La décison allemande des chars pour l'Ukraine : clé de l'identité européenne ?
A l’heure de l’anniversaire du Traité franco-allemand, il est utile de rappeler que l’on retrouve souvent, dans de nombreux domaines, la France, l’Allemagne puis les autres, dépendants et rejoignant cette dernière pour finalement gagner la partie, même si ce n’est pas un jeu. Pour autant, la Pologne, autre moteur européen du centre Europe, monte peu à peu en puissance et opposition sur différents sujets dont la forme du soutien à l’Ukraine, suivis par d’autres pays dans toute l’Europe dont plutôt frugaux, rapprochant finalement aussi les deux grandes anciennes nations antagonistes, notamment sur le sujet de la défense et de l’armement pour mieux faire valoir une certaine identité européenne au sein de l’OTAN. Et pourquoi pas dans d’autres secteurs au sein d’un même label multifacettes
Par François CHARLES
Economiste, ancien responsable d’affaires industrielles européennes à la DGA, conseil en stratégie, management et affaires européennes, Président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe (IRCE).
Réalités et options
Le grand show étasunien de Ramstein de janvier en Allemagne, précédé par une réunion la veille entre Etats européens, visait à définir une position cohérente sur la fourniture d’armes, bien montrer le caractère défensif de l’OTAN et figer la ligne de défense pour faire jouer ensuite la négociation, au grand désespoir des Ukrainiens. Celui de février réaffirma un soutien mais cette fois plus « lourd » par pression interne européenne mais sans doute aussi étasunienne comme quand l’UE acceptait l’échange de données UE-EU en contrepartie de gaz.
La reprise des avancées russes, pour l’instant minimes, et la peur engendrée à nouveau chez les Polonais, en guerre depuis 10 ans dans les Etats-Majors et les ministères, a su relancer les dynamiques, comme à Vienne qui s’endormait sous les batteries de cuisine de Talleyrand avant que Napoléon ne rentre de l’île d’Elbe, et modifier certaines décisions pourtant encore estimées encore trop frileuses par le Président Zelinsky ne devrait pour autant pas blacklister les autres dirigeants comme il peut le faire étonnement avec les personnes qui cherchent la paix depuis 2014.
La contre-offensive russe, certes d’un groupe spécialement entrainé, impose toujours des matériels immédiatement disponibles à la fois pour les Ukrainiens mais aussi désormais pour de nombreux pays comme la Pologne ou l’Allemagne, achetés surtout en dehors d’Europe qui n’a plus de disponibilités, sauf peut-être cachées, ou avec remise à niveau, avec de l’argent en propre ou en solidarité. Reste à prévoir la formation, avec des délais adaptés en lien avec la technicité.
Certains découvrent les réalités d’une vraie guerre avec impacts civils, avec certaines attitudes d’horreur ou d’une opération spéciale ou extérieure, comme la nomme les Français pour les leurs. Certains diront que les Etats-Unis alimentent le grand Laboratoire ukrainien de l’armement comme ils l’ont fait avec la guerre des étoiles. D’autres mettront le doigt sur le discours ukrainien demandant toujours plus, jusqu’à désormais des avions, bateaux et sous-marins et entrainant peut-être peu à peu les servants étrangers camouflés pour éviter de tomber dans le statut de belligérant comme sait le faire V. Poutine jusqu’à un certain stade, sachant aussi parler de droit pour faire respecter les Accords de Minsk. Leur échec l’a semble-t-il poussé à annexer les provinces et donc de recevoir le blâme de ne pas les avoir respectés, comme sans doute ensuite d’autres raisons qui ont provoqué la tentative d’invasion.
D’autres craignent les débordements ukrainiens en territoire russe. D’autres enfin en profitent pour bousculer l’ordre établi au sein de l’UE sans forcément vouloir jouer le rôle de contre leader, comme l’ont fait les Britanniques. Au-delà des visioconférences, nous assistons à des Conseils et visites à Kiev, des invitations à Strasbourg puis à Bruxelles même au Conseil européen, afin de consolider l’unité, d’assurer d’une prise de guerre, comme dans les années 1990 au mépris de la valeur de certains critères. L’Ukraine n’en demande pas mieux pour accélérer son adhésion à l’UE qui est d’ailleurs sans doute une des principales raisons de l’invasion, plus que l’OTAN qui est déjà aux frontières de la Russie. Encore faudra-t-il qu’elle retrouve ses frontières d’origine ou que les membres modifient les conditions initiales,
L’Ukraine mise sur son Président médiatique, pour jouer à « battez-vous » tout en sachant aussi déjà vers qui elle souhaite se raccrocher, à moins que ce soit un autre jeu, en inventant parfois des faits et en communiquant à la place des autres pour mieux les impliquer, comme avec le missile au-dessus de la Roumanie ou de la Moldavie. Mais sachons aussi que tout est possible quand on sait que des avions russes survolent aussi parfois la Bretagne mais très bien détectés et encadrés. Je dois m’arrêter là sous peine d’être officiellement déclaré pro-russe par de multiples lecteurs et autorités.
