Rêves européens - Chapitre 15 - Rencontre avec François Mitterrand - la dernière Europe émue
M : Hum… Ya quelqu’un ?
S : Euh, oui ? Qui est là ce soir ?
M : Comment ça ce soir ?
S : Oh, monsieur Mitterrand, c’est trop d’honneur
M : Vous vous moquez ?
S : Oh non, vous savez je suis franc
M : Vous êtes surpris de me voir ?
S : Oh, non, je m’attends à tout
M : Pourquoi ?
S : Tout le monde veut me voir
M : Tout le monde ?
S : Oui , pardon…
M : Vous voir ?
S : Oui, pour me parler comme vous allez le faire
M : Ah oui ?
S : Vous étiez sûrement meilleur que moi en communication, voire en vision
M : Si vous le dites
S : Oui, pour dire que la meilleure politique était de droite mais dite par quelqu’un de gauche. J’ai essayé mais personne n’a compris pourquoi j’avais employé votre neveu
M : Imb… écile qu’il est mais bon vous avez suivi mes conseils à ce que j’entends
S : Et que pensez vous de monsieur Hollande ?
M : TRIPLE IMBECILE celui là !
S : Ah ?
M : Oui ! il a tout loupé, incapable avec sa bande d’incapables sauf peut-être Aurélie..
S : Oh, un petit faible
M : Peut-être… c’est un peu ma fille aussi
S : Ouf, j’pensais à autre chose
M : Non, je suis plus fin que DSK. Dommage pour Rebs aussi
S : Une réussite son tram
M : Le tram c’est moi, vous saviez ?
S : Non !
M : Oui, quand je suis venu à Dijon, bien avant « l’homme de cœur » , comme on l’appelle aussi… j’ai dit qu’il faudrait un tram. Et voilà
S : Un vrai visionnaire, bravo mais vous y allez fort tout de même avec le Président, non ?
M : Pffffff, on ne sera pas de retour avant longtemps. Mais MERCI au fait !
S : Merci ? pour ?
M : l’avoir fait gagner pour mieux revenir, un truc à la Chirac ça !!
S : Euh….
M : Non ?
S : Ben pas trop, je n’ai pas fait ça sur ce coup
M : Allez…allez… on ne me la fait pas
S : Je me suis laché à la fin, c’est mon défaut
M : Certains commentateurs l’ont remarqué
S : Oui, et ils l’ont payé ensuite localement même s’ils n’avaient pas tort
M : C’est la vie
S : Comme vous dites
M : Z’êtes encore jeune
S : Je vous vois venir…
M : Ah ?
S : Oui
M : Si vous le dites
S : Bon alors on se dit tout ?
M : Allez…J’aimerais que ce soit vous qui accomplissiez mon rêve
S : Votre rêve ? Mais j’y suis en plein en vous voyant
M : Non, non… personne ne l’a su, je suis mort trop tôt
S : Sûrement
M : Vous savez, si j’ai combattu de Gaulle, c’était pour l’Europe
S : Ah ?
M : Oui, pourquoi croyez-vous que j’ai donné la main à Helmut Kohl ?
S : Par amour… non, j’plaisante
M : Ah ! Mazarine en aurait dit autant ! Non et oui. Eh oui, c’était par amour de l’Europe ! Oui ! L’Europe, mon rêve, mon règne, mon éthique, mon idéal ! Mon empire !... Voilà que je m’emporte…
S : Je n’osais pas le dire ni vous interrompre… vous êtes fan de Napoléon aussi ?
M : Napoléon.. je préférais Bonaparte, plus apprécié en Allemagne même si Napoléon a réussi à renforcer l’Allemagne qui est passée de 299 à 38 états en 1812 et même la Suisse
S : Et donc ?
M : L’Europe a besoin de vous
S : Vous croyez ?
M : Oui, oui… je sais … vous êtes grâcement payé comme consultant même si c’est pour combler les caisses. Et pas mal le coup Les Républicains, on change de nom et hop, ça repart comme pour els entreprises
S : sauf que là c’est mal barré
M : Comme DSK d’ailleurs en son temps,… l’IMB.. ECILE … on aurait tout gagné… il aurait dû se méfier de ses faux amis et tant pis pour eux maintenant
S : Vous savez aussi ?
M : Mais oui, j’aurais adoré un vrai match
S : vraiment ?
