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Le blog philosophique de francois CHARLES

Pièges et avantages apparents et cachés de la certification

24 Novembre 2019 , Rédigé par francoischarles Publié dans #management

 

Etes-vous certifié ISO x ou y pour une ou plusieurs activités, produits ou services, par une directive européenne, une instruction nationale ou le CNFP pour vos formations ou alors par je ne sais quelle association ou école ? Bravo ! Les acheteurs peuvent vous faire confiance. Mais qu’en est-il vraiment ? Et à quel terme ? Etait-ce obligatoire ? Faut-il une qualité bien mûrie ou rapide aux hormones ? Quels ont été les effets induits pour votre propre organisation ? Est-ce un but ou alors un stade ? Autant de questions à se poser pour une optimisation de son temps, de son argent et de sa pérennité.

 

Par François CHARLES

Coach, conseil, formateur et auteur en stratégie et management, ancien Risk manager DGA,  Président de l’I.R.C.E.

 

Outre le fait d’être un véritable business, la certification développe certes la confiance entre donneurs d’ordre, fabricants et clients. Les grands groupes oeuvrent tel un portage avec les PME comme dans l’aéronautique pour s’assurer de la qualité du processus tout en l’imposant, avec les investissements nécessaires, sous peine de quitter le navire.

 

Certaines certifications sont plus sensibles comme avec les dispositifs médicaux ou dans l’aéronautique où l’on voit mieux le crash de ce qui vole, et désormais avec la cyber sécurité, la protection des données personnelles, devenu grand fourre-tout issus de l’effet de levier du numérique.

 

Qu’en est-il vraiment de la qualité quand les agences contrôlent souvent par dénonciation, problème ou quand les processus ne sont contrôlés que par les preuves papiers avec avertissement de visite, produisant ainsi certaines grandes crises connues.

 

La certification semble être une obligation mais savez-vous que pour les marchés publics, cette demande est discriminante et que vous pouvez proposer un système équivalent, certes peut-être avec moins de chance de gagner sauf si votre entreprise est grande et respectée ? Certaines organisations savent ne pas courir après le label mais décider d’y consacrer du temps pour la certification une fois que le management et les équipes pensent l’avoir atteint, voire dépassé évitant souvent une qualité non maîtrisée.

 

Quelles questions devriez-vous vous poser pour maîtriser certains risques ? Quels autres modèles de certification et de qualification existent en Europe et avec quels niveaux d’exigence ? Vérifiez-vous pour combien de temps encore est certifié l’organisme de notifié afin de ne pas être pris au dépourvu sans pouvoir trouver de solution à temps ? Comment sont attribuées les accréditations et avec quelles conditions de renouvellement ?  Quelle seront vos relations avec votre agence nationale notamment si vous décidez de choisir un organisme dans un pays différent, si vous en avez le droit, et surtout en cas de problème de l’organisme certifié, pour être orienté facilement vers d’autres organismes ou vous aider à obtenir un délai ? Connaissez-vous les recours nationaux et européens ?

 

En général les entreprises s’arrêtent à l’obtention du label, déjà souvent si difficile à obtenir. Et pourtant, au même titre que les analyse d’échecs et de succès sont oubliées, il en est de même d’oublier d’analyser ce qu’il en est ressorti réellement pour l’organisation. Certes la majorité des PME et certaines administrations ont découvert la relation client avec ISO 9001 mais en ont-ils profité pour laisser œuvrer les équipes de façon concourante pour se poser et résoudre les questions avec un management intervenant uniquement quand il le fallait ? Quels ont été les processus arrêtés ou créés et pourquoi ? Quelle valeur ajoutée s’en est dégagée, sur les produits, les services mais surtout sur les équipes et l’image de l’organisation avec valorisation des savoirs,  savoir-faire et savoir être ? Faudra-t-il attendre le délai réglementaire pour refaire le point ?