Enfin, on assite récemment à des limogeages en masse en Ukraine pour corruption alors que l’UE finance la réorganisation de l’Etat depuis longtemps dans le cadre de la politique de voisinage. Peut-être est-ce une possible actuelle pression vers l’Ukraine en contrepartie de l’envoi de nouvelles armes plus lourdes sans accepter non plus les avions qui demandent aussi plus de temps de formation qu’en 1940. Reste à savoir aussi qui financera tout cela, même s’il le faut sans doute, coûte que coûte, au nom de la liberté comme de la sécurité. Quant aux atouts de l’Ukraine pour l’Europe, si cela est peut-être bon les Ukrainiens et pour les consommateurs européens, nous pourrons aussi demander leurs avis, aux agriculteurs franco-allemands au-delà de la solidarité. Regrettons que les atouts de chaque Pays entrants soient moins considérés que les manques, constatant régulièrement aussi que l’UE n’est forte ensemble que sur le papier ou quand il y a des crises et que l’on ne vit pas que de valeurs comme d’eau fraiche. Mais je vais arrêter sous peine d’être suspecté de soutenir les agresseurs.
Faudra-t-il se préparer à faire le deuil de ne pas avoir assez donné et pas assez tôt ? Si les Russes envahissent l’Ukraine, l’apocalypse écrit, en lien avec la Chine, que l’OTAN considère enfin, sera un peu repoussé.
Les Russes ont attaqué l’Ukraine avec des chars et méritent certainement d’en être repoussés de la même façon, au-delà de construire une ligne Maginot défensives sur les limites actuelles, de quasi 2014 et de janvier 2022, et vers une guerre sans fin. Les uns veulent retrouver leur bien historique et n’acceptent pas cette sous identité ukrainienne et sa volonté de rentrer dans un autre espace, avec des valeurs différentes et avec des écartements de voies de chemin de fer différents avec leurs effets induits, ce qui est loin d’être ludique. Les autres veulent retrouver leur frontière, condition notamment de l’entrée dans l’UE qui est plus importante que d’intégrer l’OTAN. Les uns luttent contre le soi-disant « nazisme ukrainien » quand les autres combattent le « fascisme poutinien », sans parler de stalinisme. Les uns ne veulent pas dialoguer avec V. Poutine, comme quand la France ne voulait pas parler à Bachar el Assad, sachant bien que l’un et l’autre resteront sans doute en place longtemps…et que tant que VP sera présent, le deuil de l’Allemagne de l’Est ne sera pas fait.
On voit par ailleurs, que les Ukrainiens rentrent chez eux et que l’économie fonctionne dans les zones non occupées de ce grand Pays, comme en France en dehors des zones détruites ou occupées lors des guerres. Le fait que les Ukrainiens aient repris une partie des régions annexées par la Russie n’a pas déclenché de guerre nucléaire, sans doute ce n’en vaut pas la chandelle mais qui pourrait finalement arriver si le conflit s’étendait à l’OTAN. On peut aussi se poser la question de ce qu’il serait advenu si V. Poutine avait réussi son coup en février 2022 ou sur quelles cibles peut-il porter ses efforts dans une sorte de meilleure solution de rechange, comme la Moldavie ou le reste de la Géorgie, où finalement l’Occident ne bougera plus, sans imaginer la Roumanie, ni les pays Baltes bien intégrés au sein de l’OTAN.
Les journées pour la paix de Munich ont rappelé, devant le monde quasi entier, intéressé par les convois de nourriture, que la Russie ne doit pas gagner, que la guerre pourra être longue et que l’heure n’est pas (plus) au dialogue avec la Russie. Il est surtout question de reconquérir les esprits, voire les cœurs de pays du Sud non solidaires qui accueillent la Russie et son lobbying sur les autres continents et se sent soutenue.
Enfin, il n’est pas forcément bon de militer pour la paix avec concession quand on se souvient que l’assassin de Jaurès n’a pas été condamné, comme l’agresseur de Dreyfus, mais que celui de Louis XV a été écartelé et ensuite « découpé », contre l’avis du roi.
La problématique et la force de la décision allemande
Face à cela, ou plutôt en l’intégrant, la France, jusque-là leader politique, a réintégré le rang au sein de l’OTAN qui n’était pas en mort cérébrale mais en sommeil et en veille défensive, tant que l’on n’avait pas réellement besoin d’elle. L’Allemagne, quant à elle, commence à prendre des décisions qui affirment son rôle pivot, avec un impact fort, tout en montrant des liens cohérents avec les Etats-Unis dont elle est liée grâce à sa constitution, qui ne l’oublions pas, à veillé à casser autrefois son unité, mais aussi en leader européen en intervenant aux cotés et à la place du secrétaire général de l’OTAN ?
