politique
François BAYROU et le juste Centre
Ancien cadre de partiS, politologue et animateur politique depuis plus de 10 ans, parlant avec tout le monde, je me souviens du jour où j'animais une soirée de marketing politique à Dijon avec les militants et sympathisants Modem, comme je le faisais avec d'autres partis, avec quelques supports de stratégie, de marketing et de psychologie permettant de structurer le débat. Ils avaient été rassurés de comprendre qu'il n'était pas nécessaire que le Modem soit un grand parti étant donné que sa valeur ajoutée était d'être l'aiguillon du "juste centre", pas le centre droite comme certains ou le centre gauche pour d'autres, alliés "à la droite et du centre", d'ailleurs non alliés au niveau européen. L'arrivée d'Emmanuel Macron a certes écrasé les partis traditionnels de droite et de gauche, qui sont en train de revivre, la nature ayant horreur du vide, mais le juste centre est resté avec un aiguillon renforcé pour maintenir l'effet de balance... si l'on sait le valoriser. F. Bayrou est donc peut-être le personnage clé du nouveau Matignon même s'il aurait pu davantage se faire remarquer au Commissariat au plan.
Gouvernement Barnier 1 : qui perd gagne, et pourquoi pas
Au lendemain de la constitution du gouvernement Barnier, les enchères sont lancées sur sa pérennité. L’exercice proposé est intéressant et original, mais la France sait souvent innover. Avec un gouvernement plutôt centre et droite modérée, sans participation ni du parti gagnant de droite ou de la coalition de gauche, ces derniers auront vite fait de se renvoyer la balle et de blâmer tel ou tel soutien, sauf s’ils s’accordent avec le gouvernement sur certains dossiers ou directement entre eux sans passer par le centre, comme savent le faire les électeurs. Reste l’attitude du PS à analyser de près dans ce jeu d’équilibriste où il faut néanmoins avancer, au moins sur le budget.
Par François CHARLES
Economiste, politologue, conseil en politique générale des organisations
Rappelons la répartition par partis et apparentés , comme on le voit sur le site de l’Assemblée nationale : RN 126, Ensemble 96, LFI NFP 72, PS donc en dehors de NFP 66, Droite républicaine (supposant que le reste n’y est pas) 47, écologie et social 38, les Démocrates (supposant que les autres ne le sont pas) 26, Horizons et indépendants 33, Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires 22, Gauche démocratique et républicaine (supposant idem) 17, UDR (Eric Ciotti) 16, sans oublier 8 non inscrits.
Au regard de cela, le Président de la République a considéré que personne n’avait gagné et a finalement demandé à un membre modéré de la Droite républicaine, bien connu pour son côté grand serviteur de l’Etat avec quelques convictions, de constituer un gouvernement technique, mais tout de même très politique, alors que le juste centre qu’est le Modem, aurait pu avoir une nouvelle fois sa justification si tant est qu’il accepte de parler avec tout le monde. Les options RN et NFP, qui seraient sans doute tout de suite tombées, ont été oubliées réfutant finalement la notion de coalition sauf au centre et droit et non avec les partis en tête. Notons tout de même l’élément marquant de bienveillance avec le RN qu’il reconnait, aussitôt blâmé par LFI.
Les ministres, quasi tous issus de renaissance ou des Républicains, plus quelques Modem et UDI, et ex PS ou ex élus de tel ou tel camp, se mettent au travail avant la rentrée parlementaire comme si tout allait bien madame la marquise.
Les jeux politiques et psychologiques sont là partant du « sans toi » au « tu vois comme j’ai essayé » en passant par le « Schlemiel ». La rentrée parlementaire commencera-t-elle par une motion de censure ? Mais gare si elle est perdue, LFI annonçant qu’elle ne votera pas une motion du RN mais incite tout de même le RN à le faire.
Les uns vont miser sur le pacte républicain qui s’est opposé au RN, qui n’est donc apparemment pas républicain, sans doute si l’on se réfère à l’histoire, et qui se renforce à chaque fois qu’on le diabolise, sans vraiment essayer de comprendre sa dynamique parfois positive. Le NFP se met aussi à l’attitude de la cravate dont ils se moquent pour le RN et LFI a vite oublié qu’un dirigeant avait brûlé le drapeau européen.
