etre leader politique responsable
Dans la Gazette de cote d'or de mai 2011, suite aux cantonales de 2011, vous avez lu un article politique "je suis un(e) leader responsable" s'agissant de l'équipe d'opposition à Montbard. je publierai bientot un article d'explication de texte issu de la théorie des organisations pour mieux comprendre ce terme que je pensais adapté quand nous avons préparé l'interview, comme nous l'avions fait pendant 4 mois. Mais je me suis trompé et je m'en excuse
réflexions management (2)



réflexion coaching
réflexions management (1)
"les faillites d'entreprises sont certes issues de difficultés financières, parfois liées à un mauvais contexte économique, mais souvent le fruit de problèmes de management comme le manque de vision, de maitrise, voire d'appréhension ds processus vitaux et élémentaire de l'entreprise"
qu'en pensez vous ?
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Degrés de compétence et jeux olympiques
L'escrime rapportait auparavant une grande partie des médailles françaises aux jeux olympiques. Ce ne fut pas le cas cette année car les escrimeurs ne se sont pas déplacés... C’est bien entendu une image mais il faut parfois en passer par là ou par le coup de gueule de JF Lamour pour rebondir.
Y aurait-il une ressemblance avec notre équipe de football ? La France était-elle favorite ? Avait-elle la pression ? L’encadrement y-est-il aussi pour quelque chose ? Ou alors était-ce de mauvais contacts électriques ? (…) Est-elle devenue moins compétente ? ou .. les autres nations auraient-elles progressé ? Un alpiniste qui se tue avec ou sans sa cordée même après 20 ans de pratique, parce qu’il avait peut être oublié certains fondamentaux et qu’il n’était pas devenu Superman, comment est-ce possible ? Le sommes nous aussi devenus dans un rayon de 100 mètres de notre habitation où se produit la majorité des accidents motels de la circulation ? Quelles sont les réalités ?
Par François CHARLES
coach et conseil en stratégie et management
intervenant sport individuel et équipes www.novial.fr
L’escrime française va devoir faire le deuil de ces jeux, avec un coup de théâtre plus ou moins attendu, et donner un énorme « coup de tamis » et réapprendre à marcher. Mais avec zéro médaille on peut imaginer être allé au fond de la piscine (merci cette fois à la natation) pour redonner un mouvement d’impulsion. Peut-être aurait-elle du le faire plus tôt et régulièrement avant d’éviter l’accident heureusement ici non mortel.
La fameuse « courbe du deuil » universelle
Réapprendre à marcher dans le cadran des degrés de compétence va signifier : repasser par l’incompétence inconsciente, « je ne sais pas que je ne sais pas » avec l’écoute de certaines remarques, la vision de certains faits avec parfois la mise d’autres lunettes, pour mieux sortir de l’ornière creusée et oublier certaines habitudes négatives. Puis viendra l’incompétence consciente, « je sais que je ne sais pas » avec l’acceptation de nouveaux apprentissages, comme s’il s’agissait d’écrire de l’autre main, de prendre conscience que l’on marche sur deux pieds (en référence au MBTI). Puis viendra peut-être la compétence consciente, « je sais que je sais », après avoir appris et mis ou remis en pratique certaines anciennes ou nouvelles techniques avant de goûter à nouveau à la compétence inconsciente « je n’ai plus à savoir que je sais pour faire », qui permet souvent de mieux passer la ligne imaginaire en arrêtant de penser, mais sans avoir oublié de l’avoir fait avant ! Et c’est justement cette mauvaise accoutumance qui provoque l’ornière sauf si le stade de maturité apparait, comme pour les degrés de dépendance : savoir prendre de la hauteur et repasser régulièrement les quatre stades du cadran pour travailler en équilibre énergétique de performance et de comportement et en stress minimal mais permanent.
