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Le blog philosophique de francois CHARLES

La politique est-elle un job ?

28 Novembre 2011 , Rédigé par francoischarles Publié dans #politique

Des hommes et des femmes politiques affirment que la politique est un « job », alors que pour d’autres il n’en n’est rien.

 

Dominique de Villepin, comme à peu près François Bayroud, dit que «la politique en France actuellement n’est pas celle d’un grand pays à cause des petites luttes stériles ». Est-ce cela la politique ? Un jeu de pouvoir permanent alors qu’il s’agit de l’avenir de la Nation et des ses citoyens ? Qu’en penser ? Est-ce plutôt un emploi ou une simple activité morale avec leurs réalités respectives ? Quel profil faut-il pour faire de la politique ? Qui est le plus à même pour représenter les électeurs ?

 

Quels sont les objectifs, les réalités et les options prises par les un(e)s et les autres ? Si la personne publique se mettait en méta situation, en vue d’hélicoptère, comment se verrait-elle et comment la verrions-nous ? Quelle serait sa devise ? Quelles sont les forces et faiblesses, les avantages, inconvénients pour faire de la politique et pour quelles motivations ?

 

 

Par François CHARLES

économiste, sociologue, coach et conseil en stratégie et management, créateur du « pack élection »

 

L’objectif positif du politique est d’abord de se faire élire, soit sur un programme de parti, soit sur son nom avec l’image liée, ou sur les deux. Il cherchera à faire passer une vision (trop rare) et à accompagner des idées de façon concrètes avec des objectifs à atteindre comme en entreprise. Ou alors il cherchera simplement à exister en mettant surtout le paquet lors des élections. Les motivations profondes feront souvent la différence.

 

En prenant le dictionnaire, on lit en synthèse que la politique a rapport aux affaires publiques et aux théories de l’organisation d’un Etat, à une science, une manière et un art de gouverner avec prudence et conduite calculée des affaires publiques pour atteindre un but précis. C’est aussi une lutte de partis. On lit aussi que job,  venant de l’anglicisme, signifie emploi rémunéré.

 

Quand j’enseigne la politique générale des organisations, j’énonce, par une synthèse des grands livres de référence, que c’est « une règle de conduite décidée pour une certaine période de temps en vue d’atteindre certains objectifs généraux » et que l’on peut faire de la « politique sociale, de l’emploi, politique de formation, de prix, de produit… »

Il est intéressant de comparer la politique des élus avec les comportements rencontrés en entreprise, où l’on fait du terrain mais aussi de la politique générale et de la stratégie. Les collectivités et les Etats devraient donner l’exemple et être gérés comme n’importe quel type d’organisation car gérants des deniers publics. Quelles en sont les réalités ?

 

S’agissant de l’accès au poste, le politique, en dehors des ministres, est élu et non nommé avec un aura et une représentativité suprême «moi je suis élue ». Un élu peut être sanctionné par les urnes à la fin de son mandat pour son incapacité, son désamour ou indirectement celle de sa famille politique qui peut elle-même le désavouer pour donner son soutien à d’autres. Il en sera de même pour un poste à durée déterminée en entreprise ou avant le terme en cas de faute ou de licenciement économique. Dans l’un et l’autre cas, l’intéressé peut néanmoins démissionner. Les objectifs électoraux sont également différents, certains sont locaux et d’autres nationaux ou même internationaux et sont déterminés dans le temps pour un ou plusieurs mandats de 5 ans en moyenne.

 

Un mandat politique vise à savoir prendre des décisions qui se nourrissent d’éléments techniques, sociaux et économiques et non l’inverse. Les réalités touchent ainsi les connaissances et les capacités. A quoi sont donc formés les politiques ? Une fois élus avec leurs discours et leurs critiques, aisées quand ils sont dans l’opposition, qu’en est-il de la mise en pratique ? « La politique me fait peur » m’affirmait une élue briguant des mandats dévoilant ses incompétences pouvant certes comblées à terme car elle en a les capacités. Un politique est là pour donner du sens et faire confiance aux spécialistes et aux techniciens qui l’accompagnent pour mettre en œuvre ses orientations. Heureusement les troupes salariées sont là et vivent les allées et venues des politiques en faisant leur travail mais souvent avec peine par manque de leadership adapté.

