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Le blog philosophique de francois CHARLES

europe

Le Grand Rubricabrak de l'intégration européenne

25 Juin 2023 , Rédigé par francoischarles Publié dans #europe

Les demandes d’intégration de l’Ukraine au sein de l’UE, mais également des Balkans, de la Moldavie et de la Géorgie, qui ont chacunes leurs spécificités, doivent nous faire réagir sur les options à adopter de façon mesurable, accessible, réaliste, réalisable et déterminées dans le temps et sur la base des retours d’expériences passés et des réalités anciennes, répétées et nouvelles, avec une certaine prise de considération des impacts, conséquences, engagements à prendre, ou trop rapidement pris, sous prétexte d’émotion vécue et de situation particulière. Evitons un rubricabrak, pour ne pas dire un nouveau bricolage, afin d’accueilir au mieux les possibles nouveaux entrants et éviter les déceptions perturbantes de part et d’autre.

Par François CHARLES

Economiste, conseil en stratégie et management, relations européennes et internationales, Président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe (I.R.C.E.) 

Avant et plutôt qu’apporter de grandes réponses toutes faites, posons-nous déjà les bonnes questions. Ne confondons pas non plus vitesse et précipitation. L’amitié et la solidarité, si possible non à sens unique, ne doivent pas empêcher de prendre des décisons la tête froide de façon logique plus qu’avec le cœur et l’émotion. En définitive, faire en connaissance de cause et de façon raisonnée.

Comme dans la négociation des grands accords internationaux, il est important de savoir qui est demandeur et pour quelle raison. Quand le socle européen occidental pense valeurs européennes sauvegardées au Conseil de l’Europe, dont état de droit et zone de paix, les nouveaux entrants pourtant plus propices aux perturbations et aux risques géopolitiques, pensent souvent économie sans vouloir se retrouver dans un nouveau système contraignant sous prétexte d’être libre. Sur la sécurité, l’OTAN est plutôt faite pour cela en attente d’une possible dynamique interne en la matière au-delà qu’industrielle, même si toute intégration y est soumise à approbation au consensus.

Nous avons entendu des élus raconter que les pays du centre europe (PECO) n’avaient pas été préparés notamment pour gérer la somme des fonds reçus que certains représentants de pays considéraient comme négligeables dans leur économie. Certes la politique de voisinnage n’était pas facile à mettre en place avant la chute du rideau de fer et que la vitesse de décison d’intégration a été surtout motivée par cette fenêtre ouverte, comme si elle risquait de se refermer.

Ne regrettons surtout pas la précédente intégration avec des pays à culture industrielle mais elle doit nous amener avec courage et lucidité à des analyses et de possibles recadrages. Si les fonds peuvent être bloqués au sein de l’Union pour l’état de droit,  la démocratie, la lutte contre la corruption, le blanchiement, parfois sur des régions et non un pays en globalité, n’oubions pas d’autres sujets juridiques et des attitudes de pilotage où tous les pays semblent être concernés, même les plus anciens fondateurs qui sont parfois loin d’être les meilleurs élèves.

Le cas ukrainien est-il différent ? Le bar est-il ouvert sous prétexte de guerre qui ne peut d’ailleurs faire rentrer le pays dans toute forme d’organisation, ce qui n’était pas le cas des pays du Centre Europe ? Certes à situation exceptionnelle mesure exceptionnelle mais devons-nous une nouvelle fois réagir dans l’urgence ? Devons nous accepter des dérogations ?  Et finalement peut-on faire confiance ? 

L’UE investit en Ukraine depuis 2014 pour aider à retructurer l’administration. Notons qu’il a fallu mettre une certaine pression à son actuel président soldat pour qu’il consente à limoger une liste de hauts responsables corrompus en échange d’armements et de sommes dédiées. La politique de voisinnage n’est pas forcément en cause car prévue pour le monde entier. Bien entendu, l’Ukraine semble européenne mais pourquoi entendons-nous aussi que la Commission européenne était obligée d’inviter officiellement l’Ukraine pour répondre à la provocation russe ? Quand on voit que cette même Commission a réagi néagativement aux actions des pays voisins de l’Ukraine sur le blocage des céréales, apparemment non canalisées, a-t-elle bien réfléchi au fait que l’intégration de ce pays va bousculer la Politique Agricole Commune (PAC), qui a été élaborée au lendemain de la guerre et tant mieux si cela va dans un sens positif, mais où sont les analyses ? Même si on y trouve les plus grandes centrales  nucléaires, comment doit on digérer cet énorme pays très disparate économiquement ? Les aides à la reconstructrion seront-elles gérées comme les fonds structurels et ces derniers seront-ils conditionnés ? Des sanctions envers l’Ukraine seront-elles acceptées  voire acceptables en cas de découverte d’éléments incorrects même si elle a connu l’horreur de la guerre d’agression ? Que dira madame Van der Leyen et M. Michels, très complaisants, s’ils sont encore en poste ? Les Etats-Unis ont semble-t-il plus de sang froid.

Les cas moldaves, géorgien et des Balkans ont aussi leurs spécificités et leurs points noirs sans réel points forts économiques pour l’UE sauf à considérer des intégrations davantage liées à des questions de paix et de sécurité, voire d’avantages territoriaux ou pour faciliter l’accès d’investissements et bénéficier de main d’œuvre plus facile d’accès.

Mais où est l’analyse des dernières intégrations avec des pays qui désormais défendent leurs efforts et s’opposent à faire plaisir aux nouveaux candidats et qui semblent vouloir prendre une certaine importance par acquis de confiance et grâce aussi à la guerre en Ukraine ? Où est l’analyse du Brexit qui n’est pas que le fruit d’une politique intérieure ? Pourquoi la Norvège, pourtant solidaire dans une certaine résilience, n’intègre-t-elle pas l’UE ? Quels sont les critères à risques de chaque cas ? En matière de finance, que penser par exemple des pays qui ne sont pas volontairement passés à l’euro ?

Le discours de séduction de Bratislava annonce une meilleure écoute mais sans doute pour mieux réorienter avec savoir-faire vers le socle des critères initiaux sans pour autant réviser la roue à cliquet des acquis, alors qu’il est pourtant possible de le faire comme dans toute politique générale d’organisation connaissant une augmentation de taille par croissance externe avec des identités différentes ou par impacts externes.

