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Le blog philosophique de francois CHARLES

Réapprenons les 8 et 9 mai

9 Mai 2020 , Rédigé par francoischarles Publié dans #défense

En ces 8 et 9 mai, même si certains semblent dire qu’il ne faut pas rester immobilisés par l’histoire, et d’autres écrivent qu’il faut sauver leur vision de l’Europe, il est important de nous rappeler qu’une bonne fée était arrivée sur les relations militaires franco-allemandes, cette fois pour penser le changement plutôt que changer le pensement. Mais cette guerre était mondiale.

 

Par François CHARLES

Economiste, conseil en stratégie et management, affaires européennes et internationales

Si les cicatrices peuvent rester, comme les trous sur la planche à clous, il convient d’en faire une construction sur l’avenir.

 

Réapprenons la vraie fête de la capitulation avec signature française dans la nuit du 8 au 9 mai 1945 mais aussi et surtout fête de l’Europe le 9 mai en 1950, date trouvée sans doute non par hasard, avec la déclaration de Robert Schuman préparée par Jean Monnet sur une future organisation européenne, dans l’espoir de relations pacifiques lies sur le commerce, sous une certaine bienveillance, voire douce violence, étasunienne.

 

Vainqueurs ou vaincus durent ou doivent toujours faire certains deuils négatifs ou positifs avec ses causes et ses conséquences, comme dans toute analyse de risque, mais surtout ses phases de coups de théâtre plus ou moins prévus et annoncés, de dénis, de colères, de recherche de compréhension et de reconstruction, si possible avec un coup de tamis salutaire et une meilleure solution de rechange. Mais de quels deuils parlons-nous ?

 

Deuil de la malheureuse vraie étincelle initiale de la perte des territoires par la France en 1870, pourtant sauvés par le traité de Vienne, qui les a retrouvés au moins géographiquement (…) en 18 avec un traité jugé irréaliste et irréalisable envers l’Allemagne, finalement non respecté, et qui a nourrit la revanche allemande contre la France, vrai et unique objectif d’Hitler, qui a au moins gagné dans la perte d’identité française.

 

Deuil militaire allemand de n’avoir su rester sur le continent et contrôler l’Europe, allié à Staline à l’est, connecté au Japon et à la Turquie au Sud avant de pousser les Etats-Unis à rentrer en guerre avec une place décisive comme en 1917. Deuil mental allemand d’avoir cru et soutenu un leader élu, ayant relancé l’économie, été déclaré homme de l’année par le Times, avant de jurer qu’il ne l’avait jamais voulu.

 

Deuil de la France d’avoir perdu un temps son identité, certes reconquise avec du matériel étasunien pour retrouver son honneur et sa vraie valeur si possible sa place dans le concert des nations d’influence militaire et donc stratégique qu’elle défend plus que jamais sans mettre d’autres lunettes. Deuil personnel de De Gaulle de n’avoir pas été considéré par les alliés qui ne croyait plus en la France qui avait pourtant la plus grande armée au monde et qui avaient du revenir en Europe pour ne plus cette fois en repartir.

 

Deuil des anglo-étasuniens d’avoir voulu oublier que leur allié russe de circonstance, à qui ils avaient livré des armes et aidé à reconstruire ses usines, et qui avait commencé à se partager le monde avec Hitler, était redevenu belliqueux en toute puissance.

 

Deuil de Staline et des Russes d’avoir été trahi par Hitler et les Allemands et de réclamer la plus grande part du gâteau au vu des dévastations en oubliant sa position opportuniste d’origine

 

Deuil des Etats-Unis de n’avoir pu s’imposer durablement en France comme en Allemagne avec notamment création de l’administration et de la monnaie, d’avoir du accepter la France et De Gaulle soutenu par la Russie et de n’avoir pu installer le plan Marshall, considéré aussi comme profitant essentiellement aux Etats-Unis, à tous les pays du centre Europe.

 

Deuil de certains pays ayant perdu leur âme en quête d’une nouvelle identité qu’ils tenteront de retrouver ensuite et encore actuellement.

 

Mais deuil aussi et surtout des familles des millions de morts militaires et civils dans chaque camp, sans revendiquer qui est le plus mort pour qui, victimes des combats, bombardements, famines, déportations, exactions et exterminations qui imposeront la mémoire.

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