S’agissant des dossiers, bien malin celui qui aura déjà l’issue des votes et du jeu des amendements, mais Bruxelles n’aura sans doute pas de complaisance en matière budgétaire. Peut-être que c’est là aussi une explication de la dissolution sachant que l’ancien gouvernement allait de toute façon dans le mur, avec des choix de soutien d’investissement plutôt que subventions qui auraient pu fonctionner. Le programme du NFP, comme celui de F. Mitterrand en 1981, même rebelle et opposé à toute invective extérieure, n’aurait sans doute pas duré longtemps.
Le PS, qui revient dans un rôle de modération, pourrait sans doute raccrocher les wagons d’une coalition intelligente avec le centre et la droite modérée pour assurer une certaine stabilité. Reste à savoir vraiment pourquoi le candidat pressenti sortant de ses rangs avait été écarté.
Le vote européen serait-il finalement vraiment européen ?
Pour la nomination du Premier ministre, le président de la République annonce qu'il respecte le vote des Français. Voulait-il dire qu'il respectait ce qu'il jugeait être bien pour les Français ?
Il l'a fait après le vote pour le Parlement européen que l'on dit toujours être plutôt un vote national alors que s'il n'avait rien fait, rien n'aurait changé en France.
Mais, après la dissolution, et l'appel républicain, le RN n'a pas obtenu la majorité, tout en étant le Premier parti, mais non le premier groupe, à l'Assemblée nationale. Donc finalement, le vote du parlement européen était-il européen car de plus on voit bien que certaines députés européens ne recueillent que quelques pourcentages pour les élections législatives nationales dans leur circonscription
Mais la gauche n'est pas forcément majoritaire à Bruxelles et une présidente de groupe se permet même d'arranguer durement la Présidente sans être privée d'accolade.
Mais pourtant, le Président de la République n'a pas nommé la personne enfin trouvée par le Front de gauche, de peur qu'elle réussisse ? ou qu'elle pousse une nouvelle dissolution ?
Le PR nomme Michel Barnier, issu d'un parti LR quasi désormais inexistant dont au niveau européen pour la France, après de nombreux autres choix révoqués mais est-il vraiment politique, plutôt homme de sagesse, de dialogue et d'ouverture notamment vers RN. Et quel a été son dernier poste ? négociateur pour l'UE pour le Brexit avec une erreur de casting en face au départ ...
on se la refait ?
Premier ministre ?
Premier ministre en France : Considérant que je suis devenu apolitique et que je parle à tout le monde, Emmanuel Macron m'a proposé un poste dans un ministère "technique" mais comme je suis déjà trois fois président... mon poste ne peut etre que.. Président ! (voire conseiller du président) même si FH est redevenu député. Par contre je lui ai dit que considérant que la présidente de l'Assemblée nationale n'a pas changé et que les responsables de partis ne s'en prennent qu'à lui, pourquoi donc ne pas renommer Gabriel ATTAL qui en plus ne semble plus marcher pour le président ?
Législatives 2024 : la France va devoir continuer à redécouvrir les arrangements parlementaires
Au lendemain de la nouvelle élection législative française, on peut se demander ce qui a changé à l’assemblée nationale, qui soit disant ne pouvait pas fonctionner sauf à trouver des arrangements perturbants au cas par cas, notamment entre certains blocs de part et d’autre du large centre macronien, comme dans de nombreux pays et au Parlement européen où se joue un vrai débat que certains diront plus démocratique, en contradiction des habitudes de la 5e république, crée surtout, de façon quasi unique en Europe pour donner certains pouvoir régaliens au Président afin de pouvoir fonctionner sans majorité et sans devoir en référer, et éviter une sorte de « chienlit », même si ce mot est apparu non pas en 1958 mais en 68.