On entend enfin une proposition d’intégration progressive, déjà économique, qui bouleverse les postulats de base mais qui montre au moins que l’UE vit d’autre chose que de valeurs et d’eau fraîche. Pour autant, elle devra être faite de toute façon en dehors de l’UE car que deviendraient les actions actuelles de la Commission envers les pays membres récalcitrants à l’état de droit selon les règles européennes, dont les principes sont constatés dans les pays candidats ? Qu’en sera-t-il au lendemain de l’échec de l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans Shengen, peut être plus par rejet politique de certains pays que pour des questions de critères ? Que pensera-t-on du principe turc « on rentre et on verra » qui a aussi certaines limites de dépendance, comme quand l’UE s’est engagée à financer certaines infrastructures en Turquie pour éviter les flux migratoires.

 Y aurait-il des différences de vues entre les « grands pays » et les « petits pays » qui étaient aussi parfois de grands pays, quand ils se font entendre sur la décision à l’unanimité, au consensus plutôt que la majorité qualifiée ? Faut-il finalement de grands sursauts étatiques et institutionnels, certes gagne pain des parlementaires, ou simplement d’une part une révision de la méthodologie d’attribution pour en faire  moins mais mieux avec même de possibles réintégrations dans les états-membres historiques pour des besoins d’infrastructure et d’autre part surtout ensuite une meilleure gestion et pilotage des fonds ? La Communauté Politique Européenne, peut-elle être un sas d‘entrée mais que penser alors du positionnement du Conseil de l’Europe également en dehors des institutions exécutives, pour les non initiés qui s’y retrouvent ?

 

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Le prix Charlemagne part aussi en Ukraine lors d’une nouvelle tournée de sagesse ?

16 Mai 2023 , Rédigé par francoischarles Publié dans #europe

Après l’attribution du Prix Charlemagne aux militantes biélorusses des droits civiques, le Prix Charlemagne 2023 est décerné au président ukrainien Volodymyr Zelensky et au peuple ukrainien pour leur combat en défense de la démocratie et contre la guerre non provoquée et injustifiée menée par la Russie. La distinction était remise lors d’un nouveau périple européen entre Italie, Allemagne, France et Royaume-Uni pour remplir le panier d’armes dans un soutien durable tout en restant un peu moins insistant sur les avions dans une certaine conscience.

 

Par François CHARLES

Economiste, conseil en stratégie et management, relations européennes, Président de l’I.R.C.E., ancien responsables d’affaires industrielles internationales à la DGA

 

Le Prix international Charlemagne d’Aix-la-Chapelle est la récompense la plus ancienne et la plus célèbre décernée en reconnaissance de l’engagement en faveur de l’unification européenne. Qui pouvait le plus le recevoir actuellement, en présence des autorités institutionnelles, que l’actuel président ukrainien et son peuple qui défendent les valeurs de la liberté et qui peuvent aussi employer la force pour se protéger et qui « mérite de faire partie de l’unité atlantique » avec un remerciement sur l’accueil des réfugiés ukrainiens.

 

Notons une réaction de soutien de la Banque Européenne d’Investissement, sur son site, qui témoigne d’une solidarité sans faille avec l’Ukraine, après avoir décaissé 1,7 milliard d’euros de financements et 3,6 millions d’euros d’aide humanitaire depuis le début de la guerre avec un appel à contributions en faveur du fonds fiduciaire de la BEI « EU for Ukraine » pour soutenir les efforts de reconstruction.

 

Cet effort est bien entendu à rajouter à ceux des Etats-Membres dont l’Allemagne qui vient d’attribuer une nouvelle enveloppe de 2,7 milliards d’euros pour des munitions, chars, système  de missiles et d’anti missiles lors de la venue du Président combattant qui a salué le « rôle de leader de l’Allemagne, élément clé de stabilisation des relatons internationales, et sa deuxième  place après les Etats-Unis ». Nous ne saurons pas si ces mots flatteurs ont réjoui les chefs italiens, français et britanniques en espérant qu’ils ne sont pas fait pour jouer la concurrence à la chinoise.

 

Notons que la conférence de presse en Allemagne  pourrait être qualifiée de sagesse sans aborder les avions, sujet certes rattrapé ensuite par les journalistes. La question des interventions possibles en Russie a même été abordée et non repoussée par le Chancelier répondant qu’il fallait tout faire pour rétablir les frontières de l’Ukraine. S’il s’agit désormais de V. Zelensky (VZ), il en va surtout toujours de celle des alliés.

 

Merci commissaire Breton, interviewé sur une chaine française, pour avoir rappelé que c’est bien l’Ukraine qui mène cette guerre aidée par les Etats-Membres de l’UE et de l’OTAN et qui vaincra, même si tente souvent d’intégrer les Européens et leurs alliés dans la guerre.

 

T. Breton rappela aussi que les achats d’armes des Etats Membres de l’UE, gérée par l’agence de défense, comme  cela se pratique au sein de l’OTAN et comme cela a été le cas d’ailleurs pour les médicaments. Pourront se rajouter des financements pour les lignes de production.  

 

Quant aux visites de plus annoncées par VZ  pour remplir son panier et peut-être d’avions, certes la supériorité aérienne est essentielle notamment pour le moral des troupes au sol mais pas totalement obligatoire si les appareils de l’ennemi ne peuvent survoler le territoire comme c’est le cas. On peut d’ailleurs former sur des avions école pour la pratique des opérations sans forcément ensuite piloter sur Rafale ou Mirage 2000. Sous des alibis de conserver des moyens nationaux, reste la question de savoir si l’on peut avoir confiance en VZ ou à ses militaires, voire ses ministres qui ont des discours parfois surprenants. Et pourrons-nous récupérer les matériels en cas d’engagement non tenu, voire si la guerre est terminée ?

 

Enfin, faudra-t-il reconstruire tout le pays sauf à en profiter pour tout rénover mais avec de simples fonds structurels. L’intégration doit sans doute être particulière mais de toute façon pas avec un pays en guerre et avec des responsabilités et une solidarité reconnues pour calmer les avis et apriori négatifs ou les déceptions. 

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La décison allemande des chars pour l'Ukraine : clé de l'identité européenne ?

25 Février 2023 , Rédigé par francoischarles Publié dans #europe, #défense

A l’heure de l’anniversaire du Traité franco-allemand, il est utile de rappeler que l’on retrouve souvent, dans de nombreux domaines,  la France, l’Allemagne puis les autres, dépendants et rejoignant cette dernière pour finalement gagner la partie, même si ce n’est pas un jeu. Pour autant, la Pologne, autre moteur européen du centre Europe, monte peu à peu en puissance et opposition sur différents sujets dont la forme du soutien à l’Ukraine, suivis par d’autres pays dans toute l’Europe dont plutôt frugaux, rapprochant finalement aussi les deux grandes anciennes nations antagonistes, notamment sur le sujet de la défense et de l’armement pour mieux faire valoir une certaine identité européenne au sein de l’OTAN. Et pourquoi pas dans d’autres secteurs au sein d’un même label multifacettes

 

Par François CHARLES

Economiste, ancien responsable d’affaires industrielles européennes à la DGA, conseil en stratégie, management et affaires européennes, Président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe (IRCE).