M : Tiens … consultant, j’aurais pu le faire aussi, j’aurais explosé les compteurs mais pour parler de quoi ?
S : Sûrement beaucoup de choses
M : Même Anne Lauvergeon a essayé de s’y mettre
S : Des interventions « nucléaires »…
M : Manquerait plus que Jospin
M : au fait dites moi, pour revenir à LR, vous changez de nom pour faire le deuil de quelque chose ou pour réellement pour mettre en liquidation l’UMP et ses dettes ?
S : un peu des deux, on ne peu rien vous cacher
M : va falloir aller créer les démocrates ! C’est malin…
S : ça c’est pas mon affaire
M : En tout cas, vous méritez mieux
S : Mieux ?
M : Ecoutez.. vous êtes dynamique, jeune, en pleine santé, vous avez réalisé une présidence remarquable … pour l’Europe au moins
S : Et ?
M : Je vous ai compris quand je suis allé revoir le tombeau de Napoléon. Il y a une plaque qui dit un truc du genre « le peuple aura profité plus de mon passage que de tout ce qu’il aura connu avant »
S : C’est pas faux
M : Vous êtes tout ce que je n’étais pas. Je suis visionnaire et vous êtes un battant, nous aurions pu travailler ensemble
S : Merci pour la vision… Et après le neveu l’oncle….
M : Je suis aussi franc et piquant quand il le faut. Et pour le travail commun, j’allais dire le programme commun, sacré Marchais va… personne n’en saura rien
S : Mais je vais vous avouer un truc
M : Ah ? que je ne connais pas ?
S : Oui, vous êtes un modèle pour moi
M : Balivernes ! vous préfériez Balladur et vous étiez jaloux de Chirac
S : Non, je vous assure, Monsieur le président, je vous admirais en cachette mais ne pouvais le dire
M : Pourquoi donc ?
S : Votre façon de ne rien faire paraître, bon j’ai eu ensuite Laurent Gérra pour m’aider à corriger les fautes
M : Ah vous parlez de comportement…. J’étais bien fougueux vous savez quand j’étais jeune ! J’aurais donc été un coach alors... et… pas sur les idées ?
S : Je vous rendais votre monnaie… ça non plus, j’peux pas le dire
M : Même sur l’Europe ?
S : Vous savez, j’ai tellement de choses à faire mais tellement peur de faire mal
M : Oui genre l’éléphant dans un magasin de porcelaine, vous n’êtes pas mal
S : Ah vous voyez ! Et vous me voyez à la tête de l’UE ?
M : Ah ! je vous tiens !
S : M’aurait fallu un premier ministre comme Fillon mais c’est pas possible d’autant qu’il faudra sûrement le prendre à l’Est et pas question d’un régime présidentiel car il me faut un fusible principal, non ?
M : Ah… les pays de l’Est, vous commencez à voir l’Europe autrement non ? Jacques Delors va être content. François CHARLES et « son » I.R.C.E. comme disent ses détracteurs, aussi d’ailleurs. Vous savez que l’OTAN serait une magnifique machine à faire l’Europe ?
S : En fait, je l’ai toujours vue ainsi mais faut pas trop décevoir son camp vous savez… Quelle Europe pour la France et non quelle Europe dont la France…. On croirait entendre le Front National
M : Je sais, je n’ai pas pu trop avancer quand les caisses étaient pleines et quand on les a vidées et j’avais le beau rôle vis-à-vis d’une Allemagne occupée avec la réunification. J’aurais pu mieux jouer c’est dommage mais nous avons voulu aider l’Allemagne plutôt qu’en profiter. Mais j’ai tout de même imposé que l’Allemagne rejoigne l’euro avant qu’elle ne se réunifie pour qu’elle ne se détache pas trop économiquement
S : Vous n’étiez pas confiant dans l’euro alors que l’ECU était déjà fort depuis les années 90 ?
M : même si j’ai donné la main à Helmut en 84 et signé l’acte unique, je n’ai surtout pas confiance en l’Allemagne et les saxons
S : comme Charlemagne et Philippe Auguste alors ?
M : et même Napoléon !
S : Que pensez-vous de la Grèce ?
