que les Chinois savent bien compter même pour une activité jugée chez eux comme stratégique pour s’installer sur le marché européen et on imagine mal la Chine, qui doit aussi apparemment donner son accord, casser cette future transaction.

Les Chinois savent déjà faire des trains après avoir acheté un exemplaire français, allemand, japonais et coréen. Il en est de même pour les voitures depuis qu’ils ont racheté la branche automobile de Volvo. Les Chinois peuvent vendre en Europe, comme avec leur essai manqué en République tchèque et finalement le non rachat de l’usine de locomotive Skoda, tout en respectant certaines règles d’homologation et de normalisation, notamment sur la signalisation, sur lesquels ils n’étaient pas prêts. Mais en cas d’achat de trains chinois, pouvons-nous poser la question de savoir si le produit européen existe, s’il est trop cher ou est-ce de la géopolitique ? Pouvons-nous acheter au mieux disant plutôt qu’au moins disant ?

Oui, comme le dit B. Le Maire, les Etats européens doivent se regrouper. Mais la France gaulliste, indépendante et fière, bien considérée par la Chine quand elle est en froid avec l’Oncle Sam, doit comprendre aussi qu’elle y parviendra de façon plus démocratique et plus bienveillante, en comprenant la théorie des organisations, sans doute en relisant aussi l’art de la négociation raisonnée, Sun Tzu et l’art de la guerre, voire le testament de Pierre le Grand et pas toujours les campagnes de Napoléon dont le maréchal FOCH avait, comme le disait-il, beaucoup moins d’estime depuis qu’il avait commandé une coalition.

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