 

Peut-être avez-vous été accompagné par un consultant en processus technique et par un coach « certifié » pour animer vos équipes…

 

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Pour une nouvelle négociation raisonnée sur le Brexit

24 Novembre 2019 , Rédigé par francoischarles

 

Article d'octobre 2019

 

Theresa May a échoué et le franco-européen Michel Barnier a été jugé bon négociateur. Mais quel était l’objectif, était-ce vraiment une réelle négociation avec les bonnes parties et que cherch(ai)ent-elles vraiment ? La solution du back stop était-elle la meilleure solution de rechange (MESORE) et pour qui ? A quel jeu joue-t-on ? Pourquoi donc ne pas revenir à une négociation raisonnée qui sauvera la face de tous en respectant les envies de chacun, avec un deuil accompli et en évitant les travaux de Pénélope. Les politiques devraient parfois se rappeler l’histoire et la comprendre par la psychologie pour optimiser leurs décisions.

 

Par François CHARLES

Economiste, conseil en stratégie, négociation, management et affaires européennes

Devant le mur des positions de Bruxelles qui n’en veut pourtant plus, Boris Johnson, avec un gouvernement entièrement remanié, s’en va en guerre comme Churchill et veut partir coûte que coûte, avec ou sans nouvelle négociation obtenue, qu’il souhaite toujours mais sans accepter les conditions conclues avec une Première ministre non réellement brexiteuse. Il prend actuellement contact avec tous les grands dirigeants européens et mondiaux en expliquant pourquoi il n’accepte notamment pas la solution proposée du « back stop » qui porte à raison atteinte à la souveraineté voire surtout l’intégrité britannique en coupant l’Irlande du Nord de la Grande-Bretagne. En réponse, il s’engage à ne pas recréer de frontière entre les deux Irlandes, tout en prenant bien en compte les éléments d’arrêt de libre circulation. Sommes-nous revenus en guerre comme quand seul le Royaume-Uni luttait contre la coalition multilatérale fragile du continent, qui sait lui montrer certaines marques de sympathie comme avec par exemple le délai accordé du 31 octobre, ou celui de la Cour de Justice européenne n’obligeant pas un accord des 27 en cas de volonté d’abandon du processus, au grand désespoir du Président français qui cherche à avancer rapidement mais devrait s’attacher à soigner le bilatéralisme avec B. Johnson en respectant le choix de souplesse britannique, comme les Français savent aussi le faire pour leurs intérêts vitaux. Sans vouloir forcément défendre les Britanniques et leur processus regrettable de départ, si Paul Reynaud considère que la France a sauvé l’Europe, le Royaume-Uni a aussi largement sa part d’histoire.

Le Brexit est un désastre sans doute autant pour UK que pour l’UE. Peut-être faut-il aussi reconnaître une erreur de départ, comme quand la porte s’est ouverte avec la Turquie. Mais comment ne pas considérer UK comme européenne même si elle ne fit pas partie des pays fondateurs ? Si elle créa l’AELE, c’est bien l’Allemagne qui créa il y a plus longtemps avant, la communauté hanséatique dont l’esprit perdure bien aujourd’hui en reprenant vigueur.

M. Barnier a fait son job en tentant de conserver le maximum de liens avec les Britanniques mais pas avec la bonne personne sachant bien qu’elle se ferait retoquer automatiquement à son retour, qu’elle avait peu de chance de réussir et qu’elle partirait sans doute, misant sur le coutumier effet cliquet des acquis et peut-être jusqu’au bout sur une peur des britanniques pour ne finalement pas sortir de l’UE ?

Désormais B. Johnson est aux commandes et se trouve obligé de se satisfaire d’un accord qui ne correspond pas à sa politique en accord avec le référendum de sortie, comme doivent le faire les pays qui changent de sensibilité et qui doivent pourtant accepter les règles européennes élaborées par leurs prédécesseurs. Il veut instaurer des zones franches pour attirer à nouveau les investisseurs, contrer les effets négatifs et relancer certaines opportunités économiques, comme le fait V. Poutine face aux sanctions reçues et provoquées face à son attitude, la Russie en ayant profité pour relancer certaines fabrications en interne, sans s'écrouler mais sans non plus se développer.