 

Réalités et options

Le grand show étasunien de Ramstein de janvier en Allemagne, précédé par une réunion la veille entre Etats européens, visait à définir une position cohérente sur la fourniture d’armes, bien montrer le caractère défensif de l’OTAN et figer la ligne de défense pour faire jouer ensuite la négociation, au grand désespoir des Ukrainiens. Celui de février réaffirma un soutien mais cette fois plus « lourd » par pression interne européenne mais sans doute aussi étasunienne comme quand l’UE acceptait l’échange de données UE-EU en contrepartie de gaz.

La reprise des avancées russes, pour l’instant minimes, et la peur engendrée à nouveau chez les Polonais, en guerre depuis 10 ans dans les Etats-Majors et les ministères, a su relancer les dynamiques, comme à Vienne qui s’endormait sous les batteries de cuisine de Talleyrand avant que Napoléon ne rentre de l’île d’Elbe, et modifier certaines décisions pourtant encore estimées encore trop frileuses par le Président Zelinsky ne devrait pour autant pas blacklister les autres dirigeants comme il peut le faire étonnement avec les personnes qui cherchent la paix depuis 2014.

La contre-offensive russe, certes d’un groupe spécialement entrainé, impose toujours des matériels immédiatement disponibles à la fois pour les Ukrainiens mais aussi désormais pour de nombreux pays comme la Pologne ou l’Allemagne, achetés surtout en dehors d’Europe qui n’a plus de disponibilités, sauf peut-être cachées, ou avec remise à niveau, avec de l’argent en propre ou en solidarité. Reste à prévoir la formation, avec des délais adaptés en lien avec la technicité.

Certains découvrent les réalités d’une vraie guerre avec impacts civils, avec certaines attitudes d’horreur ou d’une opération spéciale ou extérieure, comme la nomme les Français pour les leurs. Certains diront que les Etats-Unis alimentent le grand Laboratoire ukrainien de l’armement comme ils l’ont fait avec la guerre des étoiles. D’autres mettront le doigt sur le discours ukrainien demandant toujours plus, jusqu’à désormais des avions, bateaux et sous-marins et entrainant peut-être peu à peu les servants étrangers camouflés pour éviter de tomber dans le statut de belligérant comme sait le faire V. Poutine jusqu’à un certain stade, sachant aussi parler de droit pour faire respecter les Accords de Minsk. Leur échec l’a semble-t-il poussé à annexer les provinces et donc de recevoir le blâme de ne pas les avoir respectés, comme sans doute ensuite d’autres raisons qui ont provoqué la tentative d’invasion.

D’autres craignent les débordements ukrainiens en territoire russe. D’autres enfin en profitent pour bousculer l’ordre établi au sein de l’UE sans forcément vouloir jouer le rôle de contre leader, comme l’ont fait les Britanniques.  Au-delà des visioconférences, nous assistons à des Conseils et visites à Kiev, des invitations à Strasbourg puis à Bruxelles même au Conseil européen, afin de consolider l’unité, d’assurer d’une prise de guerre, comme dans les années 1990 au mépris de la valeur de certains critères. L’Ukraine n’en demande pas mieux pour accélérer son adhésion à l’UE qui est d’ailleurs sans doute une des principales raisons de l’invasion, plus que l’OTAN qui est déjà aux frontières de la Russie. Encore faudra-t-il qu’elle retrouve ses frontières d’origine ou que les membres modifient les conditions initiales,  

L’Ukraine mise sur son Président médiatique, pour jouer à « battez-vous » tout en sachant aussi déjà vers qui elle souhaite se raccrocher, à moins que ce soit un autre jeu, en inventant parfois des faits et en communiquant à la place des autres pour mieux les impliquer, comme avec le missile au-dessus de la Roumanie ou de la Moldavie. Mais sachons aussi que tout est possible quand on sait que des avions russes survolent aussi parfois la Bretagne mais très bien détectés et encadrés. Je dois m’arrêter là sous peine d’être officiellement déclaré pro-russe par de multiples lecteurs et autorités.

Enfin, on assite récemment à des limogeages en masse en Ukraine pour corruption alors que l’UE finance la réorganisation de l’Etat depuis longtemps dans le cadre de la politique de voisinage. Peut-être est-ce une possible actuelle pression vers l’Ukraine en contrepartie de l’envoi de nouvelles armes plus lourdes sans accepter non plus les avions qui demandent aussi plus de temps de formation qu’en 1940. Reste à savoir aussi qui financera tout cela, même s’il le faut sans doute, coûte que coûte, au nom de la liberté comme de la sécurité. Quant aux atouts de l’Ukraine pour l’Europe, si cela est peut-être bon les Ukrainiens et pour les consommateurs européens, nous pourrons aussi demander leurs avis, aux agriculteurs franco-allemands au-delà de la solidarité. Regrettons que les atouts de chaque Pays entrants soient moins considérés que les manques, constatant régulièrement aussi que l’UE n’est forte ensemble que sur le papier ou quand il y a des crises et que l’on ne vit pas que de valeurs comme d’eau fraiche. Mais je vais arrêter sous peine d’être suspecté de soutenir les agresseurs.

Faudra-t-il se préparer à faire le deuil de ne pas avoir assez donné et pas assez tôt ? Si les Russes envahissent l’Ukraine, l’apocalypse écrit, en lien avec la Chine, que l’OTAN considère enfin, sera un peu repoussé.

Les Russes ont attaqué l’Ukraine avec des chars et méritent certainement d’en être repoussés de la même façon, au-delà de construire une ligne Maginot défensives sur les limites actuelles, de quasi 2014 et de janvier 2022, et vers une guerre sans fin. Les uns veulent retrouver leur bien historique et n’acceptent pas cette sous identité ukrainienne et sa volonté de rentrer dans un autre espace, avec des valeurs différentes et avec des écartements de voies de chemin de fer différents avec leurs effets induits, ce qui est loin d’être ludique. Les autres veulent retrouver leur frontière, condition notamment de l’entrée dans l’UE qui est plus importante que d’intégrer l’OTAN. Les uns luttent contre le soi-disant « nazisme ukrainien » quand les autres combattent le « fascisme poutinien », sans parler de stalinisme. Les uns ne veulent pas dialoguer avec V. Poutine, comme quand la France ne voulait pas parler à Bachar el Assad, sachant bien que l’un et l’autre resteront sans doute en place longtemps…et que tant que VP sera présent, le deuil de l’Allemagne de l’Est ne sera pas fait.

