ALESIA, THEATRE D'UNE NOUVELLE GUERRE ?
En 52 av JC, Vercingétorix, en gaulois «chef suprême » battait le généralissime Jules Caesar à Gerg ovie puis le pourchassait à travers la Gaulle pour subir ensuite une défaite « dans » ou « après » le pays des Sequanes (en fonction des traductions du « ad Sequanem ») due à la pseudo neutralité des Eduens et de la cavalerie des Germains. Napoléon III a décidé que le site de la bataille avait été identifié en haute Cote d’Or. Jusque là tout le monde est à peu près d’accord.
Alors que la même statue en Allemagne a été érigée pour celui qui a mis les Romains en dehors des frontières, il est étonnant de se réjouir d’une défaite mais nous n’allons pas refaire l’histoire sauf à montrer le sursaut national, comme voulait le faire l’Empereur. Mais était-ce peut être là un acte manqué avant Sedan, sans oublier néanmoins les charges héroïques de nos cavaliers et les victoires vécues à Dijon et à Belfort. Je souhaite d’ailleurs toujours que les soldats tombés en 1870, avec l’apparition de premiers monuments dans nos communes, soient également commémorés le 11 novembre.
A quelques jours de l’inauguration du muséo-parc d’Alesia, œuvre territoriale de MM De Broissia et Sauvadet, qui a été financé par le Conseil général à hauteur de plusieurs dizaines de millions d’euros, et qui devrait accueillir dit-on 150 000 visiteurs par an (…), le JDD du 11 mars 2012, puis le JT de 20 heures de France 2 du 15 mars relancent le doute sur la légitimité du site. En effet, l’historienne Danielle PORTE, homonyme de l’enseignante d’histoire géographie qui aime souvent à porter le badge d’Alesia, notamment quand elle visite des projets territoriaux (…), réfute le fait que la « défaite » ait bien eut lieu en Bourgogne. Quelle publicité pour le muséo-parc !
Quel en est l’objectif ? Quelles sont les réalités ? A quoi joue-t-on ? N’y a-t-il pas un moment ou l’on doit arrêter de lutter, comme dit P. Molinos sur d’autres sujets ? N’y-a-t-il pas d’autres options pour valoriser certains sites ? Et… savez-vous qu’une autre bataille s’annonce ? Ce site sera-t-il rassembleur ou évocateur de certaines luttes entre pseudos alliés ?
Par François CHARLES
Economiste, sociologue, conseil en stratégie et management, animateur politique, porteur du projet d’hôtel 4* près de Montbard
Cote d’Orien d’origine, je connaissais la statue d’Alesia en Cote d’Or. Alors marié à une jurassienne, et féru d’histoire, qui plus est militaire dans l’armée de terre, je me suis intéressé il y a plus de 20 ans à un autre site, ou plutôt à deux sites de pars et d’autre de Champagnole : l’un pour la bataille de cavalerie avec les Germains juste au bout d’une voie romaine, l’autre ensuite au pied d’une quasi forteresse de rocher, un réel « oppidum » abritant l’armée gauloise repliée en ordre. Quelle fut la surprise du maire et ami actuel de Champagnole de constater il y a dix ans que l’histoire d’Alesia n’était pas que locale. Entre temps, j’avais rencontré André Berthier, des historiens, des passionnés, les deux associations (locale et parisienne) souvent opposées dans les buts et moyens mais pas dans l’objectifs. J’ai sillonné les lieux de bataille et en ai même fait ensuite un sujet de présentation lors de mes études militaires devant les preuves cartographiques et opérationnelles apportées par photos aériennes consolidant les écrits de César sur les distances des plaines, des fossés et des tours, ainsi que sur les lieux géologiques. Ce même exercice vient d’être à nouveau réalisé avec des technologies nouvelles, confirmant les premières hypothèses. A Chaux des Crotenay, des lieux portent des noms liés à César. Cette région verrou jurassienne a souvent été ensuite le théâtre de nombreux affrontements très sanglants. Même si César a sans doute du gonfler les chiffres, on peut mal imaginer que la nombreuse armée de secours ait pu perdre dans la plaine d’Alise Ste Reine ni réussir à harceler l’armée romaine alors qu’il était difficile pour elle de manœuvrer dans le Jura avec l’échec ensuite que l’on connait.
Je suis allé depuis longtemps comparer ces études avec celles d’Alise Sainte Reine. A cette époque, certaines fouilles avaient encore lieu mais elles se sont bien vite arrêtées quand des preuves matérielles se sont avérées donnant ainsi un doute culturel. Par ailleurs, à chaque fois qu’un lieu était défait, surtout religieux, la tradition voulait qu’on l’abandonne alors que l’Alesia bourguignonne a réellement vécu à partir de ce moment.
Pourquoi ne pas penser que l’histoire ait pu tourner et que les Romains aient décidé cette fois de créer un lieu à cet emplacement ? La meilleure solution de rechange (MESORE) est-elle pour Chaux des Crotenay ou pour… Alise Ste Reine qui fête le martyr d’une femme gauloise depuis plus de 800 ans. Pourquoi ne pas reconnaître qu’il y a eu aussi une bataille à Chaux des Crotenay pour réduire cette crise ?
Pensons positifs pour que ce site soit entrainant pour le territoire au même titre que l’abbaye de Fontenay ou que Flavigny. J’espère y faire bien vite des séminaires de stratégie. Nous verrons si la future hôtellerie de Nogent drainera des visiteurs ou en bénéficiera. J’espère aussi que le site pourra accueillir une des soirées du futur festival de musique de film de l’Auxois avec le thème « militaire ». J’invite les deux sites à se valoriser mutuellement comme pourraient le faire les aéroports de Dijon (en Cote d’Or) et de Dole (dans le Jura) qui ne luttent pourtant pas à cause d’Alesia.
Ah oui, l’autre bataille ? Si vous suivez mon blog et mes pages facebook, vous aurez sans doute deviné un certain jeu entre d’une part un grand et actuellement puissant personnage local et national jusqu’aux élections présidentielles et d’autre part un personnage doté de fortes compétences, d’un vécu très riche et varié avec un fort potentiel et d’autre projets pour le territoire, qui avait commencé à travailler « pour » voire « avec » le premier avant d’être blacklisté par son équipe pour des raisons politiques, professionnelles et apparemment aussi désormais personnelles.
On peut aussi à se rappeler autre personne idolâtrant ce personnage local, qui tente désormais de rayonner dans la circonscription (…) en faisant de la communication plutôt que de la politique et en faisant croire qu’elle écoute et comprend, anciennement très proche du personnage compétent lors des cantonales, mais devenue amnésique et ingrate, et même insultante aux apports politiques, relationnels, techniques, personnels reconnus qui lui ont été apportés avec croyance, plaisir et conviction.
Même ceci semble réaliste et pourtant a priori peu réalisable, j’invite ces trois personnes et leurs équipes à aller de concert pour l’intérêt général du territoire car elles ont toutes trois des qualités complémentaires pour travailler et pour rassembler, en laissant ensuite de façon réaliste la légitimité des personnes les plus représentatives.
Encore faut-il pouvoir accepter se remettre en question et accepter aussi une meilleure solution de rechange sans quoi une guerre ouverte sous-estimée risque de se déclencher. Même si la statue de Vercingétorix n’est pas encore déboulonnée, n’oublions pas que les « petits » opposants du Jura ont très certainement raison.