Mais autant une analyse de risque régulière pourra limiter les dégâts lors d’un tsunami sans l’éviter, en tant qu’élément incontrôlable, autant il sera possible de continuer à gagner en se connaissant et en connaissant l’ennemi, ses forces, ses faiblesses, éléments contrôlables, en repassant sans doute l’exercice du blason
Au foot n’était-ce pas toujours l’Allemagne qui gagnait, comme le disait un commentateur ? La progression du niveau de jeu des Japonais n’est-elle pas étonnante même si attendue, comme je le voyais en Asie dans les années 90 ? Et l’homme n’est pas toujours en cause quand on regarde les sports automobiles ! Personne n’est à l’abri et les réalités humaines et techniques évoluent. La théorie des cycles reste universelle comme dans le monde de l’entreprise où celle qui n’innove pas, dans sa différentiation technique ou dans l’optimisation de ses coûts et ne se protège pas de la concurrence qui la regarde, est vouée à la disparition.
Un match perdu en handball n’est pas non plus la fin du règne mais sans doute une « planche à secousse » adressé au leader, comme en entreprise, qu’il est urgent d’analyser avec intelligence pour éviter de tirer un boulet pendant d’autres matchs.
JO 2012 : au 5 aout L'UE désormais largement devant
L'UE désormais largement devant !
1 UE 52 56 52 160
2 République populaire de Chine 30 17 14 61
3 États-Unis d'Amérique 28 14 18 60
la Grande Bretagne (Ecosse, Angleterre, Pays de Galles, Irl de Nord) s'est envolée !
3 Grande-Bretagne 16 11 10 37
5 France 8 8 9 25
6 Italie 6 5 3 14
8 Allemagne 5 10 7 22
10 Hongrie 4 1 3 8
12 Pays-Bas 3 1 4 8
16 Danemark 2 4 2 8
16 Roumanie 2 4 2 8
20 Pologne 2 1 1 4
26 République tchèque 1 3 1 5
27 Suède 1 3 0 4
30 Slovénie 1 1 2 4
33 Lituanie 1 0 1 2
39 Espagne 0 2 1 3
40 Slovaquie 0 1 3 4
43 Belgique 0 1 1 2
54 Grèce 0 0 2 2
TOTAL 52 56 52 160
JO 2012 : l'UE toujours en tete
l'UE toujours première mais désormais seulement à 4 médailles d'or...
MAJ le 5 août 2012 09:45 Total
1 Union Européenne 30 39 38 107
2 États-Unis 26 13 15 54
3 Chine 25 16 12 53

3 | Royaume-Uni | 14 | 7 | 8 | 29 |
5 | France | 8 | 6 | 8 | 22 |
6 | Allemagne | 5 | 10 | 6 | 21 |
7 | Italie | 5 | 5 | 3 | 13 |
11 | Pays-Bas | 3 | 1 | 4 | 8 |
16 | Hongrie | 2 | 1 | 2 | 5 |
17 | Pologne | 2 | 1 | 1 | 4 |
20 | Roumanie | 1 | 4 | 2 | 7 |
23 | Danemark | 1 | 2 | 2 | 5 |
24 | République tchèque | 1 | 2 | 1 | 4 |
27 | Slovénie | 1 | 0 | 2 | 3 |
30 | Lituanie | 1 | 0 | 0 | 1 |
35 | Suède | 0 | 3 | 0 | 3 |
36 | Espagne | 0 | 2 | 1 | 3 |
38 | Slovaquie | 0 | 1 | 3 | 4 |
40 | Belgique | 0 | 1 | 1 | 2 |
50 | Grèce | 0 | 0 | 2 | 2 |
Et pourquoi pas une force d’intervention arabe en Syrie ?
Kofi Annan vient d’annoncer qu’il s’en irait fin août à l’issue de son mandat devant la gravité des coûts humanitaires en Syrie, les menaces exceptionnelles sur la paix et la sécurité internationale, la militarisation croissante sur le terrain, le manque d’unité au sein du Conseil de Sécurité, que ce dernier n’a pas immédiatement endossé les conclusions de la réunion de Genève sur les principes d’une transition politique.
Vousavez déjà lu certains articles impliquant l’ONU sur les réalités d’un Etat Palestinien et sur certaines pistes de sortie de crise en Syrie. Ce tournant confirme certaines réalités et j’aurais aussi pû faire un article sur « mais à quoi sert donc l’ONU » ?
