defense
les élus sensibles au commerce des armes
Je note avec satisfaction que Laurent Grandguillaume, signe un texte pour un nouveau traité sur le commerce des armes, adressé aux élus, à la veille Conférence diplomatique sur le commerce des armes en insistant sur le fait qu« la problémati qu e est lourde ».
En tant qu’ancien expert en affaires industrielles d’armement et relations internationales, je me félicite que nos élus s’intéressent à ce sujet. Mais je pense plutôt au soutien de nos industriels pour éviter les contraintes rencontrées pour leurs contrats dans leur compétition export. Car s’agissant du contrôle du commerce, M. Grandguillaume sait sans doute que la France, l’un des premiers exportateurs, est déjà un des meilleurs élèves en la matière avec une politique interministérielle « d’interdiction sauf » très réglementée, qui fait partie intégrante de sa politique son indépendance nationale et de son image internationale, contrôlant les expositions, les transferts de technologie, la nature (notamment armée ou maintien de l’ordre) et les destinations d’exportation ou de ré-exportation jusqu’au moindre écrou de pièce de rechange. Elle a entrainé l’Europe dans son sillage et mène des colloques avec les ONG depuis 2002 à travers le ministère de la défense puis désormais celui des affaires étrangères. Par ailleurs, elle a été l’une des premières signataires du traité contre les mines et mène des programmes industriels de détection et de destruction de mines et d’engins improvisés.(Improved Explosive Devices ou Engins Explosifs Improvisés (EEI) link
arrêtons la pensée logique du "tout ou rien"
Quand j'entends JF Copé ce matin, je me demande si je ne vais pas encore voter blanc, ce qui me peine pour certains amis candidats UMP (pas tous...) parfois j'ai envie d'arrêter la politique car les luttes de personnes l'emportent sur le fond mais ce que j'entends m'y repousse parfois
et je n'ose penser à tous les moutons de panurge qui s'abritent derrière, notamment en Cote d'Or
"on ne quitte pas la coalition comme ça, on y est allé ensemble on part ensemble, il faut une concertation" : oui bien sur mais il oublie que la France a encore sa souvereineté, que F a gagné les élections, que la France peut réfléchir et faire réfléchir et qu'il oublie que l'article 5 est adaptable et qu'il disait que la France n'a d'ordre de recevoir de personne
"F Hollande sacrifie le nucléaire" : il n'a jamais dit cela au contraire, puisqu'en plus il maintien l'EPR
JF Copé devrait se mettre plus "à la place de" ce n'est pas pour cela que je suis à gauche ni que je vote à gauche !
L’OTAN : VECTEUR D’INTEGRATION EUROPEENNE
Ala veille du sommet de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord qui accueillera la nouvelle équipe gouvernementale française, il parait utile de rappeler certaines réalités en espérant que les actions futures soient prises avec cohérence et responsabilité
F. Hollande, qui a rappelé De Gaulle, suivra son programme mais qu’il se souvienne aussi qu’il a proposé en Allemagne de remettre les choses sur la table. En dehors de l’autonomie nucléaire et d’un deuil certainement non fait, sortir du commandement intégré de l’OTAN était certainement aussi un alibi pour reprendre son autonomie et un certain contrôle sans avoir l’impression d’avoir une armée étrangère, même amie, sur notre territoire empêchant de croire que l’on pouvait se défendre seuls. Nous n’en sommes plus là et les réalités ont changé.
Par François CHARLES*
Le commandement militaire intégré n’existe plus mais sont désormais élaborés des plans de défense. Le commandement allié des opérations est situé aux Etats-Unis et en Europe avec toujours quelques postes en France. L’OTAN dispose d’un Budget d’un budget militaire de 170 Mns d’euros réparti pour 2/3 en fonctionnement et 1/3 en investissement dont nous sommes le 4eme contributeur.
l’OTAN dirige actuellement en Afghanistan, sous mandat de l’ONU, la Force Internationale d’Assistance à la Sécurité (FIAS) avec un fort contingent français. Mais l’OTAN dispose aussi d’un budget civil, conduit des programmes industriels et assure leur logistique avec une prochaine nouvelle organisation. Nos entreprises sont éligibles aux marchés et ont même un certain dû en terme de juste retour du financement français.
L’intégration totale de la France lui permet de profiter pleinement du juste retour de son financement. Mais elle lui donne surtout l’occasion de mieux faire entendre sa voix pour équilibrer les relations transatlantiques à l’heure où certains pays européens de l’Est privilégient encore la relation directe avec les Etats-Unis car n’ont toujours pas encore confiance, depuis 1938, dans une défense européenne et française.
L’OTAN peut être considéré comme un véritable vecteur d’intégration européen avec une capacité de travailler entre européens de façon plus détachée à la construction d’une base de défense dont le périmètre est très voisin avec celui de l’OTAN, mais dont il convient sans doute d’élaborer certains sous-groupes. Nous avions réussi à faire valoir cette identité complémentaire européenne face aux Etats Unis pour le négociation du programme ACCS. Nous pouvons aussi mieux faire valoir le côté face de l’article 5 du traité que les Etats-Unis voient souvent à sens unique.
Tout en restant intégrée, la France peut aussi décider de dire non et retirer ses troupes avec responsabilité et intelligence vis-à-vis de nos alliés mais après en avoir établi un bilan pour sevrer ce pays à ses réalités, lui qui n’a jamais été conquis durablemet par les britanniques, ni par les russes.
