VILLES ROSES ET CAMPAGNES BLEUES…MARINE
Les élections de 2011 et 2012 nous ont enseigné que l’abstention savait être forte, que les villes devenaient roses et que les campagnes bleuissaient fortement comme par opposition et alerte, comme récemment au premier tour d’une élection locale.
A un an des prochaines élections, quelle est donc cette vague de couleur et comment l’analyser. Faudra-t-il une carte de bonne conduite française pour entrer dans certaines campagnes ou une carte de parti ou d’association pour rentrer dans certains quartiers urbains ? Est-ce désormais l’UMP et l’UDI qui comptent les points alors qu’ils pensaient marcher sur le tapis rouge ? Les « Unions » vont-elles finalement travailler ensemble et contre qui ?
Par François CHARLES
Animateur politique, ancien cadre de partis, créateur de Droite Fédérale, auteur d’un « programme social, écologique et semi-libéral »
un programme politique social, écologique et semi-libéral
J’ai fait le tour de la question car je suis né à la campagne, j’ai vécu en grande ville, puis à l’étranger, puis en ville nouvelle de part et d’autre des problèmes pour revenir en proche banlieue puis enfin à la campagne. Mais la campagne change aussi comme vous avez pu le lire dans mon analyse « ville et ruralité » où il faut trouver une intelligence entre ces deux composantes en mutation avec des réalités importantes en terme de développement. Les gens de villes peuvent aussi vite perdre leur couleur rose en arrivant à la campagne sans pour autant reconnaitre les valeurs profondes de la terre. Mais toutes les villes ne sont pas roses non plus.
Le président du Conseil général de Cote d’Or se lance à la reconquête des territoires avec des actions techniques de développement plutôt que politiques. Il a raison si l’on considère que la bulle réactionnaire se réduit quand l’activité économique repart, libérale ou non. Mais il s’agit de ne pas se tromper de combat étant donné que la Cote d’Or, plutôt rurale, est plutôt déjà préservée à droite, enfin… par toute la droite. Il serait dommage de faire une nouvelle exception nationale... Le combat n’est il pas contre les citadelles de gauche ? J’aurais donc plutôt écrit « à la reconquête des villes » ou « à la préservation de nos campagnes ». Quand des gens dits de droite ou centre droit disent savoir faire du porte à porte mais n’osent pas aller dans les logements sociaux quasiment de peur de se salir et ne pas pouvoir tenir une discussion, mais pourtant sont devant les usines à 5h du matin pour faire un coup de communication, on comprend qu’il reste beaucoup de travail et mieux vaut peut-être en effet consolider les « nouvelles campagnes ». La gauche va surement travailler aussi sur ses forces et conserver ses acquis en créant des citadelles sociales dans les villes face à l’aspect travailleur et responsable des campagnes accueillant ou non ensuite les villages en fonction de l’appartenance au parti ou à telle ou telle association ? On ne peut lui reprocher d’essayer de mener sa politique.
Que sont donc les forces du FN ? Les électeurs sont-ils prêts à voter pour ses candidats et s’apercevoir ensuite qu’ils ne pourront pas mener leur politique sauf à en adopter une autre. Mais le FN n’est plus ce qu’il était et reste compatible avec la République et le front républicain. C’est même l’interlocuteur FN des débats qui montre maintenant le spectacle désolant des dialogues entre les autres partis. Le FN, dit les choses sans scrupule, et est désormais à l’AN sans avoir eu besoin de la proportionnelle mais vit pour l’instant plus dans l’isoloir qu’au grand jour. Il reste ancré chez les grands propriétaires terriens, ou ceux qui le sont devenus, qui étaient, en temps de crise, davantage pour Pétain que De Gaulle. Plus que l’on ne pense, la ruralité, qui englobe les petites villes, est politisée et la ruralité peut aussi montrer à la ville sa dépendance. Et le salut viendra d’une droite un peut plus … fédérale.