Par François CHARLES
Economiste, conseil en stratégie et management
Président de l’IRCE
Les interventions ou les situations de statut quo sont liées soit à l’absence de réel enjeu de Pouvoir « sur » ou Pouvoir « pour », soit à l’absence de Protection suffisante suite à une volonté de Permission d’intervention. (3P). On imagine que les analyses forces, faiblesses, opportunités, menaces (SWOT), les GROW, les SMART, analyses de risque sont nombreuses. Mais je sais bien, en connaissance de cause, qu’elles ne sont pas aussi structurées car ces méthodes ne sont pas apprises dans les écoles de science politiques et la gestion de crise est souvent faite en coin de table ou en comité restreint
peut-etre un tournant dans la crise syrienne
Quelles solutions de sortie de crise en Syrie ?
On se souvient des mots d’un Président chinois envers on homologue français, lui demandant d’arrêter son ingérance et faisant volontiers un raccorcit entre le Tibet et la Corse. On se souvient du laisser faire indifférent, impuissant ou contrôlé des actions russes en Tchéchénie et plus avant en Hongrie et Tchécoslovaquie sans interventions occidentales avec un deuil non encore fait. On se souvient du Japon en Chine, de l’Allemagne entrée à l’ouest du Rhin ou en Autriche, de celle de l’Italie en Ethiopie. Mais il y eut également et heureusement de la non intervention sociétique en Allemagne de l’Est en 1989 qui laissa le mur s’écrouler et la tension que nous ressentions dans nos régiments en Allemagne, désormais retomber.
Mais on se souvient aussi du laisser faire de l’intervention alliée en Irak, en Afghanistan ou en Lybie, l’entrée en guerre des Etats-Unis après l’attaque de Pearl-Harbour en réaction au blocus économique du Japon; de l’entrée en guerre du Royaume Uni puis de la France en sept 1939 ou plus avant avec Napoléon lors de l’agression de la Pologne, apparemment stratégique, de la vive tension apparue à Cuba où le choc a peut-être été évitée grace à un pacha de navire et des interventions plus ou moins rapides en Afrique souvent par une force continentale.
La Syrie et son accès à la mer, semble représenter un intérêt autrement plus stratégique pour la Russie que d’autres pays et le président Poutine cherche à jouer les protecteurs loyaux à moins qu’il n’ait le testament de Pierre le Grand dans la poche ? A quoi joue vraiment la Russie ? Pourquoi n’a-t-elle pas réagi chez son ancien allié égyptien ? Serait-elle en meilleure santé désormais pour intervenir militairement ? On peut comprendre que le dirigeant russe veuille exister et surtout ne pas être dépendant. Mais n’est-ce pas non plus nous qui sommes trop exigeants ni interdépendants en réclamant le départ automatique de Bachir El-Assad s’il s’avère qu’il puisse y avoir une autre solution pour arrêter ces tueries ? Quel est également notre réel objectif ?
Aussi, pourquoi, la ligue arabe, qui s’oppose à l’attitude du Président Syrien, mais qui pourrait plutot jouer un rôle facilitatrice, ne pourrait-elle pas constituer une force armée d’intervention sur ses territoires, et donc en Syrie, comme elle l’avait créée au Liban avec la mise en place d’une certaine solution de rechange ?
Certes les réalités sont différentes qu’en 1976 au Liban où il s’agissait essentiellement de régler le problème palestinien. Mais la ligue arabae aurait-elle des souvenirs mitigés de la création de la force symbolique de sécurité rebaptisée en force de dissuasion et des casques verts où il s’agissait de remplacer la force syrienne dont le contingent fut finalement majoritaire et où Damas avait tout fait pour contrer l’application du plan de paix de la ligue arabe. Mais était-ce peut-être une autre meilleure solution de rechange (MESORE) pour lui aider à montrer l’exemple.