On voit par ailleurs, que les Ukrainiens rentrent chez eux et que l’économie fonctionne dans les zones non occupées de ce grand Pays, comme en France en dehors des zones détruites ou occupées lors des guerres. Le fait que les Ukrainiens aient repris une partie des régions annexées par la Russie n’a pas déclenché de guerre nucléaire, sans doute ce n’en vaut pas la chandelle mais qui pourrait finalement arriver si le conflit s’étendait à l’OTAN. On peut aussi se poser la question de ce qu’il serait advenu si V. Poutine avait réussi son coup en février 2022 ou sur quelles cibles peut-il porter ses efforts dans une sorte de meilleure solution de rechange, comme la Moldavie ou le reste de la Géorgie, où finalement l’Occident ne bougera plus, sans imaginer la Roumanie, ni les pays Baltes bien intégrés au sein de l’OTAN.

Les journées pour la paix de Munich ont rappelé, devant le monde quasi entier, intéressé par les convois de nourriture, que la Russie ne doit pas gagner, que la guerre pourra être longue et que l’heure n’est pas (plus) au dialogue avec la Russie. Il est surtout question de reconquérir les esprits, voire les cœurs de pays du Sud non solidaires qui accueillent la Russie et son lobbying sur les autres continents et se sent soutenue.

Enfin, il n’est pas forcément bon de militer pour la paix avec concession quand on se souvient que l’assassin de Jaurès n’a pas été condamné, comme l’agresseur de Dreyfus, mais que celui de Louis XV a été écartelé et ensuite « découpé », contre l’avis du roi.

La problématique et la force de la décision allemande

Face à cela, ou plutôt en l’intégrant, la France, jusque-là leader politique, a réintégré le rang au sein de l’OTAN qui n’était pas en mort cérébrale mais en sommeil et en veille défensive, tant que l’on n’avait pas réellement besoin d’elle. L’Allemagne, quant à elle, commence à prendre des décisions qui affirment son rôle pivot, avec un impact fort, tout en montrant des liens cohérents avec les Etats-Unis dont elle est liée grâce à sa constitution, qui ne l’oublions pas, à veillé à casser autrefois son unité, mais aussi en leader européen en intervenant aux cotés et à la place du secrétaire général de l’OTAN ?

La position allemande peut aussi sembler ambigüe, voire difficile pour elle-même. Gardons en mémoire qu’elle devait limiter son armement, que la France a été la dernière a accepter son réarmement et qu’elle prend seule, désormais, la décision sur des bases humaines à reconstituer, comme a dû le faire le Japon, dont les soldats vont désormais au combat bien armés dans les opérations internationales.

S’agissant de l’export de matériels sensibles, celui-ci est interdit en France comme en Allemagne, sauf autorisation gouvernementale. Cette dernière est avant tout ancrée sur des valeurs et désire harmoniser, au niveau européen, à partir de ses principes forts liés aux valeurs du Conseil de l’Europe. La France, quant à elle, veut se garder le droit d’agir au cas par cas et davantage sur des principes de géopolitique. Nous avons vu les résultats d’une part pour les bateaux MISTRAL et d’autre part pour les missiles MBDA. Pour autant elle se trouve désormais confrontée à une réexportation aux portes de l’UE dans un pays qui fait une certaine unanimité de soutien et potentiellement déjà intégré dans l’UE, alors que bien des critères ne font pas l’affaires, rappelant aussi l’entrée de ceux du Centre Europe.

Si la France avait promis déjà des véhicules avec des canons de 105, il n’était pas question de le faire pour les chars Leclerc, qui vont pouvoir être comparés aux Léopards et autres chars étasuniens beaucoup plus lourds. L’Allemagne a accepté la licence d’exportation pour les Léopards 2 de la Bundeswehr mais aussi, et finalement, pour des Léopards 1 actuellement en stocks dans divers endroits, nécessitant d’ajouter certes aussi un financement pour les remettre en état de fonctionnement et assurer leur approvisionnement en munition. Cela rejoint le fait que la Pologne et les ex PECO ont donné des chars très rustiques d’origine russe, ce qui peut être un point de liaison dans le groupe de Visegrad qui n’est pas toujours à l’unisson, sauf peut-être sur cette absence de règle. Mais l’Allemagne a su user de son parent normatif, toujours en accord avec les Etats-Unis, et ses propres valeurs, pour refuser, au moins pour l’instant, la livraison d’avions, quand elle cherche surtout à renforcer ses propres forces.

Le regain de permission d’identité polonaise en rebond des demandes ukrainiennes

La Pologne s’affiche, d’une certaine façon, comme « contre-leader », et peut parler plus librement car tout le monde soutien d’Ukraine, sans doute en prenant un peu la vedette à la Hongrie, qui s’était vue blâmée autrefois par certains membres du Conseil de l’Europe, qui lui reprochait de mettre en avant ses valeurs chrétiennes pour ne pas répondre aux autres valeurs européennes de justice et de démocratie, qui d’ailleurs ne sont généralement pas plus respectées par les Pays fondateurs.  

En devenant un autre moteur en dehors de la zone euro, la Pologne montre qu’elle sait aussi fédérer, avec également les Etats-Unis qui y investissent directement depuis longtemps et accroissent le déficit de balance avec les autres membres de l’OTAN. La Pologne achète hors Europe des matériels déjà disponibles sur étagère, et notamment en Corée du Sud, qui a aidé Sagem à se démarquer de ses maitres d’œuvres français. Elle le fait cette fois sans contreparties attaquables, en conformité avec les règles de l’UE, deviendra peut-être la nation la plus armée du centre Europe, voire de l’Europe, grâce peut être cette fois aussi avec des fonds autorisés européens, qu’elle reconnait désormais comme effet de levier, mais aussi un budget propre, apparemment relevé à 4% de son PIB. Elle va le faire d’ailleurs comme l’Allemagne, qui n’arrête pas de rajouter des milliards et se fait blâmer par la France, comme celle-ci le reprochait il n’y a pas si longtemps à la Suède avant de comprendre l’équilibre historique européen qu’elle ne peut qu’accompagner, n’étant plus assez forte individuellement. Reste à savoir par ailleurs si ses achats externes sont justifiés car les produits européens ne sont pas compétitifs, trop contraignants, inexistants ou s’il s’agit simplement de géopolitique.