Dans le cas UK, il est en tout cas important de geler les droits de douane sur les échanges entre industries stratégiques comme la défense et l’armement, dans le cadre du lien très fort pour la défense de l’Europe.

Comme le souhaite d’ailleurs E. Macron à sa façon, il est temps que les Institutions acceptent de se remettre en question dans leur toute puissance de Parent Normatif, avec des traités, des critères et des règles qui pourraient désormais être évolutifs comme dans toute politique générale et surtout dans le cas précis européen. Rouvrons une négociation raisonnée, objective, non forte, gagnante non forcément 50/50, sans rester sur certaines positions fermes même si un travail antérieur avait été accompli.

On ne sait plus finalement qui de Boris Johnson et de son gouvernement ou de Michel Barnier et des 27 autres jouent la thèse ou l'antithèse des  jeux psychologiques avec des transactions affichées et cachées avec plus ou moins d’honnêteté. A qui profitera le « Battez-vous » en interne ou en externe ? Qui aura su maîtriser Puissance, Permission et  Protection ? Qui joue le jeu du "sans toi" et "tu vois bien comme j'ai essayé" où l’un est bien content que l’autre lui interdise une chose dont il serait d’ailleurs incapable de faire ou d’accepter par peur profonde, l’un étant finalement persuadé du côté négatif de l’autre. UK profite de sa situation pour se plaindre des limitations, mettant l’UE mal à l’aise, et se procure un avantage social interne partagé avec ses amis, dont la Suède. Reste à savoir qui a fait les réels efforts et qui va souffrir du désespoir. Et par ailleurs, les couples ne s’accordent-ils pas certaines pauses parfois ?

En attendant les Britanniques se prémunissent contre les pénuries de médicaments, d’essence mais doit-on s’y attendre vraiment comme quand on prédisait une pénurie de sucre…

Enfin, passons bien en revue les 5+1 phases du deuil pour éviter toute rancoeur persistante de chaque partie dans toutes les options de départ, de maintien ou de solution norvégienne, si possible sans diktat imposé suite au vrai faux départ de l’enfant prodigue qui a tout de même inventé la démocratie parlementaire et aidé la France à négocier l’euro auprès des cousins Allemands en contrepartie de leur réunification.

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Pour des jumeaux numériques territoriaux en matière d’énergie et d’environnement

24 Novembre 2019 , Rédigé par francoischarles

Le thème de l’environnement devrait instruire le dogme à charge et à décharge pour sortir de l’ornière qui empêche de considérer certaines réalités dont historiques et entraîne des oppositions stériles plutôt qu’une sorte de coalition de circonstance unie dans la diversité notamment à travers les générations. Il est temps d’utiliser notre désormais intelligence réelle et artificielle pour avancer dans la recherche de solutions. Créons vite des jumeaux numériques territoriaux, notamment de l’Europe et de la terre en matière d’énergie et d’environnement.

 

Par François CHARLES

Economiste, conseil en stratégie, management et affaires européennes.

 

Avancer dans les solutions partagées par le plus grand nombre et évoluer dans les modes de consommation d’énergie, pour sauvegarder la santé de la planète comme la nôtre, impose d’être capable à la fois de constater des variations climatiques, de dire que la terre se réchauffe mais également d’analyser l’histoire comme par exemple réaliser que l’Egypte était verte auparavant, et non forcément le Groendland, que l’année 1815 fut plus froide apportant la disette, et réaliser que ce n’est pas parce que nous sommes au 21° siècle que la terre s’arrête de vivre, de bouger, de trembler, de cracher, de tourner différemment autour du soleil grossissant et admettre que l’homme est sans doute contributeur mais n’est pas seul en cause. Espérons que le dogme ne va pas conduire à une inquisition ni une loi sur l’interdiction de négation du réchauffement climatique.

