Le prix Charlemagne part aussi en Ukraine lors d’une nouvelle tournée de sagesse ?
Après l’attribution du Prix Charlemagne aux militantes biélorusses des droits civiques, le Prix Charlemagne 2023 est décerné au président ukrainien Volodymyr Zelensky et au peuple ukrainien pour leur combat en défense de la démocratie et contre la guerre non provoquée et injustifiée menée par la Russie. La distinction était remise lors d’un nouveau périple européen entre Italie, Allemagne, France et Royaume-Uni pour remplir le panier d’armes dans un soutien durable tout en restant un peu moins insistant sur les avions dans une certaine conscience.
Par François CHARLES
Economiste, conseil en stratégie et management, relations européennes, Président de l’I.R.C.E., ancien responsables d’affaires industrielles internationales à la DGA
Le Prix international Charlemagne d’Aix-la-Chapelle est la récompense la plus ancienne et la plus célèbre décernée en reconnaissance de l’engagement en faveur de l’unification européenne. Qui pouvait le plus le recevoir actuellement, en présence des autorités institutionnelles, que l’actuel président ukrainien et son peuple qui défendent les valeurs de la liberté et qui peuvent aussi employer la force pour se protéger et qui « mérite de faire partie de l’unité atlantique » avec un remerciement sur l’accueil des réfugiés ukrainiens.
Notons une réaction de soutien de la Banque Européenne d’Investissement, sur son site, qui témoigne d’une solidarité sans faille avec l’Ukraine, après avoir décaissé 1,7 milliard d’euros de financements et 3,6 millions d’euros d’aide humanitaire depuis le début de la guerre avec un appel à contributions en faveur du fonds fiduciaire de la BEI « EU for Ukraine » pour soutenir les efforts de reconstruction.
Cet effort est bien entendu à rajouter à ceux des Etats-Membres dont l’Allemagne qui vient d’attribuer une nouvelle enveloppe de 2,7 milliards d’euros pour des munitions, chars, système de missiles et d’anti missiles lors de la venue du Président combattant qui a salué le « rôle de leader de l’Allemagne, élément clé de stabilisation des relatons internationales, et sa deuxième place après les Etats-Unis ». Nous ne saurons pas si ces mots flatteurs ont réjoui les chefs italiens, français et britanniques en espérant qu’ils ne sont pas fait pour jouer la concurrence à la chinoise.
Notons que la conférence de presse en Allemagne pourrait être qualifiée de sagesse sans aborder les avions, sujet certes rattrapé ensuite par les journalistes. La question des interventions possibles en Russie a même été abordée et non repoussée par le Chancelier répondant qu’il fallait tout faire pour rétablir les frontières de l’Ukraine. S’il s’agit désormais de V. Zelensky (VZ), il en va surtout toujours de celle des alliés.
Merci commissaire Breton, interviewé sur une chaine française, pour avoir rappelé que c’est bien l’Ukraine qui mène cette guerre aidée par les Etats-Membres de l’UE et de l’OTAN et qui vaincra, même si tente souvent d’intégrer les Européens et leurs alliés dans la guerre.
T. Breton rappela aussi que les achats d’armes des Etats Membres de l’UE, gérée par l’agence de défense, comme cela se pratique au sein de l’OTAN et comme cela a été le cas d’ailleurs pour les médicaments. Pourront se rajouter des financements pour les lignes de production.
Quant aux visites de plus annoncées par VZ pour remplir son panier et peut-être d’avions, certes la supériorité aérienne est essentielle notamment pour le moral des troupes au sol mais pas totalement obligatoire si les appareils de l’ennemi ne peuvent survoler le territoire comme c’est le cas. On peut d’ailleurs former sur des avions école pour la pratique des opérations sans forcément ensuite piloter sur Rafale ou Mirage 2000. Sous des alibis de conserver des moyens nationaux, reste la question de savoir si l’on peut avoir confiance en VZ ou à ses militaires, voire ses ministres qui ont des discours parfois surprenants. Et pourrons-nous récupérer les matériels en cas d’engagement non tenu, voire si la guerre est terminée ?
Enfin, faudra-t-il reconstruire tout le pays sauf à en profiter pour tout rénover mais avec de simples fonds structurels. L’intégration doit sans doute être particulière mais de toute façon pas avec un pays en guerre et avec des responsabilités et une solidarité reconnues pour calmer les avis et apriori négatifs ou les déceptions.