La place légitime de l’Ukraine dans l’OTAN
"L'Ukraine a une place légitime dans l’OTAN au fil du temps » a ré-affirmé son secrétaire général lors de sa visite à Kiev en avril 2023 « et en deviendra membre » a–t-il ensuite précisé lors de la nouvelle réunion de Ramstein du 21 avril. Le secrétaire d’Etat étasunien à la défense a ensuite complété par « L’OTAN lui fournira ce dont elle a besoin pour vivre en liberté, dont matériels et formations ». Si l’identité juridique de l’Ukraine la laisse libre de choisir, comme les Etats membres de l’accepter, cette intégration, comme pour l’UE n’est pas qu’un simple processus.
Par François CHARLES
Economiste, expert défense, armement, relations européennes et internationales et président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe
En tant qu’ancien militaire, on me pose souvent la date de la contre offensive ukrainienne, sauf s’il s’agit finalement de celle des Russes. Je pourrais répondre comme J. Stoltenberg « au fil du temps » et surtout pas quand ni où tout le monde l’attend. Si j’avais une baguette magique sans changer l’histoire, j’aimerais me retrouver après coup pour savoir si celle-ci était risquée ou non ou s’il aurait juste fallu consolider les positions ou miser sur la reconquête de terres plus ou moins annexées avant toute cristallisation déjà bien entamée vu les protections érigées. Bien sûr je pourrais aussi l’utiliser pour remonter le temps jusqu’avant 2014 et analyser les possibles erreurs faites à charge et à décharge et sans être condamné de pro-Poutine. Désormais les horreurs de la vraie guerre intensive sont arrivées du fait des actions russes et assimilées mais également de la résistance héroïque ukrainienne. Je dirai simplement que les chars - très lourds - Abrams, vont pouvoir faire leur baroud d’honneur car prévus il y a longtemps, l’étaient les Leclerc heureusement ensuite remotorisés, pour une guerre en Europe, et qu’ils ont plutôt besoin de temps sec. Mais les Léopards et autres chars plus légers seront présents. Je dirai d’autre part, au-delà du renseignement, et toute maitrise aérienne par ailleurs, que si l’on veut faire un coup de feu, il faut beaucoup de matériels dont moyens de génie. Mieux vaut savoir s’en servir avec une formation efficace, qu’il faut prévoir une deuxième ligne de soutien ou de recueil, que les munitions doivent suivre mais uniquement à la limite de la frontière et mieux vaut déjouer les plans adverses. Notons que les Etats-Unis comme la Russie n’ont plus forcément des capacités infinies sauf à relancer un réel effort de guerre. Notons enfin qu’avec déjà 65 G$ donnés ou promis par les Occidentaux, le président ukrainien remet encore sa longue liste de besoin en armes sans peur d’être trop insistant, comme le souligne aussi D. Trinquant et nous rappelant à nos risques alors que nous sommes, nous, déjà protégés au sein de l’OTAN qu’il ne peut à l’heure actuelle encore intégrer. Peut-être fait-il déjà comme pour les pratiques normales d’achats au sein de l’organisation ? Sachons garder la tête froide tout en maintenant les objectifs.
Mais revenons à la « bonne question » du titre en structurant la réponse entre stratégie à travers de nombreuses réalités, avec si possible des options réalistes, réalisables et déterminées dans le temps, en clin d’œil au fil du temps de J. Stoltenberg.
S’agissant du « quoi », juridiquement l’Ukraine peut bien entendu rentrer dans l’OTAN. Elle en a le droit même si l’Autriche n’y est pas en respect de ses conventions avec les soviétiques d’à lors, que la Suède n’y est pas encore et n’est peut être plus pressée pour ne pas répondre aux exigences turques, désormais que la Finlande, qu’y l’a intégrée, protège désormais les frontières et que l’alliance NORDESCO consolide l’approche nordique. V. Poutine sait aussi user du droit quand il réclamait l’application des accords de Minsk. Notons d’ailleurs aussi que la Suède ne se presse pas non plus pour accorder l’autorisation de réexport de ses avions Gripen que la République tchèque attend de livrer à l’Ukraine. Notons que les frontières de l’OTAN sont déjà aux portes de la Russie avec l’Estonie, la Lettonie, désormais la Finlande, la Roumanie, la Turquie et qu’il ne faut pas s’émouvoir des réactions de V. Poutine ni du fait que cela risque de renforcer l’autocratie du Kremlin comme le fait pourtant remarquer H. Védrine. L’engagement de ne pas étendre l’OTAN est souvent soutenu par les Russes répétant que James Baker et Hans Dietrich Genscher l’avaient annoncé du temps de Gorbatchev, déchu depuis. N. Sarkozy et A. Merkel, qui avaient demandé que Ukraine et la Géorgie y rentrent mais pas tout de suite sont désormais partis et tout est possible, la constitution ukrainienne l’ayant même adoptée, comme le souligne Pierre Lellouche. On peut aussi comprendre une certaine légitimité du fait que l’Ukraine a été attaquée, au même titre que les anciens PECO s’y sont apparemment réfugiés.
