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DOIT ON BLAMER LA TURQUIE POUR LA DESTRUCTION DU CHASSEUR BOMBARDIER RUSSE ET SES CONVOIS HUMANITAIRES..?
Alors que la France et les pays de l'OTAN se contentent de ramener les avions russes à la frontière des pays baltes mais aussi récemment en Bretagne, la Turquie n'a pas joué à "schlemiel", n'a fait qu'un avertissement puis a abattu un avion de chasse russe qui violait apparemment son espace aérien. Faut-il la blâmer d'avoir montré une certaine fermeté aux Russes, qui comme beaucoup le disent, ne comprennent que la force ?
La Turquie, qui ne souhaite pas la guerre mais qui fait partie de l'OTAN, peut entraîner toute l'organisation par l'article 5 si elle était agressée. Heureusement pour tout le monde, V. Poutine, qui n'est pas fort mais rusé, ne le souhaite pas et répond, comme les Européens, à un acte militaire par des mesures de rétorsion économiques
Mais ce bombardier était-il en train de suivre un convoi "pétrole contre médocs" entre Daech et la Turquie ? Si on ne peut pas blâmer la Turquie de soigner les combattants ennemis sur son terrain, cela ne semble pas être le cas. Le pays, qui prétend qu'il s'agissait de convois humanitaires, sans en préciser les bénéficiaires, comme quand V. Poutine le faisait en Ukraine, s'est sans doute fait prendre à son double jeu
Mais c'est cela aussi d'être un pont entre l'Europe et le monde arabe, qui sera un des prochains événements IRCE
Le Rafale désormais un succès français mais également européen à l’export
Le schéma se répète. Il aura fallu une certaine crise sécuritaire, certaines prises de position diplomatiques, un euro moins fort et sans doute une douce violence pour faire aboutir les négociations afin que l’Inde, suivie par l’Egypte, financée par l’Arabie Saoudite qui achète à d’autres pays européens, et le Qatar puis prochainement d’autres, comme certainement les Emirats Arabes Unis, se décident à s’offrir cet avion polyvalent dont la valeur technique était reconnue depuis longtemps. Comme je l’écrivais lors de la vente du Gripen au Brésil, nous devons nous réjouir de ce succès français mais également européen, unis en interdépendance dans la diversité et non en éternels concurrents comme nous avons aussi hélas le faire en franco-français.
Par François CHARLES
Ancien responsable d’affaires industrielles internationales dont aéronautique et de la politique de compensations à la DGA, DESS Défense, Président de l’IRCE et de NOVIAL Consulting
Cette vente doit être un succès européen politique et diplomatique pour reconnaître certaines zones d’influence française, en complément de celles d’autres pays européens, dans une logique de représentation commune appuyée par la Haute Représentante des institutions. La vente au Moyen Orient répond à une nécessité de protection face à une menace de déstabilisation mais également à un besoin de double source d’approvisionnement et d’indépendance de certains pays de la zone face aux Etats-Unis ou la Russie. D’autres pays sont concernés dans le monde, comme par exemple le Japon qui a récemment signé un accord avec la France dans le domaine de l’armement, suite aux premiers échanges des années 90, afin de sortir du lien unique étasunien, en levant notamment désormais son interdiction d’exporter après avoir assoupli sa notion d’autodéfense.
Elle doit être un succès européen marketing, commercial et technologique sur le produit, sa maintenance et sa gouvernance de fabrication. Les choix de défense sont certes politiques mais se confortent d’éléments technologiques et économiques pour répondre à un besoin opérationnel et parfois uniquement de dissuasion. Le Rafale est un produit haut de gamme multirôles à la fois bombardier, chasseur, avion de reconnaissance et adaptable sur porte avions, ce que ne sont pas, par exemple, le Gripen ni l’Eurofighter Typhoon (EFA). Cette caractéristique peut être importante dans certains cas pour satisfaire les attentes des clients, non forcément identiques, comme nous l’avons vu au Brésil et en Suisse qui n’avaient pas besoin d’un tel avion à tout faire au détriment cette fois-ci du Rafale. Comme il convenait de reconnaître le succès du Gripen, avion européen, j’espère que les Suédois comme les autres industriels et pays européens reconnaissent officiellement le Rafale sur certains marchés et peuvent l’aider avec leurs différences. Et c’est bien la force potentielle de l’Europe de pouvoir proposer cette diversité de produits, de savoirs faire et de savoir être avec une spécialisation de ses pays et ses industriels unis pour des projets externes. Ceci soude souvent les organisations même si une concurrence interne et constructive peut y être saine, comme il convient même de l’instituer au sein de cluster ou de pôles de compétitivité. Peut-être doit-on aussi finalement considérer l’avion F-35 américano-européen comme tel pour nous aider à nous organiser, comme les Etats-Unis l’ont fait pour nous pousser à la construction de l’Europe ? En matière de gouvernance de projet, il s’agit du choix d’un constructeur unique d’un pays unique qui est certes fragilisé tant que l’avion ne se vend pas à l’export, contrairement aux autres pays qui achètent en commun et font travailler leurs propres industriels en garantissant un carnet de commandes. C’est l’exemple de l’EFA avec des achats sûrs en Allemagne, Espagne, Italie, Royaume-Uni, qui savent aussi réduire les montants initiaux, et à l’export en Arabie Saoudite, Autriche et Oman. Le Rafale parait cher mais l’équation globale semble gagnante car contrairement au civil et au succès d’Airbus, qui fait la guerre tous les jours, le coût de production en commun dans la défense reste plus élevé de par une industrie « protégée » car liée aux intérêts des nations avec néanmoins les limites économiques que l’on sait qui peuvent parfois pousser à la raison. MDBA semble être un exemple de modèle industriel original au service de la défense européenne. Il s’agira aussi de veiller avec soin sur l’ingénierie et les coûts de maintenance et de leur facturation, où l’EFA n’est pas non plus un modèle du genre alors que l’expérience Tornado pouvait le bonifier. Nous pouvons aussi partager nos compétences dans ce domaine désormais clé, également pour la vente, avec un rôle de l’OCCAR, agence internationale, garante de l’équilibre à la fois d’une contractualisation et d’une gestion de configuration initiale forte. Elle doit aussi s’intéresser à la gestion en utilisation avec la considération des identités respectives propres aux réalités liées à la défense loin de répondre volontairement à l’accompagnement au changement. Le management de projet A400M cherche sans doute à réduire les risques de déperdition par une unité de management unique mais sans doute au détriment de cette identité qui doit être préservée comme nous le préconisions dans notre étude sur les meilleurs modèles de coopération industrielle, une sorte de cohabitation entre le moule Airbus et le modèle multidomestique Thales. Espérons enfin que le Service Industriel de l’Aéronautique français rattaché encore à l’Etat sera mis à contribution pour ces compétences en maintenance même pour ce contrat export.
