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Le blog philosophique de francois CHARLES

La Chine au secours de l'Europe

27 Janvier 2014 , Rédigé par francoischarles Publié dans #international

 

retrouvez cet article et toutes ses pièces jointes sur LE BLOG DE L'IRCE  (blog interdit aux excités politiques de Montbard et de Dijon sourire ) Et vous ? qu'en pensez vous ?

 

Il est souvent bonifiant d’aller regarder autour de soi pour créer son blason, élaborer sa devise et sa force motrice, regarder comment on se voit et comment les autres nous voient. La Chine se réveille, fait bouger les lignes, apprend, secoue l’Asie mais également le monde et l’Europe qui devrait parfois changer de lunettes pour prendre mieux conscience qu’il en va d’un enjeu stratégique et non seulement juridique et commercial.

Par François CHARLES
Conseil en stratégie, président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe, ancien expert de l’Asie industrielle de défense et auteur d’articles sur la région (revue de l’armement)

Telle une menace avec laquelle il faut tout de même composer, la Chine provoque une planche à secousse externe et des tensions juridiques, commerciales et technologiques, qui amènent ou doivent amener l’Europe à ouvrir les yeux,  appréhender certaines réalités et à se structurer pour mieux se protéger.

 

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Les Chinois ne comprennent pas pourquoi l’Europe ne travaille pas mieux et n’est pas plus forte. En attendant ils en profitent.  L’avantage de la Chine est qu’elle est un bloc, comme les Etats-Unis alors que l’Europe est un puzzle juridique qui n’a pas encore fait mûrir son image politique. Si l’arsenal juridique existe pour taxer une marchandise quand une entreprise européenne porte plainte, comme BIC ou les porcelaines, le contrôle du respect des normes reste souvent aléatoire. Il faut surveiller la mise en place des règles comme celle de notre marquage CE. Elle est une appréciation technique, apposée après contrôles et dans des champs couverts par des directives applicables, sur une liste de produits garantissant une certaine sécurité alimentaire et sanitaire. Il ne faut pas hésiter à être fermes pour être respectés mais en conservant une certaine interdépendance. Les Chinois apprécieront et s’adapteront. Les accords de libre échange pratiqués avec le reste du monde sont d’une nature différente avec ce pays, qui ne représente également pas toute l’Asie.

La Chine apporte également un regard et une plus value sur notre gouvernance financière et économique. Après avoir créé une dérégulation des marchés mondiaux en bâtissant même des villes pour l’instant inhabitées, rappelant une certaine forme de planification, la Chine qui a créé son agence de notation, avec un regard intéressant sur l’Europe, va peu à peu rentrer dans une première phase de maturité et de solidité financière. Elle lui permettra d’être plus que jamais le banquier du monde à la place du Japon ce qui permettra à l’euro de reprendre un cours normal plus ajusté au dollar, même si certaines mesures ont enfin été prises par la banque européenne pour maintenir une certaine indexation, comme la Suisse l’a réalisée depuis longtemps. L’euro a sauvé le dollar dans sa course folle à la hausse et le yuan sauvera sans doute l’Euro même si nos voisins allemands, qui font encore les cauchemars de Weimar, le veulent le plus fort possible. La Chine voulait investir en haut de bilan dans la gouvernance européenne comme elle le fait avec les Etats-Unis sans comprendre que ce n’était pas encore possible et essaie de le faire de façon bilatérale comme le Qatar. L’Europe vient de réagir en travaillant sur un accord d’investissement européen pour assurer un meilleur accès au marché plutôt qu’un niveau national reconnaissant que les Chinois sont plus forts en bilatéral et peuvent aussi nous diviser. En négociation, le Chinois est plus fort quand il est seul alors que le Japonais aime être en groupe groupe.

