M. Gorbatchev, l’ancien rêve d’un certain modèle européen pour la Russie et l’URSS
Mikhaïl Gorbatchev vient de nous quitter. Il était quasiment oublié volontairement en Russie et son nom est banni du pouvoir chinois voulant préserver son système. Une ancienne interview de 2020 m’a fait comprendre ses objectifs de modèle de démocratie, de liberté et de transparence, tout en voulant maintenir un certain contrôle, au profit de la Russie et de l’URSS parmi certaines réalités. La comparaison est même possible avec Mustapha Kemal Ataturk pour son pays. Mais la population l’avait-elle compris et demandé ?
Par François CHARLES
Economiste, politologue, conseil en stratégie, management et affaires européennes, ancien responsable d’affaires industrielles à la DGA, Président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe (IRCE).
Sans funérailles nationales, M. Gorbatchev a rejoint son épouse Raïssa dans le grand cimetière de Moscou après avoir été veillé à la maison des Syndicats, de façon autorisée mais régulée et limitée par le protocole du Kremlin, voyant les quelques centaines de personnes devenir finalement des milliers. Comme pour Staline, ils n’eurent pas le droit de s’arrêter devant sa dépouille. Il ne sera pas le premier ni le dernier à mourir dans l’indifférence ou plutôt le bannissement voulu. V. Poutine était excusé pour agenda chargé. Sans doute à cause de la guerre en Ukraine, les représentants occidentaux n’étaient pas non plus présents sauf la Hongrie, comme un clin d’œil du pays qui a le premier rompu le mur et qui marque son désaccord parfois aussi avec l’UE, oubliant peut-être d’autres réalités vécues du « sans toi ».
Perestroïka, glasnost, libéralisme économique, fin de la guerre froide, chute du mur de Berlin, accords de limitation des armes resteront les mots liés au dernier dirigeant de l’URSS. M. Gorbatchev n’était pas un agent de l’ouest mais un réformateur visionnaire et courageux, qui n’a pas été compris, pour transformer un système au bord du gouffre, en un possible modèle inspiré de l’occidental au profit de la Russie et de l’URSS, demandant même de l’argent à l’occident pour atteindre ses objectifs. Mais ce dernier a préféré voir le vieux système s’écrouler pour avoir les mains libres pour un temps se demandant aussi si ce n’était pas finalement non plus une stratégie de Pierre le Grand.
Le baroud d’honneur de la guerre dans les années de tension de 90 aurait pu être une solution en détruisant la Russie et la terre entière. M. Gorbatchev n’était pas un homme de violence et reprend volontiers le mot de liberté de l’hymne russe quand il l’entend pour le jour de l’an. Il fut un des hommes de la deuxième prophétie de Fatima, favorisant le rapprochement avec l’église finalisé avec V. Poutine, qui sera peut-être quant à lui l’homme de la troisième..
M. Gorbatchev n’a semble-t-il jamais voulu démanteler l’URSS mais désirait un retour des identités nationales et des gestions à la fois communes et autonomes salutaire pour l’économie, unies dans la diversité. Même s’il reproche à B. Eltsine d’avoir installé une autocratie, ce dernier l’a tout de même sauvé du putsch qui voulait l’empêcher de signer la création de la Communauté des Etats Indépendants (CEI) ou peut-être d’une certaine façon interdépendants comme cela pourraient l’être davantage au sein de l’UE, par solidarité. Aurait-il pu même imaginer un rattachement à l’UE à terme ? Le peuple le voulait-il ? N’oublions pas que jusqu’en 2014 les discussions de défense étaient plus que cordiales entre l’OTAN et la Russie.
Finalement, aurait-il pu réussir au moins au début au même titre qu’Atatürk en Turquie et son processus d’occidentalisation. M. Gorbatchev avait d’ailleurs reçu le le titre honorifique d’Archonte du Patriarche de Constantinople de l’Eglise orthodoxe.
Peut-être faudra-t-il, comme il le disait, attendre un peu pour être reconnu.
Faut-il punir ou comprendre la peur ?