La Pologne menaçait de passer outre l’accord d’exportation de l’Allemagne utilisant cette fois le jeu du « sans toi », et en « contre-leader », avec un certain nombre de pays en soutien et une Union Européenne en osmose ukrainienne, utilisant même un fonds pour servir de centrale d’achat, dans un domaine dépassant ses compétences. Les affrontements de même nature germano-polonais, vus dans l’environnement et l’économie, ne pouvaient se reporter aussi dans la défense sur une zone d’influence revendiquée et surtout protégée également par les Etats-Unis.

Les Polonais ont aussi une histoire allemande, et savent rappeler à la France qu’ils avaient acheté des avions en 1939, qui n’ont jamais été livrés, et que les pilotes ont dû partir en Angleterre pour continuer à se battre. Si la Pologne est entrée dans l’UE, elle sait nous rappeler qu’elle l’a fait avec son identité, qu’elle ne souhaitait pas se retrouver une nouvelle fois dépendante et qu’elle n’avait pas forcément le même projet politique. Elle assure son rôle dans le groupe V4 de Visegrad, créé en 1335 puis réactivé en 1993. Si elle continue sempiternellement de reprocher à la France de ne pas être intervenue lors des différentes invasions, oubliant l’Histoire un peu plus ancienne et la chute de l’Empire à cause notamment de la Campagne de Russie pour sécuriser la Pologne, elle s’affronte peu à peu à l’Allemagne, cette fois sur le terrain économique.

La Pologne a toujours cherché à se battre avec panache et se distinguer. Serait-elle un laboratoire ukrainien pour l’intégration, sauf pour quelques domaines, comme par exemple l’énergie où l’Ukraine maitrise déjà le nucléaire.

Il serait intéressant d’entendre ses dirigeants s’exprimer désormais sur le Triangle de Weimar institué en 1991, qui est plus qu’un axe, chacun pouvant discuter avec l’un des deux autres, en espérant que ce n’est pas le triangle des jeux psychologiques de Karpman où chacun a sa place en tant que victime, sauveteur ou persécuteur…

Le resserrement des liens, voire du label franco-allemand capable de prendre la bonne décision grâce à certains modèles de solutions

La France regarde vers le Sud, d’une part avec un traité franco-italien déjà mis à mal par la visite du Président ukrainien à Paris, sans inviter l’Italie, et d’autre part avec l’Espagne dans la défense et aussi avec le Portugal sur l’énergie verte, incluant désormais l’Allemagne. Celle-ci regarde vers l’Est mais avec une relation difficile avec la Pologne et pourquoi pas, du moment que cela est fait en intelligence et en complément, dans une certaine « boussole stratégique » qui, pour certains, n’en n’est rien mais appuyée aussi par le Parlement européen.

Les Français parlent de couple quand les Allemands parlent de moteur. Tout cela est lié à la culture. On ne sait pas forcément toujours bien pourquoi un couple se fâche entre les humeurs, émotions, raisons objectives et subjectives, les jeux de pouvoir et d’influence ! Un moteur est mécanique avec sa partie froide et chaude imbriquées ensemble dès la construction pour durer. La raison d’une panne est souvent vite trouvée, en fonction de sa construction et de son mode d’utilisation. Si un moteur a aussi une enveloppe, en revanche il n’a pas d’âme. Il convient de trouver une expression où l’un ou l’autre ne peuvent facilement se blâmer, comme c’est souvent le cas, mais simplement, savoir s’il faut et comment, relancer le moteur, changer les bougies, les injecteurs, faire de la maintenance permanente ou avec immobilisation, ou alors de façon prédictive.

Si les deux ont la volonté de réglementer l’export militaire ou de matériels sensibles, la façon d’y parvenir peut être différente sur une même destination. L’Allemagne a donné son accord sur la RGPD mais réaliser des affaires, elle certifie sur l’infrastructure du Cloud quand la France le fait sur les personnes, avec le risque avéré connu, et que dire sur la fiscalité, le social, l’énergie etc… Dans le domaine militaire, France et Allemagne s’affrontent, même sur la santé, alors que les compétences d’Etat-major de l’un et les compétences opérationnelles de l’autre peuvent être imbriquées. Il ne peut être pensable que certaines dispositions ou certains accords soient conclus pour éviter de limiter le pouvoir de l’un ou de l’autre, alors qu’il s’agit de les rendre les deux plus forts ensembles.

Les élément communs et compléments franco-allemands devraient les rendre tous les deux plus forts, comme entre pays de l’UE, sans chercher à imposer telle ou telle solution à l’un ni aux autres. La méthode souvent simple directive et tranchante française et la méthode consensuelle de coalition allemande ont chacune leur qualité et peuvent être choisie en fonction des sujets et circonstances. Les plans de relance ont été possibles grâce à la complémentarité entre le garant allemand et le financier français. La difficulté de création d’un label exportable européen, sujet récurrent de nombreuses agences européennes, qui ont les mains liées par leurs directions générales qui font la politique, est peut-être cet aspect multi-solutions dans une même membrane. Comme pour le Cloud, même si le miracle de la paix franco-allemande est un exemple dans le monde entier, il est temps aussi de faire réellement d’autres deuils, par exemple financiers sur les dettes de 1918 et 1945, peut-être rentrées dans la balance de l’acceptation de l’euro en compensation de la réunification.

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Euro dollar, l’autre guerre sous-jacente liée à l’Ukraine ?

2 Octobre 2022 , Rédigé par francoischarles Publié dans #europe

Si la guerre en ukraine reveille une certaine solidarité, sans doute parfois intéressée, certaines valeurs et certaines réalités, elle bouscule également les monnaies avec leurs jeux d’engrenage. L’euro qui protège est désormais à parité face au dollar qui se valorise aussi envers quasi toutes les autres monnaies. Les Européens savent heureusement se rassembler pour prendre des mesures fortes. La solidarité devrait aussi s’opérer entre banques centrales occidentales en oubliant certaines rancoeurs sous-jacentes.

Par François CHARLES

Economiste, conseil en stratégie, management et affaires européennes, Président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe (IRCE).

Quand l’euro est fort, certains sont mécontents car cela limite l’export, sauf quand les productions sont externalisées, en oubliant le pouvoir pour les achats professionnels et surtout privés avec des taux faibles. Quand l’euro est plus faible, le vent souffle pour montrer ses risques face au dollar en redoutant la remontée des taux dont celui d’usure, alors que dans les années 1990, ils étaient de plus de 10% en France. Certains avancent que la faiblesse d’identité de l’euro à l’international est liée à la politique et la défense mais sans forcément vouloir chercher à indexer les achats d’énergie en euro avant que la crise actuelle, a priori impossible, n’arrive. Les dirigeants russes doivent apprécier, alors que les Européens ne voulaient pas payer leurs fouritures en roubles.