Les Chinois peuvent aussi nous aider à ouvrir les yeux pour maintenir une base industrielle. N’oublions que l’objectif chinois reste l’acquisition de technologie pour faire une rupture avec les essais de copiage permanents mais également en terme d’image. Les investissements chinois dans les entreprises sont ciblés et suivent les grandes analyses stratégiques américaines connues depuis les années 1990. Ils nous aident à construire notre blason et notre SWOT où la France est reconnue pour le numérique, l’agriculture, la santé, l’aéronautique et bien entendu le luxe. Ils investissent en France dans les vignes pour le luxe (sans les déplanter) et dans l’automobile, comme le constructeur chinois DONGFENG pour sauver PSA en France mais aussi pour son  partenariat déjà reconnu en Chine. Le Chinois est agressif commercialement et regarde le cheval le plus résistant mais est prêt aussi à le sauver s’il a fait ses preuves. En Europe de l’Est, le Point rappelait récemment les projets sur l’énergie en Roumanie et en Bulgarie, les investissements en croissance en Hongrie dans l’informatique et les télécommunications.  L’effet de levier est énorme et ils n’en sont qu’à 10 milliards d’investissement avec un triplement tous les trois ans.  Ils peuvent aussi limiter les cotés négatifs des fonds structurels, à savoir les cofinancements étatiques liés et donc les emprunts à risque potentiels, par leurs investissements par exemple en Serbie sur les infrastructures. Mais ils se heurtent à une certaine législation sur le travail qu’ils doivent cette fois intégrer. Les Chinois qui ensemencent et reverdissent l’Est de l’Afrique, et qui veulent s’affranchir des cours de Chicago, peuvent aussi nous faire réfléchir sur le renouveau de notre politique agricole commune qui fut la vraie première décision politique de l’Union. Dans le domaine de la défense et de l’aéronautique, nous sommes habitués aux machines démontées qu’ils pratiquent d’ailleurs encore avec l’Airbus. L’affaire des panneaux solaires est également stratégiquement symbolique. Il est certes plus économique pour l’instant de s’approvisionner en Chine, qui monopolise la découpe des panneaux avec des machines fabriquées en Suisse, mais il n’est pas raisonnable d’oublier la dépendance que nous risquons de subir pour leur maintenance ! Bruxelles et sa chère concurrence doivent réagir aussi en interne pour faciliter cette compétence dans une vraie politique industrielle en favorisant les initiatives collectives, comme elle l’a compris pour les investissements.

La Chine nous montre son modèle, ses limites et apprend vite.

Les chercheurs ont trouvé que les abeilles chinoises tournent deux fois plus que les abeilles européennes pour donner une information mais s’adaptent deux fois plus vite aux méthodes des autres. Cet enseignement semble être souvent le même pour l’homme. Beaucoup de gens commencent à se demander si la Chine va durer alors qu’elle vient de se réveiller. Quand un Chinois gagne deux il consomme un alors qu’un Européen dépense quatre. L’Asie hors indienne n’est pas monolithique et comporte désormais quatre puissances économiques que sont le Japon,  la Corée du Sud, dans une certaine mesure Taiwan et enfin la Chine. En Amériques, en dehors de Etats-Unis, on oublie bien souvent le Canada et peu à peu le Brésil et il est désormais courant de parler des Etasuniens. Bien entendu chaque pays d’Europe peut commercer et dialoguer avec chaque grand pays industrialisé car rappelons-nous que l’idée d’Europe n’était pas commerciale au départ. Mais en comprenant cela, l’Europe peut prendre conscience qu’elle peut davantage jouer à armes égales déjà avec la Chine où chaque pays peut aussi montrer sur quelle province il est le plus fort pour les autres et non pour lui-même. Mais attention, s’il est vrai qu’un pékinois ne ressemble pas à un cantonnais et qu’un gars du Texas ne ressemble pas à un californien, ils sont tout de même d’un seul pays, alors qu’un « Européen » sera encore parfois difficile à trouver.

 

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Le Chinois n’est pas bon en langue et passe outre désormais l’anglais dans les relations bilatérales, comme dans les institutions européennes, mais où a contrario bien souvent certains documents ne sont disponibles qu’en anglais sur le site europa. Le Chinois découvre et tente de bousculer les réglementations, notamment européennes sur la qualité mais aussi le travail mais sait rentrer dans le rang jusqu’à la prochaine faille. Il découvre ce que sont les relations humaines devant les réactions et les révoltes en Afrique où la population locale se sent parfois exclue.

La Chine a vite appris les aspects d’intelligence économique de son voisin japonais et nous a envoyé de bons étudiants. Mais en retour elle bloque désormais les nôtres sans doute par « projection » de ce qu’il a à cacher en terme de copie. Ou alors s’agit-il de ses innovations par des technologies acquises chez les autres ou en les faisant venir à la maison pour désormais fabriquer des produits au design chinois. Pendant ce temps l’Europe finance certaines actions « régionales » dont nous ne parvenons pas à en lire les aboutissements.

