Pour une tenue uniforme à l’école (article de 2011)
Une republication d'un article de 2011. Bravo pour les tests et écoles pilotes désormais apparues avec bien entendu son lot de contestations souvent non représentatifs d'une majorité et qu'il faut bien entendu écouter
Ancien élève du privé catholique où je n’en portais pas, officier en retraite de l’armée de terre où j’en portais puis des affaires industrielles où je portais le costume ; ancien président d’association de parent d’élèves dans le privé, où ma fille en portait un puis le public, je milite depuis plus de 10 ans, bien avant l’UMP, pour une tenue uniforme à l’école.
A cause de mes origines, de la rigueur, du prestige de « l’uniforme » me direz-vous ? Eh bien non, à cause de bien d’autres choses pour lesquelles nous allons utiliser cette fois le blason, le SWOT, l’autonomie et le jeu dans nos techniques de coaching.
Par François CHARLES
économiste, sociologue, coach et conseil en stratégie et management
Pour commencer, la tenue uniforme ne veut pas forcément dire « uniforme » comme au Japon. Il peut s’agir d’une blouse comme en Tunisie ou dans nos petites classes d’autrefois. Ensuite il est essentiel de ne pas parler « d’uniforme » mais de « tenue uniforme » pour éviter tout blocage a priori et pour ouvrir la pensée au-delà de l’aspect rigide, réglementaire et militaire.
La devise d’une tenue uniforme pourrait être « nous sommes tous égaux ». Bernard Tapie l’avait bien compris en régiment où seuls les grades diffèrent. Il y a trouvé la confiance qui l’a ensuite aidé à faire ses affaires.
Une personne en tenue uniforme ne montre pas de marques, n’impose pas ou ne donne pas envie de se faire racketter pas absence ou masquage de marque. Il apparait comme quelqu’un d’abordable. Il s’agit souvent d’une régulation gagnant-gagnant et d’une « inter-dépendance » où l’enfant défavorisé reprend confiance et où le nanti doit reprendre garde mais où les deux ont plus de chance de pouvoir communiquer, sauf si bien entendu ils n’oint pas à se cotoyer s’il sont dans des écoles différentes. Mais le leadership et les sous-groupes existent même dans chacune des castes.
D’autres avantages existent : régulation du budget vestimentaire pour les parents qui dépenseront moins, optimisation du processus du matin où l’on aura pas besoin de savoir comment on s’habille. L’enfant n’aura plus peur de se salir et ses parents réduiront leur note énergétique de lavage hebdomadaire. Cela régulerait également le problème du foulard que l’on ne voit pas en Tunisie…
Ce sera une réelle opportunité pour les familles de se faire financer tout ou partie du vêtement par les collectivités mais sans couper le budget du jour au lendemain… Mais peut-être que les marques d’uniformes ou de blouses pourront également sponsoriser ces tenues comme les équipes de football ou de rugby.
Quels pourraient être les inconvénients ? Enfin pouvoir jouer à se salir ou alors ne plus pouvoir en « ramener ». Mais surtout heurter les lobbys des marques qui misent beaucoup sur les enfants et les jeunes. Les adaptent des marques devront faire leur « deuil ». Peut-être qu’une comparaison interviendra entre les établissements ?
Une menace serait de ne pas mettre cette tenue en permanence comme ces écoles privées prestigieuses qui ne le sortent que le vendredi pour la sortie des élèves. La menace viendra aussi des irréductibles qui se sentiront agressés par le système sans en voir les avantages ou par ceux qui ne se sentiront pas briller et qui verront les « boucs émissaires » relever la tête.
Mais ensuite, le cadre ne sera-t-il pas souvent en costume ou en tailleur ? L’ouvrier ne sera-t-il pas souvent en combinaison ou en blouse ?