Elle doit être enfin un succès européen sur les compensations réclamées. Les ventes d’avions de chasse, mais aussi de biens à haute valeur technologique sont particulières. En dehors théoriquement de l’Union où l’on tente de faire respecter la directive européenne de 2009 sur les marchés de défense et de sécurité dans une plus grande logique de transparence des marchés et de coopération, elles s’accompagnent quasi-systématiquement de compensations industrielles, financières et/ou commerciales au-delà de la formation des pilotes, d’ailleurs souvent payée. Elles dérogent généralement aux règles du commerce international au profit du pays acheteur, de ses industriels et de son développement économique, avec un jeu de négociation portant sur la valorisation des éléments de haute technologie et notamment face au Buy American Act imposant jusqu’à 75% d’implication industrielle locale, un des points qui pourrait être remis en cause dans le Traité Transatlantique. Même si poussées politiquement, elles peuvent rendre les ventes peu rentables et finalement non justifiées économiquement pour le vendeur ou son pays ne sachant pas les expliquer dans l’approche globale de la transaction (votation Suisse contre le Gripen). D’un aspect positif, elles peuvent permettre par contre de créer des liens nouveaux entre PME sous-traitantes, qu’il ne s’agit pas non plus de remplacer d’un coup de crayon comme autrefois, comme l’ont bien compris les Britanniques. Ces ventes au Moyen Orient ont un avantage car les pays arabes sont pour l’instant moins gourmands en transferts de technologie. Elles ont aussi un inconvénient quand l’industriel ne parvient pas à réaliser ses obligations indirectes qui ne rentrent pas dans son domaine d’activité où quand l’Etat tutelle en impose en signant directement des engagements avec l’état acheteur. Revenant sur la pensée européenne, j’émets le vœu pieux que les autres pays européens et leurs industriels aident la société Dassault Aviation et la France, si elles l’acceptent à remplir ses engagements de façon décloisonnée comme nous l’avions essayé de l’instituer en France dans les années 90 à travers toute la communauté industrielle et étatique de défense, gage ultime de qualité face notamment à la politique du carnet de chèque étasunienne généralement employée.
"l'Ukraine ou le recommencement de l'histoire"
extrait de mon prochain article "l'Ukraine ou le recommencement de l'histoire"
"n'oublions pas qu'Hitler était considéré comme un génie pour avoir redonné une identité, du travail et du pain et réuni des peuples disséminés et a été élu ...jusqu'à ce qu'il envahisse la Pologne. S'il lâche ses troupes sur l'Est de l'Ukraine, ce pourrait être dommage pour cet homme intelligent qu'est Poutine, la "fourmi-hibou" qui rechange d'avis quand il rentre dans sa fourmilière qui peut utiliser la force de façon imprévue mais qui peut apporter un équilibre constructif . Mais n'a-t-il peut être pas encore fait le deuil de la "petite Russie" ni de l'Allemagne de l'Est ?
FC
(et pour les attardés de Montbard : non ce n'est pas du copier coller et il faut aussi avoir le courage d'écrire cela)
Faut-il un Etat palestinien ou… enfin un l’Etat palestinien prévu ?
M. Mahmoud Abbas a présenté aux Nations unies, ce vendredi 23 septembre 2011, une demande de reconnaissance de statut de membre pour un Etat de Palestine au sein de l'Assemblée générale. Les deux points forts revendiqués et non moindres sont Jérusalem comme capitale ainsi que le retour aux frontières avant la guerre des six jours de 1967.
L’objectif spécifique et positif est affiché. Mais est-il accessible, réaliste et réalisable ? pris avec quelles réalités ? avec quelles options annexes ? et pour quelles actions déterminées ?
Par François CHARLES Président de l'IRCE (nouvelle parution de cet article de 2011)
Tant qu’une négociation raisonnée et objective au-delà des affaires de personnes ne sera pas en marche, comme à Camp David, rien n’avancera. Et comme souvent un facilitateur est requis.
