Urbi et Orbi : quels enseignements pour l’Europe et pour le monde ?
Le pape François nous a dévoilé son message de paix en ce jour de Pâques. Il s’adressait à l’Europe Chrétienne mais également au monde et sans nul doute que d’autres religions du livre étaient aussi présentes dans ses pensées et à l’écoute.
Son message Urbi et Orbi, de paix et d’unité, peut-il être aussi un message « bon pour l’Europe ? ».
Par François CHARLES
Économiste, sociologue, conseil en stratégie et management, président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe
Ces mots existent depuis l’empire romain où ce qui était bon pour Rome l’était pour l’empire à travers toutes ses villes, en grande partie européennes. L’empire romain a créé SON espace de paix après avoir guerroyé des peuples et a du ensuite se défendre. Mais il a apporté davantage.
L’Europe a su faire la paix et doit durer à travers ses frontières mais aussi dans le monde pour le bien des peuples. Les représentants des pays européens que je rencontre dans leur pays ou à Paris ont toujours considéré qu’ils étaient européens sans être pour autant dans l’Europe politique actuelle, et c’est souvent en oublier les constructions contemporaines du 19e siècle. Madame Ashton, désormais haut représentante de l’Union européenne pour les affaires extérieures, ne devrait-elle pas diffuser un message de paix comme de mise en garde contre les déstabilisateur de paix ? De nombreux militaires et politiques européens regrettent ce style leadership.
Comme le dit avec raison Daniel Cohn-Bendit, mais comme pourraient tout autant le dire VGE ou Jacques Delors, l’Europe n’est pas un assemblage de peuples mis bout à bout mais possède une identité propre. La richesse de l’Europe peut nous amener à penser autrement et mieux vaut chercher le meilleur élixir européen qui pourra sortir de l’alambic. Dans le cadre des projets qui concernent tous les pays,, l’Union Européenne demande systématiquement qu’ils soient « bons pour l’Europe ».
Si les pays fondateurs veulent continuer à donner l’exemple, doit-elle le faire encore avec ses propres lunettes ? Ce qui est bon pour les pays fondateurs l’est-il encore pour l’actuelle Europe politique ? A l’OTAN, nous avons réussi de grandes choses en proposant, avec les petits pays, autre chose que ce qui était bon pour les Etats-Unis. En politique économique, ou dans d’autres domaines, ce qui est bon pour la France peut être bon pour les autres mais il convient de na pas oublier le « coup de tamis » des réalités locales en faisant attention aux identités des uns et des autres et aux leçons de morale afin d’essayer de fonctionner en équipe sans forcément mettre les financements structurels dans la balance en terme de négociation avec leurs avantages et leurs inconvénients.
Le renforcement de nos frontières commerciales extérieures nous rendront plus forts ensemble. La paix et la stabilité y gagneront certainement. Il faut renforcer le rôle politique du Parlement européen mais dans le bon sens et parfois on peut se demander si la Commission serait-elle finalement LA garante de l’intérêt général. Là où l’on voit des colloques, plutôt politiques, avec d’anciens ministres, intitulés « quelle Europe pour la France » je préfère, en spécialiste du management, les titres « quelle Europe DONT la France » ou « que peut apporter la France dans une nouvelle vision de l’Europe ? ».
Quant à l’euro, notons que le Vatican est inclus dans l’espace géographique européen et bat monnaie européenne sans être pourtant partie prenante dans l’Union politique et monétaire, comme d’autres pays. Si c’est bon pour le Vatican… c’est sans doute bon pour l’Europe et même pour l’équilibre monétaire mondial.