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Le blog philosophique de francois CHARLES

Du management des risques au management par les risques

18 Novembre 2014 , Rédigé par francoischarles Publié dans #management

Comme avec la qualité ou le domaine social, les risques sont considérés comme le tiroir d’un meuble que l’on n’ouvre lorsqu’il faut vraiment le faire en essayant vite de jeter la clé alors qu’il s’agit pourtant d’un vecteur clé d’implication et de responsabilisation des personnels de façon individuelle et collective dans la vie de toute forme d’organisation.

 

Par François CHARLES

Coach, conseil et formateur en stratégie et management, ancien risk manager à la DGA, ancien auditeur financier

 

Plutôt qu’être contraints à gérer les crises, comme nous aimons le faire en France, il est également possible de mettre d’autres lunettes et prendre davantage de temps en amont des processus pour anticiper et nous poser certaines questions nous permettant de prendre le bon chemin dans de bonnes conditions. Sans oublier ensuite de capitaliser les acquis.

 

Il existe certaines définitions connues du risque. Mais au-delà, il convient surtout de retenir que rien ni personne n’est à l’abri de quoi que ce soit, qu’un événement peut toujours arriver mais que l’on peut en limiter les effets par une préparation en ne négligeant aucune option. Les Japonais avait bien prévu un mur de 5 mètres pour arrêter la mer à Fukushima dans le cas d’une magnitude maximale de 7,4. Ils ne pensaient pas qu’un super tsunami de magnitude 9, comme il y en a mille ans à cause de plusieurs aspérités en résonance, pouvait revenir avec une vague de 15 mètres. Ces nouveaux constats ont ensuite engendré en France une expansion des zones à risque sismique et une veille accrue sur Nice mais aussi sur la moitié du territoire. Il en est de même pour des travaux ou un accident imprévus sur la route, voire une roue crevée qui ne sont certes pas forcément des éléments contrôlables. Par contre, le simple fait de regarder la météo la veille peut vous pousser à partir un peu en avance pour ne pas subir les ralentissement qui apparaissent généralement en temps de pluie.

 

L’effet de levier de la vision globale

 

Sur les projets industriels, au stade de la préparation et de la conception, il s’agira d’examiner de façon globale les scénarii, définir les objectifs mesurables, réalistes, réalisables déterminés dans le temps en les passant dans le filtre des réalités de nombreuses familles d’éléments à analyser (risques politiques, pays, clients, expression de besoin, définition initiale, plan directeur, budget, organisation, approvisionnement, sécurité ; HSCT, HQE, contrat, essais, interfaces/interopérabilité, environnement normatif, SLI, gestion de configuration, technique, processus, exploitations, autre…) pour définir les impacts de telles actions ou tel manque en matière de coûts, délais et performances, voire posséder des éléments de gel ou d’arrêt d’un projet. La maîtrise du TOP 10 des risques permettra de montrer une parfaite connaissance du sujet et rassurer la gouvernance et les partenaires. Mais il s’agira aussi de ne pas se cacher derrière une disposition prise considérant que le sujet est traité définitivement.

 

En matière économique, les risques sont présents mais souvent couverts par les aléas de la conjoncture et les orientations politiques pratiquant le tâtonnement valrasien.

 

En matière de commissariat aux comptes, l’expert auditeur ne cherchera pas forcément toutes les erreurs mais celle qui pourra induire en erreur de façon significative la personne non initiée.

 

En matière de politique internationale, même avec un traité, le risque d’un mot ou d’une attitude de trop peu enclencher une guerre économique, voire une guerre militaire.

 

En matière environnementale, le risque n’est pas suffisamment lié à notre santé et notre bien-être et nous empêche de prendre conscience des réels objectifs à atteindre.

 

En matière de sécurité et de sûreté, le risque est la composante de base, mais autant trop d’info tue l’info, autant trop de risque tue le risque et là encore le top 10 est important.

 

Dans l’entreprise, le risque est trop souvent considéré comme un éléments financier qui peut être couvert par une assurance afin de couvrir une fluctuation de cours, une mauvaise décision, limiter des pertes d’exploitation ou remplacer les compétences d’une personne clé. On parle aussi de risque de change, sauf désormais dans la zone euro. Même les agriculteurs se familiarisent au risque de fluctuation des cours du blé en jonglant avec les options.

 

Ces garanties mises en place empêchent souvent de penser et de prendre conscience de certaines réalités et de certaines responsabilités. Fernand Reynaud nous faisait rire avec son histoire de conducteur arrêté par la gendarmerie pour « bonne conduite » et qui toucha une somme d’argent pour enfin aller passer son permis de conduire. Les automobilistes sans permis et sans assurances, débusqués lors de contrôles, roulent parfois mieux que les autres car font attention à chaque élément du fait justement d’une absence de couverture.