S’agissant des réalités, il convient de se rappeler que la Société des Nations avait donné d’autorité en 1920 aux Britanniques mandat en Palestine pour y favoriser l’immigration juive et la mise en place d’un « foyer national juif » suivant le projet sioniste de création d’un Etat ; que les Palestiniens se soulevèrent pour protester contre l’immigration régulière et massive jusqu’à obtenir un quasi gel en 1939 mais avec une haine installée de part en d’autre ; que la résolution 181 de novembre 1947 votée par l’ONU prévoyait déjà la création de deux États avec union économique, monétaire et douanière (un État juif formé de trois parties, la plaine côtière, le long de la frontière syrienne et le désert du Neguev et un État arabe formé de quatre parties : une zone autour de la ville de Gaza, les montagnes de Judée et de Samarie, la majeure partie de la Galilée au Nord, ainsi que la ville de Jaffa) ainsi qu’une zone sous régime international particulier comprenant les Lieux saints, Jérusalem et Bethléem ; que l’Etat juif s’est créé ensuite d’autorité mais que les arabes s’y opposèrent immédiatement avec la guerre de 1948 ; qu’ils perdirent de plus en plus de terrain au fil des guerres ; que les colons juifs s’infiltrent toujours partout pour occuper le terrain et le sous-sol; que la tension est permanente.
Faut-il choisir l’option israélienne de négocier puis d’aboutir à des actes, en imposant une fois de plus sa puissance reconnue et sans négociation gagnante-gagnante et en continuant l’immigration par perfusion en Cisjordanie pendant les pourparlers ? Ou ne faut-il pas choisir le vote d’un acte qui a profité à Israël en 1947 pour mieux s’installer mais qui serait mis cette fois-ci au profit de la Palestine ? Faut-il choisir l’option de mettre la Palestine dans un purgatoire à vie pour s’être opposé au plan de 1947 et pour son identité peu fiable ou alors ne pourrait-on pas discuter en adulte et non en parent normatif entre les deux enfants rebelle et libre de la zone capables de se comprendre comme le font tous les jours les populations entre-elles ?
Quant au coté réaliste et réalisable on peut se rendre à l’évidence qu’il ne peut s’agir que d’une base haute de négociation raisonnable pour tenter d’obtenir au moins le gel définitif de la colonisation, voire quelques retraits et de pouvoir disposer d’une ville commune et d’un statut officiel même restreint, d’observateur, permettant un meilleur partage de prise de conscience de la communauté internationale.
Enfin, au-delà de cette recherche d’identité, c’est bien un objectif de paix qui est demandé, comme initialement en Europe. Et il serait peut être judicieux que la solution puisse être mise en œuvre à travers la démarche Euro-méditerrannée, seule table opérationnelle où les deux parties se parlent depuis de nombreuses années.
La Chine au secours de l'Europe
retrouvez cet article et toutes ses pièces jointes sur LE BLOG DE L'IRCE (blog interdit aux excités politiques de Montbard et de Dijon sourire ) Et vous ? qu'en pensez vous ?
Il est souvent bonifiant d’aller regarder autour de soi pour créer son blason, élaborer sa devise et sa force motrice, regarder comment on se voit et comment les autres nous voient. La Chine se réveille, fait bouger les lignes, apprend, secoue l’Asie mais également le monde et l’Europe qui devrait parfois changer de lunettes pour prendre mieux conscience qu’il en va d’un enjeu stratégique et non seulement juridique et commercial.
Par François CHARLES
Conseil en stratégie, président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe, ancien expert de l’Asie industrielle de défense et auteur d’articles sur la région (revue de l’armement)
Telle une menace avec laquelle il faut tout de même composer, la Chine provoque une planche à secousse externe et des tensions juridiques, commerciales et technologiques, qui amènent ou doivent amener l’Europe à ouvrir les yeux, appréhender certaines réalités et à se structurer pour mieux se protéger.
Les Chinois ne comprennent pas pourquoi l’Europe ne travaille pas mieux et n’est pas plus forte. En attendant ils en profitent. L’avantage de la Chine est qu’elle est un bloc, comme les Etats-Unis alors que l’Europe est un puzzle juridique qui n’a pas encore fait mûrir son image politique. Si l’arsenal juridique existe pour taxer une marchandise quand une entreprise européenne porte plainte, comme BIC ou les porcelaines, le contrôle du respect des normes reste souvent aléatoire. Il faut surveiller la mise en place des règles comme celle de notre marquage CE. Elle est une appréciation technique, apposée après contrôles et dans des champs couverts par des directives applicables, sur une liste de produits garantissant une certaine sécurité alimentaire et sanitaire. Il ne faut pas hésiter à être fermes pour être respectés mais en conservant une certaine interdépendance. Les Chinois apprécieront et s’adapteront. Les accords de libre échange pratiqués avec le reste du monde sont d’une nature différente avec ce pays, qui ne représente également pas toute l’Asie.