L’euro, poussée par la France envers l’Allemagne avec le soutien du Royaume-Uni qui a eu le droit de ne pas y passer, protege toujours face aux nombreuses crises connues depuis sa création. Elle vient encore de le faire en interne pour protéger ses consommateurs face aux augmentations énergétiques tarifaires. Le problème sera peut etre l’élasticité des règles de déficit de 60 et 3%, largement dépassée par certains pays et l’hypothétique remboursement de la dette, qui devait l’etre par les marchés…

Si l’euro, tellement fort, voire trop fort avant, pour ne pas empecher de dormir nos amis allemands, semble désormais plus faible, ainsi que les autres monnaies européennes principales face au dollar, il n’est pas forcément affichable que la zone euro soit faibles. Face au dollar, l’essentiel n’est-il pas  une certaine parité, même si la BCE n’affiche pas de volonté de taux de change avec néanmions une veille sur le panier de biens.

On emprunte désormais en zone euro pour placer en zone dollar suite aux impacts de la guerre en Ukraine, qui devient l’alibi général à la mode, certes avec des Etats-Unis désormais autosuffisants en énergie, mais aussi par crainte de gestions nationales hasardeuses avec d’énormes déficits budgétaires alors que celui des US est abyssal. Mais peut-être considère-t-on aux Etats-Unis qu’il s’agit d’investissements pour aider l’Ukraine et ensuite bien entendu recevoir les dividendes avec la reconstruction du pays, ce qui diffère souvent des valeurs européennes. Alors que l’objectif est de gagner la guerre ou sinon enrayer l’épidémie, personne ne cherche d’ailleurs à savoir si les Etats-Unis, qui achetent pour leur compte pour fournir l’Ukraine, revendent ils finalement et à quel terme en prêtant aussi de l’argent ? Nul doute que l’Ukraine sera fourni ensuite en avions étasunien plutôt qu’européens.

Les Etats-Unis protectioinnistes en profitent aussi pour demander à leurs fournisseurs européens d’analyser désormais des productions locales soit disant pour éviter les ruptures de production liée à l’énergies et en profitent pour demander de baisse de prix. Peut-être devraient-ils aussi nous montrer un possible effort de parité et de solidarité en oubliant les anciens choix énergétiques naturels européens plutôt orientés vers la Russie.

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Fumée blanche sur l'accord européen de protection tarifaire sur l'énergie - similitudes avec l'euro

1 Octobre 2022 , Rédigé par francoischarles Publié dans #économie, #europe

Animé par la présidence tchèque, les ministres des finances des 27 sont convenus certaines mesures pour réguler les factures des consommateurs face à l'envollée des coûts de l'énergie en prévoyant notamment une taxation des super profits. Encore l'effet de levier de la crise a fonctionné.

l'UE va désormais au delà d'une simple facilitation et agit comme régulateur fort à partir de ses pays membres sur un domaine clé et stratégique et partagé, comme la défense et la santé, qui ne sont pourtant pas des domaines réservés ni meme partagés de la Commission, avec des prérogatives utilisant une nouvelle fois les stabilités du marché intérieur et économiques au delà d'une simple régulation que constituait l'Union de l'Energie à son démarrage.

Permettons nous un parralèle. On se souviendra aussi que si l'euro a provoqué une certaine inflation lors de sa mise en place, certes non reconnue par certains décideurs d'à lors, le socle qu'il représente est désormais une véritable barrière face aux crises que n'auraient pu gérer seuls certains pays.  

F. CHARLES

 

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La France va devoir découvrir la coalition comme dans d’autres pays et au Parlement européen

20 Juin 2022 , Rédigé par francoischarles Publié dans #politique, #europe

Avec des élections très originales sans scrutin proportionnel, le Président de la République française, qui avait fait le hold-up du Parlement et avait créé une coalition au sein même de son mouvement, est cette fois pris à son jeu et va devoir apprendre entre présider et gouverner avec des accords logiques ou improbables a priori plutôt à droite. Il va peut-être évoluer comprenant enfin certaines autres réalités en Europe, laissant néanmoins à l’Allemagne le rôle de moteur global et qui attendait pourtant  beaucoup du leadership français, sans doute encore pour servir de lièvre afin de mieux réagir ensuite au profit de la communauté. Mais comme dans toute fragmentation, tout reste possible.

Par François CHARLES

Economiste, politologue, conseil en stratégie, management et affaires européennes, Président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe (IRCE).

Si LREM reste la première force à l’Assemblée nationale, le Rassemblement National est désormais en France le premier parti d’opposition et récupérera théoriquement la commission des finances, sauf si la NUPES présente un groupe uni, ce qui ne semble pas être le cas, même si ce mouvement créé pour les élection a peut-être sauvé la gauche hors LREM. Quant aux ministères, rien n’oblige E. Macron d’en attribuer en dehors de son parti et même comme Premier ministre, mais l’a-t-il pas déjà fait auparavant tout en gardant surtout la défense même si chef des armées, les affaires étrangères et l’économie, voire quelques ministères sans réel impact européen sur les domaines non réservés ou non partagés.

Si le parti du Président présentait des députés venus du monde de l’entreprise, on note aussi cette fois certains élus issus des classes populaires mais sachant parler avec des expériences différentes et une vraie proximité, comme nous l’avions déjà connu auparavant même au niveau européen, qui savait demander et qui n'avait pas la science infuse.

Il sera intéressant, voire amusant, d’observer les attitudes et réactions des uns envers les autres notamment entre un RN désormais très acceptable et une France, ou plutôt Gauche, insoumise et enfant libre avec un patron se moquant bien des traités et brulant il n’y a pas si longtemps le drapeau européen comme s’il avait un deuil à faire. Tout sera moins facile mais encore possible au coup par coup en fonction des points communs et des divergences comme dans de nombreux autres pays comme par exemple en Allemagne, Belgique ou Danemark que les Français connaissent peut-être le mieux.

Rappelons que sur les 245 sièges Le groupe présidentiel est composé de 170 pour LREM mais 76 pour le modem qui reste tout de même l’aiguillon du juste centre et 26 pour le groupe de droite Horizons, sans oublier les 3 du parti radical. NUPES réunit 133 sièges mais seulement 72 pour la France insoumise, 26 pour le Parti socialiste, 23 pour les écologistes et 12 pour le Parti communiste français. RN avec 89 sièges devient le premier parti d’opposition sans coalition et LR-UDI avec 64 le perd. Restent 46 sièges qui naviguent de façon indépendante et donc sans forcément de règles avec divers gauche 20 ; divers centre 4 ; divers droite 10, souverainiste 1, régionalistes 10 et divers 1, sans oublier que les désormais grands partis RN et LFI peuvent toujours fonctionner directement dans cloisonnement entre eux, et sans passer par la case du centre, comme au temps du national socialisme, la principale force étant l’abstention.