La Russie et la Chine ont toussé pour avoir été trompés sur le sort du dirigeant lybien mais qu’en avaient-ils réellement à faire ? N’auraient-ils pas envie de jouer à cette fois je te tiens salaud ou au tribunal ? Et les autres ne seraent-ils pas en train de jouer à Sans toi ? Les alliés sont-ils en train de penser avant de franchir la ligne imaginaire et passer à l’action ?
Qu’en pense Israël inquiete de la pérennité de son traité de pays avec son voisin et qui peut jouer à l’enfant rebelle en pleine campagne présidentielle américaine ?
« Ce monde est dangereux ». Mais savons nous vraiment ce que cache cette phrase apprise dans nos écoles militaires et de science politique et souvent reprise sans en connaitre vraiment la consistance dans les lectures et discours de défense ? Avons-nous l’impression de tout maîtriser ou de mieux nous cacher en prononçant ces mots comme quand on parle partout d’« excellence » pour mieux cacher les erreurs « impossibles » ?
Mais une chose est certaine : il n’est pas pensable de laisser ce territoire à feu et à sang et laisser le président syrien éternellement jouer à Schlemiel et une intervention armée reste encore possible.
Ce soir j’ai une intuition de peur mondiale. Peur de l’attitude de la Russie, peur du manque de pistes de négociation des puissances occidentales, peur du dirigeant syrien, peur surtout pour le monde.
Depuis 42 ans, je me souviens toujours des paroles d’une religieuse jurassienne qui nous rappelait la révélation divulguée lors d’une sainte apparition : la France connaitra un grand monarque qui s’appellera François, la Russie se démocratisera et une nouvelle guerre mondiale et nucléaire se déclenchera à l’Est avec la présence des forces russes (et non soviétiques) au bord de la méditerranée. Espérons que pour ce troisième point elle se sera trompée et espérons que le nouveau secrétaire général de l’ONU saura avancer les bonnes cartes de prises de décision.
Synchronisation et interdépendance transactionnelle
Je viens d’entendre à la radio un bel exemple d’application de synchronisation que vous pouvez utiliser en management, en négociation comme dans la vie de tous les jours pour faciliter vos projets et relations
Il s’agissait de la chanteuse Barbara qui expliquait les difficiles débuts matériels de ses tournées jusqu’au jour où elle a trouvé naturellement la clé. J’ai appris du même coup qu’elle était pianiste. Nous analyserons et comprendrons ensuite les canaux et besoins psychologiques utilisés.
Par Francois Charles
Coach et conseil en stratégie et management
www.novial.fr
Barbara avait besoin d’un tabouret pour jouer à son piano, ni trop haut, ni trop bas. Au départ elle n’en avait pas car « rien n’était prévu au contrat ». Elle dit alors spontanément « Messieurs les comptables, pour écrire dans vos cahiers, ne vous faut-il pas des stylos, avec de l’encre, (et souvent de couleur différente) ? Eh bien pour moi c’est pareil avec mon tabouret ». Et là, miracle, ils avaient compris ! Venais ensuite les problèmes de hauteur où il fallait scier, recoller…
Décryptages : Barbara devait-il être dépendante d’un tabouret absent ou d’une mécommunication ? Comme nous l’enseigne la PCM, Barbara l’artiste perfectionniste dans son art et dans l’organisation, s’est synchronisée, aux besoins et aux « lunettes » des comptable et régisseurs, généralement (mais pas toujours, comme cette expert-comptable qui aurait pu faire de la communication…mais qui semblait néanmoins réussir dans son métier) très « parfaits », ayant besoin de « logique », avec une reconnaissance du travail accompli et un mode de conversation interrogative.
Ce n’était pas forcément difficile pour elle dans le sens où elle apparait dans la famille très voisine de structuration des choses et du temps et avec cette notion de perfection mais doublée d’une (trop) forte racine ancrée dans l’opinion, la persévérance et l’empathie, la relation aux autres, ce qui lui donnait parfois une quasi schizophrénie déroutante.