 

Les banques pourraient sans doute penser autrement vis-à-vis des entreprises en prenant des risques, de toute façon réassurés, comme elles le font en plaçant l’argent qui n’est pas le leur sur des marchés spéculatifs qui n’ont aucun lien avec la vraie vie.

 

Comme en stratégie, une prise de recul de quelques heures, qui semble gâchée car improductive, peutéconomiser quelques mois à réduire les problèmes latents.

 

Beaucoup de PME ont découvert la notion de client à travers l’ISO 9001 et découvrent la culture des risques à travers leurs obligations réglementaires imposées comme une contrainte par l’état, leurs fournisseurs ou la norme qui transforment la démarche en des tableaux de paperasse. Elles ne voient pas bienfaits pour l’organisation et rédigent leur document à la va-vite en laissant souvent le responsable qualité s’en charger. Il en est parfois encore le cas pour les grandes entreprises qui se croient protégées par leur taille. Rappelons nous qu’Arthur Andersen était le temple de l’audit et qu’UAP s’est faite mangée par AXA. L’analyse de la valeur peut souvent surprendre quand la défaillance d’un composant à 10 euros peut immobiliser un engin de plusieurs millions

 

Un processus défini mais trop souvent tronqué

 

L’analyse d’un risque s’insère dans un processus AMDEC passant par des phases d’identification en le mettant dans la moulinette des impacts et des causes, d’évaluation quantitative et qualitative en terme de coût, délais et performance, puis de traitement. Réaliser les fiches de risque avec un pilotage par action et leur consolidation en tableau de bord donne souvent simplement bonne conscience alors que ce tableau peut être un vrai outil de pilotage. Deux phases sont souvent négligées : celle du suivi puis de la capitalisation ainsi que de la notion de Reverse Management comme dans l’analyse et le management des coûts par activités (ABC/ABM) qui peuvent installer une réelle culture de l’optimisation pour ne plus ouvrir la « boîte à risques » pour les audits mais développer un réflexe systématique et s’en servir de façon régulière tout en sachant aussi sortir de l’ornière de l’habitude … qui est aussi un risque.Après avoir créé une ingénierie concourante d’un maximum d’acteurs dès le départ, les interviews individuelles mixées aux confrontations collectives créeront une vraie autorégulation d’équipe avec un manager apprenant à devenir porteur de sens en abordant les risques sans appréhension.

 

L’effet de levier humain

 

Mais tout ceci ne va pas de soit. Pierre, Paul, Jacques, Magali ne verront pas, ne comprendront pas et ne communiqueront pas de la même façon même s’ils parlent la même langue et même s’il doivent concourir à un objectif commun au profit de leur organisation et il est parfois difficile de l’assimiler. Mais tout est possible quand on sait que ceux qui cherchaient à rouler le plus vite sur la route s’amusent désormais à consommer le moins pour positiver l’appréhension des radars et des procès verbaux ou écrits !

 

Comme pour la musique ou le sport de balle, la culture du risque est innée pour certaines personnes ou profils de personnalité. Elle peut néanmoins aussi s’acquérir par les autres. Les outils de polarités d’analyse des préférences du MBTI, de la PCM et du Team Management System sont là pour permettre d’économiser de l’énergie et de gagner en coût, délai et performance. 

 

L’apport pour le management de l’organisation se fait notamment sentir d’une part quand il s’agit de déterminer les risques où l’on voit bien d’une part les personnes qui s’attachent soit au détail ou aux possibles puis d’autre part quand il s’agit de choisir les degrés de criticité et de positionner le curseur, voire engager des actions celles qui se mettent à la place ou qui agissent avec la tête froide sachant que les deux approches peuvent et doivent être complémentaires.

 

Quel meilleur témoignage qu’entendre «et dire qu’il aura fallu s’attaquer aux risques pour apprendre à nous connaître, mieux travailler ensemble et être efficace dans nos processus et nos décisions ! Maintenant nous ne pouvons plus nous en passer».