 

Se rassembler dans l’intérêt général impose de penser mix-énergétique sans opposer les énergies dans une logique de solidarité et de dépendance dans l’interdépendance intra-européenne entre nations et régions en considérant aussi que le sud de l’Allemagne peut aussi être plutôt relié à la France qu’au Nord du pays.

 

C’est informer justement sur le niveau de CO2 avec la juste bonne dose captée et rejetée, comme le cholestérol, maintenant que l’on sait qu’il n’y a pas de bon ni de mauvais. C’est communiquer sur les cycles de Milankovitch sans réduire les efforts de réduction de pollution agissant notamment sur la santé.

 

C’est aussi admettre les bienfaits du nucléaire pour nos besoins énergétiques, notamment en hiver, et pour le fait qu’il ne contribue justement pas au réchauffement climatique tout en reconnaissant et acceptant les possibles risques de contamination pour la santé en cas d’incident mais en regardant aussi les déchets comme récupérables en tant que futurs combustibles pour d’autres technologies comme la fission liquide. Le nucléaire peut aussi lui-même financer les autres énergies et les recherches sur le stockage tout en se voyant aidé en solidarité pour certains projets et la maintenance des centrales.

 

C’est accepter certaines réalités sans blâmer en reconnaissant que certains pays, qui dépendent aujourd’hui du charbon à 80%, et intégrés rapidement dans l’Union avant que la mer rouge ne se referme sur le peuple une fois passé à l’ouest, ne peuvent l’abandonner d’un coup sauf à posséder une baguette magique, tout en incitant d’autres, même riches, à ne pas y revenir sous prétexte de changement de politique.

 

Sans attendre que tous les modes de transports deviennent propres avec néanmoins des impacts sur les matériaux stratégiques, c’est inciter sans imposer de comprendre qu’un vol sur de petites distances prend finalement plus de temps et pollue davantage que le train largement développé mais qui coute souvent plus cher à cause des infrastructures et qui devrait embarquer plus de camions, voire imaginer de nouvelles solutions de mobilité avec les voitures embarquées. C’est aussi développer les canaux comme vecteurs écologiques de massification.

 

Une solution serait de créer un jumeau numérique virtuel énergétique et environnemental avec des simulations sur les territoires, les villes, les pays, les groupes de pays, l’Union européenne, comme appliqué à l’industrie et aux projets. Avec la puissance de l’Intelligence artificielle et des supercalculateurs, nous pourrions prendre les bonnes décisions publiques et privées  spécifiques, mesurables, réalistes, réalisables et déterminées dans le temps avec toutes les familles de réalité et en interdépendance avec le reste du monde car seul l’homme sait reconnaitre les frontières.

 

Pourquoi ne pas imaginer également une planète jumelle, géré par un organisme indépendant de type CERN, installé historiquement en Suisse devant les désaccords européens, avec une communication ouverte à tous comme désormais le fait également l’UE sur la recherche fondamentale.

 

Et pourquoi ne pas penser que notre super intelligence pourrait aider à remettre régulièrement la terre dans son axe quand elle en change à cause des tremblements de terre ou les explosions volcaniques avec leurs conséquences de dérégulation, reconstituer les glaciers notamment avec de l’eau de mer désalinisée pendant son transport qui servira surtout à recompléter les nappes phréatiques et notamment celles partagées entre pays comme en Afrique pour éviter les crises, refroidir le permafrost et reconstituer les icebergs plutôt que les déplacer sous peine de changer la salinité des océans et risquer d’arrêter le tapis roulant qui réchauffe heureusement le nord dans une certaine limite géographique. Quant à choisir de mettre les clouds dans le nord pour refroidir les données, cela mériterait également une simulation jusqu’à l’avènement de l’informatique quantique qui, parait-il, n’émettra plus de chaleur.