En temps de guerre, on fusille les présumés lâches, couards, traitres et espions pour faire des exemples sans forcément vouloir apprendre des erreurs de commandement. En temps de paix, on inflige une peine avec moqueries et bannissement même si le droit dit que l’on peut refuser d’accomplir certaines catégories d’ordres reçus. Encore une différence pour ceux qui appliquent trop le copier-coller militaire civil avec les entreprises qui font la guerre tous les jours, comme la police, avec aussi des drames pendant ou après le service qui peuvent passer inaperçus contrairement aux armées qui par-contre doivent quasiment connaitre des pertes en opérations pour être considérées et qui pourtant s’imposent des exercices difficiles pour une guerre facile.
Par François CHARLES
Politologue, sociologue, économiste, conseil en stratégie, intelligence économique et management, ancien cadre des armées.
Qui n’a pas peur ? Même le lion 8 de l’Ennéagramme devrait avoir peur que ses lionnes le quittent ! Quel acteur de théâtre ou d’entreprise n’a pas le trac ? Encore faut-il ne pas mélanger peur et raison. Le malfrat qui attaque une banque avec un jouet en bois a-t-il moins peur que le guichetier ? Pourquoi certains chefs font-ils encore goûter les plats de peur de l’empoisonnement ? Pourquoi trinque-t-on en se regardant dans les yeux ? Le stress minimal n’est-il pas porteur de bon sens, même pour aller au combat en guerre militaire ou en affaires avant qu’il ne se transforme en angoisse ? En 1914, ont-ils eu peur de servir de chair à canon pour Nivelle et que faire ensuite des traumatisés qui appellèrent leur mère sur le champ de bataille ? Etaient-ils des contingents de février qui partent n’importe où en confiance de leur chef comme avec Du Guesclin, ou d’Août qui réfléchissaient souvent à la mission et s’il était intelligent d’aller au carton de façon irréfléchie ? Pétain, le bout en train lui-même avait changé avec de grands résultats. Quant aux Gaulois, s’ils avaient seulement peur que le ciel leur tombe sur la tête, d’autres utilisaient la peur pour se donner des ailes… et se tirer (d’aile). Mais est-ce de la peur de ne pas répondre à certaines provocations faites par des personnes semblant être protégées ou ne pas tabasser l’agresseur d’une vieille dame pour éviter de récolter une plainte ?
Certains ont peur à cause de l’inconnu quand d’autres ont peur à cause du vécu et de l’échec et parfois les mêmes qui choisissent entre être courageux et téméraires. Le chef d’entreprise peut avoir peur après une première faillite surtout non accompagnée, comme un employé après un licenciement par sa faute ou celle des autres. Le cycliste ou le skieur peut avoir peur d’une descente après une mauvaise chute comme le parachutiste lors du deuxième saut si le premier s’est mal passé. Plus près de nous que penser de l’automobiliste rescapé d’un accident qui doit reconduire immédiatement car c’est bien aussi un outil pratique et vital pour lui. Certains ont peur pour leur famille ou de ne pas avoir pu accomplir sa vie assez de choses dans leur vie. Certains préfèrent se cacher ou se retrancher chez eux ou leur château plutôt que faire face et combattre comme pendant la guerre de 100 ans. Mais certains préfèrent aussi manipuler pour éviter de combattre eux-mêmes et arriver à des résultats souvent plus grands.
Que dire de ces psychothérapeutes qui préfèrent se moquer des personnes vivant sur leurs peurs qui sans doute sont plus aptes à analyser et maitriser les risques et agir en connaissance de cause avec succès mais aussi défaillances vécues. Qui peut vraiment comprendre sans l’avoir vécu ce que peuvent représenter le phoenix et la résilience, certes nouveau mot à la mode, mais signifiant que l’on peut en ressortir nouveaux après un deuil fait même s’il ne s’agit d’ailleurs pas d’une erreur commise par soi-même mais simplement d’un fait traumatisant. Bien entendu, beaucoup de spécialistes diront qu’il est toujours possible de surmonter ses peurs. Que dire des chefs irresponsables qui ne s’arrêtent pas quand ils déraillent quand d’autres démissionnent alors qu’ils ne le devraient pas.
