La psychologie du chef militaire
Beaucoup de techniques, objectifs, actions de type militaires sont utilisées souvent sans filtres en entreprises, qui font certes une guerre économique tous les jours. Ces outils peuvent être opportuns tout en se rappelant que les réalités, notamment juridiques, sont souvent bien différentes entre les temps de paix et de guerre. Par contre, il est également possible d’utiliser des techniques de l’entreprise au profit du fonctionnement des armées dans toute situation et notamment pour le succès des armes. Ainsi les techniques de sciences sociales, qui peuvent optimiser la psychologie du chef et son discernement, rentrent peu à peu dans le commandement militaire et permettent de mener des opérations de façon efficace et intelligente en fonction notamment d’une meilleure connaissance de soi, des équipes mais aussi de l’adversaire, de la même façon de mener un cheval, par la force ou la subtilité. Si cet article peut aussi éclairer les organisations civiles désireuses d’employer des militaires en reconversion pour telle ou telle fonction, ces derniers pourront sans doute aussi prendre conscience de certaines réalités comme par exemple le fait de négocier qui ne semble pas rentrer dans leur vocabulaire…
Par François CHARLES
Officier (Ret) armée de terre puis armement, coach, conseil et formateur en stratégie et management
Quelle que soit sa taille, l’entreprise est humaine. Il en est de même dans les armées, avec certes une forte composante technologique et une apparition prévisible des robots, comme en entreprise, avec des parallèles intéressants. Si 80% des échecs de projets sont dus au risque humain, pourquoi ne serait-il autrement sur le champ de bataille ? Dans de nombreux cas, on note plus de victimes dues à des accidents qu’à des faits de combat. Parfois les robots sont là aussi pour les éviter. Le système hiérarchique ne crée par forcément la confiance même s’il doit etre structuré dans les grandes organisations. La notion de leader porteur de sens peut aussi exister pour laisser faire l’équipe quand il le faut mais aussi la réguler avec une autorité adaptée.
S’interroge-t-on suffisamment sur l’importance de la compréhension et la valorisation des profils particuliers de personnalités ainsi que sur l’effet de levier humain et psychologique qui met des mots sur des attitudes et des comportements ? S’interresse-t-on aux compétences relationnelles au-delà des compétences techniques ? Sait-on qu’elle peut faire gagner ou perdre les guerres au-delà de la simple technique militaire, qui repose aussi sur la crainte, voire la violence dans certaines armes, comme dans certaines organisations, d’où l’importance à porter au filtre de la personnalité du chef mais aussi de l’adversaire en plus des concepts stratégiques ou tactiques. Le chef militaire connait en France aussi désormais une relative constance d’adaptation vis-à-vis de la troupe dans une armée de métier par rapport à ce que l’on connaissait entre les classes 12 et 8 de la conscription, les uns fonçant sans réfléchir du moment où ils avaient confiance, les autres étant demandeurs de toute façon d’une explication.
En mettant certaines personnes aux commandes, nous devons être capables de savoir pour quelles raisons agissent-elles de telle ou telle façon et nous attendre à ce qu’elles vont faire. Les troupes de 1870, comme celles de 1914, et 1939 étaient héroïques mais qu’en était il de leurs chefs ? Combien d’entre eux ont été ensuite « limogés » ? Mais comment pouvaient aussi penser certains chefs en dehors des canevas et des ornières pour faire la différence ?
Comme dans les entreprises, choisir un successeur opérationnel pour un régiment ou une brigade, voire un état-major, ne devrait pas forcément uniquement se faire en fonction de ses savoirs et savoir faire, dont ses résultats et sa notation, ni en fonction de son aptitude à gérer des situations sur le terrain en sachant aussi déceler les cycles comme en entreprise. Il s’agit parfois de s’adapter aux cycles et choisir un meneur, un développeur, un gestionnaire ou un créatif, voire de constituer une équipe multiprofils mais avec un seul chef. Parfois le chef devra prendre des initiatives pour faire remonter un incident sans en craindre les conséquences hiérarchiques. Il existe aussi une différence entre un leader responsable et les leaders technique, opérationnel, historique, psychologique, avec notamment à la fois un savoir être interne et une aptitude à communiquer avec son environnement. Savoir valoriser l’image du régiment dans la région et sa population est aussi faire preuve d’intelligence de comportement. Pour certains, ceci est naturel, pour d’autres ce sera un effort sans logique. Certains colonels méritant, dont les médailles ne tiennent plus sur l’uniforme, passent au grade de général juste avant leur retraite comme une sorte de compensation. Peut-être n’avaient ils que la capacité à commander sur le terrain sans une certaine intelligence d’état major, voire politique, sans savoir se comporter dans certains salons nécessaire pour certains avancements ou certaines fonctions. Parfois le talent n’attend pas les années et heureusement pour ne pas rentrer dans l’ornière. Mais parfois il s’agit aussi d’un acte de mauvaise gestion d’Etat-Major concernant toute leur promotion, ne nommant aucun chef de corps pour passer un tour, voire leur faire un tour et de coup geler des récompenses sans discernement. On pourrait aussi citer aussi trop souvent les nominations à des postes à l’étranger sans réelle préparation et à durée limitée, pour récompense et non pour compétence. Sans oublier le fait que les désignés doivent revenir seulement deux ans après pour laisser leur place alors qu’ils viennent juste de s’insérer dans un relationnel de confiance, comme si les relations humaines européennes et internationales n’avaient pas d’impact face à la puissance de l’identité nationale qui doit uniquement savior gérer sans néanmoins reconnaitre que la présence des autres est meilleure.
Souvent des grands noms, comme Napoléon, de Gaulle ou Pétain, le sont devenus en profitant de certaines circonstances exceptionnelles, utlisant des solutions comme nous dirions aujourd’hui disruptives, avec certains résulats et certaines reconnaissances. Certains seront plus aptes pour des situations, exceptionnelles, de temps de guerre, avec recherche de solutions et de prises de décisions innovantes. Certains seront rappelés sachant faire fonctionner une équipe ou un régiment, voire une armée si possible avec discernement pour éviter certaines erreurs en comprenant une faille d’engagement. Les exercices d’Etat-major au cours supérieur d’enseignement militaire sont un bon cadre d’apprentissage de la théorie des organisations au-delà des techniques purement militaires. Encore faut-il que le relais se fasse entre décideurs. D’autres le seront pour leur capacité à agir face à l’ennemi, voire de rentrer dans sa tête pour mieux anticiper et réagir.
