Budget français et solutions de respect des règles budgétaires européennes et nationales
Au lendemain de la baisse de note de la France, qui n’a rien de catastrophique, mais qui alerte comme quand un restaurant perd une étoile, l’UE en rajoute une couche en avertissant certains pays de la zone euro dont la France, notamment en pleine interrogation politique, qu’ils sont en infractions quant aux règles des 3% et 60% du PIB pour leur déficit et leurs dettes avec risque de pénalité. Après un certain nombre de réalités, profitons-en pour nous poser la question du pilotage financier de l’UE, de la solidarité de partage des risques, un des mots les plus importants de la construction européenne, ainsi que des possibles solutions de sécurisation et de dissolution... cette fois-ci des dettes nationales et européennes dans certaines conditions.
Par François CHARLES
Economiste, expert stratégie et management, ancien responsable politique industrielle européenne à la DGA, président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe (I.R.C.E.)
En passant à l’euro, l’objectif de la France était surtout de rester collé à Berlin avec certaines contreparties, comme elle tente encore de le faire aujourd’hui pourtant avec la même monnaie. Elle accuse désormais 3100 milliards de dettes, dont 1000 milliards générés pour 1 million d’emplois créés mais avec des déficits de 150 GE par an depuis 2022 alors que sa voisine fait partie des pays frugaux. Lors de la crise Covid, elle a pourtant financé des investissements plus que de la trésorerie, comme en 2008, alors que sa voisine a plutôt été cautionnée par l’UE pour avoir fait le contraire. A se demander s’il fallait jouer une partition spéciale. Les Gouverneurs des banques centrales dont la BCE rassemblés en juillet au Portugal, désormais pays « relevé » s’interrogent peut-être aussi sur la validation des différents plans de relance et leur pilotage.
Rappelons que le traité de Maastricht de 1992 a avancé un pacte de stabilité adopté en 1997 engageant les Etats-Membres adoptant la monnaie unique de maintenir leur déficit et leur dette publique en dessous de 3% et 60% de leur PIB. Après assouplissement due à la crise du Covid, puis au soutien à la guerre en Ukraine, un nouveau règlement a vu le jour en 2024 dans une politique d’assainissement tout en prenant compte des réalités de la dette. Des pénalités sont prévues mais n’ont par le passé jamais appliquées car trop lourdes et risquant d’alourdir davantage le fardeau alors que des gels de fonds peuvent être réalisées par manquement de règles de droits.
La France comme un certain nombre de pays comme l’Italie, la Belgique, la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie et Malte se trouvent donc épinglés pour dette glissante et durable et non exceptionnelle, comme on peut aussi l’identifier en comptabilité d’entreprise. Elle est donc invitée à présenter un plan d’assainissement pour réduire notamment des 53% de dépenses publique et ses 110% de dette structurelle avec un risque de sanction financière d’environ 2,5 milliards d'euros soit 0,1 % du PIB chaque année.
Les différentes élections à travers l’Europe dévoilent souvent des cycles peu cohérents entre pays, soit dans des politiques d’austérité mais d’investissements industriels de création de richesse, soit de budget plus tournés vers le fonctionnement et les infrastructures avec leurs avantages et leurs risques liés. Les endettements sont parfois dus au cofinancement nécessaire des fonds structurels surtout si une crise traverse le pays à ce moment là mais là encore, les réalités sont bien différentes d’Est en Ouest et du Nord au Sud.
Le budget français était un des enjeux, voire des causes, des élections législatives anticipées. On peut se demander si E. Macron n’avait en fait pas eu envie de donner le pouvoir au RN par crainte du désordre de la gauche, avec un budget difficile mais plus cohérent, plutôt qu’un programme idéologique de gauche comme en 1981, qui devra ensuite changer de braquet pour ne pas être supporté par le FMI, voire même les frugaux allemands comme ils l’avaient fait pour permettre à la France de rester dans l’ancien cadre financier demandé afin de passer à l’euro, en solidarité de complaisance mais surtout pour valider sa réunification conditionnelle. Mais le fera-t-elle avec mille milliards de dettes, sauf peut-être à revenir sur les retraites, elles aussi peu cohérentes avec le reste de l’Europe, ou autres avantages sociaux, voire fiscaux.