La Chine est un pays fédéral qui peut aussi nous montrer le chemin puisque l’Allemagne ne le souhaite pas quand on le lui demande. Les régions sont très fortes et autonomes économiquement. L’unité chinoise restera durable tant que l’équilibre fédéral existera, sans doute un message pour l’Europe qui s’y est pris dans l’autre sens. En 1994, l’Etat a voulu imposer certaines régulations mais s’est vite vu contré par les régions qui lui ont demandé de bien vouloir les laisser faire leurs affaires, et de vouloir ne s’occuper que de l’économie, des relations extérieures et de l’armée avec garanties de remontées de taxes. Parfois le gouvernement tente de reprendre positions notamment pour les accords avec d’autres blocs et pour l’environnement. En matière sociale, la Chine détient un SMIC alors que l’Allemagne n’en avait pas encore récemment, permettant une concession pour le moule européen réclamé par RM Barroso. Déjà augmenté de 22% en 2011, tout en restant tout de même vers 180 euros, il comporte des niveaux différents par région. Sa nouvelle hausse prévue va encore faire monter le prix de main d’œuvre, pourra enrayer l’inflation et stimuler le marché intérieur. Elle rapatriera sans doute en Europe certaines fabrications désormais peu rentables et consommatrices de CO2. Savez-vous que des meubles venant de Chine sont fabriqués avec du bois venu de France ? La province de Canton aurait pour ambition de dépasser la Corée du Sud, territoire à sa taille, mais c’est aussi pour ne pas perdre la face vis-à-vis de Shanghai.

Nos régions, plus que nos départements peuvent aussi montrer leur force motrice mais dans une logique nationale et une dynamique européenne incluant aussi l’écologie et le tourisme que les Chinois nous envient au point de penser que nous ne réalisons pas que nous détenons la poule aux œufs d’or. Il existe un Made in China et non un made in Canton ni made in Pékin alors que nous trouvons des Made in Jura et que nous ne sommes pas encore capable de créer un règlement européen sur les marquages d’origine, qui demeurent sous la seule volonté et responsabilité du fabricant ou de l’importateur  qui ne doit pas tromper le consommateur. Aucune disposition nationale ou communautaire n’impose cette distinction sauf avec certains produits alimentaires ou agricoles comme nous l’avons vu dans la crise sur les viandes qui montra aussi les failles. Indiquant la provenance, mais pas forcément la composition, le lien n’est donc pas fait avec le marquage CE pourtant technique. Les Chinois connaissent bien chez eux ces aspects sanitaires, ayant eux-mêmes actuellement un problème alimentaire avec le lait dont la France tire d’ailleurs profit de par ses atouts. 

Mais elle cherche maintenant à faire respecter son identité dans la région, ce qui peut aussi aider à sauver l’Europe.

Il y a autant d’Asie que de pays en Asie, voire autant de Chine que de provinces en Chine, comme autant d’Europe que de pays en Europe qui peut être riche de sa diversité dans un quasi même bloc. Les deux points communs en Asie sont de ne pas perdre la face et par contre d’avoir une attitude potentielle assez violente sous des airs zen et yin-yang mais exprimée différemment.  Depuis des millénaires, la Chine a toujours su rester su ses terres et tenté de les défendre et n’est pas une nation expansionniste et les logiques des grands maîtres guerriers d’avant étaient de trouver toujours l’arrangement. Tibet mis à part, elle s’est retirée immédiatement du Vietnam pendant les guerres « pédagogiques » de 1979 et 1984, contrairement au Japon qui a envahit longuement la Corée du Sud et la Chine en essayant de casser leurs identités. Elle a été occupée d’une certaine façon par l’Europe puis militairement par le Japon, ce que n’a pas été le cas de ce dernier pourtant forcé à ouvrir momentanément ses frontières  par les Américains au XIX° siècle puis après 1945 mais qui n’a pas été vaincu sur son sol. La Corée du nord, enfant libre, est dangereuse si on ne la laisse pas vivre en paix. Les relations avec Taiwan étaient inquiétantes dans les années 1990 mais en fait plus bruyantes que sérieuses. Les Chinois n’ont par contre pas fait le deuil des exactions japonaises et attendent un geste alors que les Coréens du Sud ont déjà obtenus des excuses officielles en 2010.

Reste que les frictions militaires avec le Vietnam et le Japon se font de plus en plus insistantes, à la façon d’un enfant adapté rebelle qui a repris confiance par son économie et qui cherche une reconnaissance. La Chine saura sans doute une fois de plus rentrer dans le rang au risque de perdre peut-être tout l’acquis si la Protection de cette Permission de Pouvoir n’est pas assurée  (règle des 3P). Sans doute compte-t-elle sur la Russie, avec laquelle, comme dit Jean-Louis Domenach, elle a toujours fait les 400 coups même après déchirements «et toujours avec les flingues sous la table». Elle l’accompagne dans ses décisions à l’ONU, notamment vis-à-vis de la Syrie, sachant bien qu’elle n’est pas vraiment concernée et qu’elle ne s’intéresse qu’à ses intérêts, n’utilisant que 8 fois son droit de veto contrairement à la France.  Notons que  la Russie n’a toujours pas signé de traité de paix avec le Japon et entretient un litige sur les îles Kouriles. Ce dernier n’attend finalement peut-être que cela pour mettre au grand jour la réalité de ses forces dites d’autodéfense qui désormais interviennent militairement dans le monde avec l’ONU, ainsi que son formidable arsenal militaire reconstitué. Mais la Chine, autrefois pacifique et sage  n’aurait elle pas changé depuis que les militaires qui contrôlaient le pays ont découvert le business, la richesse  et peut-être l’arrogance ? 