Les prises de décisions pourront être différentes sur les impacts économiques, sociaux et humains. Mais en cas de guerre, d’entraînement, ou d’opérations d’entreprises risquées, il en va de vies en plus des infrastructures et du matériel, avec des règles qui dérogent généralement aux bons principes bienveillants. L’atmosphère de la guerre efface les idéaux et principes, les anarchistes se mettent à donner des ordres. Les règles temps de paix sont effacées en temps de guerre. Chaque docteur Jekyl pourra sortir de l’ornière et se transformer en mister Hyde maître de sa zone d’ombre. Dans un autre registre d’isolement potentiel et de stress, j’ai récemment été surpris récemment de constater que les personnes partant 18 mois en situation extrême ne subissaient pas de test psychologiques sous prétexte qu’il y avait peu de candidats, contrairement à ceux partant en mission spatiale, certes confinés, sur une période moins longue.
La gestion interarmées est également intéressante où l’on reconnait rapidement la façon d’être ou de faire entre un terrien, un aviateur et un marin en dehors de leur classification interne. Il en va en effet souvent de même par exemple entre un tankiste et un biffin, un chasseur et un aviateur transporteur ou une coque noire et une coque grise dans la marine. J’ai arreté de m’interroger sur le fait qu’un directeur d’enseignement militaire ne pouvait entendre que le soldat devait être aussi formé au retour et au maintien de la paix sur le terrain, avec parfois certains accrocs comme en ex-yougoslavie, quand j’ai réalisé qu’il était était issu de l’armée de l’air. Les marins qui tournent tous ensemble en manœuvre ont également des missions diplomatiques à l’étranger souvent plus fortes que les terriens et doivent mieux apprendre à gérer leur PME, avec souvent une meilleure réussite d’intégration dans le monde civil. Et que dire des corps de l’armement dont issus - ou non - d’écoles militaires prestigieuses qui donnent - ou non - le droit de s’exprimer. Même s’il existe des exceptions qui contredisent la règle, l’ascenseur social est souvent mis en avant en cas de litige mais le fameux « esprit de corps » y trouve souvent vite ses limites, comme dans le civil avec les comparaisons d’emplois et même d’accession dans une même arme.
A l'heure des grandes commémorations, faut-il choisir entre d'une part le culte Vauban toujours bien présent de la protection des forteresses – souvent après les avoir prises - qui a inspiré aussi la ligne Maginot avec un repli des forces françaises après une attaque en territoire ennemi sans résistance, et d'autre part le culte Napoléon, et autrefois Alexandre, copié par certains chef romains, de l'attaque foudroyante, qu'ont su reprendre Foch en 18 par la concentration des efforts et la rapidité d’action, ou comme certains chefs allemands en 1917 puis 1939 ? Ou peut être les deux mon Général en fonction du lieu et des réalités comme quand les troupes de châteaux assiégés faisaient des sorties, parfois avec succès comme en 1098 à Antioche derrière une soit disant lance sacrée sans avoir mangé un morceau de pain de pain de plus.
Les cadres de référence évoluent tout comme les personnes. Si la carte n’est pas le territoire, les bases de fonctionnement sont néanmoins conservées. Si un ordre donné en temps de paix peut être discuté, ce ne sera sans doute le cas en temps de guerre, même si des soldats sont auditionnés pour confirmer ou non la sanction déjà décidée. Un cercueil sera toujours honoré de toute façon. Les ordres donnés à terre, dans les airs ou en mer, notamment confinés dans un sous-marin, pourront aussi être différents.
On pourra aussi se souvenir des maintes erreurs psychologiques conduisant à arrêter une offensive en donnant à l’ennemi la possibilité de refaire ses défenses. La Bérézina, fut finalement aussi une victoire de repli. Quand à la Grosse Berta, elle fut plus psychologique qu’efficace, capable d’atteindre Paris sans aucune précision sauf le guidage des tirs par quelques espions ou ballons d’observations. Il ne s’agit pas forcément de devenir « humain » et sensible, surtout dans cet univers où l’objectif est d’aller au combat et de maintenir le retour à la paix, mais de mieux valoriser l’effet de levier humain pour y parvenir et maitriser les risques.
La force du chef est souvent primordiale. Que ce soit en entreprise ou dans les armées, on sait si on a envie d’aller avec lui - ou elle - au combat. Il en est de même pour l’identité et la valeur d’une troupe ou d’un pays. Le général Falkenstein considèrera les Anglais plus forts que les Français et voudra négocier avec eux plutôt que s’y confronter. Si Napoléon est un souvenir de grandeur ayant en partie effacé ceux de Louis 14 et Louis 15, le modèle militaire allemand reste ancré dans les écoles militaires françaises même si les Allemands, eux, ne veulent désormais plus faire la guerre et savent bien qu’on le leur reproche autant que l’on néglige les efforts proportionnels des petits pays à envoyer des troupes dans les opérations extérieures, voire contribuer désormais à la défense en Europe.
Les valeurs et notions religieuses sur le communautarisme catholique ou l’individualisme protestant pourront aussi servir à mieux réfléchir, décider, et agir en marchant sur ses deux pieds sans forcément perdre son pied d’appel, surtout quand le militaire, voire l’industriel s’efface devant le politique sans se poser tout haut la question de savoir qui a gagné la guerre entre le Président des Etats-Unis ou ses bombardiers, voire les concepteurs de bombe nucléaire qui finalement n’en voulaient plus sans savoir qu’ils étaient espionnés ?
Le Smart data, l’Intelligence Artificielle voire le quantique, qui peuvent aussi aider lors d’un exercice de caisse à sable numérique, devraient davantage être utilisées dans le cadre militaire et dans l’entreprise comme outils d’analyse et de décision pour mieux comprendre, imaginer, anticiper, comprendre les situations de ruse pour déjouer les tours et les pièges comme imaginer les réactions à avoir face aux situations de crise provoqués par les contre leader qui d’ailleurs ne cherchent pas forcément le pouvoir.