 

Au-delà des cours de communication, les politiques peuvent recevoir des formations labellisées par le ministère de l’intérieur mais il s’agit rarement de formations en stratégie, finance publique et d’entreprise, marketing management pour parler de force motrice, de leadership responsable, de négociation « win-win » car une collectivité et un Etat se gèrent comme une entreprise certes avec des règles budgétaires différentes (annualité, unicité…). Est-ce oublier qu’il y a une rémunération, que les député(e)s dirigent leur assistant(e) mais que les maires et conseiller territoriaux orientent la voie de toute une organisation ? « Je n’y comprends rien » me disait un président de région quand je lui parlais de coaching en stratégie et management.

 

Sur un autre registre dont bien peu de gens en prennent conscience, qui envoie-t-on au parlement européen ou en poste à l’étranger ? Souvent des personnes à éloigner ou à gratifier mais rarement des personnes qui connaissent déjà le métier alors que c’est là que se joue l’avenir de la Nation. Mais il en est parfois de même en entreprise ou dans l’administration.

 

Les réalités sont également financières.  Il s’agit souvent d’un calcul sur le niveau de rémunération correspondant au(x) mandat(s)  permettant ou non de vivre et de quitter son emploi. L’élu touche une indemnité pour les uns ou une rémunération pour les autres de quasi emploi de fonctionnaire à durée déterminée car sécurisé pendant la durée du mandat. Certains en font un métier, mais peuvent ils en vivre, pour leur conviction ou pour l’intérêt général. Si un élu vient du public en abandonnant sa fonction pourquoi gagnerait il plus  sauf à lui rembourser certains frais pour qu’il jouisse d’une certaine représentativité ? Il serait difficilement concevable qu’il gagne moins sauf volontairement. Il serait intéressant d’analyser à partir de combien ou pour quel mandat ou quel nombre de mandats, la notion d’indemnité passe à la notion de rémunération pour en vivre et donc à la notion de « job » . Les réponses seraient différentes en fonction du niveau de vie avant l’élection et ce à quoi les élus aspirent. Mais une autre question se pose, parfois effrayante : à partir de quelle taille de ville le jeu vaut-il la chandelle d’être maire avec les contraintes et les responsabilités civiles et pénales attenantes ?

 

Les réalités de choix portent également beaucoup sur l’emploi du temps. Est-on prêt à sacrifier sa vie de famille ? L’équilibre transactionnel de la journée du vrai politique, actif tout le temps même en dehors des élections, est proche de celui du chef d’entreprise quelque soit le niveau, c'est-à-dire plus équilibré qu’un salarié pour lequel l’activité (le travail) est prépondérante par rapport aux passe-temps, rituels, jeux, phases de retrait et d’intimité (PRAJI). Mais comment font donc les personnes qui cumulent alors qu’ils sont maires de grandes villes ? Ils deviennent en fait de vrais chefs d’entreprises et certains s’y convertissement ensuite facilement. Peu de couples font ensemble de la politique ou la vivent en même temps. Certains conjoints essaient d’accompagner dans l’ombre, d’autres activement et se le font reprocher par les équipes, d’autres s’en détachent et laissent parfois paraitre leur détachement. Parfois les enfants subissent des attaques à l’école à cause des idées de leurs parents. Dans le cas de l’entreprise, peut-être sera ce le cas pour les enfants d’un patron de centrale nucléaire ?