La Chine n’en est plus cette fois aux armées des dragons de papier. Elle a su construire une force d’action rapide et améliore ses matériels et le mental de sa population sans doute pour mieux se défendre d’un retour de flamme d’agression comme l’était le même sentiment en Union Soviétique vis-à-vis de l’OTAN qui a provoqué la formation du pacte de Varsovie, pour contrer les avancées soviétiques.

L’embrasement sérieux de l’Asie n’est pas souhaitable mais cette prise de conscience où l’Union européenne peut porter sa voix, comme composante européenne de l’OTAN, nous permettra peut-être de nous rappeler que cela fait plus de 50 ans que nous ne sommes plus en guerre entre Européens et nous aider à leur faire entendre raison même en respectant leur identité et leurs réalités. Mais il nous permettra aussi et objectivement peut-être de placer  cette fois notre haute technologie aéronautique. Elle comblera les lacunes stratégiques et tactiques des belligérants qui, en tant que grand pays, comme me le disait un haut responsable Japonais, se dotera de tous les équipements et de toutes les capacités dont il a besoin. De Gaulle était sans doute un de ses modèles. Espérons que ces armes ne seront que dissuasives. Encore faudra-t-il que nous comprenions, même et surtout en profitant de cette crise, que l’Europe peut vendre le Gripen, le Rafale et l’Eurofighter en étant réunie, plutôt que séparée, dans une approche marketing intelligente et pourquoi pas aidée par les Etats-uniens au sein de l’OTAN, qui pour une fois joueraient fair-play. La Corée du Sud, qui protège son industrie et ses PME depuis plus longtemps que nous, ne relèvera peut-être pas cette fois la règle copiée du Buy American Act.

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le regroupement des régions s'insère-t-il dans une dynamique européenne ?

18 Janvier 2014 , Rédigé par francoischarles Publié dans #europe

François Hollande vient d’annoncer la réduction à 14 ou 15 régions et la création de métropoles dans un soucis de réduction des charges de l’Etat mais sans parler une seule fois de l’adéquation européenne. Au même titre que l’Europe n’est pas un assemblage de pays mis les uns au bout des autres, il en est de même pour nos régions pour lesquelles il convient de se poser les bonnes questions et ne pas se tromper d’objectif ni de façon d’y parvenir.

 

Par François CHARLES
Economiste, conseil en stratégie et management, président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe

 

 

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S’agit-il de réduire le mille-feuilles administratif et budgétaire, qu’il est déjà possible de faire en conservant les mêmes régions et en éliminant l’exécutif départemental ? S’agit-il de faire des régions plus grandes pour qu’elles soient plus compétitives, ce qui n’est pas prouvé, considérant que les pays nordiques nous le montrent mais que les régions allemandes apparemment plus petites sont généralement plus fortes et moins fortement administrées ? Dans le cas de fusions régionales, ne faut-il pas respecter certaines réalités autres que purement comptables ? La simplification administrative ne doit-elle pas tenir compte des forces motrices de chaque territoire ni de l’histoire de chacun d’eux et surtout entre eux ? Allons nous procéder une fois de plus par arbitrage et baguette magique plutôt que par consensus ?

Une analyse de certaines données semble opportune, à la fois économiques, géographique mais historiques et humaines pour comprendre s’il faut marier ou plutôt faire travailler de concert afin d’éviter certains rapprochements purement comptables voués à un échec attendu comme nous le constatons avec certaines entreprises grandes ou petites et avec certains pays. Dresser le blason psychologique ainsi que les forces et les faiblesses de chaque région est indispensable. Tant mieux si cela peut aussi réduire les projets superfétatoires ou harmoniser les documents ou les aides portant des noms différents alors qu’ils ont le même contenu.

La déconcentration et la décentralisation ne datent pas de F. Mitterrand puis d’E. Balladur mais déjà de Louis XI, puis Louis XIV. Une vision désormais européenne, dont la France qui lui a énormément apporté, est désormais opportune.