Rappelons-nous aussi que suite à la percée de Sedan, les Français semblaient assommés comme le furent les Japonais quand la vague de Fukushima a submergé le mur de protection bien trop bas car ne prenant pas en compte les super tsunamis. Dans chaque cas, il fallait des personnes providence en zone de confort pour prendre le relais quand d’autres vivaient un stress sévère.
Les cas Pétain, de Gaulle et des autres….
Parfois sauveur, parfois désastreur, devenu difficilement gérable comme officier supérieur, Pétain partait à la retraite trois mois après le début de la guerre de 14. Il passa ses grades à l’ancienneté. De Gaulle resta quant à lui 15 voire 17 ans capitaine en étant noté par Pétain qui avait été lui aussi écarté pour ses idées et avait atteint la limite d’âge avant de prendre la 1° brigade. Il en était de même pour Nivelle. Projections psychologique dirons nous. Pétain a été rappelé au service et a vite pris beaucoup d’étoiles pour trouver une solution innovante sur Verdun, avec un vrai travail porteur de sens de consolidation, d’économie des hommes, de relais entre les lignes, en attendant le nouvel élan soutenu par Haig et Nivelle. Comme pour les cycles économiques, la guerre de tranchée et du bombardement faisaient certes durer le conflit mais pour mieux préparer l’assaut coordonné. On se souviendra aussi du testament de Pierre le Grand recommandant de reconstituer ses forces avant de mieux repartir au combat. Charles le Téméraire, le Grand Prince d’Occident, qui avait presque réussi à constituer un royaume des mers du nord à la Méditerranée, à la tête de l’armée la plus moderne de son temps, avait hélas une autre stratégie et une autre psychologie que son père, ne comprenant notamment pas que des Suisses, reconnus ensuite comme de bons mercenaires, puissent lui tenir tête.
Descendant les Champs sur son cheval blanc, Pétain restera le vainqueur de Verdun en oubliant vite ses mêmes choix de protection de Paris qui l’opposèrent à Foch, dit le fou, qui resta dans le mouvement. Joffre, qui se concentrait autrefois sur la Marne et se pensant intouchable après une première victoire, se concentrait alors sur la Somme, et reprochait à Pétain de ne voir « que Verdun », tel un S pratico-pratique de l’outil MBTI, sans oser aller sur la rupture conceptuelle, sans discerner la valeur symbolique allemande pour ces forts jugés imprenables mais désarmés. Mais le savaient-ils ? Certains diront qu’en fait Verdun fut sauvé par Joffre et non par Pétain qui voulait se replier comme il voulait encore le faire en 1918 à Paris. Pour certains, Joffre était l’estomac de la France, Foch son coup de poing et Pétain son cœur, comme il l’a montré ensuite en 40, en voulant surtout protéger les populations. Ne parlons pas forcément d’âge en voyant Clémenceau, qui a sans doute aussi fait d’autres erreurs de chef pour le retour à la paix en grand vainqueur qu’il était. Peut-être aurait-il fallu être moins gourmand et voir l’argent de la reconstruction arriver plutôt que soulever le refus et la haine avec en plus une armée allemande rentrée chez elle en chantant. Mais étais-je là pour en juger à ce moment là ? N’oublions pas que l’assassin de Jaurès n’a pas été condamné.
Pétain fut rappelé pour son esprit du fantassin, l’alimentation, le gros rouge.. la « pervitine » de 1940 pour les poilus de 1916 ! Il fit venir de plus en plus d’hommes en mécanisant la logistique et en aménageant la communication. Mais qu’allait-il faire des hommes ? Il fut finalement écarté au profit de Nivelle, polytechnicien qui misa sur les énormes canons de 400 mm efficaces et psychologiques. Il misa avec Mangin sur une nouvelle combinaison avec l’artillerie avec plus d’assaut et pertes humaines mais avec plus de résultat qu’en Somme avec reprise des forts qui ne représentaient qu’un aspect symbolique car les Français qui les avaient désarmés. Peut-être les militaires considèrent toujours Nivelle comme responsable pour avoir été polytechnicien ? Reprenant le MBTI, qu’aurait fait Pétain de ses hommes ? N’oublions pas que Foch était aussi polytechnicien et artilleur, théoricien conceptuel (N) à la vision globale et commandait l’école de guerre quand Pétain était à St Cyr, fantassin praticien (S) avec un sens pratique.
De même, Pétain se déclare trop vite battu, ne serait-ce que pour défendre ses thèses en voyant un échec potentiel là où Foch aurait vu un succès, vous savez, le verre à moitié plein ou vide. Le sauveur de Verdun, qui a peut-être gagné le tournant de la guerre, n’était pas forcément fait aussi pour un commandement d’action à vision globale. Foch spiritualisait la guerre, Pétain l’intellectualisait alors que c’était Foch le polytechnicien qui disait volontiers avoir aussi moins de respect pour Napoléon depuis qu’il avait commandé une coalition.
Entre la folie de Foch, variable, qui suit le courant napoléonien du choix brutal et offensif et la raison de Pétain, constant, devenu sage avec l’artillerie, alors qu’il l’était tout autant auparavant, Clémenceau choisi le fou au sens de l’extravagance des options potentielles (N), mais aussi l’intransigeant, comme le Tigre le fut, face aux Allemands, et qui gagna finalement en 1918. On comprendra encore l’attitude de Pétain en 1940. Joffre avait su, auparavant, rapidement rafraichir les cadres de l’armée face aux échecs de 1914 pour ne pas retomber dans les échecs de 1870, que Pétain avait aussi vécue, en se souvenant que la résistance de la commune de Paris envers les Versaillais avait été plus forte qu’envers les Allemands, comme l’écrivait Goncourt. En période de crise, parfois l’audace de rupture l’emporte par rapport à la sureté et la protection. N’oublions pas que si le Royaume-Uni et la France commençaient à industrialiser un engin capable de franchir les tranchées, sauf quand ils étaient embourbés comme aux Pays Bas, la relance de la guerre de mouvements et de l’avance allemande hors des tranchées est venue des Allemands avec Rommel, alors jeune capitaine, après ses succès en Italie.