 

N’oublions pas les inconvénients et les menaces portant sur la vie privée pouvant être mise à nue. Faut-il faire la différence entre vie publique et vie privée ? Certains politiques affichent leur vie publique pour faire voir un modèle alors qu’il en est tout autre en réalité. Expose-t-on sa vie privée en entreprise ? Par contre, quand il s’agit de vie publique ou il s’agit de donner l’exemple, on peut concevoir d’être transparent sur sa vie privée pour analyser l’équilibre psychologique du candidat.

 

Certains se battent pour des idées, d’autres pour un travail commun au-delà des clivages, d’autres pour des territoires avec une attitude guerrière et agressive. Certains job sont techniques, d’autres conceptuels. On attend le politique pour donner une vision, une force motrice mais bien souvent il ne fait que des coups, certes visibles sur le terrain mais sans réelle cohérence globale, comme le patron de PME toujours le nez dans le guidon. Il est noté par la presse en fonction de ses interventions. Il n’agit pas en porteur de sens alors qu’il est payé pour cela alors que le patron de PME est libre de choisir ou non de le faire.

 

On attend d’un politique qu’il soit responsable et donne l’exemple sur son comportement. Pourtant en pleine séance parlementaire, il n’est pas rare d’en voir s’insulter, se dénigrer et oublier par amnésie les réalités de certaines prises de décisions passées en toute impunité et irresponsabilité. Est-ce un comportement reconnaissable en entreprise ? Parfois oui. Les professionnels de la politique de haut vol sont comme les diplomates : ils ne s’affrontent pas en nom d’oiseau,  surtout pas en direct et ne disent jamais non car pour eux oui veut dire peut-être et peut-être veut dire non. L’entreprise surveille son concurrent mais ne le critique pas.

 

La politique nécessite de savoir constituer, traiter, présenter et défendre des dossiers, créer des relations, serrer des mains, communiquer, argumenter, convaincre. Mais certain(e)s considèrent que la politique est un combat sans négociation. Certes le politique doit être équilibré, tel un sage. Mais certains profils de personnalité dénotent une préférence pour le combat quand d’autres sont fait pour le dialogue avec une compréhension de la notion d’ « écoute active ». Certains disent « je fais mon job, je dois être une combattante » et d’autre « je suis sur le terrain et en train de m’occuper des dossiers » et d’autres enfin « j’apporte du sens ». Faut il être perfectionniste, altruiste, battant, observateur, loyal, fort, modérateur (voir ennéagramme), savoir jouer, tout encaisser retourner sa veste et  être  amnésique d’un jour à l’autre  et ne pas assumer ses responsabilités ? Peut-in faire de la politique sans aimer le pouvoir et la puissance ? Je mets une préférence sur le triangle 3-6-9 et bien entendu sur les « persévérants » de l’analyse transactionnelle qui partiront en croisade « jusqu’à ce que » l’on adhère à leur opinion et le « promoteurs » qui vivent dans l’excitation superficielle des projets. Mais souvent la population aime le combat et les machines de guerre du « chef » 8 adepte du jeu « battez vous » mais qui peut tomber en contrephobiques 4 quand il est incompris. Ce même chef sera bien entendu amnésique quand cela ira mieux  pour oublier ce moment de faiblesse inavouable et reprendra sa place dans le triangle sauveteur-victime-persécuteur.

 

Si l’on prend les polarités du MBTI, les politiques que je côtoie sont dans des préférences de fonctionnement plutôt extraverties (E) en se ressourçant avec les autres plutôt qu’introverties (I), plutôt pratiques (S) et sur le terrain que conceptuels (N) pour la recherche d’informations. Ils prennent plutôt leurs décisions avec le coeur (F) par conviction et sens plutôt qu’avec logique (T). Enfin, ils sont plutôt organisés (J) pour ne manquer aucun événement et organiser leur carrière plutôt qu’adaptable (P) en devant changer leur programme en fonction des aléas. Mais l’important est qu’ils soient équilibrés et qu’ils marchent « sur leurs deux pieds »  pour réduire l’énergie générée quand ils sont obligés de conjuguer avec leur zone de stress.

