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Le blog philosophique de francois CHARLES

BA 102 de DIJON : Nouveau centre d'excellence aéronautique européen de l'OTAN ?

9 Mars 2014 , Rédigé par francoischarles Publié dans #europe

Dans de précédents articles, je rappelais que le Livre Blanc de la défense français ne semblait peu valoriser l’approche européenne, puis que la France semblait être adoubée comme leader du groupe européen de l’OTAN, où elle y a repris officiellement une place qu’elle avait auparavant officieusement déjà retrouvée sans en avoir les avantages, étant notamment une des principales contributrices de l’OTAN. A l’heure où l’on reparle de défense économique et de défense civile, il est des solutions françaises qui peuvent être trouvées par les vecteurs européens, qui plus est, co-financés par les pays de l’OTAN.

 

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Par François CHARLES
Economiste, conseil en stratégie et management, officier en retraite, ancien responsable d’affaires industrielles internationales à la DGA, ancien expert OTAN pour l’ACCS, Président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe (IRCE)

La Base aérienne 102, Capitaine Guynemer, dans la banlieue de Dijon est plus qu’une base, c’est un symbole pour la France et pour l’Europe. Au-delà d’avoir accueilli le héro de la grande guerre, reçu le premier groupe d’aviation en 1914, le premier drapeau de l’aviation militaire en 1916, et les Chevaliers du Ciel (bien avant top gun), elle est devenue académie de la chasse avec le Mirage 2000,  posséda le premier intercepteur multi-cibles européen et réalisa les premières missions extérieures pour l’OTAN (Islande).

Après une rénovation importante de ses pistes, profitant également à l’aéroport civil, elle abrite aujourd’hui le commandement des Forces aériennes et un escadron d’Alphajet qui a retrouvé son numéro identitaire de tradition. Demain, le ciel dijonnais sera peut-être orphelin de ses avions avec notamment un impact économique sur un rayon de 100 km comme l’ont connu d’autres bases. Certes il faut faire des choix et ceux de défense sont des choix politiques de plus en plus guidés par les réalités économiques, qui peuvent même faire arrêter une guerre sans la perdre par les armes. Mais certains peuvent être pris avec sens, guidés par une certaine recherche de vision prospective européenne et une certaine prise de recul.

Telle un diamant, l’Europe est unie par ses facettes et sa diversité. Dans cet espace, le modèle multidomestique, qui maintien les identités, et donc les traditions ainsi que les compétences, semble le plus approprié. L’IRCE réfléchit à ce qu’il y a de mieux pour l’Europe sans forcément défendre une solution française. Il a inscrit dans ses sujets de défense européens, liés à l’interdépendance et l’autonomie au sein de l’OTAN, l’analyse de la création d’un centre européen de simulation opérationnelle et d’entraînement aérien voire multi-forces en Europe et mène actuellement une étude sur les modèles économiques européens de maintenance militaire placés dans un environnement global. Restait à proposer un site idéal et pourquoi pas en  France, désormais en déficit structurel européen incohérent au sein de l’OTAN.
L’OTAN dispose de 18 centres d’excellence qui sont des organismes militaires internationaux, financés de façon nationale et internationale, offrant une expertise particulière pour soutenir la transformation de l’OTAN. On les trouve aux Pays Bas (2 sites), en Norvège, Estonie,  Espagne, Turquie, Lituanie, Slovaquie, Roumanie, Allemagne (3 sites), Rép. tchèque, Hongrie, Italie, Belgique, Etats-Unis et en France qui possède le Centre d’Analyse et de simulation pour la préparation aux opérations aériennes (CASPOA), à Lyon. Il y est veillé à une non duplication des moyens et des ressources déjà disponibles, comme nous le connaissons aussi dans le cadre des programmes industriels européens avec l’OCCAR.

Complémentaire du centre de compétences en matière de puissance aérienne interarmées implanté en Allemagne (Kaltar), visant à améliorer la puissance aérienne et spatiale pour les opérations terrestres et maritimes de l’Alliance, et complémentaire de celui de Norfolk situé aux Etats-Unis pour celles menées à partir de la mer, et au-delà d’aider les militaires à mieux travailler ensemble, ce centre d’excellence bourguignon pourra contribuer également à la cohérence de nos fabrications respectives et européennes et à l’affinage industriel, budgétaire et humain de leur maintien en condition opérationnelle. Et nul doute que ses visiteurs n’en seront que plus heureux d’y venir de par sa région et ses spécialités locales propices aux échanges.