La Chine apporte également un regard et une plus value sur notre gouvernance financière et économique. Après avoir créé une dérégulation des marchés mondiaux en bâtissant même des villes pour l’instant inhabitées, rappelant une certaine forme de planification, la Chine qui a créé son agence de notation, avec un regard intéressant sur l’Europe, va peu à peu rentrer dans une première phase de maturité et de solidité financière. Elle lui permettra d’être plus que jamais le banquier du monde à la place du Japon ce qui permettra à l’euro de reprendre un cours normal plus ajusté au dollar, même si certaines mesures ont enfin été prises par la banque européenne pour maintenir une certaine indexation, comme la Suisse l’a réalisée depuis longtemps. L’euro a sauvé le dollar dans sa course folle à la hausse et le yuan sauvera sans doute l’Euro même si nos voisins allemands, qui font encore les cauchemars de Weimar, le veulent le plus fort possible. La Chine voulait investir en haut de bilan dans la gouvernance européenne comme elle le fait avec les Etats-Unis sans comprendre que ce n’était pas encore possible et essaie de le faire de façon bilatérale comme le Qatar. L’Europe vient de réagir en travaillant sur un accord d’investissement européen pour assurer un meilleur accès au marché plutôt qu’un niveau national reconnaissant que les Chinois sont plus forts en bilatéral et peuvent aussi nous diviser. En négociation, le Chinois est plus fort quand il est seul alors que le Japonais aime être en groupe groupe.
Les Chinois peuvent aussi nous aider à ouvrir les yeux pour maintenir une base industrielle. N’oublions que l’objectif chinois reste l’acquisition de technologie pour faire une rupture avec les essais de copiage permanents mais également en terme d’image. Les investissements chinois dans les entreprises sont ciblés et suivent les grandes analyses stratégiques américaines connues depuis les années 1990. Ils nous aident à construire notre blason et notre SWOT où la France est reconnue pour le numérique, l’agriculture, la santé, l’aéronautique et bien entendu le luxe. Ils investissent en France dans les vignes pour le luxe (sans les déplanter) et dans l’automobile, comme le constructeur chinois DONGFENG pour sauver PSA en France mais aussi pour son partenariat déjà reconnu en Chine. Le Chinois est agressif commercialement et regarde le cheval le plus résistant mais est prêt aussi à le sauver s’il a fait ses preuves. En Europe de l’Est, le Point rappelait récemment les projets sur l’énergie en Roumanie et en Bulgarie, les investissements en croissance en Hongrie dans l’informatique et les télécommunications. L’effet de levier est énorme et ils n’en sont qu’à 10 milliards d’investissement avec un triplement tous les trois ans. Ils peuvent aussi limiter les cotés négatifs des fonds structurels, à savoir les cofinancements étatiques liés et donc les emprunts à risque potentiels, par leurs investissements par exemple en Serbie sur les infrastructures. Mais ils se heurtent à une certaine législation sur le travail qu’ils doivent cette fois intégrer. Les Chinois qui ensemencent et reverdissent l’Est de l’Afrique, et qui veulent s’affranchir des cours de Chicago, peuvent aussi nous faire réfléchir sur le renouveau de notre politique agricole commune qui fut la vraie première décision politique de l’Union. Dans le domaine de la défense et de l’aéronautique, nous sommes habitués aux machines démontées qu’ils pratiquent d’ailleurs encore avec l’Airbus. L’affaire des panneaux solaires est également stratégiquement symbolique. Il est certes plus économique pour l’instant de s’approvisionner en Chine, qui monopolise la découpe des panneaux avec des machines fabriquées en Suisse, mais il n’est pas raisonnable d’oublier la dépendance que nous risquons de subir pour leur maintenance ! Bruxelles et sa chère concurrence doivent réagir aussi en interne pour faciliter cette compétence dans une vraie politique industrielle en favorisant les initiatives collectives, comme elle l’a compris pour les investissements.
La Chine nous montre son modèle, ses limites et apprend vite.
Les chercheurs ont trouvé que les abeilles chinoises tournent deux fois plus que les abeilles européennes pour donner une information mais s’adaptent deux fois plus vite aux méthodes des autres. Cet enseignement semble être souvent le même pour l’homme. Beaucoup de gens commencent à se demander si la Chine va durer alors qu’elle vient de se réveiller. Quand un Chinois gagne deux il consomme un alors qu’un Européen dépense quatre. L’Asie hors indienne n’est pas monolithique et comporte désormais quatre puissances économiques que sont le Japon, la Corée du Sud, dans une certaine mesure Taiwan et enfin la Chine. En Amériques, en dehors de Etats-Unis, on oublie bien souvent le Canada et peu à peu le Brésil et il est désormais courant de parler des Etasuniens. Bien entendu chaque pays d’Europe peut commercer et dialoguer avec chaque grand pays industrialisé car rappelons-nous que l’idée d’Europe n’était pas commerciale au départ. Mais en comprenant cela, l’Europe peut prendre conscience qu’elle peut davantage jouer à armes égales déjà avec la Chine où chaque pays peut aussi montrer sur quelle province il est le plus fort pour les autres et non pour lui-même. Mais attention, s’il est vrai qu’un pékinois ne ressemble pas à un cantonnais et qu’un gars du Texas ne ressemble pas à un californien, ils sont tout de même d’un seul pays, alors qu’un « Européen » sera encore parfois difficile à trouver.
Le Chinois n’est pas bon en langue et passe outre désormais l’anglais dans les relations bilatérales, comme dans les institutions européennes, mais où a contrario bien souvent certains documents ne sont disponibles qu’en anglais sur le site europa. Le Chinois découvre et tente de bousculer les réglementations, notamment européennes sur la qualité mais aussi le travail mais sait rentrer dans le rang jusqu’à la prochaine faille. Il découvre ce que sont les relations humaines devant les réactions et les révoltes en Afrique où la population locale se sent parfois exclue.