Quant au « pourquoi et qui », il s’agit bien entendu de protéger le pays notamment dans la zone de voisinage et peut-être prochainement de l’UE qui le demande en urgence. Il s’agit aussi de capitaliser tous les efforts de l’OTAN depuis 2024 voire avant. C’est une suite logique avec un des pays qui sera désormais bien équipé, formé, avec des retours d’expérience précieux, qui va s’adapter au système OTAN sans doute plus rapidement que les anciens pays dits d’Europe Centrale et Orientale (PECO) qui ont du faire un saut extraordinaire, un allié stratégique qui a montré une capacité à combattre désormais que l’on voit que la menace est bien toujours réelle, sauf à considérer qu’il ne s’agit que d’une affaire entre cousins. Enfin un pays grand comme la France, en pleine restructuration financée par l’UE avec une richesse bien reconnue, déconstruite puis reconstruite par Staline et à nouveau par V. Poutine et qui pourra participer à la solidarité économique de l’article 2 de l’OTAN. L’entrée dans l’OTAN aura moins d’impact que celle dans l’UE qui est aussi une des raisons de l’invasion. Rappelons-nous que l’ancien président ukrainien déchu avait subi des pressions de Moscou et une fois s’y être réfugié, avait commencé sa conférence de presse en blâmant l’UE qui l’obligeait à changer l’écartement des voies de chemin de fer, élément assez stratégique. L’OTAN pourra jouer son rôle de vecteur d’intégration européenne où les Etats peuvent mieux se parler en détachement, même au niveau industriel et économique.
Au détriment de qui ? Quant à la Moldavie et de la Géorgie, espérons qu’elles ne seront pas sacrifiées dans un grand partage de négociation.
Comment qui complète le quand et le qui: une des questions les plus importantes est « avec quelles frontières » qui est le thème de conférences depuis 2014. Considérant que tous les pays membres de l’UE ont pour l’instant accepté une candidature avec les frontières d’origine, tout l’espoir est mis dans cette contre offensive. Il parait inconcevable d’intégrer un pays occupé, même si V. Poutine a déclaré avoir annexé les territoires occupés et en guerre, que ce soit pour l’OTAN ou l’UE avec une clause de défense mutuelle garantie grâce à l’OTAN, en entrainant de facto tout le monde immédiatement alors qu’actuellement et juridiquement, l’OTAN n’est pas en guerre. Les déclarations à Kiev et Ramstein sont faites en connaissance de cause. Elles sont sans doute aussi un jeu d’annonce pour montrer la force, maintenir le moral des troupes comme un jeu de négociation. Reste à savoir, si la contre offensive ne fonctionne pas, si les Ukrainiens accepteront le principe des Alsace semi Lorraine sans forcément perdre. La Crimée autrefois donnée en cadeau personnel à l’Ukraine serait-elle reconnue comme une Meilleure Solution de Rechange de V. Poutine alors qu’il la considère déjà comme acquise ?
Avec qui ? Même si un Français ira apparemment davantage mourir pour un Ukrainien qu’un Estonien, la France pays de poids dans l’OTAN sans vraiment l’utiliser, considérant comme la Turquie et les Etats-Unis, qu’elle n’en n’est pas dépendante, semble isolée cette fois pour sa volonté de maintien du dialogue quand tous les autres m’ont déjà coupé, avec un certain rapprochement avec l’Allemagne, réservée également. Même si la Pologne bloque désormais les céréales ukrainiennes, Il est certain qu’elle soutiendra cette adhésion. La Turquie quant à elle se tient prête pour faciliter le dialogue sans forcer les choix
La question du combien ne mérite même plus d’être posée tant la dépense est large, hors mis les avions non encore fournis ou sinon avec quels risques et considérant sans doute que la liberté, la paix et la sécurité n’ont pas de prix.
Quant au contre qui et aux alliés possibles de la Russie, même si certains spécialistes font remarquer qu’un partenariat stratégique global, pour reprendre les mots diplomatiques et officiels, n’est pas une alliance, je répondrai qu’il faut veiller à la Chine qui peut dire et faire le contraire le lendemain ou sait s’adapter, si elle le veut, prise la main dans le sac. Rappelons-nous qu’elle fait déjà des manoeuvres en méditerranée avec la Russie et que le Président Xi galvanisa ses troupes à Djibouti en leur disant « préparez vous à la guerre ». Pour autant elle ne fera rien tant qu’elle ne sera pas prête ne voulant plus subir les affronts des anciennes défaites face au Vietnam, même si désormais elle est passée dans une autre dimension. Mais une certaine histoire est également écrite.
Poutine jaloux de Xi ? mais de quoi ? voire de qui d'autre ?