 

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L’Ukraine, ou le recommencement de l’histoire

17 Novembre 2014 , Rédigé par francoischarles Publié dans #europe

En cette date d’anniversaire de la chute du mur de Berlin puis du rideau de fer dans les autres pays, à l’heure où une nouvelle livraison d’armes cette fois très importante et lourde arrive chez les séparatistes, voire nucléaires en Crimée, et à l’heure où V. Poutine quitte le G20 pour cause de gêne, il semblait opportun de rappeler certaines réalités historiques, territoriales et humaines ainsi que certaines options de solutions ou d’escalade dans cette crise ukrainienne en espérant que chacun puisse échanger ses lunettes à travers ces jeux stratégiques mais surtout psychologiques comme nous l’avons mis en avant pour la Syrie.. Par François CHARLES Conseil en stratégie et management, Ancien officier de l’armement, président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe Je me suis déjà beaucoup exprimé sur ce sujet à charge et à décharge avec des réactions fortes de certains défenseurs aveugles de l’un ou l’autre camp. Certaines personnes d’Etat devraient sans doute s’en inspirer. Une mission d’observation, voire de conciliation est à l’étude car nous vivons des moments très graves. Fallait-il en arriver là ? Que va-t-il se passer ? Qu’a donc à prouver ou à sauver V. Poutine ? Une chose est certaine : celui qui utilisera officiellement le premier la violence aura perdu la face dans une région où l’histoire semble se rejouer depuis quelques mois. Il n’est bien entendu pas question que nous acceptions le moindre nouveau fait de violence armée en Europe. Mais pour l’instant l’Ukraine n’est pas membre de l’Union et l’UE n’a pas failli sauf peut-être dans sa politique extérieure où elle s’investit aussi économiquement. Le « plus jamais ça » n’est pas vu par les mêmes lunettes, notamment de ceux qui voient le moyen une nouvelle fois d’affronter Russes et Américains. Mais parlons nous de peuples ou de dirigeants ? Un peu d’histoire L’histoire ne doit pas nous freiner mais mieux nous faire avancer en connaissance de cause Souvenons-nous de certains faits historiques étrangement ressemblants avec ceux exposés plus après et qui peuvent nous aider à trouver certaines options de solutions. Certes, Kiev était la mère des villes de Russie au 9° siècle, ce qui ne signifie pas que ce fait est oublié, un peu comme quand on rapproche la Bourgogne et la Franche-Comté qui ne se ressemblent pas et qui ont vécu finalement peu ensemble. Les Russes ont tout à fait le droit de l’évoquer sans forcément le revendiquer. La Russie était intervenue non officiellement en 1950 en Corée, sans même le dire aux Nord Coréens ! Les soldats sans signes distinctifs étaient tabassés au départ par les Nord Coréens qui les prenaient pour des Américains. Souvenons nous qu’en Afghanistan ce sont des militaires des forces spéciales sans distinction ou habillés d’uniformes locaux qui ont soit disant porté secours au pouvoir face aux rebelles avant le déferlement de l’armée. Souvenons-nous que le Royaume-Uni avait déjà cherché à envahir l’Afghanistan avant les Russes sans succès. L’argent, qui est en fait le fait générateur de cette crise, fut également utilisé par la Prusse pour arrêter la Guerre avec la Russie en finançant le retour de Lénine. Notons aussi que l’Ukraine rentra immédiatement en guerre contre les bolcheviks en 1917 après la paix entre la Russie et l’Allemagne. A l’instar des incursions russes, souvenons-nous qu’Hitler avait été élu, était considéré comme une star, même en Europe, avant qu’il n’envahisse la Pologne sans déclaration de guerre après que les troupes allemandes, déguisées, détruisent un poste frontière allemand prétextant une attaque polonaise puis qu’il envahisse la Belgique prétextant une incursion française. Souvenons nous des pseudos victoires diplomatiques françaises et britanniques face à Hitler qui en profitait pour mieux avancer ses pions. Doit-on encore agir comme en 40 où l’on s’est tourné les pouces pendant 9 mois abrités derrière notre Ligne Maginot ou ne pas intervenir en Finlande ? Souvenons-nous qu’Hitler envahit les Sudètes en prétextant l’oppression du peuple allemand et sans doute une intention cachée  par un Etat créé par la France, ennemi héréditaire Souvenons nous qu’en 1940, les Russes attaquaient la Finlande prétextant une attaque finnoise en Russie après avoir créé un pseudo gouvernement local ne reconnaissant pas le pouvoir en place, qui a appelé Moscou à l’aide. Souvenons nous que les sanctions états-uniennes infligées au Japon pour avoir envahi l’Indochine, ont provoqué en grande partie l’attaque de Pearl Harbor. Devaient-ils laisser faire ? Souvenons-nous que l’Allemagne s’est subitement souvenue en 1890 qu’elle n’avait pas de colonies et qu’elle a engagé des actions fortes et de déstabilisation. Souvenons nous que les missiles à Cuba avaient été déployés aussi à cause des missiles en Turquie Souvenons-nous que M. Gorbatchev avait laissé faire en Allemagne de l’Est mais avait envoyé les parachutistes dans les pays baltes, qu’en 1991, toutes les républiques de l’Union soviétiques proclamèrent leur indépendance et que de nombreuses ont rapidement demandé leur intégration dans l’union européenne, non uniquement pour des raisons économiques. Souvenons-nous que l’OTAN s’est créée avant le pacte de Varsovie pour protéger ce qui restait de l’Europe de l’attitude russe, qui s’est dévoilée ensuite tout en conservant des calibres d’armes différents s’inscrivant plutôt dans une logique de terre brûlée comme au temps de Napoléon puis de Pierre le Grand. La guerre froide est restée froide car sur le terrain les forces en présence pouvaient continuer à se cotoyer et se parler pour vérifier certaines réalités. L’exemple de la Georgie n’est pas nouveau et il est naturel que certains pays affichent tout haut leur protection derrière l’OTAN. Souvenons nous la façon dont été traités les Russes - non citoyens - dans les pays Baltes. S’agissant de la soit disant volonté d’hégémonie des Etats-Unis sur l’Europe, souvenons-nous que l’Union européenne s’est bâtie, comme les Etats-Unis, pour un espace de paix et de sécurité et que oui, on peut considérer que les Etats-Unis sont à l’initiative de l’Union européenne pour tenter de créer un bloc face à l’empire soviétique. Rappelons nous que ces derniers sont vraiment rentrés en guerre par des prétextes forts en 1916 après la guerre sous-marine à outrance pour casser le blocus britannique, renforcé par un télégramme allemand vers le Mexique promettant certains pays du sud des Etats-Unis en cas de victoire. Les « Americains » n’étaient pas volontaires pour s’engager dans une guerre en Europe, sortant eux-mêmes de la guerre de sécession. Il aura fallu une bonne raison. Wilson disait que l’ « Amérique doit donner son sang pour les principes qui l’ont fait naître » rappelant la notion de paix, de droits de l’homme qui seront à l’origine de la création de l’Union européenne. Il est vrai également qu’en cas de victoire allemande, une dette risquait aussi de ne pas être payée par la France et le Royaume Uni. Cette liste n’est bien entendu pas exhaustive. Toutes ces situations ne relèvent en fait souvent que d’un même jeu psychologique que nous analyserons par la suite A suivre : les réalités multiples, les options de crises ou de sortie de conflits
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coaching : Les Pervers Narcissiques Mode d'emploi