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La transition énergétique européenne : comprendre les enjeux pour consommer autrement

24 Novembre 2019 , Rédigé par francoischarles

La transition énergétique européenne : comprendre les enjeux pour consommer autrement

 

Intervention donnée en ouverture de la semaine du développement durable organisée au Lycée Simone Weil à Dijon

 

Ces mots sont tous différents, ont tous leur signification mais assemblés, deviennent très forts, comme l’Europe unie dans sa diversité. De quoi parle-t-on ? Quel est le réel objectif, quelles sont les réalités, les options à analyser, les solutions mesurables, réalistes et réalisables à adopter à travers le filtre des éléments contrôlables et incontrôlables qui font que cette question est l’affaire de tous et non seulement des politiques et des réglementations ?

 

Par François CHARLES

Economiste, Conseil en stratégie et management, président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe

 

Cette « planche à secousse » écologique doit nous permettre de redécouvrir des modes de fonctionnement et de consommation responsables. Le Groupe d’expert dur l’Evolution du Climat (GIEC) est à la tâche et vient de nous annoncer une hausse de plusieurs degrés. Si rien ne change, la température va augmenter avec  des effets positifs car nous aurons moins à chauffer et donc moins à brûler et à rejeter de CO2, car la fonte des glaces ouvre des routes maritimes et car les vignes commencent à fleurir au nord de l’Europe comme du temps des Romains (où peut-être faisait-il déjà chaud). Mais ce sera une attitude non responsable pour nos enfants qui verront peut-être le tapis roulant des courants chauds s’arrêter et ainsi provoquer une nouvelle glaciation rapide jusqu’au milieu de l’Europe à cause d’un petit degré de trop qui inversera la salinité de la mer.

 

Quelques constats et réalités :

 

Le changement climatique modifiera notre façon de vivre mais le climat changera surtout à cause de notre mode de vie actuel même si la Terre a déjà connu d’autres époques chaudes, des dérèglements climatiques au long des siècles et des glaciations à cause d’autres facteurs. Mais peut-être pouvons cette fois en contrôler son évolution. Nous pouvons en effet contrôler l’effet de serre comme notre cholestérol ou notre stress maintenant que nous le comprenons. Il faut des gaz pour conserver la chaleur dans la serre mais pas trop sous peine d’en perdre tout le bénéfice. Il n’est pas forcément utile ni raisonnable d’annuler d’un coup les émissions de CO2 qui représentent 80% des émissions de gaz des 28 pays de l’UE car nous en avons aussi besoin, ni de mettre des tuyaux au « cul des vaches » pour capturer le méthane. Ceci nous rappelle aussi paradoxalement que le pétrole pollueur est issu de l’énergie fossile et donc animale et végétale. Il s’agit de consommer autrement. Savez-vous que même si la France n’a jamais eu autant d’arbres, le déboisement surtout en Amérique du Sud, représente 20% de la non compensation  en CO2 mondiale et que les surfaces sont ensuite exploitées par des cultures gourmandes en eau.

 

Le problème de l’appréciation écologique est qu’elle ne se  ressent pas tant qu’elle n’a pas d’impact visible sur la santé et l’économie. C’est un peu aussi le nucléaire et le gaz, inodores mais pouvant être tellement mortels si non contrôlés. Nous oublions trop vite le problème de l’eau quand il pleut ou quand les nappes phréatiques se remplissent. Les dérèglements climatiques provoquent désormais des saisons en dent de scie, des inondations violentes, des pluies qui dévastent plus qu’elles n’abreuvent le sol et qui provoquent une rareté et une insalubrité de l’eau, même dans nos propres campagnes. L’équilibre des écosystèmes est menacé. Les maladies sont en augmentation, de même que les morts par chaleur et les parisiens sont contents de venir prendre un peu de fraîcheur dans les vieilles pierres bourguignonnes.