La France possède 7 circonscriptions pour le vote européen, basées sur la population mais qui mériterait aussi de respecter la cohérence des autres cartographies avancées plus après. La partie Est comprend l’Alsace, la Bourgogne, la Champagne-Ardenne, la Franche-Comté et la Lorraine. Il existe en France 9 Nomenclatures d’Unités Territoriales Statistiques (NUTS) de niveau 1 de plus de 3 Mns d’habitants que sont les Zones d’Etudes et d’analyse des Territoires (ZEAT). Pour la région Est, on trouve l’Alsace, la Franche Comté et la Lorraine, ce qui semble ici très cohérent en terme de mentalité. On trouve à part la métropole parisienne. Le « bassin parisien », qui l’entoure globalement, incluant la Bourgogne, est aussi constitué. Eurostats, organisme de la Commission européenne, mais également la DATAR française, se basent plutôt sur 22 NUTS de niveau 2 qui correspondent à nos régions, regroupant entre 800 000 et 3 Mns d’habitants.

Si l’on regarde la carte du PIB par habitant en 2010 (voir ci-après), la dimension des NUTS2 espagnols sont identiques à leurs voisins français mais les 41 NUTS2 allemands sont plus étroits, comme leurs cousins Britanniques, insérés dans les länder et divisés en 3 ou 4, mais plus performants sauf pour l’ex Allemagne de l’Est et pour combien de temps. A contrario, les pays nordiques possèdent de grosses régions, pourtant imaginées peu peuplées mais en fait très riches. Economiquement, par comparaison avec une carte de 2007, on distingue en France un fort développement des régions PACA et Rhône-alpes. On voit une progression générale des NUTS allemands, autrichiens, espagnols, suédois et polonais mais avec une stabilité outre manche.


Je m’attarderai sur les deux régions qu’il est question de rapprocher en tout ou partie et que je connais le mieux pour chercher à les associer à des démarches communes sans forcément les marier dans le domaine industriel et de la recherche, quand l’Etat ne cherche pas à effacer les initiatives qui ne viendraient pas de lui. Leurs histoires sont liées et tumultueuses, et bien que voisines ne se ressemblent pas. Il s’agit d’une part de la Franche-Comté, qui se maintient comme première région industrielle de France en terme d’emplois dédiés (25%), et de la Bourgogne, désormais descendue à 18% dans ce secteur tout en maintenant stables les secteurs de la métallurgie, des denrées alimentaires et du caoutchouc mais qui a d’autres atouts bien que beaucoup plus dépendante de l’étranger que sa voisine. La Franche Comté est reconnue pour son activité automobile, horlogère et de microtechnique.

Mais il existe entre ces deux régions, qui ont souffert l’une contre l’autre, une réelle frontière toujours aussi perceptible que celle entre la France et l’Allemagne ou d’une autre manière entre la Rép. Tchèque et la Slovaquie même si nous parlons la même langue mais n’avons pas le même accent, et même si elles se sont soulevées ensemble en mars 1815. Etant auparavant rapprochées au sein du royaume de Bourgogne, elles furent divisées en deux au traité de Verdun en 843 : une Bourgogne franque à l'ouest (futur duché, dont la quasi actuelle région Bourgogne est issue), et une Bourgogne impériale à l'Est dans laquelle se trouve notamment la Franche Comté de Bourgogne. Les deux territoires seront rapprochés en 1318 et verront un destin commun durant le règne des ducs de Bourgogne Valois. Charles le téméraire, qui n’a quasiment jamais vécu à Dijon, s’était rapproché des princes germaniques par opposition au roi de France. Si le roi de France repris ensuite directement le duché, Marie de Bourgogne s’empressa, à la mort de son père, de remettre le Comté à nouveau dans l’empire romain Germanique dirigé ensuite assez longtemps par Charles Quint avec des influences allemandes, autrichiennes et espagnoles, que l’on retrouve avec ses clochers rappelant la croix de Charlemagne, comme ses voisines d’Alsace et de Lorraine, qui l’étaient encore il n’y a pas si longtemps. Franc-comtois et Bourguignons seront rattachés à nouveau à la couronne de France sous Louis XIV.

Bien sûr il faut gommer ces disputes notamment avec le brassage des populations mais le peuple des montagnes et peuple des plaines ne sont pas forcément faits pour vivre ensemble et les difficultés de greffe du Pôle de recherche (PRES), entre Dijon et Besançon, peu soutenue par Dole qui était la première université d’Europe du temps des Valois. L’Europe et la France sont ainsi faites de diversités humaines qu’il faut considérer, de même que l’Yonne n’est pas la Cote d’Or et que le nord Cote d’Or n’est pas la riche plaine de Saône. S’agissant des produits, espérons que les viticulteurs bourguignons seront prêts à aider la promotion des vins du Jura étant donné qu’ils sont vraiment différents. Espérons que les industriels dynamiques franc comtois sont ils prêts à aider leurs voisins à ne plus grogner quand il s’agit de répondre à un appel d’offre fastidieux et inversement, que les Franc-comtois seront prêts à découvrir le monde …