16 Novembre 2014 , Rédigé par francoischarles Publié dans #politique

 

bonjour

 

je tenais à vous livrer un très bel article produit par un coach et formateur de renom de mon équipe sur le thème des Pervers Narcissiques en Entreprise

 

Bien entendu, ceci est très transposable dans la vie courante et bien entendu en politique 

 

alors à vous de comprendre, de chercher, de débusquer et de vous protéger mais .... attention ! ... n'êtes vous pas en train de faire une "projection" ?  Miroir, mon beau miroir...

 

bonne lecture et je ne doute pas que certains m'enverront leur commentaire 

 

LES PERVERS NARCISSIQUES

 

EN ENTREPRISE

 

Par Pascal LEGRAND

Coach d’entreprise et Superviseur



Le 22 octobre 2014, mon confrère Jean-Luc OBIN, président de Leaderinnov, organisait une rencontre professionnelle sur le thème «  Dirigeants toxiques : comment les identifier le plus tôt possible ? Comment s’en protéger ? ».Lors de cette soirée d’échanges, Hélène VECCHIALI, psychanalyste et coach, nous a présenté une intervention fort pertinente.

Pour enrichir notre pratique de coach, il est important d’avoir quelques repères théoriques ; aussi je vous livre mon analyse à la demande de mon confrère François CHARLES du NOVIAL INSTITUTE. En effet, en qualité de coach, nous avons parfois à accompagner des clients victimes de harcèlement moral.

Marie-France HIRIGOYEN, médecin psychiatre et également psychanalyste, auteur de « Le Harcèlement moral : la violence perverse au quotidien » définit le harcèlement moral comme « toute conduite abusive qui se manifeste notamment par des comportements, des paroles, des actes, des gestes, des écrits, pouvant porter atteinte à la personnalité, à la dignité ou à l’intégrité physique ou psychologique d’une personne, mettant en péril l’emploi de celle-ci ou dégradant le climat social »

Le harcèlement moral est un mécanisme typique du pervers narcissique.