 

Les pays européens utilisent deux fois plus de ressources qu’ils n’en produisent, ce qui démontre un trop grande dépendance aux énergies fossiles. Nous constatons désormais la réouverture des puits de pétrole dans l’Est de la France par besoin ou par nouvelle rentabilité attendue.

 

Par ailleurs, au même titre que la Chine veut rattraper son retard technologique, les pays de l’Est de l’Europe n’acceptent pas les mêmes règles écologiques que l’Europe occidentale, ce qui suscitera sans doute certains ajustements de gouvernance et d’intégration pour les nouveaux candidats.

 

Autres constats

 

Le  nucléaire représente les ¾ du bouquet électrique français et 125 000 emplois directs et autant d’indirects soit 350 personnels par réacteur, certes moins que les emplois verts mais plus productifs, auxquels viendront s’ajouter les emplois du démantèlement. Ce qui est paradoxal est que le nucléaire est la plus verte des énergies tant qu’il n’y a pas de problème et tant qu’elle est bien gérée. Sinon c’est la plus sale et pour beaucoup plus longtemps que le CO2 mais sans impact sur l’effet de serre. Chacun ses lunettes ! Les énergies vertes sont coûteuses tant que non amorties mais développent 370 000 emplois en Allemagne et d’avantage d’ici 2020 ; l’emploi généré par l’économie verte reste encore cher mais peut convertir des indemnités chômage en salaire ; une décision politique engage un coût ou est prise en fonction d’un coût mais doit prendre en compte certaines réalités notamment dans le choix entre un coût de production de 50 € et de 100 € du mégawatt, mais s’agit-il d’un coût de sacrifice ou de survie ? 25% du CO2 de la Chine est produit par ses activités d’exportation et que dire du bois français exporté en Chine pour y être coupé, transformé en meubles et est réimporté en France.

 

Enfin, certains pays qui vivent majoritairement du nucléaire et qui sont donc plus propres comme la France doivent faire un effort de diversité énergétique alors que d’autres comme l’Allemagne qui dépend du charbon à 41% et du gaz à 14% et sans doute davantage à cause de l’abandon du nucléaire sauf s’il vient de France, devront faire de gros efforts de décarbonations.

 

Quels enjeux

 

On oublie trop vite les problèmes récurrents quand cela va mieux car on pense avoir soigné le mal alors que l’on a soigné la douleur, comme quand on croit avoir un mal de coude et que l’on a un mal de dos. Les enjeux sont multiples et globaux, tous reliés et assemblés dans un puzzle par leur diversité, comme l’est l’Europe, que je compare souvent à un diamant. Comme nous l’avons vu avec ces constats, il en va de l’emploi, de l’économie, de l’industrie, des aspects sociaux, des infrastructures, de la gouvernance, des transports, des financements, des territoires mais souvent de nos modes de vie et de notre survie. Il en va d’une certaine prise de conscience collective qui dépend beaucoup de là où nous habitons et des facilités de consommation dans lesquelles nous sommes enfermés, comme dans une ornière. Cette transition énergétique est l’affaire de tous, même si nous avons des regards différents. Et delà de tous clivage, l’écologie peut être et doit être industrielle si elle est raisonnée.

 

Le problème n’est pas que climatique. Il est lié à l’augmentation de la population, que certaines études multiplient par deux en 2050, qu’il faut nourrir, protéger et qui elle-même dérègle l’atmosphère, et donc à un plus fort besoin en énergie. Mais la prise de conscience semble exister dans les pays en voie de développement où la population ne cesse d’augmenter mais où cette dernière rejette moins de CO2 par habitant et où les énergies vertes sont plus développées que dans les pays industrialisés. Il s’agit aussi d’une forme intelligente d’action là où elles sont le plus appropriées.

 

Enfin, les constats du Programme des Nations Unies pour l’Environnement énoncent que d’ici 2050, si 2% des efforts de chaque pays allaient au verdissement, nous aurions 4% de surfaces agricoles supplémentaires, 20% de forets en plus, 10% d’emplois en plus dans les transports et 20% dans les énergies renouvelables.