La Chine a vite appris les aspects d’intelligence économique de son voisin japonais et nous a envoyé de bons étudiants. Mais en retour elle bloque désormais les nôtres sans doute par « projection » de ce qu’il a à cacher en terme de copie. Ou alors s’agit-il de ses innovations par des technologies acquises chez les autres ou en les faisant venir à la maison pour désormais fabriquer des produits au design chinois. Pendant ce temps l’Europe finance certaines actions « régionales » dont nous ne parvenons pas à en lire les aboutissements.
La Chine est un pays fédéral qui peut aussi nous montrer le chemin puisque l’Allemagne ne le souhaite pas quand on le lui demande. Les régions sont très fortes et autonomes économiquement. L’unité chinoise restera durable tant que l’équilibre fédéral existera, sans doute un message pour l’Europe qui s’y est pris dans l’autre sens. En 1994, l’Etat a voulu imposer certaines régulations mais s’est vite vu contré par les régions qui lui ont demandé de bien vouloir les laisser faire leurs affaires, et de vouloir ne s’occuper que de l’économie, des relations extérieures et de l’armée avec garanties de remontées de taxes. Parfois le gouvernement tente de reprendre positions notamment pour les accords avec d’autres blocs et pour l’environnement. En matière sociale, la Chine détient un SMIC alors que l’Allemagne n’en avait pas encore récemment, permettant une concession pour le moule européen réclamé par RM Barroso. Déjà augmenté de 22% en 2011, tout en restant tout de même vers 180 euros, il comporte des niveaux différents par région. Sa nouvelle hausse prévue va encore faire monter le prix de main d’œuvre, pourra enrayer l’inflation et stimuler le marché intérieur. Elle rapatriera sans doute en Europe certaines fabrications désormais peu rentables et consommatrices de CO2. Savez-vous que des meubles venant de Chine sont fabriqués avec du bois venu de France ? La province de Canton aurait pour ambition de dépasser la Corée du Sud, territoire à sa taille, mais c’est aussi pour ne pas perdre la face vis-à-vis de Shanghai.
Nos régions, plus que nos départements peuvent aussi montrer leur force motrice mais dans une logique nationale et une dynamique européenne incluant aussi l’écologie et le tourisme que les Chinois nous envient au point de penser que nous ne réalisons pas que nous détenons la poule aux œufs d’or. Il existe un Made in China et non un made in Canton ni made in Pékin alors que nous trouvons des Made in Jura et que nous ne sommes pas encore capable de créer un règlement européen sur les marquages d’origine, qui demeurent sous la seule volonté et responsabilité du fabricant ou de l’importateur qui ne doit pas tromper le consommateur. Aucune disposition nationale ou communautaire n’impose cette distinction sauf avec certains produits alimentaires ou agricoles comme nous l’avons vu dans la crise sur les viandes qui montra aussi les failles. Indiquant la provenance, mais pas forcément la composition, le lien n’est donc pas fait avec le marquage CE pourtant technique. Les Chinois connaissent bien chez eux ces aspects sanitaires, ayant eux-mêmes actuellement un problème alimentaire avec le lait dont la France tire d’ailleurs profit de par ses atouts.
Mais elle cherche maintenant à faire respecter son identité dans la région, ce qui peut aussi aider à sauver l’Europe.
Il y a autant d’Asie que de pays en Asie, voire autant de Chine que de provinces en Chine, comme autant d’Europe que de pays en Europe qui peut être riche de sa diversité dans un quasi même bloc. Les deux points communs en Asie sont de ne pas perdre la face et par contre d’avoir une attitude potentielle assez violente sous des airs zen et yin-yang mais exprimée différemment. Depuis des millénaires, la Chine a toujours su rester su ses terres et tenté de les défendre et n’est pas une nation expansionniste et les logiques des grands maîtres guerriers d’avant étaient de trouver toujours l’arrangement. Tibet mis à part, elle s’est retirée immédiatement du Vietnam pendant les guerres « pédagogiques » de 1979 et 1984, contrairement au Japon qui a envahit longuement la Corée du Sud et la Chine en essayant de casser leurs identités. Elle a été occupée d’une certaine façon par l’Europe puis militairement par le Japon, ce que n’a pas été le cas de ce dernier pourtant forcé à ouvrir momentanément ses frontières par les Américains au XIX° siècle puis après 1945 mais qui n’a pas été vaincu sur son sol. La Corée du nord, enfant libre, est dangereuse si on ne la laisse pas vivre en paix. Les relations avec Taiwan étaient inquiétantes dans les années 1990 mais en fait plus bruyantes que sérieuses. Les Chinois n’ont par contre pas fait le deuil des exactions japonaises et attendent un geste alors que les Coréens du Sud ont déjà obtenus des excuses officielles en 2010.