La position allemande peut aussi sembler ambigüe, voire difficile pour elle-même. Gardons en mémoire qu’elle devait limiter son armement, que la France a été la dernière a accepter son réarmement et qu’elle prend seule, désormais, la décision sur des bases humaines à reconstituer, comme a dû le faire le Japon, dont les soldats vont désormais au combat bien armés dans les opérations internationales.
S’agissant de l’export de matériels sensibles, celui-ci est interdit en France comme en Allemagne, sauf autorisation gouvernementale. Cette dernière est avant tout ancrée sur des valeurs et désire harmoniser, au niveau européen, à partir de ses principes forts liés aux valeurs du Conseil de l’Europe. La France, quant à elle, veut se garder le droit d’agir au cas par cas et davantage sur des principes de géopolitique. Nous avons vu les résultats d’une part pour les bateaux MISTRAL et d’autre part pour les missiles MBDA. Pour autant elle se trouve désormais confrontée à une réexportation aux portes de l’UE dans un pays qui fait une certaine unanimité de soutien et potentiellement déjà intégré dans l’UE, alors que bien des critères ne font pas l’affaires, rappelant aussi l’entrée de ceux du Centre Europe.
Si la France avait promis déjà des véhicules avec des canons de 105, il n’était pas question de le faire pour les chars Leclerc, qui vont pouvoir être comparés aux Léopards et autres chars étasuniens beaucoup plus lourds. L’Allemagne a accepté la licence d’exportation pour les Léopards 2 de la Bundeswehr mais aussi, et finalement, pour des Léopards 1 actuellement en stocks dans divers endroits, nécessitant d’ajouter certes aussi un financement pour les remettre en état de fonctionnement et assurer leur approvisionnement en munition. Cela rejoint le fait que la Pologne et les ex PECO ont donné des chars très rustiques d’origine russe, ce qui peut être un point de liaison dans le groupe de Visegrad qui n’est pas toujours à l’unisson, sauf peut-être sur cette absence de règle. Mais l’Allemagne a su user de son parent normatif, toujours en accord avec les Etats-Unis, et ses propres valeurs, pour refuser, au moins pour l’instant, la livraison d’avions, quand elle cherche surtout à renforcer ses propres forces.
Le regain de permission d’identité polonaise en rebond des demandes ukrainiennes
La Pologne s’affiche, d’une certaine façon, comme « contre-leader », et peut parler plus librement car tout le monde soutien d’Ukraine, sans doute en prenant un peu la vedette à la Hongrie, qui s’était vue blâmée autrefois par certains membres du Conseil de l’Europe, qui lui reprochait de mettre en avant ses valeurs chrétiennes pour ne pas répondre aux autres valeurs européennes de justice et de démocratie, qui d’ailleurs ne sont généralement pas plus respectées par les Pays fondateurs.
En devenant un autre moteur en dehors de la zone euro, la Pologne montre qu’elle sait aussi fédérer, avec également les Etats-Unis qui y investissent directement depuis longtemps et accroissent le déficit de balance avec les autres membres de l’OTAN. La Pologne achète hors Europe des matériels déjà disponibles sur étagère, et notamment en Corée du Sud, qui a aidé Sagem à se démarquer de ses maitres d’œuvres français. Elle le fait cette fois sans contreparties attaquables, en conformité avec les règles de l’UE, deviendra peut-être la nation la plus armée du centre Europe, voire de l’Europe, grâce peut être cette fois aussi avec des fonds autorisés européens, qu’elle reconnait désormais comme effet de levier, mais aussi un budget propre, apparemment relevé à 4% de son PIB. Elle va le faire d’ailleurs comme l’Allemagne, qui n’arrête pas de rajouter des milliards et se fait blâmer par la France, comme celle-ci le reprochait il n’y a pas si longtemps à la Suède avant de comprendre l’équilibre historique européen qu’elle ne peut qu’accompagner, n’étant plus assez forte individuellement. Reste à savoir par ailleurs si ses achats externes sont justifiés car les produits européens ne sont pas compétitifs, trop contraignants, inexistants ou s’il s’agit simplement de géopolitique.
La Pologne menaçait de passer outre l’accord d’exportation de l’Allemagne utilisant cette fois le jeu du « sans toi », et en « contre-leader », avec un certain nombre de pays en soutien et une Union Européenne en osmose ukrainienne, utilisant même un fonds pour servir de centrale d’achat, dans un domaine dépassant ses compétences. Les affrontements de même nature germano-polonais, vus dans l’environnement et l’économie, ne pouvaient se reporter aussi dans la défense sur une zone d’influence revendiquée et surtout protégée également par les Etats-Unis.