 

Une prise de conscience équilibrée entre progrès et responsabilité écologique

 

Nous devons  nous orienter vers une décarbonations intelligente sans forcément la réduire à 100%, vers une agriculture intelligente et raisonnée avec le juste traitement en fonction des évolutions constatées, et vers un respect des écosystèmes et de la gestion de l’eau.

 

Nous devons comptabiliser et nous organiser autrement par l’utilisation des méthodes de gestion par activité (ABC/ABM), aller plus loin dans le décloisonnement incluant les flux, considérer les modèles économiques globaux (ex de la justification du bioéthanol pour les voitures), développer l’économie de proximité (agriculture et industrie), développer les éco industries et les emplois verts (notamment éoliennes et panneaux solaires), changer les structures de consommation et de production, changer les indicateurs de développement, augmenter le stockage de l’énergie et des gaz et développer une vraie culture d’adaptation au changement.

 

Que fait l’Union Européenne ?

 

L’Union Européenne donne l’exemple, comme les Nations Unies à travers des directives, suivant le texte de Rio ou du protocole de Kyoto, qui encouragent sans vraiment imposer. L’Agence Européenne pour l’Environnement développe désormais un mode de pensée globale « d’Economie Verte » considérant ensemble d’une part la nécessité de résilience des écosystèmes (adaptation au changement), d’autre part l’économie verte et le capital productif pour une utilisation efficiente des ressources (faire mieux avec autant voire moins) et enfin le bien être humain (au même titre également le bien être animal dans le deuxième pilier de la PAC). La  logique en silos doit être arrêtée pour une approche décloisonnée, voire une logique de pilier supportant un socle commun.

 

40 ans de politique européenne ont fait baisser les Gaz à effet de Serre (GES), augmenter la qualité de l’eau et de l’air mais de grands chantiers restent à faire.

 

L’objectif du Paquet Climat Energie de 2010 est de réduire de 20% des GES, d’augmenter de 20% l’efficacité énergétique et d’atteindre 20% d’énergie renouvelable. Les principales mesures concernent la rénovation des bâtiments publics (3% par an), la réduction de la consommation d’énergie des sociétés de vente et de distribution, la prise en compte de l’efficacité énergétique dans la fixation du coût de la distribution d’énergie, la réalisation d’audit énergétiques dans les entreprises autre que PME et la mis en place de compteurs intelligents. Ces objectifs ne sont pas faciles pour tout le monde, ni voulus et ne concernent que les énergies d’origine primaire et fossiles, excluant donc le nucléaire mis à part l’extraction de minerais. Deux groupes de cohérence pays se sont formés au sein de l’UE pour l’adaptation aux objectifs de Kyoto. D’autres objectifs plus ambitieux existent. Passer à 30% de réduction des GES procurerait, selon certaines études, 6 millions d’emplois, une augmentation de 0,6 % de la croissance et 3% du PIB. Certains aimeraient une réduction d’un quart des GES d’ici 2050. Est-ce réaliste et réalisable ? L’UE augmente les politiques d’infrastructure, de financement et de politique industrielle allant jusqu’à la compensation entre pays d’échanges d’émission. S’agissant de la recherche, elle travaille sur les réseaux intelligents de transport d’électricité pour réduire les déperditions d’énergie, sur la capture du carbone et sur un ciel et des avions plus propres.

 

Dans le cadre 2014-2020, la Commission Européenne a proposé d’affecter 20% du budget européen à des activités relatives à la lutte contre le changement climatique avec plus d’éco conditions dans l’attribution des fonds structurels, 30% des paiements de la PAC vers le second pilier (énergie et bien être), 25%  vers les biens publics mondiaux liés au changement climatique et l’environnement et enfin de réaliser des investissements verts pour la recherche et les infrastructures. Les mécanismes d’interconnexion (réseaux CEF energy) ont reçu 5,1 milliards d’euros et le cadre H2020 de la recherche a reçu 571 millions d’euros pour els énergies sures, propres et efficaces.