En utilisant l’Ennéagramme, on peut identifier pour Pétain le profil 6 qui se croit toujours menacé en Champagne mais avec un fort alibi pour ne pas découvrir Paris et préserver la capitale, ne tenant pas sa parole donnée à Haig, créant par contre deux fronts et une brèche entre les deux. Face à Foch devenu chef unique grâce à Haig, Pétain, loyal, approuve. De Gaulle était voisin de son ancien mentor Pétain quand tout allait bien et se retrouvait sur le 3 battant, ainsi que sur les aspects et persévérant, et promoteur de l’analyse transactionnelle. Ils ne se retrouvaient pas forcément en 9 modérateur. Clémenceau, lui était le chef en 8 qui actait par la force. Poutine ne jure pas par la force, il l’utilise avec les failles de l’adversaire en bon judoka.
Autant Pétain aurait menti sur le livre rédigé par De Gaulle, utilisant sans doute son 7 joueur ou son 5 maitre de l’information, autant il aurait menti face à Churchill en 1940, avec Weygand sur les liens d’assistance, autant il l’a fait aussi sur les 40 divisions données en 18 « pour sauver les Britanniques » selon lui alors qu’il n’en aurait donné que 13 voire 20 et que c’est Foch qui en a amené 43 pour créer une force compacte et battre les Allemands. Petain était il finalement un pervers narcissique envers de Gaulle ?
Quant à Gamelin, chef d’Etat Major Général de la Défense Nationale en 39, il semble aussi être un 6 inquiet ne voulant pas voir le risque - les Ardennes - ou encore s’abritant derrière une sécurité - la ligne Maginot. Il semblait être respecté par son intelligence même outre Rhin. Il travaillait beaucoup de concert avec les politiques. Il n’était pas question d’une attaque qui fut imaginée bien trop tard. Nous n’étions pas dans une dynamique ni coté militaire, ni coté politique. Gamelin semble avoir été offensif quand il projette les chars en Belgique. Mais était-ce une attitude normale ou en stress ?
Parlons un peu de Weygand qui annule la contre attaque de Gamelin, la jugeant sans doute risquée. Fort et efficace avec des attaques en rangs, comme les Allemands, plutôt qu’en lignes, il est arrivé tard, ne disposait que de peu de temps et de forces surtout pour rester dans les mémoires. Ressemblant à Leclerc, persévérant, fidèle aux ordres et ses convictions, il fut néanmoins remplacé dans le wagon par Huntziger, qui commandait le secteur Nord, comme quand de Gaulle n’a pas été choisi par les Américains en Afrique, ni appelé pour signer l’armistice avec les alliés, récompensé ensuite par Staline pour mettre un peu de désordre et mieux diviser.
Pour revenir en arrière, Alexandre le Grand semblait être un dirigeant démocratique mais peut-être était-il finalement bienveillant manipulateur et intransigeant face à la mutinerie avec quelques exécutions de chefs qui lui étaient pourtant proches sauf quand il du rentrer avant le coup de théâtre, se rappelant peut-être le sort qu’avait subi son roi de père. En 39, alors inspecteur général des armées, Pétain avait vu l’état de nos armements et en avait conclu que la guerre était déjà perdue d’avance alors que la France possédait plus de chars que l’Allemagne. « Comment voulez vous déclarer la guerre dans de telles conditions ? ». Dans certains esprits, si les forces françaises avaient davantage attaqué les Allemands en 1939, ils auraient encore plus enfoncé leurs défenses. Mais comme dit plus avant, elles étaient loin de la ligne Maginot, notre « protection » qui n’aurait peut-être servi à rien et qui a démontré néanmoins son efficacité par quelques victoires.
De Gaulle fut le chef d’une division blindée alors que Pétain sut organiser le génie, le train, l’artillerie après Verdun. De Gaulle et Pétain étaient les parents normatifs ou bienveillants de l’analyse transactionnelle. Ils étaient conceptuels (N) à leur façon mais prenaient leur décisions peu à peu différemment, l’un avec logique et tête froide (T) l’autre avec sentiment (F). Si le général Estienne est le père des chars, de Gaulle imagina leur puissance de feu combinée avec l’aviation, certes encore limitée en 1940. Pétain croyait en la valeur sûre de l’artillerie en misant sur la ligne Maginot. Pétain entretenait la psychologie de la troupe en porteur de sens humain. De Gaulle et Pétain se ressemblent beaucoup par leurs actions pendant les batailles. Pétain était calme au feu et agissait par prévoyance. Pétain a peut être sauvé l’armée en 1917 par sa bienveillance et a-t-il voulu recommencer en 1940 ? Pétain a sans doute joué avec de Gaulle en se rappelant de sa rivalité avec Foch. Pétain avait par contre jugé l’armistice de 18 prématuré une fois qu’il gagnait, le « loyal » 6 vivant sur ses peurs prenant confiance et passant en « battant » 3.
S’agissant des transformations professionnelles, De Gaulle et Churchill ont été des chefs de guerre en essayant ensuite de faire de la politique au-delà des partis avec une constitution assez particulière. Sans avoir besoin de rappeler toute son histoire militaire, de Gaulle fut nommé ensuite au ministère de la guerre. Churchill marin politicien, échouant aux Dardanelles, mais stratège en Norvège, meneur d’hommes, et homme de providence, fut exclu en retour comme les autres dès que la politique pure l’emporta à nouveau. Churchill, comme de Gaulle, qui n’a conservé que ses deux étoiles tout en commandant des généraux 5 étoiles comme Leclerc. Pourquoi donc a-t-il d’ailleurs fait son discours à Alger en Uniforme ? Massu a réveillé le guerrier de Gaulle quand il s’était réfugié à Baden-Baden. La naturel et les bases de fonctionnent restent toujours imprimés. Ces deux personnages étaient rappelés par le peuple pendant les crises. Rappelons aussi que de Gaulle n’a pas pris l’initiative et est parti en « 3 battant » sur une idée du Président du Conseil, juste destitué, qui pouvait plus incarner la résistance et qu’il lui a demandé de prendre le relais depuis d’autres terres et avec quelques moyens.