Cet article, essentiellement issu du livre de Jean-Charles BOUCHOUX, psychanalyste et psychothérapeute, « Les pervers narcissiques »(Editions Pocket Evolution), et de celui de Hélène VECCHIALI, psychanalyste et coach, « Mettre les pervers Echec et Mat »(Editions Marabout), se veut apporter des points de repère clés pour identifier et contrecarrer le pervers narcissique.

 

Jacques-Antoine MALAREWICZ, médecin psychiatre, auteur de « Les personnalités difficiles en entreprise », clarifie les deux notions distinctes de « Pervers »et de « Narcissique » :

  • On dit du pervers qu’il « instrumentalise son entourage en exerçant sur eux une véritable emprise ». Le pervers espère jouir en détruisant l’autre psychologiquement, et à petit feu.

  • On dit du narcissique que «c’est un être tourné sur lui-même, qui ne cherche que sa propre satisfaction et son propre plaisir » Le narcissique jouit de sa propre survalorisation par une utilisation de l’autre : lorsque le partenaire est périmé, il est simplement éjecté.

Selon Manfred KETS DE VRIES, plus de 50% des dirigeants sont très narcissiques. Dominique BARBIER,psychiatre, psychanalyste et expert près des tribunaux, nous apprend que « les pervers narcissiques représentent entre 3 et 15% de la population selon les enquêtes et les spécialistes ».

 

C’est Paul-Claude RACAMIER, psychanalyste français (1924-1996), qui a inventé le concept de pervers narcissique (PN) dans les années 1950. Dans son livre « Le génie desorigines »,il explique que « ce sont des noyauteurs, pour qui tout est bon pour attaquer le plaisir de penser et la créativité ». C’est ainsi qu’un manager, pervers narcissique, ne supportera pas qu’un collaborateur puisse créer et innover ; il l’invitera toutefois à le faire, mais une fois le travail terminé, il le sabotera. Paul-Claude RACAMIER explique également que pour le PN « dominent le besoin, la capacité et le plaisir de se mettre à l’abri des conflits internes ». La perversion narcissique serait donc un moyen de faire porter à l’autre son chaos.

 

Qui est le pervers narcissique en entreprise ? (1)Pour le PN, l’autre est un territoire à annexer : il est caméléon le temps de ferrer sa proie pendant une phasedeséduction(phase 1)qui peut durer des années : discours enjôleur, promesses, flatteries…La séduction est destinée à fasciner et donc à paralyser l’autre. Puis c’est la phase d’emprise(phase2)et l’assujettissement (phase 3).Peu à peu, il va prendre le contrôle sur sa victime en lui faisant perdre confiance en elle, utilisant insidieusement ses faiblesses pour affirmer sa force et la soumettre. Le PN utilise le lien professionnel pour assujettir l’autre : il a besoin de cette proximité régulière pour exercer son emprise et ne permettra pas à sa victime de prendre de la distance, par exemple en lui téléphonant fréquemment ou en lui envoyant de nombreux mails : il « colle » à sa victime, il l’englue avant de l’entrainer dans un climat délétère destructeur. Une de mes collègues coach utilise le terme de « psychopompage » ! Le pervers narcissique ne lâche pas sa proie à aucun moment, car il est porteur d’une angoisse d’abandon qui lui fait craindre le départ de l’autre.

Le PN est froid intérieurement, ne connaîtpas la culpabilité et n’hésite pas à culpabiliser l’autre comme si il inoculait un poison à mort lente. Il ne connaîtni souffrance ni remords, il ne souffre pas émotionnellement ; par contre rapidement, c’est son entourage qui devient malade ! Un de mes clients m’a raconté qu’à la veille de la réunion hebdomadaire, animée par son manager PN, toute l’équipe se sentait mal, sans savoir pourquoi.

 

  1. Le pervers narcissique peut être un homme ou une femme. Néanmoins, Philippe VAN MEERBEECK, psychiatre et psychanalyste, affirme que neuf pervers sur dix sont des hommes. Pour simplifier l’écriture nous utiliserons le masculin pour Pervers, et le féminin pour Victime

Extérieurement, le PN se déguise en une personne empathique : il est aimable, peut feindre la compassion, la chaleur relationnelle et la sympathie, et peut être très serviable. Au fond, le PN ne prend pas en compte les besoins et les sentiments des autres sauf pour s’en servir et manipuler sa victime, l’isoler et l’amener à faire ce qu’il veut. Le PN est égocentrique et exige de l’autre la perfection. C’est aussi un menteur et un grand manipulateur. Par exemple, il arrive à créer un climat délétère autour de sa victime, à un tel point que ses collègues et ses relations amicales se détournent d’elle, voire se mettent à la critiquer en prenant parti pour le PN : « un manager tellement sympathique et généreux » ! Hélène VECCHIALIdit que « le pervers excelle dans l’art de monter les gens les uns contre les autres, de faire et défaire des alliances, de provoquer des rivalités, des jalousies ».