Par ailleurs, l’UE sait-elle aussi prendre conscience de certains chiffres la concernant et certaines décisions prises ? Pour mémoire, énumérons dans le désordre le vertige des chiffres au niveau européen jusqu’en 2021 à la fin de la période COVID.
Un fonds de 20 milliards d’euros créé par la BEI pour les PME sur fonds propres avec l’appui partiel du budget de l’UE, qui attribue(ra) quant à lui 29 Mds d’€ dont 8 issus des fonds de la politique de cohésion non utilisés et garantira également le Fonds européen d’investissement (FEI), qui fournira des liquidités à au moins 100 000 entreprises, dont PME. Par ailleurs, les Etats pourront puiser 28 Mds dans les nouveaux budgets de cohésion. Le Fonds de solidarité de l’UE devait pouvoir apporter un soutien aux États membres touchés par des crises sanitaires publiques.
La Commission européenne a adopté des règles temporaires en matière d’aides d’État afin que les gouvernements puissent injecter des liquidités dans l’économie et préserver l’emploi dans l’UE avec une flexibilité sur les règles budgétaires de déficit. La Banque Centrale Européenne devait compléter son premier programme de 120 Mds par un second à 750 pour l’achat de titres privés et publics pendant la crise. Un point important concernait le filtrage des investissements directs étrangers et les acquisitions de contrôle ou d’influence pour protéger les technologies et actifs européens critiques dans le contexte de la crise actuelle.
Les montants sont extravagants sans être non plus exhaustifs : Aux 750 milliards d'euros du plan de la BCE initié par le duo Merkel-Macron, l’une devant sécuriser et l’autre aller sur les marchés, plus 600 milliards ont été ajoutés, auquel il faut rajouter 200 milliards annoncés par la Banque Européenne d’Investissement (BEI), en plus de l'ex plan Jüncker, sans oublier les quelques 2 800 milliards déjà engloutis par le Quantitative Easing de Monsieur Mario Draghi.
Si vous suivez encore, s’agissant de la recherche, la Commission a mobilisé jusqu’à 140 millions d’euros pour mettre au point des vaccins, de nouveaux traitements, des tests de dépistage et des systèmes médicaux. Dix-sept projets associant 136 équipes de recherche ont été sélectionnés pour bénéficier d’une enveloppe de 47,5 millions d’euros au titre du programme Horizon 2020 dont en matière de médicaments innovants à hauteur de 45 millions d’euros, qui doit être complété par l’industrie pharmaceutique. Un appel de l’Accélérateur du Conseil européen de l’innovation pour un montant de 164 millions d’euros a attiré un nombre important de jeunes entreprises et de PME. Un nouveau dispositif est désormais en route pour mieux franchir la « vallée de la mort » mais surtout avec une capacité d’investir en haut de bilan pour les projets « non bancable », qui a sans doute donné l’élan à de nombreuses autres idées.
Le 14 avril 2020, le Conseil a adopté deux modifications afin de fournir un soutien supplémentaire là où il est le plus nécessaire. En particulier, un montant de 3,1 milliards d'euros a été alloué à la lutte contre la pandémie de COVID-19 soit l'intégralité des fonds restant du budget de cette année et un soutien de 350 millions d'euros est alloué à la Grèce pour l'aider à faire face à l'augmentation de la pression migratoire. Le Conseil a également approuvé une proposition de la Commission visant à allouer au Portugal, à l'Espagne, à l'Italie et à l'Autriche une aide d'urgence pour catastrophe d'un montant de 279 millions d'€. La proposition s'accompagna du projet de budget rectificatif n° 4 pour l'exercice 2020. L'argent, acheminé via le Fonds de solidarité de l'UE, servit à réparer les dommages causés par les catastrophes naturelles majeures qui ont frappé ces quatre États membres en 2019.
Et cette liste établie n’est pas actualisée et pourrait être augmentée de Repower EU, Invest EU, le projet de fonds de souveraineté etc… Faut-il donc en vouloir à certaines décisions budgétaires dans cette UE unie dans la diversité qui certes doit aussi consolider un bloc commun. Où en est-on sur une agence européenne de notation sauf à nous faire apprécier par nos partenaires étasuniens, certes qui ont introduit le métier, comme certains anciens collègues me l’ont dit quand nous travaillions sur une dynamique d’audit « européenne ». Le lien avec les GAFAM peut être vite fait.