Il serait intéressant d’analyser d’autres couples comme par exemple Hindenburg et Ludendorff, Louis XI et le Téméraire, Patton et Montgomery, Vercingétorix et César, Napoléon face aux coalisés, pourquoi pas Zelinsky face à Poutine etc… Et vous, quel chef êtes vous à la tête de vos troupes, avec quelle identité, face à quel environnement, quel ennemi et en quelles circonstances ? Et si vous emmenez vos équipes en team building de type militaire, pensez surtout à chercher spontanément les fils rouges mesurables, réalistes et réalisables avec votre entreprise ou votre organisation.
Podcast France Culture : "l'hôpital à vif" ECOUTEZ ! Une vraie leçon de vie
À propos de la série
"Toute l’année et par tous les temps, il y a des gens qui se lèvent à quatre heures du mat’ pour aller torcher des culs, pour accompagner des gens mourants, pour s’occuper de gens déments."
Le 24 janvier 2020, on recensait officiellement en France les trois premiers cas de Covid-19. Le 12 mars, le président de la République annonçait une série de mesures restrictives pour ralentir la circulation du virus : écoles fermées, rassemblements interdits, arrêt des visites en Ephad, télétravail conseillé, fermeture des lieux publics puis, le 17 mars, le confinement à domicile est décrété et ne sera levé que le 11 mai. C'est ce qu'on appellera la première vague qui a fait plus de 20 000 morts et lourdement ébranlé notre système de soins. Après la relative accalmie de l'été, la rentrée 2020 voit les chiffres de la contamination remonter et une deuxième vague s'abat sur le pays à l'automne. C'est à cette époque que Caroline Girard, qui intervient dans les hôpitaux publics depuis plus de 15 ans avec sa compagnie de lecture à voix haute, avec la comédienne Laure Sirieix et à la demande d'une soignante, d'octobre à décembre, va recueillir la parole de nombreux personnels hospitaliers ébranlés physiquement et psychiquement par la crise du Covid-19.
À partir de 35 témoignages recueillis en 70 heures d'enregistrement audio, elle a ensuite travaillé avec l'écrivain Franck Magloire pour donner par l'écriture, le montage et l'assemblage à entendre ces voix dans toute leur diversité et leur complexité. Portraits sensibles et vivants de femmes et d’hommes mus par un engagement sans faille. Portrait d'un hôpital public qui ne perdure qu'au prix du travail sans relâche de son personnel, des agents d'entretien aux médecins en passant par les logisticiens et logisticiennes, les agents et agentes de traitement des déchets, les infirmières et les infirmiers, les aides-soignants et aides-soignantes ou encore les agents et agentes des chambres mortuaires…
Ce texte, inédit au moment de sa réalisation radiophonique, a depuis été publié aux éditions L’Ire des marges, sous le titre Les Hospitaliers.
Générique complet :
Avec Ludmilla Dabo (Léonora), Vanesa Prieto (Maria), Marie-Sohna Condé (Maryse), Bénédicte Mbemba ( Cécile), Isabelle Joly ( Romy), Nathalie Boutefeu (Emmanuelle), Carole Franck (Catherine), Franck Molinaro (Eric), Mario Bastelica (une voix), hierry Debrune (Bruno), Emilie Baba (Nora), Yohan-Hicham Boutahar (Youssef), Modeste Nzapassara (Joseph), Alexandre Philip (Patrick), Josué Ndofusu (Anton), Géraldine Pochon (Anne-Marie), Françoise Henry-Cumer (Teresa)
Prise de son, montage, mixage : Eric Boisset et Mathieu Touren
Assistante à la réalisation : Aurélie Miermont
Entre économie de défense et économie de guerre nationale et européenne
A l’heure où le chancelier allemand, impliqué à nouveau dans les réalités d’intervention et dont l’Etat ne sera désormais peut-être plus blâmé par la France sur le droit du sang, parle aussi d’économie de défense, à l’heure où les institutions européennes passent outre les traités en situation de crise allant au-delà des sanctions et blocus qui étaient ses seules armes, à l’heure où une guerre de haute intensité est à installée aux frontières de l’UE dans une Ukraine qui a su réagir moins étonnamment que l’on peut le penser suite aux investissements faits depuis 2014, il est important de rappeler certaines réalités entre économie de défense et économie de guerre dans une Europe unie dans la diversité.
Par François CHARLES
Economiste, conseil en stratégie et management, relations européennes, Président de l’I.R.C.E., ancien responsables d’affaires industrielles internationales à la DGA
La France et les pays membres de l’UE et même de l’OTAN ne sont pas en guerre directe. L’étaient-ils contre « l’Etat » islamique loin de nos frontières, dont en Afrique, ou en Afghanistan en opération extérieure ? Etions-nous en guerre contre le Covid ? Etait-ce opportun d’employer ce mot en France pour toute forme d’agression sauf à porter une certaine confusion, ou au contraire mobiliser les populations, les entreprises et les territoires sur les possibles réquisitions, les blocages ou réservations de fabrication comme aux Etats-Unis, qui pourtant étaient rassemblées autrefois en France sous le couvert de la défense économique et de la défense civile ?
Désormais le canon réveille particulièrement certains pays en centre Europe qui veulent prendre une nouvelle revanche avec la Russie en entrainant les pays fondateurs de l’UE, plus à l’ouest réalisant bien qu’ils ne peuvent intervenir seuls et qui ont besoin de développer leur économie de guerre pour soutenir indirectement un conflit de haute intensité, comme pour la guerre d’Espagne puis la seconde guerre mondiale s’agissant des Etats-Unis et même de la France qui n’avait pu livrer les commandes d’avion de la Pologne.
Si pour certains contre leaders, l’OTAN était soit disant en mort cérébrale alors qu’en simple veille, il est nécessaire de maintenir une veille permanente sur l’économie de défense pour éviter les contres coup trop brutaux comme c’est le cas dans de nombreux pays européens, sans nous reposer uniquement sur la dissuasion nucléaire, réservée ou partagée.