Pour manipuler, le PN pratique notamment « la double contrainte »(ou « injonctionparadoxale »,concept proposé par Grégory BATESON dans les années 50). Prenons cet exemple connu : une femme offre à son mari deux cravates, une bleue et une rouge. Le mari met immédiatement la bleue et son épouse conclut : « Tu n’aimes donc pas la rouge ! ». Le mari enlève la cravate bleue et met la rouge. Sa femme s’écrit : « Ah oui, je vois que tu cherches à te rattraper, tu ne m’aimes pas ! ». Le pauvre mari, acculé à cette situation inextricable, décide de mettre les deux cravates l’une sur l’autre. C’est alors que sa femme déclare : « Mon pauvre ami, je savais bien que tu étais fou ». Une double contrainte désigne l’ensemble de deux consignes qui s’opposent mutuellement, résultant une situation paralysante. BATESONsynthétise ce mécanisme : «  Vous êtes damné si vous le faites, et vous êtes damné si vous ne le faites pas ». Prenons un exemple apporté par un de mes clients : son manager PN pose la règle suivante à ses collaborateurs : « Quand vous avez un problème relationnel dans l’équipe, vous devez venir m’en parler ». Or, si un collaborateur parle d’un problème, il devient la cible des critiques du manager qui le voit comme à l’origine du dit problème, et le culpabilise : comme le dit Watzlawick : « Celui qui pose le problème, risque de devenir le problème ». Parler d’un problème devient donc dangereux ! Et inversement, si le collaborateur ne parle pas d’un problème, il risque fort de devenir la cible de la critique du manager pour n’avoir pas respecté sa règle. Ces messages paradoxaux entrainent un blocage des actes, de la pensée et des sentiments et de la perception de la réalité. En d’autres termes, comme le ditJacques-Antoine MALAREWICZ : « Le pervers narcissique sait jouer de toute la gamme des techniques de communication. Il le fait avec une grande souplesse, surtout il sait être imprévisible avec ses interlocuteurs, ce qui fait qu’il est difficile d’anticiper ses prises de position ».


Le PN ne supporte pas la critique, mais il critique sans cesse, avec finesse et subtilité. Il manie habilement la carotte et le bâton, surtout s’il est en position hiérarchique : il complimente en public pour mieux dévaloriser ensuite en tête à tête. En fait, plus il dévalorise, plus il se sent fort ! Le PN accompli est calme et posé (car il vous fait porter sa rage) ; c’est quelqu’un qui est souvent admiré et donne l’illusion d’être quelqu’un de bien. Le PN peut être extrêmement séducteur et il sait s’adapter à son environnement, en ce sens où ses valeurs, ses sentiments et ses comportements changent en fonction des gens et du contexte.

Le PN est un « joueur sadique ». Par exemple il peut :

  • Alterner promesse et parjure, intimité et distance, confier un projet ou une délégation et la reprendre…

  • « Jouer » avec la loi et confondre « Règles du jeu » et « Règles du Je » : il cherche à établir, « un non-ordre malléable à son gré à tout moment », (selon Maurice HURNI et Giovanna STOLL) consistant à instaurer sa propre loi, fluctuante, adaptable aux circonstances, enfreignant et ridiculisant la loi commune ou officielle

  • Pratiquer le simulacre de communication, la désinformation, les insinuations, les déclarations péremptoires, la mauvaise foi, le chantage, l’ironie…le tout avec une apparence souriante et décontractée, « propre sur lui ». Comme dit le proverbe : « On lui donnerait le bon Dieu sans confession » !

  • Dévoyer les objectifs d’une réunion de travail en vue de nourrir ses propres projets, jouer la concertation alors que sa décision est déjà prise, etc…


Le savoir du PN est souvent limité et monolithique, et méprisant pour qui n’y connait rien dans son domaine de prédilection, aussi étroit soit-il. Il sait éviter les questions dérangeantes en se montrant agacé ou évasif. S’il ment ou s’il se trompe, personne n’ose le reprendre (surtout ses collaborateurs !) sous peine de représailles immédiates ou différées. « Monomaniaque intellectuellement, il ne crée rien, il exploite. C’est une coquille magnifiquement vide »selon Hélène VECCHIALI. Les métiers les plus prisés par les PN sont ceux où la séduction intervient, où la mainmise est plus facile : chefs d’entreprise, enseignants ou formateurs-consultants, banquiers, commerciaux, hommes politiques, journalistes….


