Dijon, laboratoire français d’un mouvement apolitique à l’italienne ?
Depuis plus de 5 ans, Dijon, petite ville bourgeoise à 1h40 de Paris en TGV, revit enfin de jour comme de nuit. Il n’en reste pas moins qu’un candidat atypique et saltimbanque semble faire du buzz à partir de sa popularité pour que Dijon s’éveille davantage. La question n’est pas de savoir ce qu’en pensent les autres candidats mais plutôt comment il peut éventuellement redonner envie d’aller voter, du moment que cela change de la politique traditionnelle, sans que l’on sache forcément pourquoi avec les risques que cela représente également.
Par François CHARLES
Economiste, conseil en stratégie et management, animateur territorial et politique
En 1871, l’Italien Garibaldi est venu défendre Dijon. Lors des dernières élections italiennes, un parti apolitique a joué plus que les troubles fêtes et a donné un nouveau visage au pays. En 2014, ce même type mouvement, que nous avions connu avec Coluche en 1981, est en développement éphémère ou non à Dijon sous la bannière de celui que nous appellerons DLDG, comme il existe un DSK. Homme d’entreprise et du terroir, il est candide du système contrairement aux autres candidats « sérieux », comme dit le Bien Public, journal local non indépendant et mal informé et qui porte pourtant un nom historique. Ce DLDG mise sur la force des réseaux sociaux sans trop faire attention à ses faux amis. Sans idée politique au départ, il rassemble sur son nom et cette action est louable s’il s’agit de mobiliser les 45% d’abstentionnistes qui ne vont plus voter ou qui considèrent qu’il faut faire de la politique pour choisir son maire comme je l’ai entendu. Mais comme Coluche, il commence pourtant à chercher une force motrice et une identité en dehors des réceptions avec ou sans son chapeau fétiche. Et de ce fait il dérange. Bienvenue au club !
Vous avez lu mon serment de Koufra l’an dernier. Dijon attendra encore une vraie politique intelligente étant donné que l’actuel maire François Rebsamen va de toute façon gagner grâce notamment à son tram qui redonne de l’oxygène à la capitale bourguignonne. Rien ne sert de s’opposer pour une simple histoire de positionnement surtout quand le bilan est plus que passable à part une action très négative pour l’intérêt général dont il se souviendra, comme d’autres responsables locaux. Et comme le dit F. Patriat, il convient de conserver la liste dans sa poche…
Alain Houpert, l’observateur empathique, est un vrai candidat d’opposition pour la ville en remplacement du courageux FX Dugourd. Il ne comprend pas DLDG car lui n’a pas de vrais amis, même sur les réseaux sociaux, mais c’est le gage, comme Napoléon, des travailleurs, des stratèges et des calculateurs. Il sera sans doute un bon maire à terme s’il change mais devra composer à nouveau avec moi si je me présente finalement.
Emmanuel Bichot est un pur produit du système et un gentil qui ressemble un peu à Robert Poujade qui a laissé la ville s’endormir en la transmettant tacitement à F. Rebsamen à travers des travaux de très franche … maçonnerie. Même si c’est une candidature intelligente, tout en considérant, comme je l’ai écrit, qu’elle est certainement faite pour contrer Alain Houpert, attendons un peu pour lui donner la main. Peut-être devrait-il rester dans son rôle de très bon financier, de par sa formation d‘administrateur civil, comme il sait le faire au Conseil général.
Mais au fait qu’en pense DLDG, lui qui s’inquiète de ce que pense les autres sur sa candidature, plutôt que les électeurs, ce qui dénote peut-être réellement une absence de substance au-delà de son coté homme de cœur empathique qui veut être aimé, comme je l’écrivais de notre président de la République avant les élections. Il lui manque sans doute seulement quelques bons conseillers pour lui éviter ensuite aussi une impopularité fulgurante …
Et donc, est-il si différent des autres finalement ?