J'AI TROIS AMOURS
J’ai trois amours
Eh non ce n’est pas deux
Comme dit la chanson
Mais sont bel et bien trois
Sans être à l’unisson
Sans se connaître eux-mêmes
Mais tiens donc pourquoi pas
Comme trois beaux piliers
Qui soutiennent ma vie
Le premier a le fric
C’est le plus important
Il m’offre des bijoux
Il m’offre des voitures
Il m’offre des maisons
Il m’offre un compte en banque
Je vais aux meilleures tables
Je prends les meilleurs soins
On me coiffe tous les jours
J’ai donc un joli corps
Toujours très bien bronzé
Et de bien belles jambes
Mais surtout mais surtout
Il m’offre le second
Le second c’est le sexe
Il est fou de mon corps
Et je suis folle du sien
Il caresse mes cheveux
Il caresse mes jambes
Et est tout excité
Il me baise tout le temps
N’est jamais rassasié
Et moi j’en profite bien
Je jouis trois fois par jour
Ma peau est bien plus belle
Et bien plus belle encore
Mais surtout mais surtout
Il m’offre le troisième
Le troisième c’est la tête
Il aime mon bien être
Il aime ma beauté
Il aime ma présence
Il déteint du pouvoir
Il est très cultivé
Il a l’intelligence
Il entretient la mienne
Que dis-je il la développe
Je rayonne avec lui
Mais surtout mais surtout
Il m’offre le premier
Enfin, disons plutôt
Celui du prochain cycle
Car la vie est ainsi
Elle tourne et tourne encore
Alors profitons en
Surtout avant la mort
Comme disait la chanson
Je m’aime à travers vous
MON CHAT
Mon chat
Mon chat est mort hier
Soit par une crise cardiaque
Soit d’une méchante croquette
Qui cherchait son chemin
Et ne l’a point trouvé
J’ai tenté tant et plus
De le réanimer
Avec des massages
Et même du bouche à bouche
Mais je n’ai pu que faire
Il repose désormais
Dans mon jardin fleuri
Presque sous ma fenêtre
Où il venait souvent
Quand il voulait rentrer
Pendant les nuits bien fraîches
Peut être me disait il
Reste donc à Paris
Ne rentre plus pour moi
Ne t’inquiète plus pour moi
Vas et vis donc ta vie
J’aurais pu lui répondre
Qu’elle me chasse pour toi
Pour m’occuper de toi
Pour me battre pour toi
Et garder la maison
Mon chat était savant,
Il lisait tous mes livres
Me regardait écrire
Parfois m’en empêchait
Parfois il écrivait
Et même à ma place
Sur mon ordinateur
Voire même mon téléphone
Enfin je vous l’avoue
C’était un alibi
Pour mieux cacher l’auteur
De certains méchants mots
Ou certains mots coquins
Il était plus qu'un chat
C'était un frère pour moi
Disons un compagnon
Il venait vite me voir
Ci et là où j’étais
Même dans mon jardin
A l’ombre de ma chaise
Comme le font les chiens
Il savait me comprendre
Et parfois même m'apprendre;
Il me parlait souvent
Et parfois en chanson
Que dis-je en miaulant
En fait nous nous parlions
Il savait très bien
Rien qu’au son de ma voix
Si j’étais énervé
Ou si j’étais joyeux
Et lui aussi partait
Sans pouvoir me virer
Quand il ne pouvait plus
Parfois me supporter
Il savait reconnaître
Quand je le soignais bien
Quand il était soufrant
Jonglant avec mes sous
Et ensuite plus du tout
Avec repas de luxe
Il dormait avec moi
A défaut de compagne
Comment vais-je donc faire
Pour enfin m’endormir
Loin de ses coups de tête
Ses câlins sur ma nuque
Il est mort en pleine forme
Enfin, presque disons-le
Il toussait un peu
Avait quelques tumeurs
Mais sans grande gravité
Peut-être aurais-je
Un peu plus m’inquiéter
Comme je viens de le faire
Pour une personne aimée
Il est un autre chat
Que j’aimais retrouver
Un chat presque angora
Le chat d’une dulcinée
Une ancienne compagne
Enfin presque ma femme
Qui je le croyais bien
Aurait pu être plus
Mais c’est une autre histoire
Largement racontée
Enfin qui le sera
Il me faisait la fête
Se dressait sur ses pates
Pour bien m’embrasser
Se laissait caresser
Allongé sur le ventre
M’a très vite adopté
Sa maitresse très jalouse
S’étonnait très souvent
De cette complicité
Et s’en émerveillait
En fait elle savait bien
Que j’étais Saint François
Patron des animaux
Elle savait aussi
Que si son chat furieux
La croquait certaines fois
C’est que c’était en fait
Le diable qui était là !
Mon gros matou à moi
Savait bien au contraire
Pres de la cheminée
Qu’il était près d’un ange
Qui dispensait le bien
Qu’il était près d’un tigre
Qui lui ressemblait bien
Peut-être pensait-il
En partant de jour là
Que ma mission finie
J’aurais pu vivre enfin
Détaché de contrats
Fidèle et bienheureux
Comme un très grand félin