Je vais aussi me permettre une histoire assez significative. De retour de manœuvre lointaine déjà assez éprouvante, un chef de corps ordonna à son régiment de faire le tour du terrain d’entrainement voisin de nuit, feux éteints et avec équipements nocturnes, sous prétexte que quelqu’un ne le connaissait pas alors que la menace russe était plutôt plus importante sur d’autres terrains. Un char s’est immobilisé. Au retour le chef de char, pourtant plutôt casse-cou et preneur de risques que craintif, a été ensuite sanctionné, blâmé, dénigré, poussé dehors à la place et pour le compte du pilote qui « ne voyait rien » et qu’il aurait peut-être pu guider en sortant la tête s’il n’avait eu certaines appréhensions. Plutôt que sanctionner pour donner l’exemple et considérer ce leadership responsable plutôt qu’incriminer le pilote, ces chef de corps et d’escadron auraient pu aussi incriminer la technique ou se rappeler que l’équipage venait de vivre des moments marquants. Le char avait en effet glissé sur la neige dans un fossé avec les mêmes réalités et le chef de char avait été miraculé d’avoir rentré sa tête une seconde avant de percuter l’arbre qui a détruit sa mitrailleuse et pour laquelle il a presque été sanctionné. Ils ne savaient pas non plus que le même peloton s’était heureusement arrêté à quelques mètres d’un précipice lors d’un autre exercice de nuit, entendant que le pilote « ne voyait plus rien ». Un ange gardien était là. Après un certain purgatoire, le sanctionné fut rétabli par des chefs intelligents au grand étonnement des précédents qui le revirent dans les dimensions des sphères parisiennes avec des prises de risque ô combien plus importantes mais sorti de cette vie de terrain que d’autres maitrisaient et se contentaient peut-être mieux à leur niveau. La peur était-elle finalement un argument que certains ont fini par comprendre même s’il fallait en payer le prix pendant longtemps.
Et pourquoi pas un coupe-feu allié en Ukraine ?
Après l’attaque générale russe manquée sur l’Ukraine, les combats se cristalisent pour l’instant dans le Dombass, à l’est du pays. Si les pays d’Europe et les Etats-Unis aident les troupes ukrainennes à agir sur les flammes, peut-être faudrait-il aussi et sans attendre imaginer un coupe feu réaliste et réalisable à opposer à V. Poutine et ses troupes. Encore faudra-t-il qu’il soit activé par le Président ou le gouvernement ukrainien qui a déjà su le faire concernant sa demande express d’intégration dans l’UE, peut-être en faisant le deuil ou gardant l’espoir de retrouver un jour les provinces perdues comme la France avec l’Alsace et la Lorraine.
Par François CHARLES
Conseil en stratégie, management et affaires européennes, ancien officier, Président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe (IRCE).
Après avoir failli tout perdre, les Ukrainiens espérent encore remporter la victoire et demandent tout pour faire face aux troupes russes qui ont enfin l’air organisées. Il apparait désormais que la Crimée et les provinces séparatistes pourraient s’avérer être la meilleure solution de rechange pour V. Poutine pour arrêter les combats plutôt que miser sur une guerre longue et alléatoire, sauf si V. Poutine veut désormais aller jusqu’au bout, fort de cette reprise en main sur le terrain. Cette idée s’opposera bien entendu ceux qui veulent la rétrocession de tous les territoires, ce qui était à l’origine une condition initiale de rentrée dans l’UE.
Mais il conviendrait surtout de faire en sorte de tracer une ligne rouge à faire respecter avec courage pour que le feu ne dépasse pas certaines zones. Est-il fou d’imaginer une proposition jamais encore entendue qui consisterait au déploiement de troupes alliées avec des zones attitrées, comme autrefois en Allemagne, un peu en retrait de la ligne de front du Dombass et de la Biélorussie, sans chercher à attaquer les Russes et sans se laisser prendre dans le piège ukrainien, même si subissant les atrocités répétées de la guerre, dont je rappelle que les autorités ne souhaitaient pas nous voir auditer l’autre côté de la ligne de sécurité, de peur de voir je ne sais quoi, et sous peine d’être interdits comme l’ont certains parlementaires français.