Il ne s’agissait en aucune cas de manipulation, certes positive, comme l’aurait volontiers fait la famille des personnes excitées par l’action, mais d’un besoin de communication constructive et d’interdépendance pour gagner du temps et de l’énergie dans le processus et pour être parfaite dans sa représentation…qui ne pouvait ensuite que satisfaire les comptables ave le nombre de place vendues…
S’agissant de la hauteur au centimètre, peut être en faisait elle un peu trop mais en tant que pianiste, je sais ce que l’installation signifie. Cela me donne une nouvelle idée de décloisonnement en entreprise concernant les éléments contrôlables. Mettez vous toutes les chances de votre côté avant d’aborder une tâche ?
Cela m’a rappelé les relations en entreprise entre d’une part les ingénieurs et chercheurs voulant disposer de fonds pour travailler et d’autre part les gestionnaires voulant réduire les dépenses.
Bien sur, comme en formation ou coaching de négociation, on me répond « mais oui, je le savais ou le faisait déjà par intuition ». Mais parfois il est bon de comprendre pourquoi cela fonctionne et aussi pourquoi est-ce plus difficile avec certains autres profils non énoncés ici. Tout est souvent question de blason d’identité et de niveaux d’apprentissage…
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voir aussi :
la morphopsychologie pour faciliter la communication
LA NEGOCIATION RAISONNEE STRATEGIQUE et PSYCHOLOGIQUE
Les fabliaux du management : Observer, penser, décider et agir autrement
Pour un « Buy European Act » industriel de défense et de sécurité (1/2)
La dernière campagne présidentielle parlait de Buy European Act pour donner un nouvel effet de levier à l’Europe. Cette idée, nécessitant un profond changement dans l’attitude de concurrence européenne, pouvait voire le jour avec les avancées de gouvernance vécues ces dernières semaines. Mais peu de personnes savent qu’elle est née il y a longtemps en France pour tenter de fédérer et rendre plus forte l’Europe industrielle de la défense. Certains spécialistes y travaillons depuis les années 90 dans le cadre du commerce et des partenariats de l’armement et de la haute technologie, où il était notamment question de redéfinir la politique de contreparties française et la pérennité des liens entre donneurs d’ordre et sous-traitants.
Rafale
Ce concept semble être une vraie opportunité pour mieux « travailler et vendre ensemble » face à la concurrence en dehors de nos frontières européennes. Ce sont ces genres de ciment qui consolideront l’Europe de l’industrie où nous trouvons notamment deux grands concepts complémentaires que sont la plate-forme EADS et l’approche multidomestique THALES. Mais de quoi parle-t-on ? Quels sont les liens avec la défense ? Quels en sont les objectifs et les réalités pour quelles options réalistes et réalisables ?
Par François CHARLES
économiste, officier de l’armement en retraite, ancien responsable d’affaires industrielles internationales à la DGA, conseil en stratégie et management, président de l’IRCE
Nicolas Sarkozy, ou ses conseillers, réagissaient sur une loi protectionniste étasunienne de 1933 que les industriels de l’aéronautique et de l’armement, qui essaient de vendre aux Etats-Unis, connaissent bien. Le Buy American Act énonce le fait que les entreprises américaines, surtout les PME, sont favorisées dans certains marchés notamment de défense et de haute technologie. Elles pourront être retenues même en étant en moyenne 10 pourcent plus chères que leurs concurrentes étrangères qui devront également faire valoir un pourcentage de fabrication industrielle locale de plus de 50%, pouvant aller jusqu’à 75% (RITA français). C’est notamment une des raisons pour lesquelles, en dehors du cours du dollar, les industriels étrangers cherchent à s’implanter aux Etats Unis et c’était une des façons, pour les japonais et les coréens, de contourner les quotas de fabrication de magnétoscope. Le Japon pratique également une politique d’achat domestique mais plutôt culturelle sans volonté de retour industriel. Ce pourcentage de surprix nous a été également imposé en Corée du Sud privilégiant les matériels américains, avec une clause rehaussée en cours de négociation !