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François FILLON désormais "désinhibé"

2 Mars 2014 , Rédigé par francoischarles Publié dans #politique

Jeudi soir, je ne regrette pas d’être venu écouter François Fillon de passage à Dijon. Le combattant loyal travaillomane, qui devait faire son job pour tenter de faire battre le candidat socialiste, avait mis son armure de promoteur, changé son attitude tout en conservant ses valeurs, pour montrer qu’il était également prêt  pour ses propres échéances.

Par François CHARLES
Animateur politique, territorial et européen, ancien responsable et cadre de partis, conseil en stratégie, intelligence économique et management
 
On est loin du F. Fillon des lendemains des présidentielles et des législatives, fatigué et rempli de sinistrose. On est loin du Fillon du meeting précédent de l’an dernier vers Dijon où il était même prêt à faire confiance au nouveau gouvernement, et même au pacte de responsabilité, quitte à faire un rassemblement d’union national, du moment où il apporterait de bonnes solutions. On est loin du Fillon qui venait dans nos petites réunions du val d’Oise en 1998.

Même si on ne pouvait reprocher à F. Hollande d’avoir essayé d’appliquer les méthodes de coaching opérationnel avec une objectifs déterminés dans le temps, il s’est avéré que ceuc-ci n’étaient ni réalistes ni réalisables. Il aurait au moins pu dire qu’il stabilisait la courbe du chômage plutôt que la réduire. Trop de promesses non tenues, et de toute façon intenables, ont  fait changer d’avis F. Fillon. Le revirement social démocrate de F. Hollande n’y changera désormais plus rien. Le jeu « tu vois bien comme j’ai essayé » à ses limites. Sa phase promoteur va même jusqu’à dire qu’un président de la République ne prend pas des paris stupides et qu’il s’est pris tous seul les pieds dans le tapis.

Mais il conserve le discours adopté vis-à-vis du  FN  (voir l’article « et si F. Fillon avait raison ?»). En incitant à voter pour le moins sectaire, le plus ouvert et le plus rassembleur (il s’agissait d’un candidat UMP !) il rappelle qu’il aime tout le monde a priori mais gare à la croisade si on lui fait mal. Il rappelle aussi qu’il n’aime pas que l’on mente quand il met en garde ceux qui tenteraient d’utiliser l’enjeu national des élections municipales après les résultats du vote.

Mais il va aussi dans le lâcher prise. C’était peut être aussi le fait que le pilote a vibré pour l’ancien circuit de Formule 1 qui remplit de façon discrète les hôtels tous les week-ends. Il parle même de Nicolas Sarkozy désormais sans émotion. Se rappelant qu’il n’est pas sectaire, mais qu’il faut éradiquer le mal, il évoque le béatifié Jean Paul II qui qualifiait le socialisme de despote qui pille les gens et les caisses (sauf quand elles sont déjà vides) et ensuite peut être matraqueur sur les impôts (voir l’article «  pourquoi la gauche va perdre les élections municipales ») et dur avec le peuple quand il est mécontent. Il nous envoie en mici dominici pour demander au peuple si « La France est-elle aussi juste, active, fraternelle qu’il y a 20 ans ? ». Il évoque enfin Jules Ferry et sa fameuse lettre pour s’opposer aux rythmes scolaires et demander de ne rien faire qui puisse heurter les consciences. Et s’agissant des municipales, il reconnaît qu’après tout elles peuvent être le premier stade pour reconquérir le pouvoir national et « foutre les autres dehors » !

Oui, je vais reprendre le terme échangé avec un voisin de salle pour dire que l’ancien austère François Fillon est désormais désinhibé et confiant. Ses actes et sa conduite ne sont plus dictées ou gelées par un certain interdit affectif. Il semble prêt à se relancer en chef politique qu’il n’avait finalement encore jamais été par trop d’équilibre. La philisophie des municipales lui va bien. Il en oublie même que si la dette est le seul iceberg qui grossit et ne fond pas, les 2000 G€ ne sont pas arrivés du jour au lendemain ni en 20 mois. Mais qu’importe, ils n’avaient qu’à pas prendre la place. !

Et du même coup, autant j’ai commencé à aimer Picasso quand mon besoin psychologique a été rempli en m’apercevant qu’il avait su peindre comme tout le monde, autant finalement je pense avoir désormais moins de scrupules à rejoindre mon ancienne famille ni a adopter moi-même un certain lâcher prise mais mesuré tout de même dans une politique intelligente.