Le risque de bulle financière est réel et doit être maitrisé tout en sachant qu’elles ne font plus forcément peur. Les cycles d’hier sont identiques mais raccourcis. Nous vivons en une semaine ce que nous vivions en un an auparavant et que le coût de l’argent peut-être à nouveau rapidement attractif, comme ne plus lêtre. Les crypto monnaies consolident le monde virtuel, désormais aussi avec l’euro.
En dehors de la zone euro, qui va peut être durer éternellement alors qu’elle ne devrait plus exister si l’on considère les traités, les taux d’inflation subissent eux aussi des cycles plus fluctuants car non protégés par l’euro, mais qui peuvent aussi revenir à la normale grâce notamment à la situation du plein emploi, mais désormais à la recherche de travailleurs.
Nous sommes loin des équilibres traditionnels avec des événements exceptionnels venus perturber le fonctionnement et le développement normal mais avec des décisions qui peuvent sanctionner des politiques jugées inopportunes.
Il convient vite de traiter la face cachée de l’iceberg en évitant une trop grande généralisation avant que celui-ci ne se retourne et face mieux apparaitre les réalités de cette Europe encore unie dans la diversité.
Une première solution est de créer des groupes de cohérence économique avec des objectifs et des indicateurs de traitement spécifiques, déterminés et suivis par la Commission et les Etats-membres, afin d’éviter de partager les contagions, leurs causes et conséquences tout en maintenant un objectif global.
La deuxième est de bien identifier et d’isoler la dette avec séparation des éléments acceptables et inacceptables en séparant le bon grain de l’ivraie et comptabilisant ce qui peut être classé comme dette saine à traiter ou douteuse à reclassser.
La troisième sera ensuite de financer cette dette par des outils innovants ou ressortis des cartons comme par exemple la titrisation gérée de façon globale et solidaire avec un maximum d’acteurs concernés. Cette dynamique pourra être accompagnée notamment par la Banque Européenne d’investissement et ses outils performants mais aussi par sa nouvelle dynamique dans des domaines duaux instiguée par la douce violence de la Commission..
La quatrième serait d’assurer cette fois un réel pilotage et de trouver d’autres mesures que les sanctions financières, comme par exemple accorder des aides d’Etat européennes venant d’états membres ou en réduisant ou réorientant le montant des fonds de solidarité. Evitons certains investissements étrangers intéressés de haut de bilan comme proposés lors des crises financières avant Covid qui pourraient en profiter pour s’installer en cas de non remboursement.
La cinquième serait - enfin - de créer une notation de l’UE, par une agence indépendante mais au sine de l’UE, pour rassurer les Etats-membres et les marchés.
La liste n’est ici non plus pas exhaustive
Comment analyser l'attitude de Viktor ORBAN depuis le 1er Juillet ?
A charge et à décharge, analysons l'attitude de Viktor ORBAN depuis le 1er Juillet, date de la présidence hongroise du Conseil de l'UE, qui semble soulever certaines réactions sans être générales non plus.
Avant le premier juillet, M. ORBAN avait demandé à parler à la Suède, comme la Turquie, avant son adhésion à l'OTAN, qui prend ses décisions au consensus. Mais il ne s'agit pas de l'UE même si l'OTAN est un des outils de protection des Etats membres de l'UE, comme inscrit dans les traités et il s'agit se toute d'un élément de défense pour l'instant non inclus dans le chapeau fédéral existant de l'UE.
Il s'agit d'une attitude de contre leader, qui ne demande pas le pouvoir mais qui a des choses à dire pour exister. Comme pour le Brexit, ces éléments sont toujours intéressants à considérer sans les diaboliser pour combler les trous dans la raquette et les déchirures qui risques de s'épandre.
L'échéance du Premier juillet, avec la présidence hongroise de l'animation du conseil des ministres mettait l'interrogation entre l'action et l'attentisme. Nous sommes désormais fixés.