F-16
Cette loi, très surveillée par le congrès américain pour protéger ses entreprises, et dérogeant aux règles du commerce international, s’apparente aux principes de contreparties rencontrées dans de nombreux pays, dont européens, qui rend ainsi la vente de matériels beaucoup plus compliquée en rapport aux biens de consommation courants. Vendre un avion signifie, sous couvert d’indépendance nationale, souvent accorder aux industriels de l’acheteur tout ou partie de la fabrication ou de fabrications voisines, voire de faciliter le commerce sur d’autres biens pour un même montant, quand il ne s’agit pas de trouver l’ingénierie financière. Les limites d’application sur les technicités duales sont minces. Par ce procédé, les pays peuvent préserver ou acquérir une capacité industrielle, provoquant un éclatement des marchés nationaux de défense. Des règles assez contraignantes ont été mises en place dans de nombreux pays européens. Les grands perdants européens sont les grands pays industriels comme la France, l’Allemagne ou la Suède puis l’Italie et l’Espagne puis certains pays de l’Est dans une autre mesure.
Cependant, imitant la libre circulation des biens, les pays de l’Union ont été désormais incités à s’engager dans une concurrence sans contrepartie par la directive 2009/81/CE du Parlement européen et du conseil, relative à la coordination des procédures de passation de certains marchés de travaux, de fournitures et de services par des pouvoirs adjudicateurs ou entités adjudicatrices dans les domaines de la défense et de la sécurité. Elle comporte néanmoins certaines exclusions concernant les cas de risques de communication d’information sensible notamment pour les programmes de recherche. Cette mesure vise donc à réduire et annuler les politiques de contreparties entre pays de l’Union.
Cette directive rend caduque une ancienne directive sur les marchés publics qui permettait aux Etats Membres, dont souvent la France, d’exempter les marchés publics d’armes de munitions et matériels de guerre des règles de publicité et de concurrence communautaires si cela était nécessaire à la protection de « leurs intérêts essentiels de sécurité » sous le couvert du célèbre article 296 (ex 223). Autant dire que chacun pouvait les définir comme bon lui semblait, comme les « intérêt vitaux » proche de la dissuasion qu’il ne faut pas figer sous peine de ne pas pouvoir les faire évoluer ! Elle rend donc également caduque toutes les politiques de compensation industrielle existant au sein de l’Union.
Eurofighter
L’objectif de cette directive se veut être un substitut d’un manque de pédagogie pour éviter l’art 296 considéré comme « un obstacle couteux et inefficace à la fois à la concurrence et à la coopération intra-européennes » comme le souligne un document de 2006 de la Commission. En acceptant de jouer le jeu de la transparence, l’Europe de l’armement a besoin d’une Meilleure SOlution de Rechange (MESORE) fédérale, à la fois protectrice et facilitatrice et qui la fera mieux se connaitre et travailler ensemble avec des gains en terme d’efficacité, de rationalisation et de coûts. N’oublions pas non plus que le deuil des intérêts vitaux ne se fera pas d’un jour à l’autre. Il convient désormais d’aller plus loin au risque que cette directive ne soit pas appliquée et l’Europe discréditée suite au succès une concurrence extérieure n’ayant pas les mêmes contraintes ou pouvant offrir d’avantage pour remporter les marchés. Il s’agit en fait de créer une vraie politique industrielle européenne.
Proposons donc une règle similaire au Buy American Act dans le domaine de la défense et de la sécurité dans une dynamique fédérale et avec une imposition de juste retour donnant une préférence européenne. Pourquoi ne pas hausser les droits de douane déjà existants à l’entrée dans l’Union au profit d’une caisse commune pour notre Base Industrielle Européenne de Défense et de haute technologie ? Pourquoi ne pas créer une règle de compensation « européenne » gérée par Bruxelles ? Pourquoi cette Union, qui entretient une « politique extérieure », qui régule sa concurrence intérieure, n’aurait-elle pas une politique commerciale face à l’extérieur ?
Cette disposition bousculera certes les règles de concurrence européennes en imposant un système de préférence amont, mais provoquera une meilleure vision sur nos savoir-faire, nos forces complémentaires mais aussi nos carences face à la concurrence.
Cette prise de conscience interne oeuvrera dans le sens d’une Europe fédérale que désirait Jean Monnet en vrai visionnaire mais cette fois également au profit de l’industrie de défense et de sécurité, garante de notre indépendance européenne