Reste que les frictions militaires avec le Vietnam et le Japon se font de plus en plus insistantes, à la façon d’un enfant adapté rebelle qui a repris confiance par son économie et qui cherche une reconnaissance. La Chine saura sans doute une fois de plus rentrer dans le rang au risque de perdre peut-être tout l’acquis si la Protection de cette Permission de Pouvoir n’est pas assurée (règle des 3P). Sans doute compte-t-elle sur la Russie, avec laquelle, comme dit Jean-Louis Domenach, elle a toujours fait les 400 coups même après déchirements «et toujours avec les flingues sous la table». Elle l’accompagne dans ses décisions à l’ONU, notamment vis-à-vis de la Syrie, sachant bien qu’elle n’est pas vraiment concernée et qu’elle ne s’intéresse qu’à ses intérêts, n’utilisant que 8 fois son droit de veto contrairement à la France. Notons que la Russie n’a toujours pas signé de traité de paix avec le Japon et entretient un litige sur les îles Kouriles. Ce dernier n’attend finalement peut-être que cela pour mettre au grand jour la réalité de ses forces dites d’autodéfense qui désormais interviennent militairement dans le monde avec l’ONU, ainsi que son formidable arsenal militaire reconstitué. Mais la Chine, autrefois pacifique et sage n’aurait elle pas changé depuis que les militaires qui contrôlaient le pays ont découvert le business, la richesse et peut-être l’arrogance ?
La Chine n’en est plus cette fois aux armées des dragons de papier. Elle a su construire une force d’action rapide et améliore ses matériels et le mental de sa population sans doute pour mieux se défendre d’un retour de flamme d’agression comme l’était le même sentiment en Union Soviétique vis-à-vis de l’OTAN qui a provoqué la formation du pacte de Varsovie, pour contrer les avancées soviétiques.
L’embrasement sérieux de l’Asie n’est pas souhaitable mais cette prise de conscience où l’Union européenne peut porter sa voix, comme composante européenne de l’OTAN, nous permettra peut-être de nous rappeler que cela fait plus de 50 ans que nous ne sommes plus en guerre entre Européens et nous aider à leur faire entendre raison même en respectant leur identité et leurs réalités. Mais il nous permettra aussi et objectivement peut-être de placer cette fois notre haute technologie aéronautique. Elle comblera les lacunes stratégiques et tactiques des belligérants qui, en tant que grand pays, comme me le disait un haut responsable Japonais, se dotera de tous les équipements et de toutes les capacités dont il a besoin. De Gaulle était sans doute un de ses modèles. Espérons que ces armes ne seront que dissuasives. Encore faudra-t-il que nous comprenions, même et surtout en profitant de cette crise, que l’Europe peut vendre le Gripen, le Rafale et l’Eurofighter en étant réunie, plutôt que séparée, dans une approche marketing intelligente et pourquoi pas aidée par les Etats-uniens au sein de l’OTAN, qui pour une fois joueraient fair-play. La Corée du Sud, qui protège son industrie et ses PME depuis plus longtemps que nous, ne relèvera peut-être pas cette fois la règle copiée du Buy American Act.
Comment l’Europe réagirait-elle s’il s’agissait … d’une attaque nucléaire ?
Le président HOLLANDE a réussi à récupérer, au G20 de St Pétersbourg, le soutien d’une dizaine de pays européens, dont l’Allemagne, pour « une réaction forte » à l’attaque chimique en Syrie, sans forcément appeler à une réaction militaire. Misons qu’elle serve de dissuasion mais avec le risque aussi de devoir s’en servir.
C’est aussi le moment de nous poser la question de savoir comment réagirions-nous s’il s’agissait attaque nucléaire limitée qui pourrait rayer une ville entière de la carte avant d’être généralisée ? Ou alors, faut-il attendre aussi un tel événement pour la mettre à l’ordre du jour comme si elle n’arriverait jamais.
Par François CHARLES
Conseil en stratégie et management, ancien responsable d’affaires internationales à la DGA, Président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe
L’objectif n’est pas d’envoyer des bombes pour le plaisir. Cet exercice particulier pourrait servir à la défense européenne et sans doute à nous préparer à prendre les bonnes décisions et résoudre notre question existentielle actuelle, notamment sur le chimique, en abordant par là même le sujet du biologique dont il ne faut pas parler de peur d’une psychose.
Dans un article précédent, j’écrivais que le chimique était l’arme de substitution quand les armes conventionnelles étaient impuissantes. Claude Bartolone a employé à deux reprises un terme intéressant : « le chimique est le nucléaire du pauvre ».
La France et le Royaume Uni sont les deux nations européennes faisant partie du Conseil de Sécurité des Nations Unies avec la Russie, les Etats-Unis et la Chine, qui sont les cinq puissances nucléaires officielles et initiales ayant signé le traité de non prolifération. La dissuasion européenne, si elle existe, repose donc sur ces deux pays qui seront bien en première ligne, comme aujourd’hui, si une telle question se pose sur une attaque en Europe ou en dehors de l’Europe. Si la Russie envoie une réponse ciblée sur une ville de Syrie sans attaquer l’Europe ou les Etats-Unis, aurons-nous besoin d’un temps de réaction ? Quelle bonne conscience aurons-nous ? Quel jeu devrons-nous laisser faire ? Aura-t-on besoin de l’ONU ou saurons prendre nos responsabilités ? A quoi sert donc notre arsenal nucléaire sinon à « ne pas nous en servir » ? A l’heure où chacun lit apparemment avec ses lunettes l’Art 5 de l’OTAN, quelle sera la réciprocité dans le domaine nucléaire où peu de pays la possède ? Les jeux psychologiques déjà abordés dans d’autres articles sont encore plus grands. Il s’agira d’une décision encore une fois politique. Quand certains reprochent au Président de ne pas demander l’autorisation pour des armes conventionnelles, que penser d’une décision nucléaire ! Je ne dis pas qu’il faudra réponse systématiquement mais qu’il faut montrer que nous y avons pensé.