Le premier ministre hongrois, chargé de l animation de la présidence du conseil des ministres, fait comme quand il n y avait pas de président de conseil des présidents et comme s'il considérait - justement ? - la Commission, comme finalement une grande administration. Rappelons nous que l'UE est dirigée de façon confédérale par les chefs d'Etat et de gouvernement et de façon fédérale par la Commission avec des éléments d'exclusivité non communs avec les autres systèmes fédéraux. Voir dossier ci-après sur le fonctionnement juridique. S'il agit en connaissance de cause, il considère donc qu'il n'a aucun pouvoir décisionnaire, ce qui ne l'empêche pas d'animer, ce dont redoutent les autres responsables qui du fait peuvent se poser la question de leur rôle également...sachant en plus que le haut commissaire aux affaires extérieures est à la fois rattaché à la Commission et au Conseil ... des ministres (...)
Afin de tenter de mettre fin à la crise, immédiatement après le le premier juillet, V. ORBAN part en visite en Ukraine, où il a été reçu, puis en Russie, puis au sommet états de langue turque, où la Hongrie est membre observateur.
Il en profite sans doute de la faiblesse de Charles Michels et de Joseph BORRELL et ne contrevient pas aux valeurs de l'UE au sein de l'UE, incompétente exclusive sur la défense et même de diplomatie même s'il existe un service extérieur et donc n'a pas peur de sanctions financières. Mais il ne l'aurait sans doute pas fait du temps de JC JUNCKER qui ne se gênait pas pour lui taper sur la tête le traitant même de vilain garçon rebelle.
SI l'UE, comme d'ailleurs V. ORBAN, soutient l'Ukraine, membre impétrant sine die notamment - a priori - tant qu'elle reste en guerre, ni la Hongrie, ni l'UE ne sont en guerre contre la Russie même si son attaque est condamnable. E. MACRON, comme d'autres, s'est déplacé en Ukraine et également en Russie jusqu'à se rendre compte de la difficulté de dialogue. L'a-t-il fait pour le compte de l'UE en 2022 alors qu'il était lui aussi président de l'animation européenne, contrairement à l'ancienne présidence française. Il ne l'a pas dit et qui le lui a reproché à ce moment là ?. Si V. ORBAN l'a fait et l'a dit, c'est une erreur, comme quand des députés européens semble t il l'aurait fait avec mise au ban par le Parlement. Reste à savoir si ce ne sont pas les accueillants qui l'ont compris ainsi, considérant qu'il occupe une certaine fonction.
Mais finalement, pourquoi l'UE ne pourrait-elle pas considérer ces actions comme opportunes et comme fusible sauf à vouloir absolument une issue inconditionnelle au conflit à ses portes ? Peut-être essaie-t-il d'avancer avant que les Etats-Unis guident encore la danse, avec ou sans la Turquie, autre élément clé. Voyons ce qu'en penseront les prochains dirigeants. Faut il attendre 10 ans l'entrée dans l'OTAN ? voire également dans l'UE avec des morts tous les jours ? Lire pour mémoire l'article "plaidoyer pour un arrêt des combats en Ukraine" et tous les autres articles liés.
FC
Législatives 2024 : la France va devoir continuer à redécouvrir les arrangements parlementaires
Au lendemain de la nouvelle élection législative française, on peut se demander ce qui a changé à l’assemblée nationale, qui soit disant ne pouvait pas fonctionner sauf à trouver des arrangements perturbants au cas par cas, notamment entre certains blocs de part et d’autre du large centre macronien, comme dans de nombreux pays et au Parlement européen où se joue un vrai débat que certains diront plus démocratique, en contradiction des habitudes de la 5e république, crée surtout, de façon quasi unique en Europe pour donner certains pouvoir régaliens au Président afin de pouvoir fonctionner sans majorité et sans devoir en référer, et éviter une sorte de « chienlit », même si ce mot est apparu non pas en 1958 mais en 68.