 

On peut considérer que la politique n’est pas un job pour ceux qui découvrent la politique par opportunité, parce qu’ils se sont retrouvés propulsés dans un mandat en sachant défendre une cause. Pour eux, c’est un « plus » s’ils peuvent continuer leur emploi initial en espérant qu’il ne négligent pas leur emploi d’élu, si leur mandat ne leur permet pas de vivre décemment et tout simplement s’ils n’ont pas envie de l’abandonner. Mais cela peut certes devenir un job politique à mi-temps ou à plein temps quand ils doivent finalement abandonner leur travail initial en étant souvent moins bien payés. La règle du jeu doit être claire avec l’électeur avant le scrutin. Dans cette catégorie se retrouvent souvent les personnes issues de ce que l’on appelle la « société civile » tels les médecins ou des salariés ou chefs d’entreprises.

 

Par contre la politique serait un job pour ceux qui vivent et ressentent la politique tous les jours comme une vocation depuis leur jeune âge et sont payés pour cela car il faut bien vivre. Ils on choisit leur carrière immédiate ou future et la sanction mais souvent indolore car compensée par une autre situation sécurisée : tu seras ingénieur, fonctionnaire, professeur ou ministre. Ils peuvent y prendre goût  mais ne doivent pas oublier qu’ils sont aussi payés par l’argent public et que travailler pour la chose publique représente des droits, des devoirs, des avantages et des contraintes. Les fonctionnaires qui travaillent 50 heures par semaine dans les cabinets ministériels pourtant payés par de l’argent public le savent bien. Au delà du simple fonctionnaire, ils s’y consacrent toutefois en pensant à la sanction des urnes mais sans trop le montrer Il est fréquent de retrouver fonctionnaires en disponibilité, habitué à traiter des dossiers, travaillant plutôt cette fois sur la forme plus que le fond et qui peuvent reprendre facilement leur poste en cas de défaite car ils passent d’un emploi public à l’autre. En approche psychologique, les fonctionnaires réussissant en politique, passant donc de l’exécutant au guide, sont « parent normatifs » ou « enfant libre » avec un côté social développé. Ils s’ennuyaient et sortaient du lot tels les surdoués. On peut y retrouver aussi d’anciennes professions libérales qui trouvent enfin le moment d’épanouissement mais aussi d’anciens chefs d’entreprises qui voient un nouveau mode de pouvoir et de puissance avec une certaine protection (3P).

 

Les uns et les autres ont des convictions mais pas les mêmes motivations.  Un job n’est plus éternel et cet emploi rémunéré ou non nécessiterait un réel entretient global de recrutement pour déceler les forces mais aussi les aspects cachés.

 

Et qu’en est-il pour votre élu(e) local(e), national ou européen ?

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Faut-il une TVA à la carte pour les particuliers ?

17 Novembre 2011 , Rédigé par francoischarles Publié dans #économie

La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) est une invention française qui s’est propagée à l’étranger. Elle alimente le budget de l’Etat comme celui de l’Europe qui ne connait pas de taux uniformisés, la fiscalité restant dans le champ des décisions difficilement prises à l’unanimité. Cela ne l’empêche pas de fonctionner, alors que l’euro était une étape indispensable pour une liberté des échanges, surtout entre entreprises.

 

Savez vous pourquoi chez Mc Do on vous demande « sur place ou à emporter ? » C’est pour savoir s’il faut emballer mais c’est aussi à cause de la TVA.  Mais peut importe pour vous car vous paierez le même prix.

 

Mais quelles seraient les forces, faiblesses, avantages, inconvénients, opportunités, menaces d’une possible TVA à la carte pour les consommateurs en bout de chaîne, qui paieraient moins … ou plus ?