Devant la consommation en obus, canons, chars et autres matériels constatée depuis 2022, l’opportunité est là afin de penser autrement pour agir autrement (ed. Chiron) certains développements, certaines innovations, l’accélération des cycles mais aussi pour faire des choix de fabrication plus rapides, pour acheter en interne ou en externe à coûts et efficacité optimisés, être plus réactif, choisir le juste besoin, la bonne analyse de la valeur pour savoir s’il faut par exemple construire un avion ou un drone, voire un système, analyser les bons sujets de ce que l’on veut vraiment et ce dont on n’a pas besoin entre matrice BCG et courbe de Gauss tout en gardant en mémoire que l’originalité fait parfois la différence.
Il faut aussi penser à l’après guerre et la gestion des matériels comme au retour à la paix même s’il faut auparavant gagner la guerre avec peut-être aussi certaines prises de guerre comme la France a su, en 1945, récupérer certaines compétences pour ses moteurs d’avions et d’hélicoptères.
C’est une opportunité pour revoir ou consolider les relations état-industrie dans une équation couts objectifs, livres ouverts, partages des risques, bonus et malus et solidarité momentanée ou permanente avec discussions sur les réserves de R&D dans une certaine résilience, comme il doit être important de le trouver dans les politiques et moyens de financement.
C’est une opportunité de réaliser des développements et des innovations intelligentes à travers l’Europe sur des savoir-faire reconnus et non avec saupoudrage géographique, et pourquoi pas avec les GAFAM avant notamment qu’ils ne s’engouffrent seuls dans la défense. C’est une occasion de reconnaitre les avantages d’une possible mono-construction forte soutenue autrement notamment financièrement et collectivement pour maintenir un effet d’échelle, avant de penser automatiquement projets en coopération qui sont, dans la défense, toujours plus chers que dans le civil.
C’est une chance pour une logique « European by design » en amont des processus avec segmentation des choix, dépendance dans l’interdépendance et gestion des dérogations nécessaires pour maintenir l’efficacité des armes tout en employant et adaptant au maximum des technologies civiles avec gestion du risque coût, délais, performance.
C’est une opportunité d’innovation en termes de maintien en condition opérationnelle décloisonnée entre besoins nationaux et extérieurs, en pensant aussi stratégie et tactique de fabrication et de logistique avec les clients partout dans le monde pour le besoin des forces nationales et européennes.
C’est une opportunité pour l’environnement du champ de bataille dont la robotique, le numérique et l’espace qui profiteront en interdépendance avec l’industrie civile sans forcément parler de finalité de destruction.
C’est une opportunité de normalisation et d’interdépendance entre les matériels avec recherche d’uniformisation de gestion de configuration raisonnable mais non forcée, surtout dans des identités différentes et sensibles, même si cela est parfois la solution.
L’économie de guerre et de défense passe bien entendu par l’énergie d’une part pour les matériels, avec toujours une ligne si possible responsable de l’environnement, mais réaliste de l’emploi des matériels sur des théâtres d’opération, avec des combinaisons croisées des savoirs faire mais aussi des dynamiques accélérées comme par exemples sur les batteries, mais aussi d’autre part pour les territoires et les populations concernant l’origine mixée des sources d’alimentation.
C’est une opportunité de développement des réserves, non seulement civiles ou territoriales, mais également industrielles pour aller soutenir les militaires sur le terrain, voire de développer une nouvelle période de sensibilisation militaire en adéquation avec ce nouveau temps.
C’est aussi une opportunité d’innovation politique pour faire avancer les décisions communes notamment sur les autorisations à l’intérieur de l’UE comme pour exportations à l’international, en respect, cohérence et réalisme des valeurs affichées.
Il s’agit aussi de revoir les dynamiques financières pour les industries de défense et duales, à savoir civiles militaires mais aussi publiques privées, de savoir bloquer ou compenser l’inflation ou la taxonomie sur certains domaines chauds, de savoir pratiquer l’innovation financière en confiance comme le soutien par des titrisations.
Cette liste pourrait être longue. La guerre économique et l’économie de guerre doivent également et surtout profiter de tous les fondements de l’intelligence économique pour les entreprises et autres organisations, en passant jusqu’au niveau de l’UE, où l’on se bat souvent tous les jours dans l’environnement concurrentiel, mais également avec les partenaires, que ce soit pour les coopérations, des collaborations ou des alliances. N’oublions pas la 6e force de Porter que sont les Etats ou institutions, qui régulent mais peuvent déclencher les conflits et leurs effets directs ou sous-jacents sur les politiques générales.
Le Grand Rubricabrak de l'intégration européenne
Les demandes d’intégration de l’Ukraine au sein de l’UE, mais également des Balkans, de la Moldavie et de la Géorgie, qui ont chacunes leurs spécificités, doivent nous faire réagir sur les options à adopter de façon mesurable, accessible, réaliste, réalisable et déterminées dans le temps et sur la base des retours d’expériences passés et des réalités anciennes, répétées et nouvelles, avec une certaine prise de considération des impacts, conséquences, engagements à prendre, ou trop rapidement pris, sous prétexte d’émotion vécue et de situation particulière. Evitons un rubricabrak, pour ne pas dire un nouveau bricolage, afin d’accueilir au mieux les possibles nouveaux entrants et éviter les déceptions perturbantes de part et d’autre.
Par François CHARLES
Economiste, conseil en stratégie et management, relations européennes et internationales, Président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe (I.R.C.E.)
Avant et plutôt qu’apporter de grandes réponses toutes faites, posons-nous déjà les bonnes questions. Ne confondons pas non plus vitesse et précipitation. L’amitié et la solidarité, si possible non à sens unique, ne doivent pas empêcher de prendre des décisons la tête froide de façon logique plus qu’avec le cœur et l’émotion. En définitive, faire en connaissance de cause et de façon raisonnée.
