Le positionnement électoral des communes de moins de 1000 habitants
En France, au même titre que les PME représentent la majeure partie des entreprises, les petites communes représentent un certain poids et une certaine identité de vote qui vient de s’affirmer encore récemment en faisant largement pencher la balance. Les dernières élections européennes, qui ne sont pas nationales, ont reflété davantage le vote bleu marine des campagnes conservatrices qui oublient également parfois les aides substantielles peu connues mais accordées par le système qu’elles condamnent.
Par François CHARLES
Economiste, politologue, conseil en stratégie et management, animateur territorial et politique
Le vote a une fois de plus sanctionné le gouvernement, comme pour les élections municipales, sans se reporter sur la droite dite républicaine incapable de faire mieux et diabolisant le FN protégeant nos terres en oubliant bien des réalités. Remarquons que le centre droit, modéré, pédagogique et pragmatique, se stabilise.
Chaque vainqueur sait utiliser l’effet de levier produit au national en terme de signe d’adoubement ou de sanction. Quand les Bordelais élisent au premier tour un maire de droite mais votent à gauche pour les élections nationales, nous pouvons en conclure que les élections municipales ne se veulent pas nationales. Quand Dijon maintient son maire de gauche mais vote UMP aux européennes, on peut en conclure qu’elle est bien a droite et que cette dernière n’avait peut-être pas le bon candidat ou la bonne équipe pour les municipales...
Mais est-ce les mêmes réalités pour les petites communes de moins de 1000 habitants, où les règles électorales sont souvent « ajustées », en fonction souvent des us et coutumes locales, et qui se disent non politisées ? S’agissait-il d’un vote de défiance de tout ce qui impose certaines directives à ces bastions et forces vives désirant faire entendre leur voix mais qui ne sont jamais là pour prendre le temps d’y travailler, comme les PME, laissant généralement et respectivement aux institutions et aux grandes entreprises le soin de le faire et de les blâmer ensuite sans prendre leur responsabilité ? Les petites communes, qui sont davantage gérées comme des entreprises familiales, doivent prendre conscience de cette dimension politique réelle ou sous-jacentes dont elles usent d’ailleurs au sein des communautés de commune avec ou contre les villes, et dont les maires peuvent être également encore conseillers généraux, députés ou sénateurs.
Alors que des institutions nationales et européennes tentent d’harmoniser des systèmes nationaux dans certains domaines, la relative compréhension des règles s’illustre parfois sur le terrain par l’organisation d’un vote, où l’essentiel semble être que « tout se passe bien, voire en « ajustant la règle dans le bon sens ». Mais encore faut-il déjà la connaître afin de pouvoir la discuter. Par exemple, dans une petite commune généralement « enfant libre », qui reçoit pourtant les directives des préfectures, il est possible que les assesseurs soient en fait les membres du conseil municipal, non déclarés comme assesseurs et que les assesseurs déclarés soient en fait considérés comme des délégués chargés de surveiller. Du coup les personnes voulant être assesseurs ne sont donc pas invitées à être au bureau de vote… vous suivez ? Il est aussi possible que certaines personnes non inscrites puissent tout de même voter ou que les affiches ne soient pas réglementaires. Allez ensuite expliquer la politique européenne…Nous voyons cela aussi en entreprises où les établissements appliquent ou non volontairement les directives du siège, comme quand la France applique ou non les directives européennes.
Face à ceci, les politiques qui fonctionnement en « parent bienveillant », par des coups électoraux avec des aides financières ou de belles promesses, se moquent souvent de l’explication de texte technique qui peut changer un vote ou découragent ceux qui la prodigue de peur de devoir partager le pouvoir. Ils oublient qu’ils peuvent aussi rassurer le peuple avec des discours techniques, même dans les campagnes où désormais on trouve des paysans bardés de diplômes ayant eu une autre vie auparavant. Il en est peu à peu de même avec certains conseillers municipaux qui apportent de réelles compétences nécessaires pour faire face à leur environnement et le comprendre en toute conscience. C’est peut-être un autre changement.