La France va peut-être enfin découvrir que l’alliance des partis au niveau national n’est pas forcément le même au niveau européen ainsi que la gouvernance européenne avec la problématique des gouvernements, en désaccord avec les traités et les institutions européennes, obligés de composer avec les décisions de leurs prédécesseurs sauf à influer au Conseil des ministres ou des chefs d’Etat, ce qu’a bien compris JL Mélenchon, autrefois député européen avec un pouvoir finalement limité.

Mais nous n’en sommes pas non plus à la révolution où les Européens s’étaient mobilisés contre la France qui pourtant avait fini par l’emporter. E. Macron peut aussi s’arrêter de travailler et laisser faire  ou alors changer sauf s’il décide bien entendu de dissoudre l’an prochain l’Assemblée nationale avec cette fois ci peut-être une révolution…

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Candidature de l’Ukraine dans l’UE : pas qu’un simple processus

17 Juin 2022 , Rédigé par francoischarles Publié dans #europe

Après l’achat d’armes dans un domaine pourtant en dehors de ses compétences, comme pour les médicaments, la Présidente de la Commission européenne et quelques chefs d’états et de gouvernement en visite à Kiev semblent aller, en réaction et avec dérogation, au secours du soldat Ukraine pour l’intégration d’un pays en guerre pourtant considéré il y a peu comme non intégrable tant que les frontières ne seraient pas rétablies. Quelles sont, à charge et à décharge, les réalités, les avantages et les risques d’une telle annonce de décision et quasi offre en équilibre entre pensée logique et émotion sauf s’il s’agit uniquement de montrer une position forte européenne à V. Poutine dans le jeu du « battez-vous » ?

 

Par François CHARLES

Economiste, conseil en stratégie, management et affaires européennes, Président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe (I.R.C.E.)

 

Tout le monde se souviendra de l’intégration en urgence des anciens PECO dans l’UE, dès qu’il leur en a été possible, en passant outre certains critères d’intégration dont ceux sur les minorités, repris par la Turquie disant qu’elle pourrait également intégrer et que l’on verrait ensuite. Tout le monde se souviendra aussi de l’effort des fonds structurels consacrés au détriment des pays plus occidentaux, sauf l’Espagne, avec tout de même certains litiges de versement apparemment désormais consensuellement résolus sur des aspects de gouvernance et non de bonne gestion. On se souviendra aussi du sentiment d’indigestion pourtant avec des pays généralement à culture industrielle, qui ont assez vite profité de l’effet de levier de l’UE et réalisé peu à peu, à des rythmes différents, leur intégration dans une économie de marché. Tout le monde reconnait aussi le courage ainsi que le savoir-faire des Ukrainiens pour résister à l’envahisseur et autrefois propriétaire russe qui aurait pu disposer d’autres méthodes de revendication et de réactions que faire parler les armes usant de l’alibi que les accords de Minsk n’étaient pas respectés.

L’acceptation du dépôt de la candidature de l'Ukraine, que nous découvrons très européenne, n’entraine pas automatiquement acceptation et acceptation ne veut pas dire intégration. Les pays des Balkans le savent bien. Il n’existe pas non plus de précédent car il s’agit d’un pays désormais "en guerre" ouverte contre un pays voisin affiché, contrairement à 2014. Tous les pays de l’UE en consensus s’accordaient à dire il n’y a encore pas si longtemps, que l’intégration n’aurait pas lieu tant que les frontières ne seraient pas rétablies. Les réalités ont évolué et cette condition d’intégrité, peu réalisable depuis l’annexion de la Crimée et la désormais guerre désormais focalisée dans le Donbass, comme peut-être meilleure solution de rechange, espérons temporaire, mais bien entendu inacceptable pour les Ukrainiens, n’apparait plus ou n’est même plus sous-jacente ni un préalable. Si cela est le cas, il conviendra alors de considérer et d’intégrer en même temps la Géorgie qui vit les mêmes problèmes, ainsi que la Moldavie par crainte de ne plus pouvoir le faire une fois sous le possible giron russe. Certains diront qu’il s’agit d’une quasi lutte territoriale mais sous le couvert de valeurs, dont de liberté sociale, défendues par le Conseil de l’Europe, avec la Russie comme membre.

Les institutions européennes, parfois difficiles à comprendre pour le non initié, aident déjà l’Ukraine depuis longtemps à travers sa politique de voisinage pour la restructuration de l’administration, la décentralisation, la lutte contre la corruption, très bien décrite dans « serviteur du peuple », mais aussi à l’écartement des voies de chemins de fer, argument repris par le Président ukrainien en fuite en Russie après les événements de Maidan. L’OCDE apporte également son concours.

Au-delà de l’émotion, ce processus d’intégration de cet immense pays qu’est l’Ukraine rendra plus forte l’UE sur le papier notamment avec un nouveau grenier à blé et une certaine capacité industrielle mais l’engagera dans un nouveau risque économique et sera un vrai défi de solidarité. Reste à mieux comprendre les apports des autres pays cités. Si le jeu en vaut sans doute la chandelle, il s’agira peut-être de créer un fonds spécial en dehors des aides de voisinage et des fonds structurels traditionnels pour isoler et gérer cette aide et cette dette spéciale.

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E. MACRON isolé dans l'UE dans sa communication et sa considération avec V. Poutine

16 Mai 2022 , Rédigé par francoischarles Publié dans #europe

En désirant - sans doute à raison pour écouter les doléances, les menaces et autres besoins psychologiques sans forcément s'en émouvoir - ménager la Russie et V. Poutine, E. Macron se met en marge de la communauté européenne qui souhaite majoritairement plutôt le repousser hors des frontières de l'Ukraine et même lui faire payer les réparations, comme dans les anciens traités de paix que d'ailleurs la France a vécu ou fait peser sur l'Allemagne en son temps, avec une histoire bien différente vécue par les autres pays, dont il a encore été questions lors de l'intégration de la Grèce dans l'euro avant l'ancienne dette allemande. Sans oublier la position des pays de Visegrad mais avec une Hongrie qui semble finalement se rapprocher de l'Est par réaction du paternalismpe de la Commission européenne. Rappelons aussi que l'Ukraine ne fait même pas partie de l'UE et que les pays occidentaux ne sont même pas en guerre contre la Russie. 