 

 

Par François CHARLES

Economiste, conseil en stratégie et management

 

Cette taxe est payée de façon universelle par les particuliers et collectée par les entreprises à travers plusieurs taux dont nous avons parlé récemment pour l’hôtellerie de luxe et la restauration et qui a fait apparaître les disparités entre les petits et les gros budgets.

 

La force de la TVA repose sur le fait que c’est une taxe équitable car proportionnelle au montant des achats. La personne au gros budget paiera plus que la petite bourse, sauf si les banques incitent ce dernier à dépenser au-delà de ses moyens avec les conséquences que l’ont sait. La faiblesse est souvent qu’elle est mal jugée car justement universelle et payée par tous.

 

L’avantage pour les entreprises est qu’elle est indolore. L’inconvénient pour une personne physique est qu’elle ne peut la déduire. Nous la payons systématiquement avec un taux élevé même sur les obsèques et surtout sur le carburant  et un taux réduit notamment sur les travaux, les livres et la restauration.

 

Pourquoi ne pas se baser sur l’assiette initiale des revenus pour savoir à quel niveau vous devrez la payer,  comme au tribunal quand vous êtes plus lourdement condamné pour vos amendes en fonction de vos revenus.

 

L’opportunité est de donner aux petits budgets la possibilité de ne pas la payer ou en payer moins  pour consommer plus, avec plutôt un impact positif sur l’activité industrielle et des services. Cela aurait pour conséquence de faire repartir la consommation et la croissance mais avec un contrôle stricte et permanent des droits.

 

Par solidarité et non par ségrégation, ce manque à gagner pour l’Etat pourrait éventuellement être compensé par les hauts revenus, comme dans un restaurant associatif où certains statuts bénéficient de prix plus faibles car compensés par les prix des non-membres. Nous pourrions également imaginer un report de paiement de TVA pour les particuliers payable cette fois directement à l’Etat.

 

Au même titre, la Taxe Indirecte sur les Produits Pétroliers (TIPP) pourrait être baissée pour les habitants des campagnes que l’on cherche à faire vivre mais où il est nécessaire d’avoir une voiture. Par compensation, elle pourrait être élevée pour les habitants des villes possesseurs de voitures qui certes peuvent partir en week-end à la campagne et payer leur carburant moins cher au-delà de 150 km de leur domicile pour décourager tout déplacement « fiscal ».

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Pour une commémoration des batailles de 1870 avec celles des deux autres guerres

12 Novembre 2011 , Rédigé par francoischarles Publié dans #défense

IMG00738-20100825-1630.jpgLe 11 novembre vient de nous donner l’occasion de nous rassembler vers nos monuments érigés dans les années 20 au bon vouloir des maires, pour nous souvenir de cette guerre où tombaient des dizaines de soldats par minute. Elle fut suivie par une autre guerre de destruction de masse.

 

L’heure est à la paix et à la construction européenne mais le devoir de mémoire fait partie de notre patrimoine.  Savoir d’où nous venons nous permet de mieux savoir où nous allons et avec quelles réalités.

 

 

Par François CHARLES

 

Si les armistices de 1918 et 1940 sont commémorés, il en est différemment des batailles de 1870, certes moins marquantes en nombre de pertes humaines et en crime contre l’humanité mais qui ont vu germer les premiers monuments aux morts dans nos campagnes, parfois imposants, nous rappelant des combats acharnés et héroïques, dans de nombreuses régions, qui eurent un impact sur l’histoire de France, de l’Allemagne puis de l’Europe.

 

Les batailles de Sedan, de Reichoffen et de Belfort furent importantes, mais n’oublions pas que les armées ennemies s’enfoncèrent jusqu’au Mans, dans le Jura et en Saône et Loire et que la région de Dijon et de Vesoul furent le théâtre de certaines victoires avec l’aide de Garibaldi, qui dispose notamment d’une colonne près de Montbard.