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La CRIMEE ou la MESORE de V. POUTINE

2 Mars 2014 , Rédigé par francoischarles Publié dans #europe

Dans un précédent article, je rappelais d’une part les anciens événements d’Europe de l’Est et le fait que V. Poutine avait évoqué Chypre ; d’autre part le gain maximal espéré par le peuple et le fait que l’ancien président ukrainien perdrait s’il partait ; et enfin la MEilleure SOlution de Rechange et le gain minimal qu’il était nécessaire de laisser aux Russes qu’il faut comprendre sur cette région particulière comme sur la Syrie, comme je l’ai déjà préconisé. Nous y sommes quasiment !

 

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Par François CHARLES
Conseil en stratégie et management, médiateur, ancien responsable d’affaires internationales à la DGA, président de l’IRCE

Rien ne dit que la République autonome de Crimée, qui a choisit néanmoins de rester rattachée à l’Ukraine en 1992, se serait soulevée comme la fait l’Ossétie du Sud et que l’Ukraine aurait voulu la récupérer comme la Géorgie, qui affiche bien fort qu’elle est dans l’OTAN. Mais cette fois, V. Poutine a pris les devant pour s’octroyer sa MESORE de peur de ne rien obtenir. Au-delà de protéger sa flotte de Sébastopol et de reprendre par là même la flotte ukrainienne, il essaie au moins de faire le deuil de Kiev, maire des villes russes. Ainsi, V. Poutine n’est pas intervenu à Kiev ou n’a pas eu le temps de le faire et sauve la face avec la Crimée qui est plus ou moins Ukrainienne en fonction des lunettes que l’on met, et tant pis pour les russophones du continent qui commencent à réagir par abandon.

Certes, pour l’instant avec un centaine de morts et sans encore de guerre officielle, la Russie  s’est servie avec une situation moins gagnante pour elle. Même avec ses forces spéciales déjà sur place le mois dernier, elle aurait pu difficilement installer la limite sur le continent et a donc préféré venir « défendre » la péninsule en répondant à l’appel du nouveau premier ministre fraîchement et rapidement nommé, comme avant dans certains pays de l’Est, en ravivant la psychose de l’agressivité de l’Ouest. Profitons-en pour rappeler que le Pacte de Varsovie s’est constitué après la formation de l’OTAN qui s’est constituée pour contrer un risque d’invasion et de privation de liberté.

Viktor Yanukovych, l’ancien président ukrainien réfugié en Russie, a fait une conférence de presse qui n’a pas été suivie à Kiev, déjà passée à autre chose et dans laquelle il essayait de justifier l’incohérence budgétaire d’un rapprochement avec l’UE, de par notamment les ajustements à réaliser comme l’écartement des rails des trains  etc. Il oubliait que cette intégration n’allait pas se faire d’un coup de baguette magique et que les fonds structurels étaient là pour cela d’ailleurs en réglant le problème de la minorité russe, d’ailleurs peu réglée dans les pays baltes. V. Poutine parent mi promoteur mi persévérant dirigeant avec force, semble le lâcher sans doute pour s’être sauvé car il aurait été attrapé et jugé et Dieu seul sait la suite, et surtout n’avoir pas su se faire respecter.

Barack Obama agite la règle et le droit international. Mais s’il veut éviter les armes, une négociation raisonnée  doit s’élaborer désormais sur le fond et non sur les positions, sur le dialogue et non sur la force, en considérant les affaires de personnes et l’histoire avant de les évacuer pour une approche objective sur les faits. Il faut considérer les hommes, les intérêts, les options, les solutions et les critères, voire s’en remettre à une tierce personne pour agir de façon équilibrée comme la fait la Suisse pour la Géorgie mais comme pourra peut être aussi le faire l’égérie Olga Timochenko.

Sans se montrer faible et sauf à vouloir protéger aussi sa flotte ou dire que la Crimée n’est finalement pas libre de son destin, les Ukrainiens europhiles, qui appellent  les Etats-Unis comme d’autres pays de l’Est avant elle, peuvent aussi considérer que de la Crimée, qui promulgue ses lois et qui est indépendante économiquement, aurait très bien pu ne pas rester mariée à l’Ukraine. Sinon V. Poutine  saisira l’occasion pour parler de jusqu’auboutisme et pourra intervenir officiellement militairement avec l’accord très symbolique du Conseil de la Fédération. Comme pour l’Ossétie du sud, pays occupé par les uns, libre voire annexé par les autres, cette autre MESORE cachée permettra d’attendre que tout le monde rentre dans l’Europe en évitant une possible guerre qui risquerait cette fois de nous déstabiliser fortement, à moins qu’elle ne contribue encore une fois à nous renforcer.

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