Dans un récent documentaire, Vladimir Poutine répondait à Xi Jinping, lors d'une réception, qu'il était jaloux de la Chine
Mais jaloux de quoi ? voire de qui d'autre ? S'agit-il de l'économie ? de la défense ?
alors qu'il se sait menacé sur sa partie Est avec des populations chonoises de plus en plus nombreuses dans la région de Vladivostock, comme avec les routes de la soie traversant certains pays "amis"
Mais ne s'agit-il pas finalement et simplement du "pouvoir" après la réélection (ou désignation par autoproclamation) du président chinois pour un troisième mandat en changeant tout simplement la règle, sans donc devoir reveni au rang de Premier Minsitre, comme VP ne l'a pas fait
Avec sa nouvelle image de tsar, n'est-il pas finalement jaloux ou admiratif de Napoléon 3, réélu Président de la République puis Empereur par plébiscite afin notamment de pouvoir continuer ses travaux
Si Lula est revenu légament après un passage aux enfers dont redoutent certains respeonsables politiques, le monarque François Mitterrand ne pouvait pas étant madale, Barack Obama est retourné dans les affaires, il ne faudrait pas non plus que cela donne des idées à d'autres...
Retraites : La France ne devrait-elle pas finalement adopter le système parlementaire suisse ?
Les Français votent.. quand ils votent. Des partis sont élus, même si en ce moment le Président de la République ne possède pas de majorité absolue et qu'elle peut etre dans l'apprentissage des coalitions comme il y a longtemps.
Mais quand on voit les gens descendre dans la rue et bloquer les services publics alors que des députés et sénateurs ont été élus, certes apparemment pas majoroitairement dans leur sens, n'est pas ce pas finalement se rapprocher de la démocratie avec des parlementaires qui changent chaque année et qui ne servent qu'à relayer ?
Quant à la réforme des retraites, même si le gouvernement veut etre un bon père de famille et que l'équilibre financier des retraites est fragile, sans être encore en péril mais avec un besoin d'évolution du modèle sans remettre la base en cause, ce qui peut paraitre étonnant étant donné que l'équilibre du nombre des cotisants est tres différent, le fait d'utiliser le 49,3 empeche de blamer ceux qui auraient pu faire échouer le texte, même si les mémoires, surtout politiques, sont vites oubliées.
Armes lourdes en Ukraine...
voila c est dit...le ministre ukrainien dans son premier char Leopard demande plus ou moins en plaisantant où est la route pour Moscou alors qu on leur fait confiance pour simplement liberer les territoires.. a suivre
La décison allemande des chars pour l'Ukraine : clé de l'identité européenne ?
A l’heure de l’anniversaire du Traité franco-allemand, il est utile de rappeler que l’on retrouve souvent, dans de nombreux domaines, la France, l’Allemagne puis les autres, dépendants et rejoignant cette dernière pour finalement gagner la partie, même si ce n’est pas un jeu. Pour autant, la Pologne, autre moteur européen du centre Europe, monte peu à peu en puissance et opposition sur différents sujets dont la forme du soutien à l’Ukraine, suivis par d’autres pays dans toute l’Europe dont plutôt frugaux, rapprochant finalement aussi les deux grandes anciennes nations antagonistes, notamment sur le sujet de la défense et de l’armement pour mieux faire valoir une certaine identité européenne au sein de l’OTAN. Et pourquoi pas dans d’autres secteurs au sein d’un même label multifacettes
Par François CHARLES
Economiste, ancien responsable d’affaires industrielles européennes à la DGA, conseil en stratégie, management et affaires européennes, Président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe (IRCE).
Réalités et options
Le grand show étasunien de Ramstein de janvier en Allemagne, précédé par une réunion la veille entre Etats européens, visait à définir une position cohérente sur la fourniture d’armes, bien montrer le caractère défensif de l’OTAN et figer la ligne de défense pour faire jouer ensuite la négociation, au grand désespoir des Ukrainiens. Celui de février réaffirma un soutien mais cette fois plus « lourd » par pression interne européenne mais sans doute aussi étasunienne comme quand l’UE acceptait l’échange de données UE-EU en contrepartie de gaz.
La reprise des avancées russes, pour l’instant minimes, et la peur engendrée à nouveau chez les Polonais, en guerre depuis 10 ans dans les Etats-Majors et les ministères, a su relancer les dynamiques, comme à Vienne qui s’endormait sous les batteries de cuisine de Talleyrand avant que Napoléon ne rentre de l’île d’Elbe, et modifier certaines décisions pourtant encore estimées encore trop frileuses par le Président Zelinsky ne devrait pour autant pas blacklister les autres dirigeants comme il peut le faire étonnement avec les personnes qui cherchent la paix depuis 2014.
La contre-offensive russe, certes d’un groupe spécialement entrainé, impose toujours des matériels immédiatement disponibles à la fois pour les Ukrainiens mais aussi désormais pour de nombreux pays comme la Pologne ou l’Allemagne, achetés surtout en dehors d’Europe qui n’a plus de disponibilités, sauf peut-être cachées, ou avec remise à niveau, avec de l’argent en propre ou en solidarité. Reste à prévoir la formation, avec des délais adaptés en lien avec la technicité.