 

Les monuments, noms de rue et de places de la ville de la capitale de la Bourgogne et de ses environs nous rappellent ces nombreux combats (place du 30 oct, avenue Garibaldi...)

 

A l’heure où nos soldats tombés sur les théâtres extérieurs et dans nos anciennes colonies vont enfin disposer de leur monument, sachons rajouter ce devoir de mémoire

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Mais à quoi jouent donc la Grèce, la zone euro et les banques ?

2 Novembre 2011 , Rédigé par francoischarles Publié dans #europe

L’euphorie fut de courte durée. Le gouvernement grec a validé l’accord « franco-allemand » de la zone euro mais veut donc le mettre au référendum au risque, très grand, qu’il ne passe pas. En conséquence, les 8% gagnés au CAC 40 en France ont vite fondu et la confiance dans l’euro, véritable ciment de l’Union, semble être désormais remise en question

 

Mais qu’en est-il vraiment ? Nous connaissons désormais par expérience le risque d’un référendum. Devons nous blâmer sans confiance ou espérer une réussite ? Avions-nous demandé aux autres gouvernements pour le faire ? Le chef du gouvernement grec cherche-t-il simplement à sauver la face sachant que ce plan ne fonctionnera pas ou est-ce simplement culturel pour une meilleure prise de responsabilisation ? A-t-il d’autres solutions ? Et si la Grèce voulait sortir sans quitter l’Union ? C’est son droit mais peut-être a-t-elle aussi des devoirs et en a-t-elle mesuré le coût ?  Quoiqu’il arrive, l’objectif positif est de profiter de cette situation pour établir une nouvelle gouvernance.

 

 

Par François CHARLES

conseil et coach en stratégie et management, économiste, ancien responsable international à la DGA, ancien partenaire officiel euro

Au gouvernement français, personne ne répond sur les autres options à analyser ni ne veut voir les risques d’un départ de la zone euro, comme si ce plan n’était que la seule et unique solution. Peut-être par manque de dispositif  prévu sur la façon de quitter cette zone avec les risques politiques et financiers engendrés. Peut-être parce que les conséquences analysées sont inavouables. Peut être surtout par manque de temps. Mais l’essentiel était de  travailler sur un document unique, facteur clé de succès dans toute négociation. Enlever 50% de la dette grecque semblait être une bonne décision pour éviter le risque de faillite et l’incohérence avec l’accueil des anciens pays lorsqu’ils étaient orphelins et représentaient un risque. Ce semi effacement gagnant-gagnant est courant par le FMI vis-à-vis des pays africains. Il en est de même en France dans le cas de continuité ou de reprises d’entreprises pour leur éviter la disparition avec la création de chômage liée ou dans le cas d’accompagnement de ménages surendettés. 

 

En définitive nous avons fonctionné comme si l’Europe était déjà fédérale à 17 en imposant à un membre une règle du jeu et une surveillance. Pourquoi effectivement ne pas la considérer comme une nouvelle application de la règle de subsidiarité mais dans un environnement pour l’instant en dehors du champ habituel du processus de co-décision.

 

Ce « oui mais », avec mise en place d’un référendum, apparait un peu comme « le coup du parapluie » que l’on ferme en réunion au siège, et que l’on ouvre une fois rentré chez soi. Il s’inclut parfaitement dans le triangle des jeux où chacun choisit sa place entre la « victime » ; élément pivot, éternel et confortable insatisfait adepte du « oui mais » ; le « sauveteur » attiré, voire cherché par la victime mais qui peut vite devenir « persécuteur » s’il ne définit pas la règle d’intervention au préalable.