M : La Grèce… berceau de l’Olympisme…vous savez aussi qu’en 1098, les croisés ont aidé la Grèce contre les Turcs en allant sauver le tombeau ? On ne peut faire sans avec nos considérations de l’hymne à la joie ! Il a fallu la faire rentrer et lui donner l’euro
S : Vous avez suivi ?
M : De la haut on voit tout et tout le monde. Vous saviez qu’auparavant ils payaient nos avions de chasse avec des raisins de Corinthe et qu’ils les enregistraient dans les comptes une fois payés comme pour une association ? Je savais bien où cela allait nous mener
S : La faute à Giscard ?
M : Non ! la Grèce fait partie de l’Europe mais n’était pas mure pour l’euro, du moins pas encore. D’ailleurs Giscard l’a reconnu
S : Doit-on la faire sortir ?
M : Non ! ce serait pire car après avoir goûté au crédit facile sous prétexte de l’euro avec une envolée des salaires, ils ne nous rembourseraient pas ! Et même si j’adore les raisins de Corinthe, il y a des limites.
S : Et les banques vont encore s’en tirer en blâmant l’Union Européenne
M : Et surtout Goldman Sachs qui a pris à sa charge une partie de la dette pour faire rentrer la Grèce dans les clous mais ensuite lui faire payer au prix fort en misant aussi sur la faillite du pays ! Ah ces financiers…
S : cela me rappelle un article de l’I.R.C.E. sur la fausse inquiétude des banques !
M : oui, un article du grand Charles de Côte d’Or….pas mal vu…
S : et l’Europe vous la voyez comment ?
M : Avec des lunettes car je fatigue !
S : Vous n’avez pas perdu votre humour
M : Oh vous savez, avec Kroutchev et ses blagues, on ne s’ennuie pas !
S : Il est même venu me voir !
M : Je sais… on a bien rigolé
S : Vous voulez dire ?
M : Ah..ah …
S : Non !?
M : Si ! « un vrai têtu ce Sarko » qu’il nous a dit en revenant. C’est moi qui l’avais envoyé !
S : Ah… je pensais que c’était De Gaulle ou Pompidou
M : Ne parlez pas de ceux-là… dire que mon neveu était fan de De Gaulle ! au fait Jack, ce bon vieux Jack, aurait bien pris sa place … c’est aussi une valeur sûre
S : Dites moi… l’Europe, elle va jusqu’où pour vous ?
M : Jusqu’à l’Oural bien sur
S : Ben comme pour De Gaulle en somme ?
M : Oui bien sur, mais il était européen aussi mais à sa façon, comme Chirac. Mais il va falloir attendre une nouvelle guerre
S : une nouvelle guerre ?
M : Vous verrez bien et au-delà de l’Oural, ce sera la zone tampon après la guerre nucléaire. Vous n’avez pas lu les prédictions de Fatima ? Le fait que Russes et Chinois fassent des manœuvres en Méditerrannée et que Poutine joue des coudes en Syrie ne me rassure pas car la guerre viendra de l’Est comme cela aussi était dans sa prédiction bien avant que la Chine se réveille ! Vous savez, je n‘aime pas la guerre et je n’en menais pas large en 89. La tension était extrême. Heureusement que notre ami Gorbatchev et que le président hongrois, avec qui j’avais dîné, m’ont suivi dans le fait de justement ne rien faire car il était hors de question qu’un conflit se déclenche sous ma présidence. Je ne suis pas un chef de guerre comme vous mais le modérateur « 9 » qui sait passer en loyal « 6 » et en battant « 3 » aussi. Oui oui… j’ai appris l’Ennéagramme. C’est pour cela que nous avons des liens communs. Je ne suis pas « Napoléon Sarko » comme on vous appelle chez nous mais plus un Talleyrand qui dure…enfin presque. Mais je savais aussi taper du poing sur la table
S : Mais Napoléon n’a pas duré, lui
M : Mais il a aussi fait de grandes choses et on s’en souvient dans toute l’Europe. Chacun sa place, vous verrez
S : Si vous le dites
M : Mais n’oubliez pas ! je compte sur vous !
S : Vous reviendrez me voir j’espère parce que si je me lance, j’aurai besoin de conseil, surtout avec Angela qui s’est accoquinée avec Hollande. Ils se ressemblent davantage, c’est vrai
M : Mais non…et n’oubliez pas Ségolène, je pense que Carla ne sera pas jalouse…
S : la vice-présidente ?
M : allez au revoir !