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mon programme politique publié début 2013

18 Janvier 2014 , Rédigé par francoischarles Publié dans #mon programme politique

 

je ne pense pas que nous soyons beaucoup de Bourguignons à avoir publié de programme politique

 

publié début 2013, je vous en livre quelques parties

 

vous trouverez ses paragraphes un peu partout sur mon blog

 

et vous pouvez aussi le commander chez mon éditeur avec mes autres ouvrages

 

François CHARLES

 

Un programme politique
Social, écologique et semi-libéral

Compétitif et économique
Pour la France et ses territoires
Dans une dynamique européenne

 

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L'effet de levier de l'approche humaine dans la gestion de crise

12 Janvier 2014 , Rédigé par francoischarles Publié dans #psychologie

Nos différences de comportement, qui se révèlent souvent en période de crise, ne sont pas le fruit du hasard. Elles sont le résultat de préférences sur un certain nombre de dimensions fondamentales de la vie psychique. Pour une situation identique, résoudre un problème ou atteindre un objectif pourra demander un effort différent entre deux
personnes selon leur patrimoine inné et acquis, leur environnement et leur expérience. Aussi, et en complément des approches stratégiques et opérationnelles, les outils d’approche humaine de typologies de fonctionnement, de communication,
de maîtrise des émotions et des ressources s’avèrent des atouts importants. Ils permettent de mieux ressentir et gérer efficacement les processus de crises où l’aspect humain est largement impliqué à la fois dans les causes, les conséquences et les actions de continuité.

 

Je vous propose la lecture de l'article disponible sur le lien ci-joint que j'ai eu l'honneur de publier dans lmes cahiers de la sécurité de l'Institut National des Hautes Etudes de Sécurité et de Justice (INHESJ)

 

F CHARLES

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la magie et la force de la sincérité

9 Janvier 2014 , Rédigé par francoischarles Publié dans #psychologie

Charles Aznavour aime dire merci à tous ceux qui disaient qu’il ne saurait jamais chanter et jamais écrire. Après 27 ans de vie de patachon sans trouver la lumière, le va-tout du « je m’voyais déjà », fut le déclencheur qu’attendait le public, en France mais surtout à l’étranger, pour le porter au succès. Une revanche ? Non, une simple victoire de la sincérité qui fonctionna trois fois mais qui alimenta aussi son amertume. Je me permettrai de reprendre beaucoup de mots de l’artiste et de M. Drucker.

Par François CHARLES
Coach, conseil, formateur et auteur en stratégie et management et développement personnel

Né en France de parents immigrés arméniens le « petit Charles » Aznavourian s’est rapidement dirigé vers le spectacle car les études étaient payantes à cette époque au-delà du certificat élémentaire. Il était capable de tout faire et d’écrire pour certains noms sans pourtant pouvoir percer. Il fut surtout remarqué au cinéma avec un physique pourtant ingrat pour la chanson mais qui lui reconnaissait dans cet univers une certaine personnalité.

Mais cela ne pouvait satisfaire le besoin psychologique de ce puriste des mots et de la chanson sans avoir fait d’études, qui n’a pas de mentor en France, a fabriqué sa méthode, son « truc à lui », n’ayant pas peur du ridicule de demander des conseils à des gens sur des mots qu’il ne comprenait pas, prenant le temps pour le mot juste avec son poids, son rythme, sa couleur.

Comme au poker, il lança finalement cette chanson du débutant comme il le dit, récitant en fait l’envers du décors du cours de sa vraie vie ouvrant mille portes d’images, apportant un fond culturel et historique, l’évolution d’une époque, celle de son histoire artistique mêlée à celle de la société. Alors que les autres disaient qu’une chanson sur le métier ne fait jamais un succès, elle le lui donna. Mais tout le monde n’aurait pas pu l’écrire.

Vint ensuite Piaf, une autre extra-terrestre sensible, qui le pris sous son aile et le présenta aux Etats-Unis lors des « campagnes napoléoniennes ». Cela lui vaut aujourd’hui d’avoir été repris par Ray Charles ou son idole Sinatra et d’être chanté dans 6 langues étant désormais une valeur sûre. Certains penseront aussi à Mireille Mathieu ou à d’autres à travers le monde.