Par François CHARLES
Economiste, politologue, conseil en politique générale des organisation, président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe
Rappelons les chiffres. Avant E. Macron se plaignait de ne pas fonctionner avec la Nuppes 133 sièges, divers gauche 20, Parti présidentiel 245, LR 64, RN 89, autres 26. Désormais l’Assemblée nationale française se compose sine die de NFP 180 (LFI 71, PS 64, EELV 33, PC 9, autres 3), Ensemble 163 (Renaissance 98, modem 34, Horizon 26, autres 5), LR et alliés 66 (LR 39, DVD 27), RN et alliés 143 (126 + 17) et autres 25. En nombre de voix exprimées, la droite est majoritaire, si tant est à prouver finalement que le RN est à droite dont les électeurs peuvent passer et venir directement de la gauche et inversement. Le RN est le principal parti avec quasi 10 millions de voix soit 29,25% au premier tour puis 32% des suffrages. Qu'en dirait Donald Trump qui était dans le même cas ? Au moins le RN n'a pas demandé à prendre d’assaut l'assemblée nationale. Qu'en sera t il du front populaire ? Si la proportionnelle était en vigueur, il serait au gouvernement. Puis viennent l’Union de la gauche 27,9 puis 25,6%, Ensemble 20 puis 23,14%, LR 6,57 puis 5,41%. Difficile donc de savoir qui a vraiment gagné ou perdu sauf RN qui augment de 50% ses députés et peut-être le camp présidentiel qui se maintient grâce aux désistements, voire LR qui croit encore exister et avoir un poids, sans compter ce front populaire véritable puzzle d’identité et de revendications assemblées à la vas vite, prêt à exploser à la moindre étincelle. Nous n’avons pas de majorité absolue, avec plutôt trois blocs et surtout des minorités. Dans tout ceci, on peut même se demander si E. Macron a-t-il bien perdu ?
Le 18 juillet, les groupes devront être formés et rien n’indique que la gauche soit majoritaire même avec un ancien front républicain. Le jeu du qui perd gagne arrive aussi dans les possibles nominations qui peuvent avoir également un impact sur les prochaines présidentielles et législatives. Une nouvelle ère, ou plutôt un nouveau cycle commence avec un centre de gravité davantage dans les mains du Parlement comme le dit l’actuel Premier ministre. L’hémicycle ressemble un peu plus à celui du Parlement européen où les accords et les alliances sont réguliers en fonction des dossiers, ceci étant généralement ensuite mis en avant au niveau national lors des élections par des députés européens eux-mêmes !
Je ne reviendrai pas sur la cause de la dissolution en notant d’ailleurs que personne n’a imaginé qu’avec ou sans jeux psychologique du « vous voyez bien comme j’ai essayé », et en répondant à la demande de J Bardella, E. Macron avait en fait eu envie de donner le pouvoir au RN par crainte du désordre de la gauche, avec un budget difficile mais plus cohérent et possible qu’un programme idéologique de gauche comme en 1981 qui devra changer de braquet pour ne pas être supporté par le FMI, voire même les Allemands en solidarité de complaisance, même avec mille milliards de dettes, sauf peut-être revenir sur les retraites ?
Constitutionnellement, le gouvernement a posé sa démission, ne peut être contredit, ne peut pas prendre de décisions de politique générale et peut rester peut être un an pour assurer les affaires courantes au niveau technique, comme assurer par exemple les Jeux Olympiques, ou procéder par décret en cas d’attentat ou urgence sécuritaire, même peut-être sur le budget en septembre en reconduisant celui de l’an dernier. D’autres démocraties le connaissent comme l’Espagne la Belgique et même l’Allemagne qui ont mis plusieurs mois à trouver un consensus, s’en sortent bien et qui comprennent qu’un compromis n’est pas une compromission, comme pour le désistement lors d’un vote au second tour. Mais la culture française est bien particulière comme peut-être la hongroise au sein de l’Europe dans certains sens.
A priori, le 9 août les ministres devront choisir de rester ou de quitter le gouvernement, « technique » ou non. En 1958, la constitution a été créée pour permettre à un pouvoir minoritaire de pouvoir gouverner. La majorité absolue est finalement assez récente. Aucun texte ne prévoir de durée légale, comme d’ailleurs le fait que le Président use de certaines fonctions par rapport au gouvernement et certains partis peuvent aussi en jouer en terme de revendications. L’Assemblée est là au moins pour un an sans que le gouvernement ne dure forcément un an. En lisant les articles 8 et 49, le Président, qui s’appuie sur la constitution française, comme il l’a dit au Parlement européen, peut nommer qui il veut et pourquoi pas finalement quelqu’un du Rassemblement national. S’il refuse un nom de Premier ministre, il devra en trouver un qui ne pourra pas être renversé par l’Assemblée nationale avec une motion de censure à la majorité absolue… d’où la recherche de coalition ou de personnalité acceptable et consensuelle.
