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Le blog philosophique de francois CHARLES

Le clivage droite - gauche existe-t-il toujours en France ?

23 Avril 2022 , Rédigé par francoischarles Publié dans #politique

Depuis longtemps on me dit que les clivages n’existent plus. Le Français(e) serait-il devenu(e) adepte de la pensée unique ou ouvert(e) à tout ou alors une des deux composantes est-elle morte ? Ce discours vient-il pour rassembler du moment où cela vient d’un camp vainqueur ou est-il également fait pour réveiller le vote abstentionniste allergique à la politique, sans vouloir faire de choix, sauf peut-être en influant les élus quand une question spécifique est posée impactant la vie quotidienne ? Quels sont les faits, les réalités, les arguments sincères ou cachés ?

Par François CHARLES

Economiste, politologue, conseil en stratégie et management, ancien cadre de partis, ancien créateur de du projet « Droite Fédérale »

 Depuis le choix de s’être mis à droite ou à gauche pour la mort du roi, il s’agit plutôt désormais de préférer surtout entre le progrès technologique ou le progrès social, le travail ou la retraite, le capitalisme rentier ou le salariat, ’industrie ou l’environnement…

Si la cartographie politique a évolué originalement, le principe voulant que l’on marche sur ses deux pieds sur des principes complémentaires voire rassembleurs, existe depuis Mao bien avant E. Macron et nous autres adeptes d’outils de typologies, et apparait à chaque fois sur les affiches. S’il ne s’est pas créé en France des mouvements apolitiques comme en Espagne et Italie, il est toutefois désormais possible de retrouver ses pieds d’appel et d’effort au sein d’une même famille permettant de ne plus opter pour un parti qui marche à cloche pied sur sa zone de confort de façon cloisonnée et le regretter lors de certaines opportunités dévolution choix. E. Macron a en effet réussi à créer une coalition à lui tout seul avec des électeurs déjà existants et certes des parlementaires non forcément étiquetés auparavant en professionnels de la politique. Il a le souci permanent de satisfaire les uns et, ou ensuite, les autres en scandant qu’il est le président de tous les Français, se rattachant souvent à de Gaulle, comme ses concurrents.  En tant que chef, il peut même profiter de cette dualité pour développer une créativité en tentant d’entrainer les uns vers les autres, et canaliser à l’extérieur le besoin de bagarre des militants. F. Mitterrand, en pactisant avec le PC pour mieux le détruire, disait qu’en France il fallait une politique de droite dite par quelqu’un de gauche, ce qu’il a fait en le devenant. Seuls les élus FN, alors jugés infréquentables, avaient craint que Droite Fédérale, pour déjà marcher sur ses deux pieds à droite, casse le mouvement quand les élus propres sur eux de l’UMP puis de LR n’acceptaient pas de débattre avec le FN pour finalement on ne sait quelle raison.

Auparavant le RPR puis l’UMP et LR, rassemblant soi-disant la « droite et le centre », étaient compensés par le PS. Le FN, l’était par le PC et les autres partis acceptables de gauche, avec un souterrain allant de l’un à l’autre sans passer par le centre, rappelant le principe du national socialisme ratissant largement avec quasiment le même programme et donc sans justification de position d’extrême droite. Qui se souvient que JL Mélenchon avait invité à  brûler le drapeau européen après être passé au Parlement voyant là où était le vrai pouvoir pour s’y opposer en enfant libre ou le maîtriser ? Le soi-disant Centre était en fait en majorité à droite et le vrai centre, qu’était le Modem, était en fait l’aiguillon du système.

Aujourd’hui, la balance semble toujours équilibrée mais avec un parti présidentiel LREM qui a installé une large plate-forme autour de l’aiguillon du juste centre qui n’a pas bougé, condamné à son identité réduite. Le RN et France (ou Gauche) Insoumise, avec un lien toujours transverse, ont pris la place de l’UMP-LR et du PS, réduits désormais sine die à des éléments d’ajustements. La balance est toujours équilibrée avec des anciens grands partis limités, ce qui de facto ne peut plus définir le RN d’extrême droite, sauf à croire que les grands partis sont un poids d’ajustement coincé entre RN et France Insoumise et non pas marginalisés aux extrémités. Voyons-nous par ailleurs une renaissance du parti communiste en équilibre d’Eric Zemmour ou est-ce plutôt un vote pour un candidat rafraichissant en face d’un candidat énergisant rappelait de nombreux anciens propos du RN et bien d’autres mais cette fois sans manipulation ?

RN ne se définit pas lui-même comme extrême droite selon d’ailleurs la classification officielle et qui est plutôt une classification journalistique. France (gauche) insoumise avec son nom rebelle comme les attitudes de ses représentants, plus agressifs désormais que RN, ne serait-elle pas d’extrême gauche dont ces mêmes journalistes ne veulent pas être ?  

Il est à remarquer qu’au même titre que les candidats à l’élection présidentielle deviennent généralement indépendants, nombre de grands partis, à part désormais le Parti socialiste, ne prennent pas de nom clivant comme s’ils oeuvraient vraiment pour tout le monde, notamment une fois au pouvoir, comme rappelé plus avant, ce qui est bien entendu illusoire sauf à mécontenter les personnes acquises sur certaines décisions. Ils ne parlent bien entendu pas de clivage non plus, considérant peut-être qu’ils rassemblent réellement en un même moule. Seuls peut-être l’UDI reste sur un vrai segment identitaire sauf à croire que les autres ne sont pas démocrates et peut-être les Centristes sauf à considérer que le centre est finalement un tout rassembleur, comme d’ailleurs l’était le CNIP, parti majoritaire avant la grande guerre du 20° siècle.

Un parti pouvant se prévaloir d’un moule marchant sur ses deux pieds est pourtant  bien l’écologie mais hélas trop connue à gauche faisant chuter les candidats à stature présidentielle pouvant pourtant rassembler celles et ceux qui pensent que les progrès pour l’environnement et la santé se feront de façon responsable avec et non contre les entreprises comme l’a proposé Y Jadot. L’écologie reste donc clivée entre les réalistes et les dogmatiques qui disent encore que le nucléaire est mauvais pour la planète alors qu’il s’agit d’une question de santé, ce qui détruit toute crédibilité.

On peut aussi marcher sur ses deux pieds entre les villes plutôt roses ou vertes et les campagnes bleues, voire bleues foncé en essayant de ne pas les opposer dans une concurrence intelligente bien souvent nécessaire et salvatrice pour innover et aller de l’avant.

Et vous, comment marchez-vous ?

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