 

On peut y adjoindre certains clichés d’analyse transactionnelle utilisés entre les personnes en négociation mais qui s’appliquent tout autant à des organisations, comme par exemple : « essaie un peu de récupérer ton argent » (EPRA) émis par le débiteur surendetté et blâmant les attitudes du créancier qui lui demande un paiement comptant ou encore « essaie un peu de ne pas me payer » (EPPP) émis par le créancier en blâmant le débiteur de n’être pas honnête et prompt dans ses remboursements. La Grèce, soutenue par les autres pays qui lui ont démontré les mêmes comportements, pourrait également jouer le jeu de « cette fois je te tiens salaud » (CFTS) en blâmant les banques par leurs attitudes sous-jacentes fausses et cachées de gain. La Grèce et la zone euro joueraient-elles aussi à « regarde ce que tu m’as fait faire » (RTMFF)  ou alors à « c’est toi qui m’a entraîné là dedans » (TMELD), jeux d’autodéfense souvent contrés par une actions de rejet miroir ou boomerang de la décision initiale.

 

La théorie des 3P (permission, protection, puissance) nous enseigne par ailleurs qu’il ne faut jamais de permission sans protection : une demande est elle formulée à la Grèce ? Une responsabilisation de cette dernière est-elle validée afin de ne pas « aller au casse pipe » ? Ensuite il convient de faire en connaissance de cause, bien construire SA permission, bien poser le SWOT (forces, faiblesses, opportunités, menaces), et enfin distinguer la Puissance « pour » et la Puissance « sur » avec souvent une nécessité de douce violence, sorte d’encouragement permettant de faire ce que l’on n’ose pas sans accompagnement (la tape « go » donné au parachutiste à la sortie de l’avion…). Dans notre cas, le représentant de la Grèce est bien sortie du Transall (avion de transport militaire TRANSport de l’ALLiance) mais a du subir une certaine violence pour ne pas avoir envie de l’appliquer ensuite à ses administrés.

 

On peut aussi analyser le style de leadership du gouvernement grec vis-à-vis de son peuple : davantage un style opérationnel et de processus que responsable et porteur de sens, pourtant le temps autocratique des généraux a disparu. N’aurait-il pas fallu passer d’abord au stade de bienveillance, limitant les échanges multiples, avant de passer tout de suite à la démocratie qui peut glisser vers un « laisser faire » du peuple s’il n’y a pas de leader fort. Par ailleurs, les personnalités grecques sont apparemment en attente surcontrôlée alors que les dynamiques franco-allemandes sont dans l’action. L’important est de se retrouver au milieu du gué.

 

La Grèce qui emprunte à 25% quand nous empruntons à 3% est pourtant dans le même sous-groupe de monnaie. Cela peut ne pas choquer quand on se place dans un groupe d’entreprises possédant des filiales plus ou moins endettées. Ceci représente simplement un risque quant aux mauvais chiffres de consolidation pour le holding, sans forcément le mettre en faillite à court terme, ni abandonner le « poids mort»  ou le « dilemme » s’il existe des « vedettes » ou des « vaches à lait » financières. Ce report de déficit peut même être intéressant pour des holding en commandite. Ce reporting n’existe pas encore en Europe sauf dans la constitution du budget de l’Union provenant de la TVA, de PIB et des droits de douane de chaque pays afin d’assurer des financements directs et indirects dans l’espace européen mais également partout dans le monde. Mais la triple notation nous surveille (voir les articles derniers sur « la fausse inquiétude des banques » et « qui veut la peau de l’euro ») et la solidité financière est un indicateur permanent.

 

La zone euro avait fait une demande de réforme financière à la Grèce comme elle l’a fait à l’Italie pour endiguer le risque de contagion. Mais comment était formulée la demande de sauvetage de la Grèce ? N’est-elle plus en capacité de prendre ses décisions ? Doit-elle être mise sous tutelle comme madame Bettencourt à cause de son patrimoine national ? Le bloc des 17 pays semble fonctionner « pour son bien » en parent bienveillant mais désormais normatif vis-à-vis d’un enfant adapté rebelle puis soumis qui semble l’accepter, du moins en apparence. La Grèce, plutôt « contrôleur, supporteur, mainteneur » dans la segmentation d’équipe, avec une gestion familiale mais par forcément de père de famille, accepte-t-elle d’être dépendante et acceptons nous nous même l’interdépendance ?