Du côté des partis, JL Mélenchon, qui ne sera pas Premier ministre car veut rester en lice pour la présidentielle, comme Marine Le Pen, dit sans crainte que le programme peut être pris par décret sans vote. Il connait pourtant bien la constitution et sait que ce n’est pas possible et que seule une loi peut abroger une loi et non un décret sauf à faire une révolution « insoumise », ne respectant que ses règles, et dissoudre la 5e république. Et d’ailleurs, LFI, première force de NFP, qui peut se dissoudre une nouvelle fois aussi vite qu’il s’est recréé, réclame désormais seule le pouvoir et accuse E. Macron de vouloir rester par la force, de ne pas respecter ce qui sort des urnes, comme s’il s’agissait d’une élection présidentielle, rejoint par les écologistes désormais quasi inexistants, argumentant sur un possible déni de démocratie d’utilisation du 49,3 pourtant inscrit dans la constitution. Dire qu’ils ont gagné me faisant penser à l’histoire de la souris et de l’éléphant marchant tous deux dans le désert et soulevant la poussière. LFI claquera-t-elle la porte si un socialiste plus « acceptable » comme l’ancien Président F. Hollande qui avait trouvé l’astuce du CICE, voire même l’ancien Premier ministre B. Cazeneuve arrive à Matignon et/ou à la présidence de l’Assemblée pour au moins s’attaquer au pouvoir d’achat, à la sécurité, à l’émigration qui peuvent être des curseurs communs.
Sachant que des élections peuvent avoir lieu dans un et trois ans, il est difficilement imaginable qu’un gouvernement de coalition arrive en France comme avant et après guerre même avec davantage de votes de barrages que de conviction avec désistement et avec des ressentis plus négatifs que constructifs, mais rien n’est impossible pour un Gaulois on le sait bien.
Et l’Europe dans tout ça ? Sans revenir sur les causes et le coup de théâtre du big bang, tout va continuer comme avant car le système confédéral/fédéral en place, également sans alignements automatiques de toutes les planètes entre l’UE et les Etats-membres, va assurer une certaine stabilité sine die dans une Europe d’autant plus unie dans la diversité et de mouvance notamment au niveau politique. L’activité, l’étonnement, le stress, la veille et la remise en cause sont aussi des moteurs de protection et de développement dans les choix de politique générale en particulier sur la stratégie, la structure, l’identité et la prise de décision.
Hommage à Jacques DELORS
A 98 ans, Jacques DELORS tire sa révérence avec un nombre de distinctions et décorations forçant l'admiration et la reconnaissance nationale et surtout communautaire, correspondant à un cycle nécessaire pour la construction européenne.
Souvenons nous de ses atouts remarqués et éprouvés en matière sociale et économique déjà au niveau national notamment avec J. Chaban-Delmas, de son projet de Premier Ministre Colbertisme trop puissant et non accepté par F. Mitterrand, et de sa présidence de la Commission européenne pour 10 ans avec le soutien d'Helmut KohL où il put définir, en marchant déjà sur deux pieds, à la fois une politique de compétitivité industrielle, de dynamisme et d'ouverture économique et commerciale avec l'acte unique mais également l'euro, et déjà sociale et éducative européenne avec Shengen et Erasmus, souvent avec le soutien Britannique, ayant fait avancer un certain "moule européen".
S'il su être à la manoeuvre au niveau européen avec son profil 3-6-9 de battant, loyal et modérateur, il n'a pas souhaité connaitre l'échec des urnes, mais surtout l'impossibilité de mener une certaine politique. Il avait compris que la politique européenne n'est pas la politique nationale et que si les citoyens, finalement déçus, l'attendaient comme chef d'Etat, il n'en n'était peut-être pas de même bien entendu par ses opposants mais aussi ses soit disant amis politiques qui n'oeuvraient pas pour l'intéret général.
Ses engagements permanents ultérieurs vers la nécessité d'une Europe solidaire, notamment sur l'énergie, ont sans doute contribué de façon apparente ou sous-jacentes à de nombreuses facilitations et compréhensions, même si plutôt apparemment en dehors de France comme il l'a souvent regretté, comme d'autres personnalités l'ont connu auparavant.