Cette position d'équilibre correspond aussi aux relations historiques et particulières entre la Russie et la France, reconnues aussi par la Chine... NOtos aussi que la communauté des anciens pays soviétiques vient de dire que l'intégration de la Finlande et de la Suède à l'OTAN ne constitue pas une menace en soit... se détachant presque de V. Poutine sauf si bien entendu il s'agit d'une communication pour ne pas perdre la face. 

Rappelons aussi que le fait de créer une dynamique industrielle et de recherche sur la Base Industrielle et Technologique de Défense (BITD comme disent les grands savants et sachants), iitiée d'ailleurs par JC Junker et contresigné par A. Merkel,  ne signifie pas une dynamique de "politique" de défense. 

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Une communauté européenne hors UE ? Mais cela existe déjà !

16 Mai 2022 , Rédigé par francoischarles Publié dans #europe

Lors de la cloture des consultations sur l'avenir de l'Europe, le Président Macron a sorti de son chapeau une proposition qui vise à intégrer d'une certaine façon certains pays qui ne peuvent ou ne veulent intégrer l'UE sine die.

Il aurait pu rappeler, comme bien d'autres propositions faites, que cette organisation existe quasiment déjà avec l'AELE (ou EFTA) voir le lien Wikipedia ci après -  avec des pays qui ont rejoint ensuite l'UE. Sauf que la décision d'intégration ou on ne lui convient peut-etre pas. Nous poserons la question à la Turquie. 

Un grand groupe de pays s'y est aussitôt opposé. Le risque existe aussi de sortir de l'UE pour revenir dans un système à la Norvégienne en y étant sans y être. Il peut-etre intéressant pour le Royaume-Uni avec des cmposantes comme l'Ecosse désireuse de rester dans l'UE. 

Nul besoin de changer les traités pour cela, comme l'a rappelé Ursula von der Leyen, pour la première fois véritable chef dans ses expressions en réaction à la présence plus paternaliste qu'adulte du Président français comme animateur de l'UE et on pas de 3président" de l'UE sauf si hihe entendu son ami Charles Michels s'efface mais comme il semble le faire beaucoup moins désormais

S'il parlait des questions de défense, tout le mponde a bien compris que pour l'instant au moins, les réalités consolident l'OTAN, qui s'est réveillée de sa pseudo-hibernation grâce à la crise en Ukraine. 

Peut-etre parlaitil d'un système comme quand Russie était associée aux travaux de l'OTAN jusqu'en 2014 tout en restant à Bruxelles, en face du nouveau siège 

FC

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Le Dombass (partiel) ou la nouvelle “mesore” de Poutine …et des autres ?

23 Février 2022 , Rédigé par francoischarles Publié dans #défense, #europe

J’aurais pu continuer d’écrire mes notes humoristiques remerciant V. Poutine pour ses quasi concessions et son invitation à St Péterbourg, après 3h de discussions au téléphone avant sa décision, et ses remerciements reçus pour la caisse de Vosne-Romanée à destination de Xi Jinping pour avoir agi trop en avance. L’heure est néanmoins sérieuse avec de nouveaux morts en Ukraine mais avec une nouvelle meilleure solution de rechange (mesore) de V. Poutine, après celle déjà espérée pour la Crimée, avec des Occidentaux soutenant ce pays et condamnant l’agression sans pour autant avoir envie de mourir pour lui ni déclencher un conflit mondial, mettant en place une nouvelle ligne rouge.

Par François CHARLES

Economiste, expert en stratégie, management, relations européennes et internationales, président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe (I.R.C.E.)

Je ne reviendrai pas sur l’origine à charge et à décharge de la création de cette situation à l’Est de l’Ukraine, largement exprimées dans les précédents articles, sauf peut-être pour souligner néanmoins les avertissements de blacklistage ukrainien si nous effectuions une visite au Dombass et rappeler que chacun pouvait mettre ses propres lunettes s’agissant du respect des accords de Minsk de 2014.

Même si condamnée de façon large, notamment par la Turquie et sans doute pour des raisons particulières, l’action décidée par V. Poutine et validée par son assemblée avec une psychose d’invasion imaginaire par l’ouest, a surtout le mérite de clarifier et cristalliser une situation qui perdurait sans évolution ni issue depuis 2014 empêchant certaines dynamiques.

Profitant de cet état de fait, sans annonces raisonnables d’interventions militaires pour reconquérir le terrain et considérant que les livraisons d’armes sont défensives, l’Ukraine peut donc désormais rentrer légitimement dans l’OTAN, entraînant de facto tous les autres pays derrière elle en cas de nouvelle d’agression qui certainement n’aura pas lieu. Elle peut aussi toujours rester en dehors comme la Suède, la Finlande, l’Autriche ou la Suisse avec des accords particuliers. Le pays peut aussi intégrer officiellement l’UE qui attendait l’intégrité du pays sauf à en conclure qu’elle ne le souhaite finalement pas même si elle y investit, comme d’ailleurs toujours en Turquie.

Notons que si V. Poutine tient des discours nationalistes remettant en question la création de l’Ukraine ou le cadeau de la Crimée, il semble s’engager à limiter son action aux républiques séparatistes de Lougansk et de Donetsk et non à tout le Donbass comme le réclamaient les russophones soi-disant secourus, rappelant aussi l’histoire et notamment de la Géorgie. Il n’est bien entendu pas question pour le moment d’envahir toute l’Ukraine sauf à envoyer cette fois un camion de Romanée Conti à Xi.

Aujourd’hui, l’UE unie dans la diversité ainsi que les Etats-Unis relancent le même type de sanctions surtout envers des personnalités russes en dehors de son Président et de son pays, qui semble bien s’y être adapté même avec un PIB officiel de celui de l’Espagne. Les sanctions inverses seront peut-être comprises puis rejetées par les écosystèmes économiques occidentaux ne comprenant pas les enjeux de géopolitique ou qui sauront encore les contourner. Notons aussi l’arrêt de l’autorisation de la mise en service du gazoduc Nord Stream II comme le souhaitaient les Etats-Unis même avec l’affirmation forte d’une certaine volonté allemande.

On imaginera bien que V. Poutine et son entourage n’ont pas été surpris par ces sanctions économiques et que toutes les dispositions avaient été prises auparavant, sans aller jusqu’à imaginer des réunions secrètes entre VP, J. Biden, mais également B. Johnson avec l’autre armée européenne et d’autres pour que tout le monde sauve la face et s’en sorte de façon plus ou moins gagnante, quoique…

 

 

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