LE DINER DU JEUDI
Le dîner du jeudi
C’est un nouveau concept
Je te l’ai déjà dit
Tu es un vrai labo
Un labo de psycho
Surtout de cinéma
Que dis-je de mytho
Mais surtout de danger
De ne savoir aimer
A tout le temps trop dire
Que tu étais très fidèle
Cela cachait trop bien
La volage perpétuelle
Peut-être était-ce aussi
Un besoin d’exister
Un juste besoin de dire
Que tu sais bien tromper
Quand on s’oppose à toi
Et qu’on vient te chercher
Je m’en souviens encore
Comme si c’était hier
Nous étions tous les quatre
Réunis en famille
Assis dans le salon
Au second du 34
Nous faisions le planning
De la semaine suivante
Nous avions projeté
Les vacances d’été
Le logement à la Baule
Et puis sans doute la Suisse
Et peut-être l’Espagne
Le passage en Bourgogne
Et soudain, au détour
Tu annonces tête baissée
« j’ai un dîner jeudi »
Sans plus en rajouter
Sachant que j’étais là
Et que une fois encore
Je t’aurais attendue
Me posant des questions
Comme tu savais le faire
Je n’ai pas osé là
Te poser la question
Je venais de te dire
Que je ne voulais plus
Entendre de cet homme là
Qui se disait ton coach
Pour te trouver un job
Sans trop de résultats
Mais qui voulait surtout
Te mettre dans son lit
J’ai bien vu son regard
Mais lui ne m’as pas vu
A ce salon de Lyon
Où il a fait exprès
De te mettre en retard
Et où tu n’as rien fait
Pour imposer ton heure
Mais a bien ressenti
Une violente douleur
Mais était-ce pour moi
J’en doute désormais
Tu me dis bien ensuite
Que ce n’était pas lui
Mais ta mauvaise foi
T’a bien fait essayer
Et même si ensuite
Ce fut bien un autre homme
Qui te fit détourner
Je n’ai donc rien dit
Mais n’était-ce pas toi
Qui voulait au début
Guêter tous mes dîners
Alors bien justifiés
Comme si j’en profitais
Pour coucher ça et là
Alors que madame
M’empêchait bien ma foi
D’aller le retrouver
Dans des dîners d’affaires
Et qui m’empêchait même
De connaître des amis
A Paris ou Bruxelles
Qui fut souvent pour moi
Une ville de rupture
Ou de mise au point
Après juste contrôle
De confiance néni
Je me suis souvenu
Quand mon ancienne épouse
Alors non mariée
Me dit alors un soir
Chérie, pardonne moi
Mon boss m’invite ce soir
Nous étions le samedi
Et même si un jour
Elle me confirma
Que je n’aime que toi
C’est bien avec lui
Qu’un jour alors mariée
De l’hôpital elle sorti
Mais pourquoi t’en fais tu
Me disais tu souvent
Moi je suis différente
Tu as vécu des choses
Mais jamais avec moi
Mais le jeu était là
Et tu m’as même montré
Que tu savais partir
A ces fins de soirées
Avec des convives
Même quand j’étais là
La semaine arrivant
Détaché en Bourgogne
Puis ensuite à Strasbourg
Je posai la question
Qui ne vit pas réponse
Que devais-je conclure
Si ce n’est tromperie
Toi qui ne sait mentir
Nous avons annulé
Ce voyage à Bruxelles
Où tu voulais ma foi
Et très bizarrement
Et reprenant tes mots
Que je casse la gueule
A ton ancien copain
Qui habitait la rue
De ce airb&b
Il y a bien des années
Disons bien 40 ans…
Fini les salles de ventes
Les cornes de rhino
Les congrès, les expos
Tout ça pour un dîner
Me disant bien que tu
Ne voulais vraiment plus
Partir en voiture
Et puis rentrer en train
Comme pour Dinard
Où j’avais réagi
En bonne représailles
A ce moment précis
Je le savais très bien
Je passais d’amoureux
A simple bon chauffeur
Qui s’est vu reproché
D’avoir voulu partir
Tu es tombée malade
Ce même jeudi là
C’était l’acte manqué
Ou finalement la vierge
Qui avait semé là
Quelques vilains pollens
Diner comme tu disais
Qui va se transformer
Hélas semblais tu dire
En simple déjeuner
Pour la postérité
Et nous ou sommes brouillés
Hélas une fois de plus
Comment vivre ainsi
Peut-être était-ce la règle
De ces couples modernes
Qui se permettent des choses
Sans devoir les dire
Mais sans même les cacher ?
Je ne vis pas cela
Du moins ne le veux pas
Puis je suis revenu
Apparemment c’était
A moi de m’excuser
Comme si je devais
Comme toutes les fois
Toujours tout accepter
Je pensais tout de même
Que nous irions tous deux
Encore en Belgique
Puis vint vaux le Vicomte
Une visite en couple
Et ce petit pic nic
J’ai posé la question
Tu n’as rien voulu dire
Sauf de dire d’assumer
D’assumer complétement
Sans excuses ni remords
Et puis ce fut la vierge
Qui me fit un gros bleu
Quand je voulu partir
Pour ce déplacement
Du coup je suis resté
Et je voyais bien là
Que je te dérangeais
Jusqu’à même te surprendre
A ne pas travailler
Et courir dénudée
Vers ton portable sonnant
Prétextant rougissant
Que c’était pour répondre
A ta mère inquiète
Fermant ensuite ta porte
Pour mieux t’isoler
Mais c’était pour un autre
Parcourant les musées
Un autre gros gentil
Et bien attentionné
Et très ben fortuné
Qui t’emmena bien vite
Faire de beaux voyages
Qui eut droit au cadeau
Artistique celui-là
Que je sais que moi-même
Je n’ai rien eu de ça
Moi qui ai contribué
A vider toutes tes caves
Transporter tes statues
Un gros bien vite trompé
Quand tu m’as recroisé
Et qui me recommande
Sur les réseaux sociaux !
Est-ce donc ça l’amour ?
Jusqu’à me dire ensuite
Que de toute façon
Je devais être en couple
Avec la personne
Que j’avais emmenée
Visiter certains sites
Pour nos événements
Et tu oses me dire
Et surtout me blâmer
que c’est moi et bien moi
qui ne sait pas aimer !