FC
RETOUR SUR L'APPEL DU 18 JUIN DE 2012
Mon appel du 18 juin en 2012
Le CNIP va être relancé en Côte-d'Or
Le Centre national des indépendants et paysans va revivre en Côte-d'Or. Le parti au niveau national l'officialisera lors d'un bureau politique le 27 juin. Une information confirmée ce lundi, par...
http://www.bienpublic.com/politique/2012/06/18/le-cnip-va-etre-relance-en-cote-d-or
Elections suédoises et italiennes : vraies bascules, changements temporaires et quels changements pour l’UE ?
Les élections en Suède puis en Italie viennent de livrer leur lot de quasi ou pseudo surprise avec une nouvelle poussée des esprits plus nationalistes, rappelant d’autres scrutins comme en France ou en Autriche et certains comportements potentiels dans certains pays de centre Europe. Certains considèrent qu’une page se tourne mais qu’en sera-t-il en réalité dans l’Union soit-disant unie dans la diversité ?
Par François CHARLES
Economiste, politologue, sociologue, conseil en stratégie, management et affaires européennes, Président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe (IRCE).
Une cohalition entre partis de droite, tirée cette fois par l’extrême, dite par certains proche du faschisme, avec un développement fulgurant qui n’était qu’à 4% il y a peu, est donc à nouveau quasiment en place en Italie, pays fondateur de l’UE, grâce notamment à une grande abstention mais avec discours également libéral à la fois économique et politique qui a plu.
En Suède pourtant pays modèle social initié par un Français, un parti social démocrate plutôt euro-sceptique, reste en tête devant un parti fondé par nationalistes et apparemment néonazis, qui n’ont plus peur de se cacher, appelé Démocrates de Suède, en fait nationalistes d’idéologie d’extrême droite et de communication dite populiste.
En France, la droite traditionelle « et du centre », qui n'a pas compris l’initiative Droite Fédérale, a laissé le parti plutôt nationaliste, qui n’accepte pas le terme d’extême droite, lui damner le pion même au parlement européen depuis deux élections. La gauche insoumise a tiré la gauche socialiste, réduite et garante du socle et de l’esprit européen, à la limite de prendre le pouvoir. Une grande partie des états européens s’est inquiété quand le Front National est rentré en masse au parlement européen. Désormais, tout semble normalisé et les plus virulents sont désormais les insoumis, restant néanmoins plus fréquentables dans l’hémicycle européen ou national où la dédiabolisation n’a pas encore totalement porté ses fruits à part dans les campagnes avec 70% des suffrages exprimés pour certaines élections et désormais 89 élus à l’Assemble nationale.
En Hongrie, qui rappelle plus que l’Autriche, un peu plus modérée, qu’elle a tout perdu après la première guerre mondiale et en Pologne qui semble enfin reconnaitre certains effets de leviers européens, certains partis sont en place sans forcément être dans l’extrême et gare à ceux qui leur donnent tribune sous peine d’être blacklistés en France ou par certaines institutions justement gardienne de valeurs.
L’Allemagne est peut-être une exception avec ses 10 % de députés de l’AID du fait de son histoire encore plus particulière et le contrôle de toute irruption volcanique potentielle.
Mais finalement ces élections historiques changeront-elles quelque chose dans chaque pays et au niveau européen où les extrêmes ont le point commun d’avoir la capacité de passer d’un bord à l’autre, redécouvrant la notion de national socialisme ? Les nouveaux élus de gouvernance vont certes être attendus comme des alliés de poids par certains pays de centre Europe. On verra jusqu’où cette amitié existera quand il s’agira de récupérer les fonds structurels alors que l’Italie a besoin de refaire ses infrastructures. Rappelons nous que la Suède a estimé avoir perdu un allié avec le Brexit. Sans compter que tous ces partis ne souhaitent finalement pas ou plus sortir de l’UE.