Comme dans la négociation des grands accords internationaux, il est important de savoir qui est demandeur et pour quelle raison. Quand le socle européen occidental pense valeurs européennes sauvegardées au Conseil de l’Europe, dont état de droit et zone de paix, les nouveaux entrants pourtant plus propices aux perturbations et aux risques géopolitiques, pensent souvent économie sans vouloir se retrouver dans un nouveau système contraignant sous prétexte d’être libre. Sur la sécurité, l’OTAN est plutôt faite pour cela en attente d’une possible dynamique interne en la matière au-delà qu’industrielle, même si toute intégration y est soumise à approbation au consensus.
Nous avons entendu des élus raconter que les pays du centre europe (PECO) n’avaient pas été préparés notamment pour gérer la somme des fonds reçus que certains représentants de pays considéraient comme négligeables dans leur économie. Certes la politique de voisinnage n’était pas facile à mettre en place avant la chute du rideau de fer et que la vitesse de décison d’intégration a été surtout motivée par cette fenêtre ouverte, comme si elle risquait de se refermer.
Ne regrettons surtout pas la précédente intégration avec des pays à culture industrielle mais elle doit nous amener avec courage et lucidité à des analyses et de possibles recadrages. Si les fonds peuvent être bloqués au sein de l’Union pour l’état de droit, la démocratie, la lutte contre la corruption, le blanchiement, parfois sur des régions et non un pays en globalité, n’oubions pas d’autres sujets juridiques et des attitudes de pilotage où tous les pays semblent être concernés, même les plus anciens fondateurs qui sont parfois loin d’être les meilleurs élèves.
Le cas ukrainien est-il différent ? Le bar est-il ouvert sous prétexte de guerre qui ne peut d’ailleurs faire rentrer le pays dans toute forme d’organisation, ce qui n’était pas le cas des pays du Centre Europe ? Certes à situation exceptionnelle mesure exceptionnelle mais devons-nous une nouvelle fois réagir dans l’urgence ? Devons nous accepter des dérogations ? Et finalement peut-on faire confiance ?
L’UE investit en Ukraine depuis 2014 pour aider à retructurer l’administration. Notons qu’il a fallu mettre une certaine pression à son actuel président soldat pour qu’il consente à limoger une liste de hauts responsables corrompus en échange d’armements et de sommes dédiées. La politique de voisinnage n’est pas forcément en cause car prévue pour le monde entier. Bien entendu, l’Ukraine semble européenne mais pourquoi entendons-nous aussi que la Commission européenne était obligée d’inviter officiellement l’Ukraine pour répondre à la provocation russe ? Quand on voit que cette même Commission a réagi néagativement aux actions des pays voisins de l’Ukraine sur le blocage des céréales, apparemment non canalisées, a-t-elle bien réfléchi au fait que l’intégration de ce pays va bousculer la Politique Agricole Commune (PAC), qui a été élaborée au lendemain de la guerre et tant mieux si cela va dans un sens positif, mais où sont les analyses ? Même si on y trouve les plus grandes centrales nucléaires, comment doit on digérer cet énorme pays très disparate économiquement ? Les aides à la reconstructrion seront-elles gérées comme les fonds structurels et ces derniers seront-ils conditionnés ? Des sanctions envers l’Ukraine seront-elles acceptées voire acceptables en cas de découverte d’éléments incorrects même si elle a connu l’horreur de la guerre d’agression ? Que dira madame Van der Leyen et M. Michels, très complaisants, s’ils sont encore en poste ? Les Etats-Unis ont semble-t-il plus de sang froid.
Les cas moldaves, géorgien et des Balkans ont aussi leurs spécificités et leurs points noirs sans réel points forts économiques pour l’UE sauf à considérer des intégrations davantage liées à des questions de paix et de sécurité, voire d’avantages territoriaux ou pour faciliter l’accès d’investissements et bénéficier de main d’œuvre plus facile d’accès.
Mais où est l’analyse des dernières intégrations avec des pays qui désormais défendent leurs efforts et s’opposent à faire plaisir aux nouveaux candidats et qui semblent vouloir prendre une certaine importance par acquis de confiance et grâce aussi à la guerre en Ukraine ? Où est l’analyse du Brexit qui n’est pas que le fruit d’une politique intérieure ? Pourquoi la Norvège, pourtant solidaire dans une certaine résilience, n’intègre-t-elle pas l’UE ? Quels sont les critères à risques de chaque cas ? En matière de finance, que penser par exemple des pays qui ne sont pas volontairement passés à l’euro ?
Le discours de séduction de Bratislava annonce une meilleure écoute mais sans doute pour mieux réorienter avec savoir-faire vers le socle des critères initiaux sans pour autant réviser la roue à cliquet des acquis, alors qu’il est pourtant possible de le faire comme dans toute politique générale d’organisation connaissant une augmentation de taille par croissance externe avec des identités différentes ou par impacts externes.
On entend enfin une proposition d’intégration progressive, déjà économique, qui bouleverse les postulats de base mais qui montre au moins que l’UE vit d’autre chose que de valeurs et d’eau fraîche. Pour autant, elle devra être faite de toute façon en dehors de l’UE car que deviendraient les actions actuelles de la Commission envers les pays membres récalcitrants à l’état de droit selon les règles européennes, dont les principes sont constatés dans les pays candidats ? Qu’en sera-t-il au lendemain de l’échec de l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans Shengen, peut être plus par rejet politique de certains pays que pour des questions de critères ? Que pensera-t-on du principe turc « on rentre et on verra » qui a aussi certaines limites de dépendance, comme quand l’UE s’est engagée à financer certaines infrastructures en Turquie pour éviter les flux migratoires.
Y aurait-il des différences de vues entre les « grands pays » et les « petits pays » qui étaient aussi parfois de grands pays, quand ils se font entendre sur la décision à l’unanimité, au consensus plutôt que la majorité qualifiée ? Faut-il finalement de grands sursauts étatiques et institutionnels, certes gagne pain des parlementaires, ou simplement d’une part une révision de la méthodologie d’attribution pour en faire moins mais mieux avec même de possibles réintégrations dans les états-membres historiques pour des besoins d’infrastructure et d’autre part surtout ensuite une meilleure gestion et pilotage des fonds ? La Communauté Politique Européenne, peut-elle être un sas d‘entrée mais que penser alors du positionnement du Conseil de l’Europe également en dehors des institutions exécutives, pour les non initiés qui s’y retrouvent ?