Par François CHARLES
Economiste, politologue, conseil en politique générale des organisation, président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe
Rappelons les chiffres. Avant E. Macron se plaignait de ne pas fonctionner avec la Nuppes 133 sièges, divers gauche 20, Parti présidentiel 245, LR 64, RN 89, autres 26. Désormais l’Assemblée nationale française se compose sine die de NFP 180 (LFI 71, PS 64, EELV 33, PC 9, autres 3), Ensemble 163 (Renaissance 98, modem 34, Horizon 26, autres 5), LR et alliés 66 (LR 39, DVD 27), RN et alliés 143 (126 + 17) et autres 25. En nombre de voix exprimées, la droite est majoritaire, si tant est à prouver finalement que le RN est à droite dont les électeurs peuvent passer et venir directement de la gauche et inversement. Le RN est le principal parti avec quasi 10 millions de voix soit 29,25% au premier tour puis 32% des suffrages. Qu'en dirait Donald Trump qui était dans le même cas ? Au moins le RN n'a pas demandé à prendre d’assaut l'assemblée nationale. Qu'en sera t il du front populaire ? Si la proportionnelle était en vigueur, il serait au gouvernement. Puis viennent l’Union de la gauche 27,9 puis 25,6%, Ensemble 20 puis 23,14%, LR 6,57 puis 5,41%. Difficile donc de savoir qui a vraiment gagné ou perdu sauf RN qui augment de 50% ses députés et peut-être le camp présidentiel qui se maintient grâce aux désistements, voire LR qui croit encore exister et avoir un poids, sans compter ce front populaire véritable puzzle d’identité et de revendications assemblées à la vas vite, prêt à exploser à la moindre étincelle. Nous n’avons pas de majorité absolue, avec plutôt trois blocs et surtout des minorités. Dans tout ceci, on peut même se demander si E. Macron a-t-il bien perdu ?
Le 18 juillet, les groupes devront être formés et rien n’indique que la gauche soit majoritaire même avec un ancien front républicain. Le jeu du qui perd gagne arrive aussi dans les possibles nominations qui peuvent avoir également un impact sur les prochaines présidentielles et législatives. Une nouvelle ère, ou plutôt un nouveau cycle commence avec un centre de gravité davantage dans les mains du Parlement comme le dit l’actuel Premier ministre. L’hémicycle ressemble un peu plus à celui du Parlement européen où les accords et les alliances sont réguliers en fonction des dossiers, ceci étant généralement ensuite mis en avant au niveau national lors des élections par des députés européens eux-mêmes !
Je ne reviendrai pas sur la cause de la dissolution en notant d’ailleurs que personne n’a imaginé qu’avec ou sans jeux psychologique du « vous voyez bien comme j’ai essayé », et en répondant à la demande de J Bardella, E. Macron avait en fait eu envie de donner le pouvoir au RN par crainte du désordre de la gauche, avec un budget difficile mais plus cohérent et possible qu’un programme idéologique de gauche comme en 1981 qui devra changer de braquet pour ne pas être supporté par le FMI, voire même les Allemands en solidarité de complaisance, même avec mille milliards de dettes, sauf peut-être revenir sur les retraites ?
Constitutionnellement, le gouvernement a posé sa démission, ne peut être contredit, ne peut pas prendre de décisions de politique générale et peut rester peut être un an pour assurer les affaires courantes au niveau technique, comme assurer par exemple les Jeux Olympiques, ou procéder par décret en cas d’attentat ou urgence sécuritaire, même peut-être sur le budget en septembre en reconduisant celui de l’an dernier. D’autres démocraties le connaissent comme l’Espagne la Belgique et même l’Allemagne qui ont mis plusieurs mois à trouver un consensus, s’en sortent bien et qui comprennent qu’un compromis n’est pas une compromission, comme pour le désistement lors d’un vote au second tour. Mais la culture française est bien particulière comme peut-être la hongroise au sein de l’Europe dans certains sens.
A priori, le 9 août les ministres devront choisir de rester ou de quitter le gouvernement, « technique » ou non. En 1958, la constitution a été créée pour permettre à un pouvoir minoritaire de pouvoir gouverner. La majorité absolue est finalement assez récente. Aucun texte ne prévoir de durée légale, comme d’ailleurs le fait que le Président use de certaines fonctions par rapport au gouvernement et certains partis peuvent aussi en jouer en terme de revendications. L’Assemblée est là au moins pour un an sans que le gouvernement ne dure forcément un an. En lisant les articles 8 et 49, le Président, qui s’appuie sur la constitution française, comme il l’a dit au Parlement européen, peut nommer qui il veut et pourquoi pas finalement quelqu’un du Rassemblement national. S’il refuse un nom de Premier ministre, il devra en trouver un qui ne pourra pas être renversé par l’Assemblée nationale avec une motion de censure à la majorité absolue… d’où la recherche de coalition ou de personnalité acceptable et consensuelle.