Certains découvrent les réalités d’une vraie guerre avec impacts civils, avec certaines attitudes d’horreur ou d’une opération spéciale ou extérieure, comme la nomme les Français pour les leurs. Certains diront que les Etats-Unis alimentent le grand Laboratoire ukrainien de l’armement comme ils l’ont fait avec la guerre des étoiles. D’autres mettront le doigt sur le discours ukrainien demandant toujours plus, jusqu’à désormais des avions, bateaux et sous-marins et entrainant peut-être peu à peu les servants étrangers camouflés pour éviter de tomber dans le statut de belligérant comme sait le faire V. Poutine jusqu’à un certain stade, sachant aussi parler de droit pour faire respecter les Accords de Minsk. Leur échec l’a semble-t-il poussé à annexer les provinces et donc de recevoir le blâme de ne pas les avoir respectés, comme sans doute ensuite d’autres raisons qui ont provoqué la tentative d’invasion.
D’autres craignent les débordements ukrainiens en territoire russe. D’autres enfin en profitent pour bousculer l’ordre établi au sein de l’UE sans forcément vouloir jouer le rôle de contre leader, comme l’ont fait les Britanniques. Au-delà des visioconférences, nous assistons à des Conseils et visites à Kiev, des invitations à Strasbourg puis à Bruxelles même au Conseil européen, afin de consolider l’unité, d’assurer d’une prise de guerre, comme dans les années 1990 au mépris de la valeur de certains critères. L’Ukraine n’en demande pas mieux pour accélérer son adhésion à l’UE qui est d’ailleurs sans doute une des principales raisons de l’invasion, plus que l’OTAN qui est déjà aux frontières de la Russie. Encore faudra-t-il qu’elle retrouve ses frontières d’origine ou que les membres modifient les conditions initiales,
L’Ukraine mise sur son Président médiatique, pour jouer à « battez-vous » tout en sachant aussi déjà vers qui elle souhaite se raccrocher, à moins que ce soit un autre jeu, en inventant parfois des faits et en communiquant à la place des autres pour mieux les impliquer, comme avec le missile au-dessus de la Roumanie ou de la Moldavie. Mais sachons aussi que tout est possible quand on sait que des avions russes survolent aussi parfois la Bretagne mais très bien détectés et encadrés. Je dois m’arrêter là sous peine d’être officiellement déclaré pro-russe par de multiples lecteurs et autorités.
Enfin, on assite récemment à des limogeages en masse en Ukraine pour corruption alors que l’UE finance la réorganisation de l’Etat depuis longtemps dans le cadre de la politique de voisinage. Peut-être est-ce une possible actuelle pression vers l’Ukraine en contrepartie de l’envoi de nouvelles armes plus lourdes sans accepter non plus les avions qui demandent aussi plus de temps de formation qu’en 1940. Reste à savoir aussi qui financera tout cela, même s’il le faut sans doute, coûte que coûte, au nom de la liberté comme de la sécurité. Quant aux atouts de l’Ukraine pour l’Europe, si cela est peut-être bon les Ukrainiens et pour les consommateurs européens, nous pourrons aussi demander leurs avis, aux agriculteurs franco-allemands au-delà de la solidarité. Regrettons que les atouts de chaque Pays entrants soient moins considérés que les manques, constatant régulièrement aussi que l’UE n’est forte ensemble que sur le papier ou quand il y a des crises et que l’on ne vit pas que de valeurs comme d’eau fraiche. Mais je vais arrêter sous peine d’être suspecté de soutenir les agresseurs.
Faudra-t-il se préparer à faire le deuil de ne pas avoir assez donné et pas assez tôt ? Si les Russes envahissent l’Ukraine, l’apocalypse écrit, en lien avec la Chine, que l’OTAN considère enfin, sera un peu repoussé.
Les Russes ont attaqué l’Ukraine avec des chars et méritent certainement d’en être repoussés de la même façon, au-delà de construire une ligne Maginot défensives sur les limites actuelles, de quasi 2014 et de janvier 2022, et vers une guerre sans fin. Les uns veulent retrouver leur bien historique et n’acceptent pas cette sous identité ukrainienne et sa volonté de rentrer dans un autre espace, avec des valeurs différentes et avec des écartements de voies de chemin de fer différents avec leurs effets induits, ce qui est loin d’être ludique. Les autres veulent retrouver leur frontière, condition notamment de l’entrée dans l’UE qui est plus importante que d’intégrer l’OTAN. Les uns luttent contre le soi-disant « nazisme ukrainien » quand les autres combattent le « fascisme poutinien », sans parler de stalinisme. Les uns ne veulent pas dialoguer avec V. Poutine, comme quand la France ne voulait pas parler à Bachar el Assad, sachant bien que l’un et l’autre resteront sans doute en place longtemps…et que tant que VP sera présent, le deuil de l’Allemagne de l’Est ne sera pas fait.