S’agissant de qui et où ? C’est peut-etre une dernière chance pour E. Macron et son Europe de la défense à la carte qui ne peut marcher que sur les théatres extérieurs, au risque à contrario de dissoudre l’UE sur ses frontières, ce qui est encore le cas tant que l’Ukraine n’est pas dans l’UE. Le Royaume-Uni reprendrait aussi sa place, avec cette fois une présence allemande et multi-européenne, voire multinationale. Les Etats-Unis, que l’ont dit se porter sur l’Asie alors qu’ils n’ont jamais autant investit en Europe, seront en soutien arrière pour éviter un contact direct et d’autant plus émtionnel avec la Russie. Les Turcs assurerons leur rôle chez eux en espérant qu’ils joueront bien clairement la partition occidentale. Mais pourquoi pas finalement et tout seimplement l’OTAN dès lors que la Russie a ouvert les hostillités ?
Reste les questions du comment et combien de troupes auxquelles les spécialistes militaires répondront et la question du combien d’argent qui reste contrôlable tant que les alliés ne sont pas officiellement en guerre mais qui voient bien déjà les limites de l’exercice de support de matériels et munitions comme les Russes qui font une pause et comme généralement dans toutes les guerres espérées brèves mais finalement durables.
V. Poutine, lance actuellement volontiers ses missiles sur le pays entier et des stocks d’armes mais le fera-t-il contre des troupes alliées ? Qui construira un nouveau mur ? V. Poutine ne comprend pourquoi on ne le laisse pas régler son problème avec les Ukrainiens. Comme d’anciens dirigeants russes avant lui, il brandira une nouvelle fois la menace nucléaire comme quand Londres et Paris étaient à Suez mais cette fois en tant que défenseurs de leurs intérêts. Et pourquoi ne le faisons-nous pas nous-même quand il est l’agresseur ? F. Mitterrand avait de son temps changé la doctrine d’emploi avec un possible lancement de plutons à courte portée en cas d’attaque massive conventionnelle et non uniquement en riposte à une attaque nucléaire.
Si hélas tout est déjà écrit, tentons de faire reculer l’échéance du conflit, et au moins tant que les Chinois ne sont pas encore prêts.
Le réveil allemand dans la défense
Après un premier retour en 1950 avec l'ultime accord de la France et les efforts de déstabilisation de la Russie, qui a confirmé et déclenché réellement la guerre froide, l'Allemagne enterre ses vieux démons et relance sensiblement son budget de défense, qui était déjà en valeur bien supérieur à de nombreux pays européens (voir le dossier de Toute l'Europe) où il convient d'inclure tous les autres pays hors UE dont le Royaume-Uni pour les accords de défense.
Cette annonce forte vise à mettre à niveau les infrastructures et les personnels ainsi que leur formation, rappelant également la mutation japonaise des forces d'autodéfense, qui servent néanmoins avec du bon matériel justifiant ainsi tout de même le niveau déjà assez élevé du budget. Elle vise aussi à accroitre l'effort vis-à-vis de l'Ukraine avec une forte histoire allemande
Elle le fait bien entendu en toute interdépendance des Etats-Unis et de l'OTAN avec un chancelier parlant même à la place du secrétaire général de l'OTAN dans les conférences de presse, à la tête de la plus grande nation industrielle en Europe qui risque de récupérer une fois de plus l'énergie et l'identité politique de défense française selon la technique Judo si cette dernière ne réagit, ne s'adapte ou ne suit intelligemment.