Les Polonais ont aussi une histoire allemande, et savent rappeler à la France qu’ils avaient acheté des avions en 1939, qui n’ont jamais été livrés, et que les pilotes ont dû partir en Angleterre pour continuer à se battre. Si la Pologne est entrée dans l’UE, elle sait nous rappeler qu’elle l’a fait avec son identité, qu’elle ne souhaitait pas se retrouver une nouvelle fois dépendante et qu’elle n’avait pas forcément le même projet politique. Elle assure son rôle dans le groupe V4 de Visegrad, créé en 1335 puis réactivé en 1993. Si elle continue sempiternellement de reprocher à la France de ne pas être intervenue lors des différentes invasions, oubliant l’Histoire un peu plus ancienne et la chute de l’Empire à cause notamment de la Campagne de Russie pour sécuriser la Pologne, elle s’affronte peu à peu à l’Allemagne, cette fois sur le terrain économique.
La Pologne a toujours cherché à se battre avec panache et se distinguer. Serait-elle un laboratoire ukrainien pour l’intégration, sauf pour quelques domaines, comme par exemple l’énergie où l’Ukraine maitrise déjà le nucléaire.
Il serait intéressant d’entendre ses dirigeants s’exprimer désormais sur le Triangle de Weimar institué en 1991, qui est plus qu’un axe, chacun pouvant discuter avec l’un des deux autres, en espérant que ce n’est pas le triangle des jeux psychologiques de Karpman où chacun a sa place en tant que victime, sauveteur ou persécuteur…
Le resserrement des liens, voire du label franco-allemand capable de prendre la bonne décision grâce à certains modèles de solutions
La France regarde vers le Sud, d’une part avec un traité franco-italien déjà mis à mal par la visite du Président ukrainien à Paris, sans inviter l’Italie, et d’autre part avec l’Espagne dans la défense et aussi avec le Portugal sur l’énergie verte, incluant désormais l’Allemagne. Celle-ci regarde vers l’Est mais avec une relation difficile avec la Pologne et pourquoi pas, du moment que cela est fait en intelligence et en complément, dans une certaine « boussole stratégique » qui, pour certains, n’en n’est rien mais appuyée aussi par le Parlement européen.
Les Français parlent de couple quand les Allemands parlent de moteur. Tout cela est lié à la culture. On ne sait pas forcément toujours bien pourquoi un couple se fâche entre les humeurs, émotions, raisons objectives et subjectives, les jeux de pouvoir et d’influence ! Un moteur est mécanique avec sa partie froide et chaude imbriquées ensemble dès la construction pour durer. La raison d’une panne est souvent vite trouvée, en fonction de sa construction et de son mode d’utilisation. Si un moteur a aussi une enveloppe, en revanche il n’a pas d’âme. Il convient de trouver une expression où l’un ou l’autre ne peuvent facilement se blâmer, comme c’est souvent le cas, mais simplement, savoir s’il faut et comment, relancer le moteur, changer les bougies, les injecteurs, faire de la maintenance permanente ou avec immobilisation, ou alors de façon prédictive.
Si les deux ont la volonté de réglementer l’export militaire ou de matériels sensibles, la façon d’y parvenir peut être différente sur une même destination. L’Allemagne a donné son accord sur la RGPD mais réaliser des affaires, elle certifie sur l’infrastructure du Cloud quand la France le fait sur les personnes, avec le risque avéré connu, et que dire sur la fiscalité, le social, l’énergie etc… Dans le domaine militaire, France et Allemagne s’affrontent, même sur la santé, alors que les compétences d’Etat-major de l’un et les compétences opérationnelles de l’autre peuvent être imbriquées. Il ne peut être pensable que certaines dispositions ou certains accords soient conclus pour éviter de limiter le pouvoir de l’un ou de l’autre, alors qu’il s’agit de les rendre les deux plus forts ensembles.
Les élément communs et compléments franco-allemands devraient les rendre tous les deux plus forts, comme entre pays de l’UE, sans chercher à imposer telle ou telle solution à l’un ni aux autres. La méthode souvent simple directive et tranchante française et la méthode consensuelle de coalition allemande ont chacune leur qualité et peuvent être choisie en fonction des sujets et circonstances. Les plans de relance ont été possibles grâce à la complémentarité entre le garant allemand et le financier français. La difficulté de création d’un label exportable européen, sujet récurrent de nombreuses agences européennes, qui ont les mains liées par leurs directions générales qui font la politique, est peut-être cet aspect multi-solutions dans une même membrane. Comme pour le Cloud, même si le miracle de la paix franco-allemande est un exemple dans le monde entier, il est temps aussi de faire réellement d’autres deuils, par exemple financiers sur les dettes de 1918 et 1945, peut-être rentrées dans la balance de l’acceptation de l’euro en compensation de la réunification.