On voit par ailleurs, que les Ukrainiens rentrent chez eux et que l’économie fonctionne dans les zones non occupées de ce grand Pays, comme en France en dehors des zones détruites ou occupées lors des guerres. Le fait que les Ukrainiens aient repris une partie des régions annexées par la Russie n’a pas déclenché de guerre nucléaire, sans doute ce n’en vaut pas la chandelle mais qui pourrait finalement arriver si le conflit s’étendait à l’OTAN. On peut aussi se poser la question de ce qu’il serait advenu si V. Poutine avait réussi son coup en février 2022 ou sur quelles cibles peut-il porter ses efforts dans une sorte de meilleure solution de rechange, comme la Moldavie ou le reste de la Géorgie, où finalement l’Occident ne bougera plus, sans imaginer la Roumanie, ni les pays Baltes bien intégrés au sein de l’OTAN.
Les journées pour la paix de Munich ont rappelé, devant le monde quasi entier, intéressé par les convois de nourriture, que la Russie ne doit pas gagner, que la guerre pourra être longue et que l’heure n’est pas (plus) au dialogue avec la Russie. Il est surtout question de reconquérir les esprits, voire les cœurs de pays du Sud non solidaires qui accueillent la Russie et son lobbying sur les autres continents et se sent soutenue.
Enfin, il n’est pas forcément bon de militer pour la paix avec concession quand on se souvient que l’assassin de Jaurès n’a pas été condamné, comme l’agresseur de Dreyfus, mais que celui de Louis XV a été écartelé et ensuite « découpé », contre l’avis du roi.
La problématique et la force de la décision allemande
Face à cela, ou plutôt en l’intégrant, la France, jusque-là leader politique, a réintégré le rang au sein de l’OTAN qui n’était pas en mort cérébrale mais en sommeil et en veille défensive, tant que l’on n’avait pas réellement besoin d’elle. L’Allemagne, quant à elle, commence à prendre des décisions qui affirment son rôle pivot, avec un impact fort, tout en montrant des liens cohérents avec les Etats-Unis dont elle est liée grâce à sa constitution, qui ne l’oublions pas, à veillé à casser autrefois son unité, mais aussi en leader européen en intervenant aux cotés et à la place du secrétaire général de l’OTAN ?
La position allemande peut aussi sembler ambigüe, voire difficile pour elle-même. Gardons en mémoire qu’elle devait limiter son armement, que la France a été la dernière a accepter son réarmement et qu’elle prend seule, désormais, la décision sur des bases humaines à reconstituer, comme a dû le faire le Japon, dont les soldats vont désormais au combat bien armés dans les opérations internationales.
S’agissant de l’export de matériels sensibles, celui-ci est interdit en France comme en Allemagne, sauf autorisation gouvernementale. Cette dernière est avant tout ancrée sur des valeurs et désire harmoniser, au niveau européen, à partir de ses principes forts liés aux valeurs du Conseil de l’Europe. La France, quant à elle, veut se garder le droit d’agir au cas par cas et davantage sur des principes de géopolitique. Nous avons vu les résultats d’une part pour les bateaux MISTRAL et d’autre part pour les missiles MBDA. Pour autant elle se trouve désormais confrontée à une réexportation aux portes de l’UE dans un pays qui fait une certaine unanimité de soutien et potentiellement déjà intégré dans l’UE, alors que bien des critères ne font pas l’affaires, rappelant aussi l’entrée de ceux du Centre Europe.
Si la France avait promis déjà des véhicules avec des canons de 105, il n’était pas question de le faire pour les chars Leclerc, qui vont pouvoir être comparés aux Léopards et autres chars étasuniens beaucoup plus lourds. L’Allemagne a accepté la licence d’exportation pour les Léopards 2 de la Bundeswehr mais aussi, et finalement, pour des Léopards 1 actuellement en stocks dans divers endroits, nécessitant d’ajouter certes aussi un financement pour les remettre en état de fonctionnement et assurer leur approvisionnement en munition. Cela rejoint le fait que la Pologne et les ex PECO ont donné des chars très rustiques d’origine russe, ce qui peut être un point de liaison dans le groupe de Visegrad qui n’est pas toujours à l’unisson, sauf peut-être sur cette absence de règle. Mais l’Allemagne a su user de son parent normatif, toujours en accord avec les Etats-Unis, et ses propres valeurs, pour refuser, au moins pour l’instant, la livraison d’avions, quand elle cherche surtout à renforcer ses propres forces.
Le regain de permission d’identité polonaise en rebond des demandes ukrainiennes
La Pologne s’affiche, d’une certaine façon, comme « contre-leader », et peut parler plus librement car tout le monde soutien d’Ukraine, sans doute en prenant un peu la vedette à la Hongrie, qui s’était vue blâmée autrefois par certains membres du Conseil de l’Europe, qui lui reprochait de mettre en avant ses valeurs chrétiennes pour ne pas répondre aux autres valeurs européennes de justice et de démocratie, qui d’ailleurs ne sont généralement pas plus respectées par les Pays fondateurs.