A noter que les dépenses additionnées des pays otanien d'Europe sont de près de 300 milliards soit 4 fois le budget de défense russe. Mais comme disait Foch, il est plus facile de commander seul que faire partie d'une coalition. Il en est de même d'ailleurs pour les programmes en coopération dans la défense qui coutent généralement plus chers à plusieurs que seul avec en plus un nombre de clients quasi garantis à la fin. Certains parleront bien entendu des décisions et début difficiles du MGCS et du SCAF complensés par le Fond européen - de Recherche et de Développemet Industriel - de Défense (FED) préfacé par Angela Merkel ou il s'agit d'utiliser les matrices d'interdépendance, GROW SMART et BCG sans modération.
FC
Ma douce bisontine
Ma douce bisontine
Mon cœur était en joie
Préparant le repas
Car je savais qu’un ange
Rentrait dans ma journée
Mes yeux m’ont remercié
De bien te contempler
De donner à mes sens
De tous se réveiller
La douceur de ta peau
Et surtout de ton être
M’ont porté dans l‘extase
Autant qu’on puisse l’être
Merci d’être venue
Pour partager ma table
Préparée avec soin
Pour ta présence aimable
Merci d’être venue
Visiter ma maison
Visiter mes jardins
Dans ton regard serein
Merci pour la promenade
D’être allée voir les vaches
Découvrir mon village
Et puis mes coins de pêche
Merci pour ces moments
Où nous avons parlé
Où tu t’es assoupie
Où je t’ai caressée
Mes pour nos échanges
Sur nos activités
Et sur nos émotions
Finalement partagées
Ton corps me plait beaucoup
J’aime ton visage radieux
Ton sourire lumineux
Et que dire de tes yeux
J’aime ta discrétion
Ton charmant caractère
Ta belle Intelligente
Et ta curiosité
J’aime aussi ta façon
De me donner ta main
Et surtout au retour
Quand tu as pris mon bras
J’ai enfin adoré
La douceur de tes lèvres
La chaleur de ta bouche
Et l’envie de t’aimer
Je prierai Fatima
Ou bien alors St Claude
Ou même d’autres saints
Pour te revoir très vite
Je saurai patienter
Pour mieux te découvrir
Même avec handicap
Il faut positiver
Nous irons pic-niquer
Visiter des musées
Visiter d’autres villes
Ou bien d’autres régions
Et puis quand nous irons
Sur les Champs-Elysées
N’oublions surtout pas
De bien nous embrasser
La France va devoir découvrir la coalition comme dans d’autres pays et au Parlement européen
Avec des élections très originales sans scrutin proportionnel, le Président de la République française, qui avait fait le hold-up du Parlement et avait créé une coalition au sein même de son mouvement, est cette fois pris à son jeu et va devoir apprendre entre présider et gouverner avec des accords logiques ou improbables a priori plutôt à droite. Il va peut-être évoluer comprenant enfin certaines autres réalités en Europe, laissant néanmoins à l’Allemagne le rôle de moteur global et qui attendait pourtant beaucoup du leadership français, sans doute encore pour servir de lièvre afin de mieux réagir ensuite au profit de la communauté. Mais comme dans toute fragmentation, tout reste possible.
Par François CHARLES
Economiste, politologue, conseil en stratégie, management et affaires européennes, Président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe (IRCE).
Si LREM reste la première force à l’Assemblée nationale, le Rassemblement National est désormais en France le premier parti d’opposition et récupérera théoriquement la commission des finances, sauf si la NUPES présente un groupe uni, ce qui ne semble pas être le cas, même si ce mouvement créé pour les élection a peut-être sauvé la gauche hors LREM. Quant aux ministères, rien n’oblige E. Macron d’en attribuer en dehors de son parti et même comme Premier ministre, mais l’a-t-il pas déjà fait auparavant tout en gardant surtout la défense même si chef des armées, les affaires étrangères et l’économie, voire quelques ministères sans réel impact européen sur les domaines non réservés ou non partagés.
Si le parti du Président présentait des députés venus du monde de l’entreprise, on note aussi cette fois certains élus issus des classes populaires mais sachant parler avec des expériences différentes et une vraie proximité, comme nous l’avions déjà connu auparavant même au niveau européen, qui savait demander et qui n'avait pas la science infuse.
