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Le blog philosophique de francois CHARLES

L’Ukraine, ou le recommencement de l’histoire

17 Novembre 2014 , Rédigé par francoischarles Publié dans #europe

En cette date d’anniversaire de la chute du mur de Berlin puis du rideau de fer dans les autres pays, à l’heure où une nouvelle livraison d’armes cette fois très importante et lourde arrive chez les séparatistes, voire nucléaires en Crimée, et à l’heure où V. Poutine quitte le G20 pour cause de gêne, il semblait opportun de rappeler certaines réalités historiques, territoriales et humaines ainsi que certaines options de solutions ou d’escalade dans cette crise ukrainienne en espérant que chacun puisse échanger ses lunettes à travers ces jeux stratégiques mais surtout psychologiques comme nous l’avons mis en avant pour la Syrie.. Par François CHARLES Conseil en stratégie et management, Ancien officier de l’armement, président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe Je me suis déjà beaucoup exprimé sur ce sujet à charge et à décharge avec des réactions fortes de certains défenseurs aveugles de l’un ou l’autre camp. Certaines personnes d’Etat devraient sans doute s’en inspirer. Une mission d’observation, voire de conciliation est à l’étude car nous vivons des moments très graves. Fallait-il en arriver là ? Que va-t-il se passer ? Qu’a donc à prouver ou à sauver V. Poutine ? Une chose est certaine : celui qui utilisera officiellement le premier la violence aura perdu la face dans une région où l’histoire semble se rejouer depuis quelques mois. Il n’est bien entendu pas question que nous acceptions le moindre nouveau fait de violence armée en Europe. Mais pour l’instant l’Ukraine n’est pas membre de l’Union et l’UE n’a pas failli sauf peut-être dans sa politique extérieure où elle s’investit aussi économiquement. Le « plus jamais ça » n’est pas vu par les mêmes lunettes, notamment de ceux qui voient le moyen une nouvelle fois d’affronter Russes et Américains. Mais parlons nous de peuples ou de dirigeants ? Un peu d’histoire L’histoire ne doit pas nous freiner mais mieux nous faire avancer en connaissance de cause Souvenons-nous de certains faits historiques étrangement ressemblants avec ceux exposés plus après et qui peuvent nous aider à trouver certaines options de solutions. Certes, Kiev était la mère des villes de Russie au 9° siècle, ce qui ne signifie pas que ce fait est oublié, un peu comme quand on rapproche la Bourgogne et la Franche-Comté qui ne se ressemblent pas et qui ont vécu finalement peu ensemble. Les Russes ont tout à fait le droit de l’évoquer sans forcément le revendiquer. La Russie était intervenue non officiellement en 1950 en Corée, sans même le dire aux Nord Coréens ! Les soldats sans signes distinctifs étaient tabassés au départ par les Nord Coréens qui les prenaient pour des Américains. Souvenons nous qu’en Afghanistan ce sont des militaires des forces spéciales sans distinction ou habillés d’uniformes locaux qui ont soit disant porté secours au pouvoir face aux rebelles avant le déferlement de l’armée. Souvenons-nous que le Royaume-Uni avait déjà cherché à envahir l’Afghanistan avant les Russes sans succès. L’argent, qui est en fait le fait générateur de cette crise, fut également utilisé par la Prusse pour arrêter la Guerre avec la Russie en finançant le retour de Lénine. Notons aussi que l’Ukraine rentra immédiatement en guerre contre les bolcheviks en 1917 après la paix entre la Russie et l’Allemagne. A l’instar des incursions russes, souvenons-nous qu’Hitler avait été élu, était considéré comme une star, même en Europe, avant qu’il n’envahisse la Pologne sans déclaration de guerre après que les troupes allemandes, déguisées, détruisent un poste frontière allemand prétextant une attaque polonaise puis qu’il envahisse la Belgique prétextant une incursion française. Souvenons nous des pseudos victoires diplomatiques françaises et britanniques face à Hitler qui en profitait pour mieux avancer ses pions. Doit-on encore agir comme en 40 où l’on s’est tourné les pouces pendant 9 mois abrités derrière notre Ligne Maginot ou ne pas intervenir en Finlande ? Souvenons-nous qu’Hitler envahit les Sudètes en prétextant l’oppression du peuple allemand et sans doute une intention cachée  par un Etat créé par la France, ennemi héréditaire Souvenons nous qu’en 1940, les Russes attaquaient la Finlande prétextant une attaque finnoise en Russie après avoir créé un pseudo gouvernement local ne reconnaissant pas le pouvoir en place, qui a appelé Moscou à l’aide. Souvenons nous que les sanctions états-uniennes infligées au Japon pour avoir envahi l’Indochine, ont provoqué en grande partie l’attaque de Pearl Harbor. Devaient-ils laisser faire ? Souvenons-nous que l’Allemagne s’est subitement souvenue en 1890 qu’elle n’avait pas de colonies et qu’elle a engagé des actions fortes et de déstabilisation. Souvenons nous que les missiles à Cuba avaient été déployés aussi à cause des missiles en Turquie Souvenons-nous que M. Gorbatchev avait laissé faire en Allemagne de l’Est mais avait envoyé les parachutistes dans les pays baltes, qu’en 1991, toutes les républiques de l’Union soviétiques proclamèrent leur indépendance et que de nombreuses ont rapidement demandé leur intégration dans l’union européenne, non uniquement pour des raisons économiques. Souvenons-nous que l’OTAN s’est créée avant le pacte de Varsovie pour protéger ce qui restait de l’Europe de l’attitude russe, qui s’est dévoilée ensuite tout en conservant des calibres d’armes différents s’inscrivant plutôt dans une logique de terre brûlée comme au temps de Napoléon puis de Pierre le Grand. La guerre froide est restée froide car sur le terrain les forces en présence pouvaient continuer à se cotoyer et se parler pour vérifier certaines réalités. L’exemple de la Georgie n’est pas nouveau et il est naturel que certains pays affichent tout haut leur protection derrière l’OTAN. Souvenons nous la façon dont été traités les Russes - non citoyens - dans les pays Baltes. S’agissant de la soit disant volonté d’hégémonie des Etats-Unis sur l’Europe, souvenons-nous que l’Union européenne s’est bâtie, comme les Etats-Unis, pour un espace de paix et de sécurité et que oui, on peut considérer que les Etats-Unis sont à l’initiative de l’Union européenne pour tenter de créer un bloc face à l’empire soviétique. Rappelons nous que ces derniers sont vraiment rentrés en guerre par des prétextes forts en 1916 après la guerre sous-marine à outrance pour casser le blocus britannique, renforcé par un télégramme allemand vers le Mexique promettant certains pays du sud des Etats-Unis en cas de victoire. Les « Americains » n’étaient pas volontaires pour s’engager dans une guerre en Europe, sortant eux-mêmes de la guerre de sécession. Il aura fallu une bonne raison. Wilson disait que l’ « Amérique doit donner son sang pour les principes qui l’ont fait naître » rappelant la notion de paix, de droits de l’homme qui seront à l’origine de la création de l’Union européenne. Il est vrai également qu’en cas de victoire allemande, une dette risquait aussi de ne pas être payée par la France et le Royaume Uni. Cette liste n’est bien entendu pas exhaustive. Toutes ces situations ne relèvent en fait souvent que d’un même jeu psychologique que nous analyserons par la suite A suivre : les réalités multiples, les options de crises ou de sortie de conflits
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