 

Et c’est là aussi que réapparaissent les vieux démons de l’économie politique : les comptes étaient a priori faux pour faciliter l’entrée de la Grèce ! Dans quel but ? L’erreur significative bien connue des auditeurs et commissaires aux comptes, pris entre la carotte de l’actionnaire et l’enclume de la déontologie, ne travaillant cette fois que sur les documents remis par le client, n’avait-elle pas été relevée ou dissimulée et au profit de qui ?

 

La Grèce  ne parvient donc plus à négocier avec le banquier et ce sont les autres qui négocient désormais pour elle avec une notion de puissance et de pouvoir « sur » les banques et sur la Grèce qui ne le veut peut être pas. Il s’agit également pour les autres d’obtenir un pouvoir « pour » maintenir un euro fort, valeur refuge remplaçant progressivement le dollar notamment pour les achats de pétrole.

Il l’était avant même d’être une monnaie scripturale. Mais doit il être aussi fort ? Oui pour attirer les capitaux dans les banques européennes, qui nous le rappelons ne sont pas en faillite (le cas DEXIA mis à part) et pour avoir des taux bas. Mais sachons également ouvrir la possibilité de rentrer directement dans le fonds européen en création s’il est contrôlé par la Commission. Non pour les grosses exportations en dehors de l’Union, sachant que nos échanges sont les plus vastes dans la zone euro et où un « Buy European Act » pourrait s’instaurer avec une notion de juste retour.

 

Les Chinois, financiers des Etats-Unis au même titre que les Japonais,  sont prêts à investir. Pourquoi s’en priver ! Mais ne cédons pas à la diplomatie du « carnet de chèque » que nous avons vécu à l’OTAN de la part des américains, amis militaires mais concurrents économiques pour les projets industriels. Sachons imposer certaines règles d’intelligence économique permettant de rester maître de notre patrimoine et de nos décisions, comme ils ont su nous l’imposer chez eux.

 

Les crises sont souvent salvatrices et savent assainir des situations. Donnons vite un coup de tamis à la fin de la courbe du deuil de cet élément en espérant pouvoir l’analyser et repartons de l’avant en connaissance de cause cette fois. Profitons de cette opportunité pour établir une vraie vision de la gouvernance avec un comité d’audit propre et des audits contradictoires, un fonctionnement à livres ouverts et à partage de responsabilité, des risques et des succès entre les pays et avec le système bancaire et pourquoi pas des notations de sous groupes réalisée par une nouvelle DG de la Commission, dont on sous-estime la compétence.

 

Profitons en pour continuer à intervenir sur les autres pays à crise déclarée, bâtir une vraie analyse de risque pour les nouveaux pays gavés en fonds structurels mais avec des cultures différentes, et parfois des critères non atteints et qu’il fallait mieux accueillir pour limiter le risque aux frontières. Réalisons des actions ciblées mesurables et déterminées dans le temps, renforçons les conditions d’adhésion et les audits et veillons à éteindre les flammes mais également créer les coupe-feux.

 

Profitons en pour créer l’Europe fédérale avec son style de le leadership, ses règles de fonctionnement, son image, sa culture, ses méthodes de travail, ses groupes et sous groupes, sa raison d’être, sa politique extérieure. Mais l'avenir et la vision européenne, ne seront pas un collage des identités et des aspirations de chaque pays comme les « pragmatiques » savent le faire avec des actions concrètes quand la stratégie est tracée. Il faudra de nouveau faire davantage confiance aux conceptuels et visionnaires qui mettront ces éléments dans l'alambic d’où sortira ce "qui est bon pour l'Europe" avec peut-être un centre de gravité différent.

 

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