En devenant un autre moteur en dehors de la zone euro, la Pologne montre qu’elle sait aussi fédérer, avec également les Etats-Unis qui y investissent directement depuis longtemps et accroissent le déficit de balance avec les autres membres de l’OTAN. La Pologne achète hors Europe des matériels déjà disponibles sur étagère, et notamment en Corée du Sud, qui a aidé Sagem à se démarquer de ses maitres d’œuvres français. Elle le fait cette fois sans contreparties attaquables, en conformité avec les règles de l’UE, deviendra peut-être la nation la plus armée du centre Europe, voire de l’Europe, grâce peut être cette fois aussi avec des fonds autorisés européens, qu’elle reconnait désormais comme effet de levier, mais aussi un budget propre, apparemment relevé à 4% de son PIB. Elle va le faire d’ailleurs comme l’Allemagne, qui n’arrête pas de rajouter des milliards et se fait blâmer par la France, comme celle-ci le reprochait il n’y a pas si longtemps à la Suède avant de comprendre l’équilibre historique européen qu’elle ne peut qu’accompagner, n’étant plus assez forte individuellement. Reste à savoir par ailleurs si ses achats externes sont justifiés car les produits européens ne sont pas compétitifs, trop contraignants, inexistants ou s’il s’agit simplement de géopolitique.
La Pologne menaçait de passer outre l’accord d’exportation de l’Allemagne utilisant cette fois le jeu du « sans toi », et en « contre-leader », avec un certain nombre de pays en soutien et une Union Européenne en osmose ukrainienne, utilisant même un fonds pour servir de centrale d’achat, dans un domaine dépassant ses compétences. Les affrontements de même nature germano-polonais, vus dans l’environnement et l’économie, ne pouvaient se reporter aussi dans la défense sur une zone d’influence revendiquée et surtout protégée également par les Etats-Unis.
Les Polonais ont aussi une histoire allemande, et savent rappeler à la France qu’ils avaient acheté des avions en 1939, qui n’ont jamais été livrés, et que les pilotes ont dû partir en Angleterre pour continuer à se battre. Si la Pologne est entrée dans l’UE, elle sait nous rappeler qu’elle l’a fait avec son identité, qu’elle ne souhaitait pas se retrouver une nouvelle fois dépendante et qu’elle n’avait pas forcément le même projet politique. Elle assure son rôle dans le groupe V4 de Visegrad, créé en 1335 puis réactivé en 1993. Si elle continue sempiternellement de reprocher à la France de ne pas être intervenue lors des différentes invasions, oubliant l’Histoire un peu plus ancienne et la chute de l’Empire à cause notamment de la Campagne de Russie pour sécuriser la Pologne, elle s’affronte peu à peu à l’Allemagne, cette fois sur le terrain économique.
La Pologne a toujours cherché à se battre avec panache et se distinguer. Serait-elle un laboratoire ukrainien pour l’intégration, sauf pour quelques domaines, comme par exemple l’énergie où l’Ukraine maitrise déjà le nucléaire.
Il serait intéressant d’entendre ses dirigeants s’exprimer désormais sur le Triangle de Weimar institué en 1991, qui est plus qu’un axe, chacun pouvant discuter avec l’un des deux autres, en espérant que ce n’est pas le triangle des jeux psychologiques de Karpman où chacun a sa place en tant que victime, sauveteur ou persécuteur…
Le resserrement des liens, voire du label franco-allemand capable de prendre la bonne décision grâce à certains modèles de solutions
La France regarde vers le Sud, d’une part avec un traité franco-italien déjà mis à mal par la visite du Président ukrainien à Paris, sans inviter l’Italie, et d’autre part avec l’Espagne dans la défense et aussi avec le Portugal sur l’énergie verte, incluant désormais l’Allemagne. Celle-ci regarde vers l’Est mais avec une relation difficile avec la Pologne et pourquoi pas, du moment que cela est fait en intelligence et en complément, dans une certaine « boussole stratégique » qui, pour certains, n’en n’est rien mais appuyée aussi par le Parlement européen.
Les Français parlent de couple quand les Allemands parlent de moteur. Tout cela est lié à la culture. On ne sait pas forcément toujours bien pourquoi un couple se fâche entre les humeurs, émotions, raisons objectives et subjectives, les jeux de pouvoir et d’influence ! Un moteur est mécanique avec sa partie froide et chaude imbriquées ensemble dès la construction pour durer. La raison d’une panne est souvent vite trouvée, en fonction de sa construction et de son mode d’utilisation. Si un moteur a aussi une enveloppe, en revanche il n’a pas d’âme. Il convient de trouver une expression où l’un ou l’autre ne peuvent facilement se blâmer, comme c’est souvent le cas, mais simplement, savoir s’il faut et comment, relancer le moteur, changer les bougies, les injecteurs, faire de la maintenance permanente ou avec immobilisation, ou alors de façon prédictive.
Si les deux ont la volonté de réglementer l’export militaire ou de matériels sensibles, la façon d’y parvenir peut être différente sur une même destination. L’Allemagne a donné son accord sur la RGPD mais réaliser des affaires, elle certifie sur l’infrastructure du Cloud quand la France le fait sur les personnes, avec le risque avéré connu, et que dire sur la fiscalité, le social, l’énergie etc… Dans le domaine militaire, France et Allemagne s’affrontent, même sur la santé, alors que les compétences d’Etat-major de l’un et les compétences opérationnelles de l’autre peuvent être imbriquées. Il ne peut être pensable que certaines dispositions ou certains accords soient conclus pour éviter de limiter le pouvoir de l’un ou de l’autre, alors qu’il s’agit de les rendre les deux plus forts ensembles.