Il sera intéressant, voire amusant, d’observer les attitudes et réactions des uns envers les autres notamment entre un RN désormais très acceptable et une France, ou plutôt Gauche, insoumise et enfant libre avec un patron se moquant bien des traités et brulant il n’y a pas si longtemps le drapeau européen comme s’il avait un deuil à faire. Tout sera moins facile mais encore possible au coup par coup en fonction des points communs et des divergences comme dans de nombreux autres pays comme par exemple en Allemagne, Belgique ou Danemark que les Français connaissent peut-être le mieux.
Rappelons que sur les 245 sièges Le groupe présidentiel est composé de 170 pour LREM mais 76 pour le modem qui reste tout de même l’aiguillon du juste centre et 26 pour le groupe de droite Horizons, sans oublier les 3 du parti radical. NUPES réunit 133 sièges mais seulement 72 pour la France insoumise, 26 pour le Parti socialiste, 23 pour les écologistes et 12 pour le Parti communiste français. RN avec 89 sièges devient le premier parti d’opposition sans coalition et LR-UDI avec 64 le perd. Restent 46 sièges qui naviguent de façon indépendante et donc sans forcément de règles avec divers gauche 20 ; divers centre 4 ; divers droite 10, souverainiste 1, régionalistes 10 et divers 1, sans oublier que les désormais grands partis RN et LFI peuvent toujours fonctionner directement dans cloisonnement entre eux, et sans passer par la case du centre, comme au temps du national socialisme, la principale force étant l’abstention.
La France va peut-être enfin découvrir que l’alliance des partis au niveau national n’est pas forcément le même au niveau européen ainsi que la gouvernance européenne avec la problématique des gouvernements, en désaccord avec les traités et les institutions européennes, obligés de composer avec les décisions de leurs prédécesseurs sauf à influer au Conseil des ministres ou des chefs d’Etat, ce qu’a bien compris JL Mélenchon, autrefois député européen avec un pouvoir finalement limité.
Mais nous n’en sommes pas non plus à la révolution où les Européens s’étaient mobilisés contre la France qui pourtant avait fini par l’emporter. E. Macron peut aussi s’arrêter de travailler et laisser faire ou alors changer sauf s’il décide bien entendu de dissoudre l’an prochain l’Assemblée nationale avec cette fois ci peut-être une révolution…
Candidature de l’Ukraine dans l’UE : pas qu’un simple processus
Après l’achat d’armes dans un domaine pourtant en dehors de ses compétences, comme pour les médicaments, la Présidente de la Commission européenne et quelques chefs d’états et de gouvernement en visite à Kiev semblent aller, en réaction et avec dérogation, au secours du soldat Ukraine pour l’intégration d’un pays en guerre pourtant considéré il y a peu comme non intégrable tant que les frontières ne seraient pas rétablies. Quelles sont, à charge et à décharge, les réalités, les avantages et les risques d’une telle annonce de décision et quasi offre en équilibre entre pensée logique et émotion sauf s’il s’agit uniquement de montrer une position forte européenne à V. Poutine dans le jeu du « battez-vous » ?
Par François CHARLES
Economiste, conseil en stratégie, management et affaires européennes, Président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe (I.R.C.E.)
Tout le monde se souviendra de l’intégration en urgence des anciens PECO dans l’UE, dès qu’il leur en a été possible, en passant outre certains critères d’intégration dont ceux sur les minorités, repris par la Turquie disant qu’elle pourrait également intégrer et que l’on verrait ensuite. Tout le monde se souviendra aussi de l’effort des fonds structurels consacrés au détriment des pays plus occidentaux, sauf l’Espagne, avec tout de même certains litiges de versement apparemment désormais consensuellement résolus sur des aspects de gouvernance et non de bonne gestion. On se souviendra aussi du sentiment d’indigestion pourtant avec des pays généralement à culture industrielle, qui ont assez vite profité de l’effet de levier de l’UE et réalisé peu à peu, à des rythmes différents, leur intégration dans une économie de marché. Tout le monde reconnait aussi le courage ainsi que le savoir-faire des Ukrainiens pour résister à l’envahisseur et autrefois propriétaire russe qui aurait pu disposer d’autres méthodes de revendication et de réactions que faire parler les armes usant de l’alibi que les accords de Minsk n’étaient pas respectés.