La menace peut venir de l’Inde, du Pakistan, de la Corée du Nord et d’Israël ou d’autres supposées la détenir avec les risques liés sans oublier certains pays disposant peut-être encore d’un arsenal ancien sans forcément pouvoir le générer. L’arme nucléaire a été employée au Japon alors que les villes étaient bombardées avec déjà des centaines de milliers de morts. Les étasuniens ne voulant pas revivre un nouveau débarquement asiatique, bien plus mortel que nos plages de Normande, ont donc choisi le nucléaire à deux reprises afin de pousser l’ennemi à capituler et l’empereur à ne plus être Dieu vivant.
Sur la question de savoir, en Europe, qui accompagnerait une démarche extérieure ou intérieure, le débat est lancé et tout dépendra peut-être encore une fois de l’assaillant et de qui est attaqué. Mais les pays situés de part et d’autre du rideau de fer sous la coupe des missiles à courte portée comme les SS20 ou les Plutons, s’y sont sans doute déjà préparés, comme avant 1989, sans se poser de questions. Le livre blanc de la défense européenne pourra sans doute y répondre avec franchise et lucidité. Et s’il peut être utile de ne pas définir nos intérêts vitaux pour mieux adapter notre réponse aux circonstances, il peut être imprudent ne pas prévoir comment réagir rapidement à de telles crises où « le pire serait de ne rien faire » (HV).
A quels jeux joue donc Bachar El Assad ?
Dans mes précédents articles, j’abordais brièvement les traits psychologiques du dirigeant syrien. En complément, je vous propose d’en savoir davantage sur les jeux transactionnels qu’est en train d’engager Bachar El Assad et sur la réponse à lui donner car l’objectif n’est pas d’envoyer des bombes pour le plaisir. Une bonne négociation ou une prise de décision passe souvent par là.
Par François CHARLES
Conseil en stratégie et management, Président de l’IRCE
Des écoutes ont intercepté une faute intentionnelle de dépassement de la dose minimale par les troupes, apparemment non couvert par le pouvoir. Puis la Syrie autorise les visites mais des tireurs agissent depuis les toits ! Est-ce cohérent ? Peut on imaginer que les images soient une comédie et que les rebelles puissent tirer ensuite sur les voitures des inspecteurs ? Tout ceci est délicat mais ce ne sera pas la première fois que la désinformation fait son travail et que des actions sont déguisées et attribuées à l’ennemi, même en Europe et même, voire surtout, en politique (…).
Regardons du coté des jeux du transactionnaliste Eric Berne pour tenter d’éclairer cette crise. Attachons-nous à son dirigeant, non pas enfant libre mais adapté rebelle et soumis, travaillomane persévérant en phase promoteur. La question est : Bachar el Assad peut-il s’arrêter de jouer, pourquoi et comment ?
Imaginons Bachar El Assad comme victime (eh oui !) du jeu de l’alcoolique et non persécuteur. (pour le clin d’œil les Alaouites sont tolérants à l’alcool). Le persécuteur de Bachar est la rébélion, le médecin sauveteur peut être l’Européen qui détournera le problème par une implication sur le bassin méditerranéen tout en surveillant aussi les opposants afin de ne pas passer pour persécuteur lui-même. Le problème restera sans doute la poire, que joue V. Poutine qui assurera le cinquième rôle, celui du ravitailleur et qui risque d’amener Bachar El Assad à mourir d’une overdose. Berne nous dit que la différence entre le professionnel et l’amateur est que le premier sait quand s’arrêter. On peut l’aider en sensibilisant le ravitailleur ou en l’amenant à un autre jeu. Je vous laisse la conclusion.
Mais si l’alcoolique, comme le fumeur, ne parvient pas à s’arrêter, et même s’il joue à vous voyez comme j’ai essayé, il va aimer à rester victime irresponsable de ses actes. Il continuera à faire des saletés comme dans le jeu de Schlemiel, terme yiddish, allié aux mots allemand et hollandais signifiant rusé, se trouvant ragaillardi de bien s’amuser à commettre ces méfaits qui lui seront surement pardonnés car c’est ce qu’il cherche. Alors que nous pouvions être favorables à son maintien, on voit ici qu’il faut donc le faire partir car il gagnera ou voudra gagner à chaque fois.
Le laisser faire avec sourire ou indifférence pourrait nous faire gagner par absence d’alimentation psychologique, sauf que cela renforcera sans doute l’allié russe, voire les Chinois, qui n’aiment pas être dérangés dans leurs actions internes et qui pourront croire qu’ils n’ont pas de soucis à se faire, comme avant.
Le président syrien joue aussi à une variante peu professionnelle et haineuse d’aux gendarmes et aux voleurs en cherchant une excuse pour décharger sa colère sur le réel problème qui est la majorité chiite qui cherche à le faire partir. Il fait de plus remarquer l’incohérence juridique de la menace étasunienne conforté par V. Poutine qui pourra donc répondre également de façon incohérente confirmant bien que la Syrie n’est pas entrée en guerre contre les Etats-Unis et qu’une demande d’assistance de l’ONU n’est donc pas valable, sorte de variante de Essaie un Peu de Récupérer ton Argent (EPRA). Il s’en prend de façon attendue aussi à la France, ancienne parente bienveillante dont il ne comprend pas la position.