Les élément communs et compléments franco-allemands devraient les rendre tous les deux plus forts, comme entre pays de l’UE, sans chercher à imposer telle ou telle solution à l’un ni aux autres. La méthode souvent simple directive et tranchante française et la méthode consensuelle de coalition allemande ont chacune leur qualité et peuvent être choisie en fonction des sujets et circonstances. Les plans de relance ont été possibles grâce à la complémentarité entre le garant allemand et le financier français. La difficulté de création d’un label exportable européen, sujet récurrent de nombreuses agences européennes, qui ont les mains liées par leurs directions générales qui font la politique, est peut-être cet aspect multi-solutions dans une même membrane. Comme pour le Cloud, même si le miracle de la paix franco-allemande est un exemple dans le monde entier, il est temps aussi de faire réellement d’autres deuils, par exemple financiers sur les dettes de 1918 et 1945, peut-être rentrées dans la balance de l’acceptation de l’euro en compensation de la réunification.
Efface bien tout chérie
Efface bien tout chérie
J’aime bien nos échanges
Ils sont fins, ils sont tendres
Ils sont vifs et intenses
Ils sont beaux comme toi
J’aime bien t’observer
T’écouter, te comprendre
Discuter, échanger
Imaginer tes sens
J’aime bien penser pour toi
J’aime bien penser pour nous
Travailler ensemble et s’aimer
Etre ensemble en somme
J’aime voir tes yeux
Et ta peau s’illuminer
Quand tu penses aux projets
Tu deviens lumineuse
J’aime bien te caresser
J’aime bien te faire l’amour
J’aime marcher avec toi
J’aime danser avec toi
J’aime boire avec toi
Et pas que de la bière
De bonnes boissons bien fortes
Profitant de la vie
Efface bien tout chérie
Tu sais qu’il peut nous lire
Du moins veut-il le faire
Que découvrira-t-il ?
Je vois bien que tu veux
Encore changer de vie
Ceci est interdit
Et je vois bien tes chaines
Mais tu en as les clés
12 ans que je t’attends
Tu es aussi mon ange
Qui rayonne pour moi
Tu es venue me voir
Tu savais bien pourquoi
Tu t’es ouverte à moi
Et ne le regrette pas
Tu te souviens de tout
Et j’en suis très ému
Tu te souviens de nous
Que puis dire de plus
Tu aimes ma culture
J’aime la partager
Comme tu sais le faire
Pour d’autres découvertes
Chaque jour connectés
Nous refaisons le monde
Nous attendons le jour
Où nous nous retrouvons
Quelques heures d’avion
Ne nous séparent pas
Quelques belles discussions
Nous ramènent dans nos bras
Je te demande juste
Si tu veux tout changer
D’attendre pour décider
D’attendre d’être sûre
De décider ensemble
Sans tout précipiter
Même si notre folie
Peut nous rendre invincibles
Quelle qu’en soit l’issue
Sache que je ferai tout
Pour faire éclore la fleur
Eclore le papillon
Quelle qu’en soit l’issue
Notre amour sera fort
Quoi que nous puissions vivre
Il sera éternel
Le juge d’instruction
Le juge d’instruction
Quand j’ai quitté l’armée
Plutôt la DGA
Bref, l’administration
J’avais bien une idée
Je voulais essayer
Encore une nouvelle fois
D’instruire les dossiers
A charge et à décharge
Non pas comme avocat
Missionné par untel
Pour défendre ensuite
Un dossier non voulu
Mais en fait comme juge
Uniquement d’instruction
Apportant l’expérience
De beaucoup de dossiers
J’avais fait la même chose
En passant officier
Je voulais l’armement
J’ai donc fini major
L’époque n’y était plus
Le statut se perdait
Même si certains
Ne veulent plus s’en souvenir
Une série d’entretiens
Proposa d’autres postes
Cour d’appel par ci
Tribunal par là
Mes lettres de soutien
Avaient permis aussi
De rassurer les juges
Sur mes bonnes intentions
On m’avait bien prévenu
Des anciens magistrats
Que j’allais m’ennuyer
Que point de liberté
Je ne voulais le croire
Je respectais le droit
Confiant en la justice
Sûre et Indépendante
J’aimais beaucoup le fait
De mener le dossier
Faisant aussi le deuil
Ne pouvoir l’initier
J’avais également fait
Le grand deuil du pouvoir
Mais c’était sans devoir
Toujours le supporter
Etant moi-même passé
Par le stade des affaires
Je pensais apporter
Un certain savoir faire
Aurais-je bien instruit ?
Aurais-je bien jugé ?
Avec discernement ?
Avec clairvoyance ?