 

Mais l’UE communique également et nous sensibilise depuis de très nombreuses années dans certains documents faciles d’accès et d’emploi même si les spots télé ou radio ne sont diffusés que maintenant en France. L’UE nous incite au recyclage, à éviter les aliments dont la production requiert beaucoup d’eau ou d’énergie comme la viande et la farines transformées, à utiliser l’eau en bouteille par parcimonie, à ne pas faire bouillir systématiquement l’eau ou juste le nécessaire, à économiser l’eau chaude par des douches plutôt que des bains, à éteindre la lumière, à utiliser les ampoules basse consommation, à débrancher les appareils et les chargeurs plutôt que les laisser en veille, à privilégier les sources d’énergie renouvelable, à privilégier les appareils de classe A ou A++, à réduire et optimiser les cycles de lavage du linge, à recueillir l’eau de pluie, à optimiser l’eau des toilettes, à fermer les robinets, à détecter et réparer les fuites, à baisser la température des maisons, à utiliser davantage les transports publics, à  privilégier les éco labels, à planter des arbres etc.

 

Que fait la France ?

 

La France a mis en place la réglementation thermique 2012 orientant vers des règles énergétiques certes différentes pour les bâtiments anciens et nouveaux. Elle semble faire certains efforts pour la méthanisation, étend les champs d’éoliennes et de panneaux solaires, vient de libérer la production d’énergie domestique sans obligation réglementaire de raccordement vers les opérateurs. Elle semble confirmer la réduction de la part d’énergie  nucléaire en réduisant sa part de dépendance à cette dernière sans forcément communiquer sur une réorientation  vers l’économie verte.

 

Que font les entreprises ?

 

Les salariés prennent peu à peu conscience des lumières à éteindre, des coûts d’impression, de la conduite automobile souple et économe et même du poids énergétique de l’envoi d’un email. Certaines sociétés se sont spécialisées dans le marché de la compensation carbone. Tant mieux si cela peut entraîner un certain engouement avec un risque nouveau de spéculation. Les hôtels sont également peu à peu « positifs » dans leur construction et leur façon de fonctionner en récupérant l’énergie des cuisines, des douches, des spas et des ascenseurs. Les usines trient davantage et des centres de recyclage offre de plus grandes solutions.

 

Que font les Européens ?

 

En cette période d’élections européennes, rappelons-nous que la plupart des Européens souhaitent (sondage sur 27 000 personnes) que les investissements européens soient tournés vers l’environnement, ce qui a été traduit en par certaines orientations de la Commission comme dit ci avant. Si le Parlement ne peut que valider ou repousser le montant global de l’enveloppe financière, il peut par contre, par co-décision, en revoir le fond et les orientations.

 

La fondation Jacques DELORS veut faire de l’énergie un levier de relance du projet européen. Dans ses réflexions sur les dynamiques et les politiques européennes, l’IRCE travaille sur la construction d’une communauté européenne industrielle et énergétique basée sur la segmentation des compétences, le partage et le soutien mutuel au delà de la notion de compensation carbone. Comme la défense, ce domaine stratégique  important pour l’Europe est paradoxalement difficile à faire évoluer mais nous y parviendrons.

 

Les Européens peuvent aussi penser que chaque action correctrice à Bruxelles, dans les nations, les régions mais aussi chez eux peut influer sur le contenu de leurs porte-monnaie. Par nos gestes individuels, nous sommes tous des tailleurs de pierre, mais surtout aussi des bâtisseurs de Cathédrale

 

Je terminerai une fois de plus par l’histoire de la baleine MOBY qui avait descendu le Rhin pendant 4 semaines en 1966 jusque devant le Bundestag pour ne remonter qu’en deux jours après avoir délivré son message. Avons-nous besoin encore que d’autres nous envoient de tels électrochocs ?

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