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Le blog philosophique de francois CHARLES

Les cantonales et territoires, laboratoires et éléments de stabilité pour une politique nationale et européenne

13 Octobre 2011 , Rédigé par francoischarles Publié dans #politique

Au même titre que la vision européenne se nourrit des particularités nationales et volontiers locales, savoir valoriser la les cantons, c’est participer à la définition de la force motrice des territoires de demain dans l’Europe des nations et des régions.

 

Après avoir accompagné et participé à tous niveaux à trois semaines de campagne sur trois cantons différents de côte d’or, puis avoir analysé les résultats, j’en ai tiré certains enseignements généraux majeurs pour ce scrutin à la fois local et national. Une approche comparative avec le monde des organisations permettra sans doute de mieux comprendre certaines subtilités.

 

 

Par François CHARLES*

 

 

L’électeur local du canton, composé de communes rurales et citadines, incluses dans des communautés de communes, vit les mêmes attentes que le salarié d’une PME filiale locale d’un grand groupe. Ils partagent des ressentis souvent d’injustice et des besoins d’existence similaires. Ils rencontrent tous deux leurs chefs éloignés uniquement lors d’événements.

 

Le salarié accepte ou subit souvent la politique générale du groupe qui développe une communication trop générale et floue qui ne trompe personne alors qu’une politique locale et des actions concrètes sont attendues. Les réactions sont parfois violentes avec les risques que cela comporte sur l’équilibre social et financier. La force de l’électeur à échéance régulière est de disposer de bulletins de vote pour changer de chef local, national ou européen souvent en fonction de la personne et des actions de ce dernier. On votera souvent pour une raison de confiance, pour un leader à la fois psychologique, responsable et opérationnel. Mais tel leader local saura aussi se cacher derrière des boucliers nationaux afin de valoriser ses initiatives locales.

 

Le salarié se syndicalise et donc se politise dès qu’il ressent un sentiment d’indifférence souvent issu d’une incompréhension. Au même titre, l’électeur local rejette le discours national sauf quand il peut créer un contre pouvoir et aider à alimenter une « planche à secousse » sur le leader en place.

 

Le salarié comme l’électeur semble avoir la volonté de participer aux décisions de façon concertée et autrement que par un vote. L’un et l’autre ne doivent toutefois pas remettre en question la démocratie qui laisse la parole à l’équipe mais qui reconnait que la décision incombe au chef et à l’élu.

 

Les ouvriers d’Etat sont capables de changer de statut s’ils ont une visibilité et certaines garanties car ils savent aussi intégrer les réalités du fonctionnement d’une organisation. Et en cela, leurs syndicats leur cachent souvent et maladroitement la copie au risque de se faire déborder par leur base. Si l’électeur sait aussi être fidèle, il peut mettre en garde les politiques qui auraient trop promis, trop caché les réalités, trop maquillé les chiffres ou trop tapé sur l’adversaire pour se faire élire sans réelles propositions concrètes.

 

Les salariés sont capables d’accepter de considérer que le bonheur passe par la création et le maintien d’emploi et par certains choix stratégiques et opérationnels courageux. A ce même titre, les dirigeants doivent être capables d’avoir le courage d’aborder le vecteur social comme condition à une création de valeur durable et non comme une obligation régulière. L’électeur, généralement salarié, est donc également sensible à cette approche et peut comprendre certaines décisions de fermeture ou de réorientation. Mêmes les forces dites « de progrès » en prennent conscience mais souvent en aparté pour garder un discours cohérent.

 

Enfin, comme le salarié, l’électeur local a néanmoins besoin du regard du siège pour vérifier son appartenance, son besoin d’estime et d’accomplissement et pour faire passer certains messages directement. Beaucoup de personnes auraient apparemment été satisfaits s’ils avaient rencontré leurs élus européens qui auraient pu faire part de leurs expériences et applications pouvant être mises en pratique dans leur espace de proximité.

 

Le chef d’entreprise n’est rien sans ses salariés et inversement. L’Europe n’est rien sans ses territoires et inversement. Cette roue d’amélioration continue est le gage d’une certaine stabilité pour aller de l’avant sur le chemin. Et rien ne sert de trop l’éclairer au risque de perdre notre vigilance salvatrice de longévité.

 

*Economiste, sociologue, écrivain, président d’associations européenne et humanitaire, ancien responsable politique

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