Le problème des politiques, comme des patrons de PME : l’absence de vision
J’entends beaucoup de déçus de la politique dire souvent la même chose : nos politiques n’ont pas de vision. A l’heure des primaires en France, des échéances de 2012 et de toutes celles de 2014, il serait peut-être intéressant de se poser certaines questions : Est-ce une généralité ? Une croyance ? Est-ce grave ? Important pour notre pays? Comment y remédier ?
Par François CHARLES*
Reprenons nos bonnes vieilles méthodes de coaching : quel est l’objectif si possible positif de la majorité des femmes et hommes politiques ? Se faire élire, si possible plusieurs fois de suite voire avec plusieurs mandats en même temps, peu importe la manière, sur un programme, des promesses, parfois en changeant de camp, sur leur personnalité, leur convivialité, la façon dont ils auront su piquer et casser l’adversaire.
Un politique sans ambition ni conviction se contentera d’objectifs locaux, proche des réalités de petites collectivités. Les autres viseront haut et se distingueront rapidement et parfois se grilleront les ailes.
Les réalités sont proches des patrons de PME : même s’ils ne savant pas ce qu’ils doivent dire, ils sont « sur le terrain », ils doivent signer des conventions, se faire prendre en photos, j’en connais qui vont chez le coiffeur tous les deux jours… Le mandat peut être calculé avec une fenêtre de tir pour engager ou non les actions.
Mais cela fait partie du métier. Toujours prêt ! Comme les militaires en somme. Une fois élus, quand ils ou elles le sont, ils doivent régler les problèmes courants des administrés. Mais les autres réalités, sont souvent une absence de prise d’information globale et de vision et une absence d’analyse de risques.
Les réalités psychologiques des politiques qui réussissent le mieux sont souvent liées d’une part aux convictions et avec une certaine notion de perfection qui impliquent la personne elle-même qui ne veut pas que les autres travaillent sur leur projet et qui considèrent souvent qu’« une collectivité ne se dirige pas comme une entreprise » afin de ne pas avouer leurs limites. En cas de lutte ou de stress ces personnes partiront « en croisade » quel qu’en soit le résultat ou feront très souvent des « projections » sur les autres de ce qu’ils n’aiment pas voir chez eux.
Ou alors on aura affaire à des personnes battantes uniquement dans l’action qui mettront tout en œuvre pour réussir dont l’important est de faire gagner le parti, faire des "coups » avec une volonté de résultats sans considération du contenu « donne nous des exemples concrets qui marchent » et avec blâme et manipulation si le processus ne fonctionne pas comme convenu et si vous êtes trop dans « l’idée »
Ces deux catégories ne prennent pas assez le temps de considérer la globalité des réalités. Exagérées à l’extrême, elles entretiennent une problématique de déséquilibre émotionnel quand elles s’aperçoivent souvent trop tard que les actions menées vont finalement dans le mur ou que les convictions sont finalement vides de sens. La première catégorie intègre parfois mieux la notion de « politique générale », la seconde ne la comprend pas et ne l’accepte pas.
Les crises permettent aux uns et aux autres d’éteindre les flammes mais non de créer le coupe feu salvateur. Mais qui a perdu ? La Nation et l’entreprise toute entière
*Economiste, sociologue, écrivain, coach en stratégie, management et développement personnel, créateur du « pack élections »