Le PN sait détourner les circonstances. Jean-Charles BOUCHOUXécrit : « Il peut se donner un air de respectabilité, se positionner en victime ou en donneur de leçons ». Le PN peut par exemple adoucir sa voix, faire référence à de belles théories et mimer dans certains cas de la sympathie pour sa victime. « Certains peuvent endosser un rôle parfaitement au point (cf. le film « Attrape-moi si tu peux » avec Léonardo deCaprio),voire rendre malade puis soigner ou faire soigner leurs victimes ! ». Le pervers utilise le déni pour nier ses responsabilités ainsi que la réalité de ses actes. Son mécanisme de défense : la projection. Il projette sur l’autre ce que serait sa culpabilité en le culpabilisant. Le PN sait se couper en deux : garder sa bonne image et projeter sur l’extérieur sa part mauvaise et la faire porter par un autre. Le PN ne supporte pas le conflit, il l’exporte dans l’autre. C’est l’autre qui n’est pas « bien ». D’où sa pratique de dévaloriser l’autre pour mieux rehausser l’image qu’il a de lui-même. Le PN ne supporte pas d’être pris à défaut.

 

Derrière la façade d’un homme sûr de lui et charismatique, le PN souffre d’une faille narcissique, c’est-à-dire d’un manque de confiance en lui et en son image. Pour compenser, il développe une image démesurée de lui-même qu’il faut maintenir à tout prix, en surjouant son personnage et/ou en possédant une bonne situation professionnelle, une belle maison, une belle voiture… Le PN selon Hélène VECCHIALI« est toujours en représentation, il s’exhibe avec une fausse gaité qui est le corollaire de sa fausse identité ».


Qui sont les victimes ?

Les victimes sont de « belles personnes » :

  • généreuses, spontanées et aimables, vives, extraverties et pétillantes de vie,

  • professionnelles, compétentes, travailleuses…

mais qui ont une « fragilité narcissique »,c’est-à-dire qui doutent d’elles-mêmes, et éprouvent un fort besoin de reconnaissance. Leur sens des responsabilités, leur propension à culpabiliser, leur tendance au « Sauvetage » (comme le dit Steve KARPMAN, enseignant en Analyste Transactionnelle, concepteur du triangle dramatique Persécuteur, Sauveteur, Victime). Leur manque de confiance en elles les empêche de savoir instaurer d’indispensables limites face aux effractions des PN.

Il se peut également que ça soit des personnes fragilisées par un stress sévère récent : un deuil, une séparation, une perte d’emploi, une dépression non stabilisée…

Hélène VECCHIALI ajoute : «  Il est vraiment important de se débarrasser du poncif qui fait des victimes les complices de leurs agresseurs, des personnalités faibles ou défaillantes. Elles représentent tous les âges, toutes les appartenances religieuses, politiques, et toutes les origines sociales et culturelles »

 

Les effets pervers sur la victime

La victime commence en général par ressentir des symptômes physiques tels que le manque de sommeil et la diminution de l’appétit. En effet, les dégâts psychologiques se répercutent sur le corps. Le repérage de ces symptômes est crucial, car le manque d’énergie physique engendre de la faiblesse mentale qu’utilisera le « gourou-pervers narcissique » pour renforcer son conditionnement. D’autres symptômes peuvent apparaitre tels que : maux de ventre, maux de tête, eczéma, tensions musculaires, difficultés respiratoires…

Fréquemment, la victime se met à perdre sa confiance en soi, à douter de ses compétences et à culpabiliser. Le venin inoculé par le PN fait effet !

Par ailleurs, la victime peut aussi se retrouver dans un état de vigilance constante, elle peut devenir anxieuse, sentant un danger et ne pouvant le repérer. Elle pourra aussi développer des traits paranoïdes (méfiance excessive) et des symptômes post-traumatiques.

En fonction du degré des rapports entre le pervers et sa victime, cela ira de la dépression à la tentative de suicide, de l’agressivité fréquente à la violence, de la confusion à la dépersonnalisation, voire à la folie.

 

Comment contrecarrer le pervers narcissique

Lorsque la confrontation avec le pervers narcissique est obligatoire, il est important de se protéger, par exemple de la façon suivante : rester calme, afficher son indifférence, en dire le moins possible sur soi, ne pas se justifier, ne pas donner prise, résister à la tentation de discuter, ne pas réagir aux provocations, feindre le détachement, si possible de couper court à toute conversation (remettre de la distance), faire le mort (le Pervers déteste les morts !).