Une solution, également à contre sens, consisterait à ce que le Conseil de sécurité de l’ONU charge V. Poutine de convoquer toutes les parties pour rétablir la sécurité dans ce pays, qui représente un risque sur la région et notamment sur l’Europe. Le ravitailleur serait pris à son jeu en acceptant d’être contrôlé lui-même pour ne plus servir à un certain point, voire aussi de ne plus inciter les autres à jouer à l’alcoolique quand il aura soif lui-même. Et s’il ne le fait pas, il risquera de passer ravitailleur à persécuteur, ce qu’il ne souhaite pas.
souvenons nous de la catastrophe de New York
en ce mois de septembre, pensons encore aux New Yorkais et de ces deux avions qui firent près de 3000 morts en quelques heures celles et ceux qui y sont allées après le désastre, concerveront sans doute comme moi l'odeur caractéristique de Ground Zéro.
Une pensée aussi aux militaires du Pentagone mais avec la nuance que chaque militaire, comme je l'étais et le suis encore en disponibilité, doit s'attendre donner sa vie pour préserver celle des autres, comme nos policiers et nos gendarmes
Jeux Olympiques et affirmations internationales
La fête est passée, celles des jeux paralympiques continuent avec des gradins pleins à Londres alors qu’ils étaient vides à Athènes. Mais au-delà du succès médiatique et de l’attitude sportive britannique, même avec quelques fausses notes, il est intéressant d’avoir une autre lecture des résultats.
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Par François CHARLES
Président de l’IRCE
Quand on sait que le classement tient compte d’abord du nombre de médailles d’or, on peut penser que certains pays jouent la carte de la stratégie, voire de la technologie, très contrôlée par le Comité, quand d’autres pensent à participer dans l’esprit des jeux. Mais s’en souviendra-t-on ? La Grenade et la Jamaïque n’ont-elles gagné les jeux au nombre de médailles d’or par habitant ? Qu’en est-il du poids de l’Europe et des sous-groupes qui la composent. Pourquoi parle-t-on du Royaume Uni pour les jeux olympiques alors que l’Angleterre et l’Ecosse s’affrontent dans la coupe d’Europe ou la coupe du monde de football ?
Les jeux olympiques étaient déjà, à leur origine, un combat symbolique pour une certaine affirmation. Nous autres anciens militaires et sportifs nous affrontions aussi avec nos drapeaux lors des rencontres inter-alliées. Les grandes écoles en font autant ainsi que les villes en plus des nations.
Si le sport a remplacé les armées et que les guerres sont désormais économiques entre les grandes nations, il n’en demeure pas moins que l’affrontement reste le même, le son des canons et beaucoup de sang en moins. Le lien entre le sport et les relations internationales sont étroits quand les Etats peuvent décider de boïcoter certains événements sportifs pour protester contre des attitudes comme encore récemment en Ukraine ou quand des terroristes s’en prennent aux sportifs pour faire entendre leurs causes nationales.
Comme le confirme Pascal Boniface, président de l’IRIS et grand amateur de sport, « les victoires ont également une dimension symboliques avec une image favorable, une estime de soi pour les populations concernées ». Hitler nous l’avait bien montré. La Chine a désormais remplacé l’URSS dans l’éternelle lutte avec les Etats-Unis. Les nations peuvent se jauger comme les chefs d’entreprises le font en fonction de leur index au golf…
Lors de ces jeux 2012, 55 pays ont reçu au moins une médaille d'or. Les Etats Unis sont en tête avec 46 médailles d'or suivis par la Chine avec 38 et le Royaume Uni avec un nombre exceptionnel de 29 médailles d'or. L’Europe peut s’enorgueillir d’avoir une nation sur le podium.
Mais cet autre classement ne fera sans doute pas plaisir aux Etats-Unis et à la Chine : l’Europe des 27 est loin devant avec 92 médailles d'or, le trio européen RU, France Allemagne reste en première position avec 51 médailles d'or. Mais pire encore le reste de l'Union des 27 est encore en tête avec 47 médailles d'or. Quant à l’Europe naturelle de l'Atlantique à l'Oural, elle remporte 133 médailles d'or, l'Asie 76, les Amériques 67, l'Afrique 1.
Une telle photographie casserait certainement l’attrait des jeux car l’Europe apparait donc trop forte en tête, comme lors des années où nous connaissions le vainqueur dès le début des courses de Formule 1. Nos athlètes tiennent encore également à entendre et chanter leurs hymnes nationaux contrairement à ce qu’on vécu les pays dissous dans l’ancien bloc soviétique disparu. Mais sachons nous en souvenir pour prendre conscience de notre identité et du fait que nous sommes forts ensemble, riches de nos différences, pour faire face aux crises et rayonner.
présidence française de l'ONU et crise syrienne
Les Etats Unis savent faire des Camp DAVID -
Si j'avais été à la direction du Conseil de Sécurité de l'ONU, j'aurais invité mes homologues au fort de Brégançon pendant l'été
par ailleurs, en ce jour d'anniversaire de la naissance de l'Empereur, que NS n'oublie pas les enseignements de Napoléon ...
je souhaite qu'il aille de l'avant et pense désormais à la présidence européenne au suffrage universel et qu'il travaille sur une nouvelle gouvernance