L’acceptation du dépôt de la candidature de l'Ukraine, que nous découvrons très européenne, n’entraine pas automatiquement acceptation et acceptation ne veut pas dire intégration. Les pays des Balkans le savent bien. Il n’existe pas non plus de précédent car il s’agit d’un pays désormais "en guerre" ouverte contre un pays voisin affiché, contrairement à 2014. Tous les pays de l’UE en consensus s’accordaient à dire il n’y a encore pas si longtemps, que l’intégration n’aurait pas lieu tant que les frontières ne seraient pas rétablies. Les réalités ont évolué et cette condition d’intégrité, peu réalisable depuis l’annexion de la Crimée et la désormais guerre désormais focalisée dans le Donbass, comme peut-être meilleure solution de rechange, espérons temporaire, mais bien entendu inacceptable pour les Ukrainiens, n’apparait plus ou n’est même plus sous-jacente ni un préalable. Si cela est le cas, il conviendra alors de considérer et d’intégrer en même temps la Géorgie qui vit les mêmes problèmes, ainsi que la Moldavie par crainte de ne plus pouvoir le faire une fois sous le possible giron russe. Certains diront qu’il s’agit d’une quasi lutte territoriale mais sous le couvert de valeurs, dont de liberté sociale, défendues par le Conseil de l’Europe, avec la Russie comme membre.
Les institutions européennes, parfois difficiles à comprendre pour le non initié, aident déjà l’Ukraine depuis longtemps à travers sa politique de voisinage pour la restructuration de l’administration, la décentralisation, la lutte contre la corruption, très bien décrite dans « serviteur du peuple », mais aussi à l’écartement des voies de chemins de fer, argument repris par le Président ukrainien en fuite en Russie après les événements de Maidan. L’OCDE apporte également son concours.
Au-delà de l’émotion, ce processus d’intégration de cet immense pays qu’est l’Ukraine rendra plus forte l’UE sur le papier notamment avec un nouveau grenier à blé et une certaine capacité industrielle mais l’engagera dans un nouveau risque économique et sera un vrai défi de solidarité. Reste à mieux comprendre les apports des autres pays cités. Si le jeu en vaut sans doute la chandelle, il s’agira peut-être de créer un fonds spécial en dehors des aides de voisinage et des fonds structurels traditionnels pour isoler et gérer cette aide et cette dette spéciale.
Risque ou opportunité d'un gouvernement enfant libre "non européen" en France ?
Quand je fréquentais Jean-Luc MELENCHON au bar des MEP au parlement de Strasbourg, je n'aurais jamais imaginé qu'il puisse ensuite brûler le drapeau européen,
Il avait peut-etre compris que le pouvoir n'était même pas à ce parlement faisant partie des institution au dessus de celles européennes dans un fédéralisme mixé entre la vision française et allemande de l'Europe, mais dans le Conseil des chefs d'Etat ou de gouvernement quand le chef d'Etat n'a qu'un rôle représentatif.
La possible annonce ou réelle arrivée de la France (gauche) insoumise, enfant libre de la politique, peut rappeler la problématique de la gouvernance européenne dont les gouvernements doivent néanmoins fonctionner avec les règles décidées avant par leurs prédécesseurs. Cela peut aussi aider à revoir le système de politique générale au delà de la roue à cliquet.
En France, la cohabitation a rétabli les rôles entre le Président de la République qui doit faire respecter les traités, doit se faire respecter et ne pas tout faire en leader responsable, et le gouvernement qui ne doit pas se soustraire aux traités. Le contre leader est-il fait pour être leader ?
Quant au respect des règles, n'avez-vous pas entendu que le Président de la République était le Président de l'UE alors qu'il n'est que Président du Conseil ? A quoi sert-il donc ? Rappelons-nous aussi que les Français ont rejeté le projet de constitition européenne, certes mal rédigé, mais ensuite relancé même si partiellement appliqué, une fois simplifié. Mais sur le fond, avons-nous analysé ce rejet pour la présennité de l'UE, comme celui du phénomène du Brexit dont Michel Barnier ne voulait pas entendre jusqu'à ce qu'il édite un livre sur le sujet ?