Encore faut-il que la victime retrouve son énergie :

  • En parlant à ses proches de sa situation : avouer sa souffrance. Pour la victime, ne pas s’isoler est impératif ! La mission initiale d’un ami ou d’un membre de la famille consistera ici à accueillir les affres de sa relation et, comme l’affirme Hélène VECCHIALI, devra refuser d’être neutre face à ce « viol psychique ». Le confident mettra les mots justes sur la situation et sur l’agresseur : « Tu vis une relation perverse avec un persécuteur ; ça relève de la psychiatrie pour lui car c’est un grand malade. Sauve-toi de là ! »

  • En mettant en place des actions telles que la lecture, la méditation, l’écriture, la marche qui sont des outils souverains pour se dégager de l’enfermement, de l’intoxication, de l’engourdissement.

  • En consultant un médecin pour traiter les dégâts physiques engendrés par les dégâts psychologiques. Un arrêt maladie peut être salvateur.

  • En se faisant accompagner par un coach ou un thérapeute pour dans un premier temps faciliter la prise de conscience et l’aider à sortir du ressentiment. En effet, comme le dit Hélène VECCHIALI : « les prises de conscience s’accompagnent inexorablement d’un flot de ruminations, de ressassements. L’injustice endurée, l’aigreur perçue, les remords envahissants, la désillusion enchaînent la victime à un passé continuellement revisité. Ces émotions nuisibles la maintiennent dans une position autodestructrice, de mal-être constant et amplifient le mécanisme…pervers ». Viendra ensuite la guérison : « le cœur en voie de cicatrisation »

 

Si la relation est fortement dégradée : «  le plus beau cadeau que nous puissions faireest de le quitter »en démissionnant. Sous peine de sombrer, le PN devra se trouver un nouvel objet et nier l’importance de sa précédente relation. Le PN est en effet un « serial killer psychologique » !

Une autre option consiste à faire jouer la loi (Application de la loi de 2002 sur leharcèlement moral au travail). En effet, l’employeur est tenu à une obligation de résultats en matière de santé et de sécurité de ses salariés. Or, rappelons que le PN, par son comportement, se place au-dessus des lois. Il se veut tout puissant. Donc, le PN ne supportera pas « la triangulation » avec la présence d’un tiers juridique (avocat) qui vient s’insinuer dans la relation avec sa victime. Dans des cas épineux, il faut faire jouer pleinement leur rôle à la loi, aux juges et aux avocats. Attention toutefois car le PN est particulièrement habile pour se faire passer pour une victime et ainsi, espérer arriver à ses fins : détruire sa victime. Il est donc conseillé de faire appel à un avocat spécialisé dans le harcèlement moral.


Enfin pour combattre le pervers, Paul RACAMIER dit « Tuez-le, il s’en fout. Humiliez-le il en crève ! ». Si vous révélez sa faille narcissique en démontrant que c’est lui qui est mauvais, Paul RACAMIER explique que le PN pourrait entrer en suicidose, c’est-à-dire retourner sa rage contre lui-même et s’auto-détruire. Mais plus fréquemment, le PN, certes s’écroulera lamentablement, mais pour un instant seulement ! En effet, il repartira à la recherche d’une nouvelle proie.

Le pervers narcissique, malade sans symptômes apparents, ne guérit jamais. Comme le proclame FREUD : « On ne devient pas pervers, on le demeure ». N’espérez donc pas que le PN se remette en cause ou aille consulter un thérapeute ! Pour guérir, encore faut-il se savoir malade, ce qui est loin d’être admissible pour qui se croit tout-puissant et insensible à tout jugement.

 

En conclusion, l’idéal est encore de couper court à toute relation avec le Pervers Narcissique. Comme le dit HenriLABORIT, philosophe et neurobiologiste, dans son livre « L’Eloge de la fuite » : « Quand il ne peut plus lutter contre le vent et la mer pour poursuivre sa route, la fuite reste souvent, loin des côtes, la seule façon de sauver le bateau »

 



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Honte d'être Français

8 Novembre 2014 , Rédigé par francoischarles Publié dans #politique

Suite à certains agissements persistants de certains politiques et certains responsables administratifs, consulaires et ministériels agissant plus par pouvoir et discrimination que par intérêt général, j'ai aujourd'hui honte d'être Français

 

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COMMUNICATION AUXOIS COTE D'OR

2 Novembre 2014 , Rédigé par francoischarles Publié dans #politique

hier, j'ai appris que dans l'Auxois j'étais considéré comme "perturbateur"

 

je pense que je vais faire une conférence de presse dans chaque ville et chaque village pour dire certaines vérités !

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