Mais quand certains se rassasient du  succès apparent, celui-ci n’a été pour lui que du vernis. Les journalistes, qui ne savaient pas qui il était vraiment, ne se sont intéressés qu’aux questions existentielles que l’on pose à toutes les stars, alimentant les idées toutes faites du public. Bien sur il ne pu s’empêcher de se comporter comme une star avec son coté « bling bling », son envie de tout avoir, de réussir, de s’en donner les moyens, de s’acheter des Rolls pour ensuite les revendre après les avoir touchées, et ne plus envie de redevenir pauvre. Mais mieux valait le vivre à l’étranger où l’on sait être  bienveillant avec le succès et où l’on pardonne l’échec.

Après une telle carrière, il n’a apparemment toujours pas fait le deuil que personne n’est venu comprendre la dissection de ses chansons. Lui qui sait peser chaque mot avec finesse, élégance et qui sait prendre le temps de s’y habituer, il souffre de ne pas avoir été invité à Apostrophes, contrairement à Ferrat, plus interprète d’Aragon, qu’auteur.

La seconde chanson de sa vie fut « mes amours mes amis mes emmerdes ! » quand il fut poursuivi par le fisc, plumé par ses relations puis relaxé pour ensuite remplir un tiroir de médailles sans forcément pardonner de ne pas avoir été considéré comme sincère même s’il avait commis des erreurs. Cette sincérité permanente lui apporta enfin le vrai amour, facilité certes par le succès qui le faisait connaître, mais avec une femme beaucoup plus jeune qui ne s‘intéressa qu’à ce qu’il était et non aux paillettes. Sans doute comprend-elle ce paysan et cet artisan de la chanson. Biensur vous percevrez ces lignes différemment en fonction de votre profil de personnalité mais chacun possède la capacité de mettre parfois d’autres lunettes pour comprendre mieux certaines réalités et la perle intérieure de ceux qui nous entourent.

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Projection(s) !

4 Janvier 2014 , Rédigé par francoischarles Publié dans #management

Cette interjection ne lancera pas la projection du film de votre vie mais, en libérant spontanément énergie et émotion, vous permettra de vous protéger efficacement contre certains mots prononcés à votre encontre tout en réalisant peut-être, résumé en un seul, un certain constat de similitude ou de complémentarité avec la personnalité de votre interlocuteur.

 

Par François CHARLES
Coach, conseil et formateur en stratégie et management  http://novial.overblog.com

Je crois que c’est un des principes que j’ai plus appris dans ma vie relationnelle qu’en école de coaching quand une de mes amies coach me l’a balancé à la figure avant notre séparation après lui avoir dit tout haut certains de ses traits de caractère, car biensur je ne l’ai pas accepté, considérant qu’elle ne l’acceptait pas non plus. Les combats de coach sont violents car nous avons un arsenal assez développé. Tant pis pour nous et à nous de savoir de quelle permission nous disposons avant de les utiliser et les prononcer sous réserve de ce qui peut arriver.

Mais c’était sans doute la fin du carnet de timbre entre deux persévérants qui s’étaient rapprochés pas leurs besoins psychologiques communs avec le risque que cela comporte quand on s’aperçoit que l’on s’est peut etre trompé ou que l’on a été trompé.


Par ce simple mot tout est dit ! La carapace est mise ! Les missiles sont armés ! Et même si celui qui le reçoit n’a pas compris, il se sent soudain comme transpercé par un vilain coup de baguette magique. Cette interjection peut signifier, comme disent les enfants, « c’est celui qui le dit qu’il l’est » mais aussi « je ne veux pas entendre ça car je le sais » ou enfin « pourquoi veux tu me voir comme cela ? ».

La projection apparaît donc comme un effet miroir qui nous renvoie une image de prince ou de crapaud que l’on perçoit, ressent puis dont on exprime la résultante. L’important est de comprendre sans juger et d’accepter ou non de ressembler à votre interlocuteur qui dit en fait « je t’aime ou te déteste car tu es comme moi » ou, si vous etes sa zone d’ombre, d’accepter ou non de faire un certain effort d’équilibre. En plus de nos gènes, nous trainons avec nous toute notre vie, meme si nous les soignons, des événements marquants très positifs ou négatifs, et qui marquent notre personnalité que nous aimons ou nos détestons chez nous ou chez les autres.

C’est une façon de se protéger contre les profils de personnalité qui veulent avoir raison, qui blament, qui attaquent, qui voient vite ce qui ne va pas à leurs yeux en en  oubliant certains défauts chez eux-memes et qui utilisent les faits qu’ils nous reprochent. Ceux qui vous accusent d’injures, de harcèlement et de mensonges, allant jusqu’à falsifier vos emails, mais qui en usent en fait eux-memes de façon quasi professionnelle par des guérillas de dénigrement, comme on le voit beaucoup en politique, se cachent souvent à la moindre découverte de leur jeu. C’est aussi une façon de nous cacher de peur que l’on découvre certaines failles qui nous font tant consommer d’énergie sans que l’on veuille ou sache vraiment les colmater. C’est enfin dire que l’on a compris ce que les autres aimeraient pour eux mêmes sans forcément y adhérer.