Du côté des partis, JL Mélenchon, qui ne sera pas Premier ministre car veut rester en lice pour la présidentielle, comme Marine Le Pen, dit sans crainte que le programme peut être pris par décret sans vote. Il connait pourtant bien la constitution et sait que ce n’est pas possible et que seule une loi peut abroger une loi et non un décret sauf à faire une révolution « insoumise », ne respectant que ses règles, et dissoudre la 5e république. Et d’ailleurs, LFI, première force de NFP, qui peut se dissoudre une nouvelle fois aussi vite qu’il s’est recréé, réclame désormais seule le pouvoir et accuse E. Macron de vouloir rester par la force, de ne pas respecter ce qui sort des urnes, comme s’il s’agissait d’une élection présidentielle, rejoint par les écologistes désormais quasi inexistants, argumentant sur un possible déni de démocratie d’utilisation du 49,3 pourtant inscrit dans la constitution. Dire qu’ils ont gagné me faisant penser à l’histoire de la souris et de l’éléphant marchant tous deux dans le désert et soulevant la poussière. LFI claquera-t-elle la porte si un socialiste plus « acceptable » comme l’ancien Président F. Hollande qui avait trouvé l’astuce du CICE, voire même l’ancien Premier ministre B. Cazeneuve arrive à Matignon et/ou à la présidence de l’Assemblée pour au moins s’attaquer au pouvoir d’achat, à la sécurité, à l’émigration qui peuvent être des curseurs communs.
Sachant que des élections peuvent avoir lieu dans un et trois ans, il est difficilement imaginable qu’un gouvernement de coalition arrive en France comme avant et après guerre même avec davantage de votes de barrages que de conviction avec désistement et avec des ressentis plus négatifs que constructifs, mais rien n’est impossible pour un Gaulois on le sait bien.
Et l’Europe dans tout ça ? Sans revenir sur les causes et le coup de théâtre du big bang, tout va continuer comme avant car le système confédéral/fédéral en place, également sans alignements automatiques de toutes les planètes entre l’UE et les Etats-membres, va assurer une certaine stabilité sine die dans une Europe d’autant plus unie dans la diversité et de mouvance notamment au niveau politique. L’activité, l’étonnement, le stress, la veille et la remise en cause sont aussi des moteurs de protection et de développement dans les choix de politique générale en particulier sur la stratégie, la structure, l’identité et la prise de décision.
Pour toi ma fille
Pour toi ma fille
Tu as eu le courage
Comme parfois tu sais faire
Mais cette fois pour partir
Comme je ne le sais pas
La vie n’était pas simple
Tu étais très joyeuse
Tu inspirais l’envie
En artiste insouciante
Tu savais bien écrire
Et prendre des images
Tu savais bien décrire
L’histoire et l’avenir
Tu t’étais refermée
Depuis toute petite
Que s’est il donc passé
T’aurions nous vraiment crue
Puis ensuite ce divorce
Où tu ne dormais plus
Avant que je revienne
Attendant cette rupture
Je n’avais pas compris
Que tu craignais ensuite
Finir délaissée
Et même abandonnée
Puis cette adolescence
Difficile solitaire
Une sorte de cendrillon
Au milieu de ces dames
Nous étions vraiment proches
Créative incomprise
Curieuse et Passionnée
Rien ne semblait marcher
Tu savais attirer
Dès ton adolescence
Alain Delon lui-même
Remarqua bien ton charme
Cette expo fantastique
Au cercle des armées
Ces visites de musées
Qui débouchèrent sur l’art
Puis ce goût pour le vin
Ensuite sur les terroirs
Transformé pour l’alcool
Puis en certaines manies
Puis cette prison dorée
En belle prisonnière
Où tu chutas bien bas
En bachotant tes cours
Ces différents boulots
Puis divers grands hôtels
Et très grands restaurants