Le problème se pose moins aux Etats-Unis, en Allemagne, en Autriche ou même en Chine où le chapeau de gouvernance ne concerne que la défense, les relations internatinales, voire l'économie et l'éducation et non un système "pour tout le monde pareil" comme le veulent les habitants de territoires en France, bien entendu au niveau français et sans baguette magique. Nous pouvions le faire juste après la deuxième guerre pondiale alors que les nations étaient dépendantes. Peut-etre pourrons nous le faire après la troisième...
FC
Seul
Seul
Rien ne vaut qu’être seul
Pour tous ceux qui le veulent
Plutôt qu’accompagné
Et toujours ennuyé
Je dors quand je veux
Et surtout comme je veux
Avec qui je veux
Me réveille quand je veux
Me promène quand je veux
Et surtout où je veux
Habillé comme je veux
Et chaussé comme je veux
Je choisis mon expo
Et pourquoi pas photo
Le musée que je veux
Le cine que je veux
Je regarde qui je veux
Admire qui je veux
Je touche qui je veux
Et caresse qui je veux
Je baise quand je veux
Et surtout où je veux
Mais aussi qui je veux
Enfin quand je le peux
Je sors quand je veux
Pour faire ce que je veux
M’organise comme je veux
Et rentre quand je veux
Je pleure quand je veux
Au moment que je veux
Après un film ou deux
Sois-je triste ou heureux
Je choisis comme je veux
Décide ce que je veux
Dirige comme je veux
Dis merde à qui je veux
Décore comme je veux
Rénove comme je veux
Me chauffe comme je veux
Et bois ce que je veux
Conduis comme je veux
Dans l’auto que je veux
Fais le bruit que je veux
Même la nuit si je veux
Je cuisine comme je veux
Je mange quand je veux
Mais aussi comme je veux
Sans beurre si je peux
Je travaille quand je veux
Aux heures que je veux
En faisant ce que j’veux
Et avec qui je veux
Mais tout le monde le sait
Rien ne vaut qu’être à deux
Jusqu’à ce que les bleus
Nous séparent peu à peu
Suis-je chez moi ou bien chez les oiseaux ?
Suis-je chez moi ou bien chez les oiseaux ?
A chaque fois que je sors
Chaque fois que je jardine,
Que j’entretiens la ferme
Devenue une forêt
Dès que je me promène
Que je songe en silence
Me ressource dans des pauses
Ou bien que je médite
Que ce soit en journée
Ou parfois en soirée
Et même souvent la nuit
Quand tous les chats sont gris
Je me demande parfois
En bon très Saint François
D’Assise bien entendu
Qui habite donc chez l’autre ?
Je parle des oiseaux
Qui nichent dans mes arbres
Piaillent des uns aux autres
Et s’appellent en sifflant
Les uns dans les sapins,
Les autres dans les saules,
Cerisiers, noisetiers
Tulipiers et pruniers
Et parfois mes maisons
Les granges et hangars
Les greniers et clapiers
Garages et cheminées
Je les ai reconnus
Tourterelles et corbeaux
Corneilles et moineaux
Mésanges et hirondelles
Rouge gorge et fauvettes
Etourneau et ramiers
Merles et Pinson
Pic vert ou bien faucon
Mais le plus belle de toute
Est la huppe faciée
Sans doute messagère
Du pays de Buffon
Et quand s’approche la nuit
Viennent les chauves-souris
Les chouettes et les hibous
Dont parfois les petits
Tombent hélas des nids
Que se disent-ils donc ?
Me saluent-ils ou se moquent-ils ?
M’appellent-ils pour parler ?
Veulent-ils me prévenir
De bonheurs ou chagrins ?
Ma foi je n’en sais rien
Je les nourris, je les regarde
Je les observe et les épie
J’essaie leur chant
Bien maladroit
Et vous, en avez-vous ?