Comme l’ont bien compris certains leaders et anciens parlementaires qui n’avaient en fait que peu de pouvoir à Strasbourg dans une assemblée diluée, les élections nationales devront se caler sur les décisons européennes passées sur les seuls domaines partagés. En fait cela ne changera rien tant que les chefs d’état, de gouvernement et les ministres ne changeront pas peu à peu aux Conseils. La cheffe de la Commission européenne, pourtant mise en place par les Etats de l’UE, et parlant plus que le Président de l’UE, le sait bien quand elle s’adresse aux nouveaux entrants avec une certaine toute puissance normative à la fois de souhait de travail commun, de mise en garde et de veille. Comme dit au départ, elle sait aussi que cette cohalition a déjà gouverné momentanémanet en Italie et que les partis infréquentables le deviennent, comme pour se rassurer que toute organisation doit vivre des cycles nécessaires pour mieux se regénérer, sauf à penser de façon rassurante que le système mis en place a finalement pour objectif de lisser les vagues perturbatrices. Même avec des initiatives pouvant paraitre étonnantes mais rassembleuses, elle semble savoir écouter comme lors des questions en réponse à son discours sur l’état de l’Union, et sait qu’elle n’a pas grand-chose à craindre du Parlement dont l’ancien président n’avait pas été choisi parmi le groupe le plus représentatif suite à la négociation de sa nomination.
Elle doit aussi savoir composer avec leurs revendications concernant l’insécurité, l’immigration, la remise en question du dogme climatique, la fonction publique et devrait aussi lancer une commission d’analyse du Brexit et de ses revendications qui se permettaient de critiquer la gouvernance européenne mais que la Suède, justement, regardait avec attention. Elle doit savoir aussi que tout rejet peut renforcer les exclus et donc souvent les extremes qui peuvent ensuite devenir la norme et qu’elle peut aussi devenir acceptable pour construire une certaine Europe à leur façon, dont ils ne veulent pas forcément sortir. Elle doit comprendre que le moule unique européen sans juste équilibre peut tuer sa nature diverse qui en est une richesse, que la gouvernance peut aussi évoluer et que le nationalisme n’implique pas forcément la guerre si ceci est bien géré.
DROITE FEDERALE : QUI VA FINALEMENT EN TIRER PROFIT ? - Le blog philosophique de francois CHARLES
Entendant que Marion MARECHAL rejoint naturellement Eric ZEMMOUR, je ressors cet ancien article de 2012. Beaucoup avaient tendu l'oreille. La droite n'avait pas voulu se mêler au FN qui avait bien...
La France va devoir découvrir la coalition comme dans d’autres pays et au Parlement européen
Avec des élections très originales sans scrutin proportionnel, le Président de la République française, qui avait fait le hold-up du Parlement et avait créé une coalition au sein même de son mouvement, est cette fois pris à son jeu et va devoir apprendre entre présider et gouverner avec des accords logiques ou improbables a priori plutôt à droite. Il va peut-être évoluer comprenant enfin certaines autres réalités en Europe, laissant néanmoins à l’Allemagne le rôle de moteur global et qui attendait pourtant beaucoup du leadership français, sans doute encore pour servir de lièvre afin de mieux réagir ensuite au profit de la communauté. Mais comme dans toute fragmentation, tout reste possible.
Par François CHARLES
Economiste, politologue, conseil en stratégie, management et affaires européennes, Président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe (IRCE).
Si LREM reste la première force à l’Assemblée nationale, le Rassemblement National est désormais en France le premier parti d’opposition et récupérera théoriquement la commission des finances, sauf si la NUPES présente un groupe uni, ce qui ne semble pas être le cas, même si ce mouvement créé pour les élection a peut-être sauvé la gauche hors LREM. Quant aux ministères, rien n’oblige E. Macron d’en attribuer en dehors de son parti et même comme Premier ministre, mais l’a-t-il pas déjà fait auparavant tout en gardant surtout la défense même si chef des armées, les affaires étrangères et l’économie, voire quelques ministères sans réel impact européen sur les domaines non réservés ou non partagés.
Si le parti du Président présentait des députés venus du monde de l’entreprise, on note aussi cette fois certains élus issus des classes populaires mais sachant parler avec des expériences différentes et une vraie proximité, comme nous l’avions déjà connu auparavant même au niveau européen, qui savait demander et qui n'avait pas la science infuse.
Il sera intéressant, voire amusant, d’observer les attitudes et réactions des uns envers les autres notamment entre un RN désormais très acceptable et une France, ou plutôt Gauche, insoumise et enfant libre avec un patron se moquant bien des traités et brulant il n’y a pas si longtemps le drapeau européen comme s’il avait un deuil à faire. Tout sera moins facile mais encore possible au coup par coup en fonction des points communs et des divergences comme dans de nombreux autres pays comme par exemple en Allemagne, Belgique ou Danemark que les Français connaissent peut-être le mieux.
