DROITE FEDERALE : QUI VA FINALEMENT EN TIRER PROFIT ?
Entendant que Marion MARECHAL rejoint naturellement Eric ZEMMOUR, je ressors cet ancien article de 2012. Beaucoup avaient tendu l'oreille. La droite n'avait pas voulu se mêler au FN qui avait bien compris qu'il s'agissait aussi de gommer son identité. En politologue, je reste convaincu de cette dynamique en vérifiant ce qui se passera toujours plus à droite, pouvant passer directement à l'extreme gauche selon la cartographie politique que j'ai pu établir par ailleurs,
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Lors de la création de l’UMP j’avais déposé et proposé le terme « Droite Fédérale ». J’ai récemment à nouveau communiqué sur cette marque pour essayer de faire travailler ensemble les composantes de toute la droite. Quand je m’aperçois des courants Droite sociale, Droite Populaire, Droite Forte… je m’aperçois que j’avais donc raison. Et pourquoi donc ne pas finalement travailler sur la pluralité de ces courants pour préserver une certaine unité au sein ou en dehors de l’UMP ?
Par François CHARLES
Conseil en stratégie et management, animateur politique et territorial, ancien cadre de partis
Profitant de la crise, l’année 2012 a vu le retour de la gauche au pouvoir avec un vote anti-réformiste et l’élection de députés du Front National sans avoir besoin du vote proportionnel. Elle a confirmé plus de 45% d’abstentionnistes qui ont certainement des choses à dire s’ils étaient sûrs d’entre entendus mais qui ne sont côtoyés que lors des élections avec des réunions souvent à sens unique déjà bouclées d’avance.
Elle a vu aussi l’apparition d’un Front de Gauche avec un équilibre relatif et une lutte directe avec son alter ego de droite. Elle a vu plus de 50% du vrai centre basculer à gauche par alibi de rejet de l’ouverture trop rapide et opportuniste de l’UMP vers le FN comme en 1988
Elle a vu des personnes et des courants modérés de centre droit mises à mal alors qu’elles avaient des idées à faire valoir. Elle a vu l’UMP s’affronter à certains candidats du centre droit ou alors en sacrifier d’autres pour « services rendus » face à certaines personnes « ralliées ».
Elle a vu certains candidats UMP désireux de discuter avec ceux du Front National, certains militants centristes basculer « à droite toute » et d’autres ne pas comprendre injustement pourquoi les campagnes françaises étaient de plus en plus « bleu foncé ». Elle n’a pas montré de réelle vision et de pilotage d’avenir
Aujourd’hui, le constat laisse apparaitre qu’un vrai centre géométrique peut exister mais aussi une vraie droite modérée forte comme l’UDF d’avant ; que les sensibilités du centre droit et de l’UMP commencent de façon voulue sur une même ligne médiane; qu’au moins la moitié des électeurs du FN votent toujours naturellement au second tour pour la droite modérée. Pour finir, la lutte cordiale Fillon / Copé semble – enfin – tourner vers la projection de certains risques et certaines différences sur fond de courants qui profitent également de cette élection interne pour porter leurs motions apparemment plus fortes que populaires.
Dix ans après, j’invite donc une nouvelle fois les dirigeants, militants, sympathisants et électeurs proches de l’UMP à venir échanger avec leurs différences, leurs spécificités et leurs sensibilités dans un « laboratoire d’idées », pour un dialogue constructif tout en préservant l’unité.
Il s’agira de réfléchir avec méthode, confronter les propositions, partager des idées dans l’intérêt général pour votre canton, votre circonscription, votre département et notre pays dans une dynamique européenne. Il s’agira également de développer une vraie pédagogie politique vis-à-vis des électeurs à travers des réunions fermées et ouvertes et certains événements.
Les clubs rassembleront, à Paris, en Bourgogne puis dans toute la France, des parlementaires, élus, responsables mais aussi et surtout les militants et celles et ceux qui ont envie de redécouvrir de vraies échanges d’idées politiques et techniques au delà des affaires de personnes, sans s’opposer systématiquement aux projets soutenus par l’autre bord.