Pourquoi ne pas revendiquer également l’élaboration d’un Centre de simulation opérationnelle sur le sol européen pour valoriser l’utilisation, l’emploi et l’interopérabilité des matériels comme de leur logistique et leur maintien en condition opérationnelle
*ancien membre du Service des affaires industrielles de la DGA, en charge notamment des affaires OTAN, conseil en stratégie et management, doctorant en économie sur la logistique militaire européenne
L'OTAN, VECTEUR D'INTEGRATION EUROPENNE
un prochain article à paraitre sur ce sujet qui intégrera ces planches
je me suis aperçu depuis 20 ans, que nous sommes peu à conaitre vraiment le fonctionnement de l'OTAN
ancien négociateur français sur la politqiue industrielle et financière à l'OTAN, j'ai toujours considéréque l'OTAN était un vecteur d'intégration européen
comme en management, il est souvent plus facile de travailler sur un terrain neutre ou sur un projet. L'OTAN donne la possibilité aux pays européens de créer leur identité en dehors des lieux strictements européens
LE RAFALE EN INDE MAIS POURQUOI PAS TOUJOURS EN EUROPE ?
Notre avion national devrait enfin voler dans le monde autrement que pour des shows aériens. Même si le contrat n’est pas signé, le marché indien vient de donner raison au Rafale, produit « dilemme » de Dassault avec un fort investissement sans pour l’instant grande rentabilité, contre l’Eurofighter d’EADS. Ce contrat qui se négociait depuis plus de 10 ans n’était pas gagné d’avance mais retenons aussi en passant qu’EADS est actionnaire de son concurrent…
En Suisse, le pouvoir fédéral a choisi le Grippen, avion de chasse suédois, autre grande nation industrielle européenne. Mais chez nos voisins, comme dans d’autres pays d’Europe, bien qu’une directive européenne soit parue récemment, le contrat doit être désormais validé par les politiques et tout est encore possible pour l’avionneur afin d’obtenir ce marché qui fut un de ses premiers à l’export avec ses Mirages III.
Par François CHARLES*
Vendre un avion de chasse ou de la haute technologie est maintes fois plus compliqué que vendre une voiture. Les clients sont peu nombreux, les décisions d’acheter et de vendre sont politiques à compétence nationale, les montants importants, les montages financiers parfois compliqués, les choix opérationnels sont techniques mais liés à une certaine autonomie d’utilisation, mais aussi économiques car le pays acheteur vous demande généralement des contreparties industrielles, commerciales ou financières surtout désormais avec un regard sur la maintenance dérogeant aux règles du commerce international, même aux Etats-Unis qui impose près de 75% de retour industriel local et protège ses entreprises si elles sont plus chères de 15% !
Il faut parfois savoir se retirer mais parfois aussi vendre sans marge et faire fabriquer une partie à l’étranger pour faire travailler les usines, entretenir la chaîne de fabrication et montrer l’image de marque de la France afin de tenter de vendre son avion ailleurs au risque de voir un concurrent s’installer comme les Etats-Unis en Pologne.
Sans trahir de secrets, on peut dire que la Suisse n’achète pas au prix le plus bas, que les règles d’achat sont fixées par les ministères de la défense et de l’économie et que le classement technique est réalisé par les Etats-majors. La comparaison a eu lieu essentiellement sur les frais d’exploitation, l’accès aux logiciels, la notation technique, la coopération avec l’armée du pays vendeur et sur les achats en retour.
S’agissant des réalités, il s’avère d’une part que l’Eurofighter a été exclu par l’industrie, d’autre part qu’il existait un certain nombre de Grippen en stock et donc négociables (…) et enfin que la notation technique est restée secrète, un peu comme si on ne communiquait pas au jury d’oral votre note d’écrit pour éviter de réguler la note finale...
Sans subir de contraintes mais en se mettant à la place du client, je reste persuadé que certains liens peuvent être encore optimisés en terme de contreparties : commerciales notamment par la formation des pilotes ; financières liée à la fiscalité ; industrielles par la valorisation de la recherche, les partenariats et l’intégration de la maintenance étatique française avec ce pays voisin en pleine refonte de sa politique industrielle, et potentiellement invité aux prochaines journées défense et sécurité du Centre-Est.
*ancien responsable de politique industrielle, de la politique de contreparties et de maintenance aéronautique à la DGA, conseil en stratégie et management
Pour une commémoration des batailles de 1870 avec celles des deux autres guerres
Le 11 novembre vient de nous donner l’occasion de nous rassembler vers nos monuments érigés dans les années 20 au bon vouloir des maires, pour nous souvenir de cette guerre où tombaient des dizaines de soldats par minute. Elle fut suivie par une autre guerre de destruction de masse.
L’heure est à la paix et à la construction européenne mais le devoir de mémoire fait partie de notre patrimoine. Savoir d’où nous venons nous permet de mieux savoir où nous allons et avec quelles réalités.
Par François CHARLES
Si les armistices de 1918 et 1940 sont commémorés, il en est différemment des batailles de 1870, certes moins marquantes en nombre de pertes humaines et en crime contre l’humanité mais qui ont vu germer les premiers monuments aux morts dans nos campagnes, parfois imposants, nous rappelant des combats acharnés et héroïques, dans de nombreuses régions, qui eurent un impact sur l’histoire de France, de l’Allemagne puis de l’Europe.
Les batailles de Sedan, de Reichoffen et de Belfort furent importantes, mais n’oublions pas que les armées ennemies s’enfoncèrent jusqu’au Mans, dans le Jura et en Saône et Loire et que la région de Dijon et de Vesoul furent le théâtre de certaines victoires avec l’aide de Garibaldi, qui dispose notamment d’une colonne près de Montbard.
Les monuments, noms de rue et de places de la ville de la capitale de la Bourgogne et de ses environs nous rappellent ces nombreux combats (place du 30 oct, avenue Garibaldi...)
A l’heure où nos soldats tombés sur les théâtres extérieurs et dans nos anciennes colonies vont enfin disposer de leur monument, sachons rajouter ce devoir de mémoire