Ou alors comme ces jeunes
Nommés sans formations
Sans expérience de vie
N’appliquant que le droit
Jugeant sur des divorces
Ou des affaires pénales
Sans connaitre les gens
Avec ou sans argent
Le jury ennuyé
Répondu un moment
Qu’il fallait même plutôt
Devenir avocat
Puis le doute me venant
La réponse tardant
Je me suis retiré
Et l’acte fut validé
Depuis cette décision
Je côtoie la justice
Et aussi l’injustice
En tant que philosophe
80 et 110
80 et 110
Je roule à 80
Sur les routes normales
Et plutôt à 110
Sur les routes rapides
Avant j’allais à fond
Sur la file de gauche
Il m’était impossible
De me faire doubler
Maintenant c’est changé
Je roule toujours à droite
Je me fais klaxonner
Mais suis sûr d’arriver
Avant c’était chrono
Pour gagner 3 minutes
Maintenant c’est la conso
Et gagner quelques litres
N’allez surtout pas croire
Que je garde mes points
Je me prends bien des flashs
Par faute d’inattention
N’allez pas croire non plus
Que je roule le dimanche
J’ai fait en 17 ans
600 000 km
Ma voiture est puissante
En plus d’être confortable
Je peux vous rattraper
Si vous le souhaitez
Je la ménage un peu
Un certain alibi
Mais c’est aussi un jeu
Pour bien rester en vie
Et surtout la garder
Elle qui m’a sauvé
De bien des aventures
Et bien des accidents
Il m’a fallu aussi
Dans une histoire passée
Une soupape cassée
Sans détruire ma famille
L’ange gardien était là
Il faut savoir aussi
Parfois le ménager
Pour le voir revenir
Poème du nouvel an
Poème du nouvel an
Obligation sociale
Ou bien professionnelle
C’est une tradition
Que la date rappelle
Envoi de cartes écrites
Et désormais d’emails
En plus de sms
Et même encore d’appels
L’occasion de créer
Ou encore de renouer
Certains liens existants
Ou bien encore passés
Le monde entier le fête
Avec feux d’artifice
Mais pas à la même heure
Ni aussi le même jour
Certains le fêtent seuls
Et d’autres toujours en groupe
Avec ou bien sans bulles
Dans une belle coupe
On s’embrasse sous le gui
Sur la joue ou la bouche
On abuse de voeux
Deux à deux dans les yeux
Les enfants, les adultes
Et tous les animaux
Reçoivent des intentions
Et même des cadeaux
C’est un nouvel élan
Une lumière revenue
Cette fois c’est la bonne
On ne vous prendra plus
Souhait de résolutions
Souhaits de réussite
Souhaits de bonne santé
Et bien sûr souhaits d’amour
Surtout souhaits de paix
Et souhaits de victoire
Que chaque camp espère
Certain de son bon droit
Souhaits d’une vie meilleure
Pour certains quoi de plus
Quand pour d’autres c’est aussi
Surtout pas quoi de moins
365 jours
C’est le temps d’une année
En heures et en minutes
C’est plus à décompter
Profitons de la vie
Nul ne sait si demain
Nous serons toujours là
A nous serrer les mains
Mais que dire de ceux
Qui reçoivent sans répondre
Qui se moquent du geste
De l’effort consenti
A moins que celui-ci
Ne soit pas adapté
Ou soit même déplacé
Sans réelle valeur
Donner sans recevoir
Est un très bon adage
Celui de remercier
En est un tout aussi
Entretenir ses rosiers
Entretenir ses rosiers
Quand j’étais encore jeune
Je cherchais chaque instant
Pour rattraper la vie
Et plein de connaissances
Un soir de diner
Un chef discutait
Des soins qu’il prodiguait
A ses plus beaux rosiers
Il se tourna vers moi
Et me dit sans tournure
Vous voyez mon ami
Rien n’est plus important
Quelques années plus tard
Je préférai choisir
Entretenir mes rosiers
Qu’aller passer l’ENA
Un an d’effort pour rien
Le début de la fin
De l’administration
Et j’ai eu mes raisons
Revenu à la ferme
Je pante des rosiers
Au milieu des arbustes
Les plus originaux
Je les trouve, je les chine
Parfois dans mes balades
Parfois lors de mes courses
Et les prends avec choix
Bien savoir les planter
Mais savoir les tailler
Parfois sans hésiter
Pour une meilleure repousse
Bien choisir le terrain
Et surtout le terreau
Au bord d’un chemin
Ou alors dans un pot
Des grimpants, des montants
Des nains et des géants
Des rouges et des jaunes
Des roses ou bien multicolores
Des piquants, des gentils
Dans les bacs et terre plains
Sur les rampes d’escalier
Et bien sûr le jardin
Ils attirent les insectes
Les jolies coccinelles
Qui traient bien sans relâche
Des centaines de pucerons
J’en mets bien volontiers
Sur les tombes du cimetière
Je crois être le seul
Et c’est très bien ainsi
Et bien sûr je les offre
Enfin disons leurs roses
A des dames et des belles
Qui aiment bien ma prose
Comme diraient La Tseu
Si ce n’est Confusius
Savoir bien cuisiner
C’est savoir gouverner
Clémenceau pouvait dire
Dans l’ombre de Monnet
Et de ses nymphéas
C’est savoir jardiner