Les exemples sont courants dans la vie de tous les jours comme dans l’entreprise qui génère un stress et utilise une certaine quantité d’énergie. Et tous les profils du MBTI, de l’ennéagramme, de la PCM et bien d’autres y sont représentés avec leurs réactions de confort et de stress en fonction également du lieu PRAJI (voir article) où ils se trouvent.

A vous de savoir en suite ce que vous ferez désormais des remarques comme « tu n’as pas de cœur, tu ne vaux rien, tu es faible, tu es irresponsable, tu fais du vent, tu ne vois pas plus loin que le bout de ton nez, tu n’es pas organisé, tu me saoules, tu mens, tu ne m’aimes pas … » etc.

 

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Pourquoi la gauche va perdre les municipales de 2014

4 Janvier 2014 , Rédigé par francoischarles Publié dans #politique

Les élections municipales sont jouées.  Les revirements du Président de la République pour une politique plus libérale n’y changeront rien, voire empireront encore les choses car mécontenteront encore plus son camp. A part dans les grandes villes, plutot roses car attirant les couches sociales, la ruralité avec petites villes passeront ou resteront au bleu, voire au bleu marine comme je l’avais écrit en avril dernier. Encore faut-il qu’une liste soit présente …


Par François CHARLES
Economiste, Conseil en stratégie et management, animateur politique et territorial

Les municipalités politisées à partir de 3000 habitants garderont leur couleur ou ne changeront pas à cause de tel ou telle candidat(e) - tant pis pour les militants qui défendent « leur précieux » - mais à cause de la politique actuelle de l’Etat car elles en seront assimilées bon gré mal gré. Mais les grosses villes roses resteront roses, les villes bourgeoises reteront bourgeoises et les villes industrieuses passeront au front de gauche ou au front national.

Au niveau national et local, le principal argument de la droite est le mattraquage des charges sociales et fiscales que fait porter la gauche sur les entreprises créatrices de richesses et de capital, plutot à droite, en oubliant aussi certaines dispositions telles le CICE mal expliquées, qui procurent de l’emploi mais qui restent à financer (…). Mais elle fait aussi remarquer les taxations sur les ménages plutot à gauche alors que la gauche, progressiste sociale, devrait etre bienveillante. La TVA apparaît comme une taxe de droite, que je défends comme outils de régulation mais qui est en fait une taxe sociale et équitable car proportionnelle au montant de l’achat. La droite tapera sur un projet ou une réalisation, même s’il est bon et reconnu comme tel, parce qu’il coute et surtout parce que ce n’est pas elle qui l’a fait en oubliant qu’elle s’en sert elle-même alors que la gauche le boïcotera.

Une réalité est de taille : les caisses de l’Etat étaient vides quand la gauche est arrivée à son grand désarroi. L’Etat ne pouvait déjà plus et n’a donc pas pu aider les collectivités qui doivent donc lever l’impot au grand mécontentement des habitants que la droite récupère au passage. Dommage pour les villes qui essaient d’équilibrer les comptes mais tout en lançant parfois aussi de grands travaux d’infrastructure, parfois même signés et reconnus aussi par l’opposition, qui en profitera donc, pour le bien être des habitants. Les maires de droite l’ont bien compris en baissant les impots quand cela était possible avant l’échéance pour les rétablir ensuite certainement, un peu comme en finance d’entreprise. Une autre politique d’intervention de l’Etat est possible et courageuse, car c’est celle adaptée à ce cycle que nous vivons (voir mes précédents articles) meme si ce n’est pas celle que je préfère.

Le Français est comme cela, droit dans ses bottes mais infidèle, instable et amnésique quand ça l’arrange, que ce soit dans les organes de l’Etat comme au fond de sa campagne. Il veut des projets pour sa ville mais ne veut pas les financer. Il veut une Europe pour tout le monde pareil du moment que c’est la sienne. Il veut rassembler du moment où les autres se mettent à genoux. Il veut etre tranquille chez lui alors qu’il devrait voir comment les Italiens de Lampédousa ont tiré profit des immigrants pour relancer les écoles des villages. Le Français vit à l’arbitrage fragile qui l’empeche d’avancer alors que l’Allemand – qui doit par ailleurs beaucoup aux Napoléon pour l’unité du pays - vit au consensus meme si la chancelière doit certainement moins bien dormir après le SMIC signé, qui est encore une invention française.


Quant aux élections européennes, c’est une autre histoire que je vous conterai bientôt.

 

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