Et jusqu’à cette ferme…
Et cette belle vache
Rira-t-elle toujours
Son rire du pendu
Qui t’a donné envie
Surtout cette maladie
Qui te suivait petite
La maison de Solène
Où tu aidais les autres
Puis l’hôpital brousse
En passant par Percy
Et puis ce fut Biarritz
Avec rien sur les os
Comme une déportée
Elle savait te virer
Et j’allais te chercher
Puis ce fut les Maillys
Et puis ce fut Sainte Anne
En passant par Jouvence
Et puis même l’Espagne
Et bien avant de Vienne
Et avant de New York
Je passe bien des histoires
Florence, Macornay
Et puis enfin Annecy
Qui perdit ses étoiles
Et tous les autres lieux
Que je ne connais pas
Tu voyais dans la vie
Tu voyais chez les autres
Tu savais bien aussi
Tromper et attirer
De par ta différence
Il était bien difficile
De te faire accepter
Et j’en sais quelque chose
Il est bien difficile
Parfois de supporter
Cette grande solitude
Que tous deux partageons
J’étais fier de toi
Ma petite championne
Tu as su me montrer
Tous tes exploits sportifs
Comme traverser Chalain
A la nage sur le dos
Plus petite déjà
Il y eu le judo
Puis bien sur le cheval
Et même aussi le golf
Je pense souvent à toi
Quand je fais mon yoga
C’est reposant et bon
Tu avais bien raison
Il est bien difficile
De vivre en entreprise
De faire ce que l’on veut
Et surtout quand on veut
Il est bien difficile
De vivre sans argent
Et surtout faire semblant
De faire que l’on en a
Il est bien difficile
De vivre sans voiture
En dehors de Paris
Où tout est bien tout gris
Comme dirait Darroussin
L’éternel jardinier
La solution n’est pas
De le faire pousser
Tu aimais cuisiner
Et bien faire partager
Recettes épicées
Et graines souvent variées
Tu avais réussi
Et bien contre ton gré
De voir se rapprocher
Tes parents séparés
Mais tu avais aussi
Cette fois ci de plein gré
Une nouvelle fois
Les voir se diviser
Tu es donc partie
Tu as eu le courage
Et pourquoi pas ensemble
Et où le trouverai-je ?
Tu as donc fait le choix
D’arrêter de souffrir
Et d’oublier ce corps
Que tu ne voulais plus
Je ne te priverai plus
De pinte ni de cocktail
Personne ne criera plus
Contre qui que ce soit
Il y eu cet acouphène
Qui donna le signal
Qui m’averti bien mal
Que tu étais bien prête
Mais tu m’as envoyé
Récemment un message
Qui me fait bien penser
Que tu es parmi nous
Que tu es bien en vie
Que tu ris de nos pleurs
Maintenant tu es libre
Et sans aucune douleur
Je garde précieusement
Tous tes derniers messages
Avant que tu décides
D’éteindre la lumière
Alors je te le dis
C’est peut être mieux ainsi
Que ton âme navigue
En paix et plus sereine
Au milieu des forêts
Au milieu des nuages
De tous les animaux
Oui c’est ce qu’il te faut
Vas rejoindre ton chat
il est mort dans mes bras
Nous étions très heureux
Il te racontera
J’avais mis des objets
Elles ont bien tout viré
Je garde nos souvenirs
Elles ne peuvent les prendre
Si tu les avais vues
A montrer leur chagrin
Elles qui ont bien tout fait
Et bien tout dit sur toi
Mais ce fut en fait moi
Qui fut discrédité
Plus ouvert sur tes maux
Mais dur sur les actions
Intervenant sans cesse
Pour faire valoir tes droits
Pour assurer ton bien
Sans trop le faire savoir
Elles ont eu le bon rôle
Oubliant bien des choses
Mon rôle de sauveteur
Bien vite persécuteur
Je reste sur le ban
Mais tu sais ce que c’est
Bien sur c’est une image
Mais elle est tellement vraie
Elle n’ont même pas voulu
Me dire directement
Que tu étais partie
Je n’avais qu’à payer
Comme le faisait mon frère
Père de substitution
Limité au budget
Et qui savait compter
Je suis prêt maintenant
Sachant bien où tu es
Comme tu as de la chance
Sans plus aucun soucis
Quand je viendrai te voir
Au milieu de ces âmes
On pourra se parler
Sans trop nous énerver