Rappelons que sur les 245 sièges Le groupe présidentiel est composé de 170 pour LREM mais 76 pour le modem qui reste tout de même l’aiguillon du juste centre et 26 pour le groupe de droite Horizons, sans oublier les 3 du parti radical. NUPES réunit 133 sièges mais seulement 72 pour la France insoumise, 26 pour le Parti socialiste, 23 pour les écologistes et 12 pour le Parti communiste français. RN avec 89 sièges devient le premier parti d’opposition sans coalition et LR-UDI avec 64 le perd. Restent 46 sièges qui naviguent de façon indépendante et donc sans forcément de règles avec divers gauche 20 ; divers centre 4 ; divers droite 10, souverainiste 1, régionalistes 10 et divers 1, sans oublier que les désormais grands partis RN et LFI peuvent toujours fonctionner directement dans cloisonnement entre eux, et sans passer par la case du centre, comme au temps du national socialisme, la principale force étant l’abstention.
La France va peut-être enfin découvrir que l’alliance des partis au niveau national n’est pas forcément le même au niveau européen ainsi que la gouvernance européenne avec la problématique des gouvernements, en désaccord avec les traités et les institutions européennes, obligés de composer avec les décisions de leurs prédécesseurs sauf à influer au Conseil des ministres ou des chefs d’Etat, ce qu’a bien compris JL Mélenchon, autrefois député européen avec un pouvoir finalement limité.
Mais nous n’en sommes pas non plus à la révolution où les Européens s’étaient mobilisés contre la France qui pourtant avait fini par l’emporter. E. Macron peut aussi s’arrêter de travailler et laisser faire ou alors changer sauf s’il décide bien entendu de dissoudre l’an prochain l’Assemblée nationale avec cette fois ci peut-être une révolution…
Risque ou opportunité d'un gouvernement enfant libre "non européen" en France ?
Quand je fréquentais Jean-Luc MELENCHON au bar des MEP au parlement de Strasbourg, je n'aurais jamais imaginé qu'il puisse ensuite brûler le drapeau européen,
Il avait peut-etre compris que le pouvoir n'était même pas à ce parlement faisant partie des institution au dessus de celles européennes dans un fédéralisme mixé entre la vision française et allemande de l'Europe, mais dans le Conseil des chefs d'Etat ou de gouvernement quand le chef d'Etat n'a qu'un rôle représentatif.
La possible annonce ou réelle arrivée de la France (gauche) insoumise, enfant libre de la politique, peut rappeler la problématique de la gouvernance européenne dont les gouvernements doivent néanmoins fonctionner avec les règles décidées avant par leurs prédécesseurs. Cela peut aussi aider à revoir le système de politique générale au delà de la roue à cliquet.
En France, la cohabitation a rétabli les rôles entre le Président de la République qui doit faire respecter les traités, doit se faire respecter et ne pas tout faire en leader responsable, et le gouvernement qui ne doit pas se soustraire aux traités. Le contre leader est-il fait pour être leader ?
Quant au respect des règles, n'avez-vous pas entendu que le Président de la République était le Président de l'UE alors qu'il n'est que Président du Conseil ? A quoi sert-il donc ? Rappelons-nous aussi que les Français ont rejeté le projet de constitition européenne, certes mal rédigé, mais ensuite relancé même si partiellement appliqué, une fois simplifié. Mais sur le fond, avons-nous analysé ce rejet pour la présennité de l'UE, comme celui du phénomène du Brexit dont Michel Barnier ne voulait pas entendre jusqu'à ce qu'il édite un livre sur le sujet ?
Le problème se pose moins aux Etats-Unis, en Allemagne, en Autriche ou même en Chine où le chapeau de gouvernance ne concerne que la défense, les relations internatinales, voire l'économie et l'éducation et non un système "pour tout le monde pareil" comme le veulent les habitants de territoires en France, bien entendu au niveau français et sans baguette magique. Nous pouvions le faire juste après la deuxième guerre pondiale alors que les nations étaient dépendantes. Peut-etre pourrons nous le faire après la troisième...
FC