Les clubs utilisateurs de défense français et européens
A l’heure des grandes manœuvres militaires, mais surtout industrielles, dont numériques et budgétaires, au-delà du quoi qu’il en coûte qui peut aussi être mis en place pour la défense, il était intéressant de rappeler l’apport des clubs utilisateurs avec leurs objectifs si possibles mesurables, réalistes et réalisables, au milieu de leurs réalités mais aussi bonifiables d’apports transverses multidomaines et transeuropéens ainsi que duaux, à la fois civils militaire et public privés.
Par François CHARLES
Economiste, ancien militaire de l’armée de terre puis responsable d’affaires industrielles européennes à la DGA, ancien responsable transformation Maintenance aéronautique, conseil en stratégie, management et affaires européennes, Président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe (IRCE) et du comité défense.
Les objectifs peuvent être multiples : optimisation et valorisation des Retours d’expérience (Retex) sur les matériels en question mais aussi sur les autres matériels en service, échanges d’approches comparatives et de bonnes pratiques, avec décloisonnement sur l’opérationnel, la fabrication avec les aspects de normalisation, optimisation du maintien en condition opérationnelle notamment entre le territoire national et les opérations extérieures où la réalité est souvent cachée par l’effort accru, gestion des configurations, rénovation, fin de vie
La remontée de tous les problèmes techniques, recherchée par les industriels, est essentielle, en toute confiance et transparence notamment dans une logique cout/délais/performance. Les outils liés à l’utilisation tels les jumeaux numériques, intelligence artificielle, ont besoin de données venant des utilisateurs pour se nourrir et apporter d’autres solutions comme pour la maintenance prédictive.
Une veille, dont ouverte et partagée sur les clubs non européens ou sur les matériels non européens utilisés en Europe, est également importante dans une approche comparative avec les expériences dans le civil, qui fait la guerre tous les jours et qui a compris ce concept d’auto amélioration depuis longtemps tout en respectant certaines règles.
En France, la Délégation Générale pour l’Armement, jugée souvent trop administrative, et les Etats-Majors, avec des attitudes différentes terre, air, mer, qui limitent volontiers les retours techniques de peur de sanctions hiérarchiques, travaillent officiellement ensemble sur la fabrication en coordination avec les industriels. Si tout va bien officiellement, les ressentiments sur le terrain sont parfois tout autres, où les autorités n’entendent ou ne veulent faire passer parfois qu’une certaine vérité.
Les équipes militaires de coordination de maintenance, en contact également avec les industriels, sont diversifiées. Les processus aéronautiques sont toutefois particuliers car les Etats-Majors possèdent encore un outil industriel, avec une identité proche des forces, mais qui ne travaille pas sur les mêmes produits que les industriels privés alors qu’il pourrait analyser toutes les propositions et animer de nombreux groupes d’optimisation, même et surtout à l’export avec la garantie de l’Etat.
Des clubs Etat-industrie existaient comme dans l’armement terrestre en 2013 puis disparurent par atteinte, mais peut être surtout manque de résultats ou par une certaine problématique de fonctionnement. D’autres organisations uniquement industrielles fonctionnent en Europe avec des buts et des fonctionnements différents. Citons les clubs NH90, Leclerc, Mistral, sans doute Caesar, Léopard, Bonus, Panther prochainement, l’existence de club aéronautique sur le partage opérationnel, les pièces de rechange, le Framework Nation Concept, de nombreux clubs OTAN et de nombreux autres à identifier et comprendre notamment sur l’espace. Un club Maintenance Aéronautique Militaire Européenne avait été lancé sur mon initiative en 2003 sans suite après mon départ.
Dans cette guerre technologique et économique transformée en économie de guerre, suite aux actions inédites de la Commission européenne et considérant qu’il s’agit notamment d’une optimisation industrielle et économique, ces initiatives devraient être reprises de façon globales et transverses par l’UE pour faciliter des synergies européennes, grâce notamment à l’Agence de Défense en relation avec les agences de procurement, d’innovation, de l’OTAN et son club industriel, mais également avec les industriels encore spécialisés défense ou ceux optimisant en leur sein des activités civiles et militaires, et pourquoi pas de personnes extérieures comme pour la Red team.
RETOUR SUR L'APPEL DU 18 JUIN DE 2012
Mon appel du 18 juin en 2012
Le CNIP va être relancé en Côte-d'Or
Le Centre national des indépendants et paysans va revivre en Côte-d'Or. Le parti au niveau national l'officialisera lors d'un bureau politique le 27 juin. Une information confirmée ce lundi, par...
http://www.bienpublic.com/politique/2012/06/18/le-cnip-va-etre-relance-en-cote-d-or
Le prix Charlemagne part aussi en Ukraine lors d’une nouvelle tournée de sagesse ?
Après l’attribution du Prix Charlemagne aux militantes biélorusses des droits civiques, le Prix Charlemagne 2023 est décerné au président ukrainien Volodymyr Zelensky et au peuple ukrainien pour leur combat en défense de la démocratie et contre la guerre non provoquée et injustifiée menée par la Russie. La distinction était remise lors d’un nouveau périple européen entre Italie, Allemagne, France et Royaume-Uni pour remplir le panier d’armes dans un soutien durable tout en restant un peu moins insistant sur les avions dans une certaine conscience.
Par François CHARLES
Economiste, conseil en stratégie et management, relations européennes, Président de l’I.R.C.E., ancien responsables d’affaires industrielles internationales à la DGA
Le Prix international Charlemagne d’Aix-la-Chapelle est la récompense la plus ancienne et la plus célèbre décernée en reconnaissance de l’engagement en faveur de l’unification européenne. Qui pouvait le plus le recevoir actuellement, en présence des autorités institutionnelles, que l’actuel président ukrainien et son peuple qui défendent les valeurs de la liberté et qui peuvent aussi employer la force pour se protéger et qui « mérite de faire partie de l’unité atlantique » avec un remerciement sur l’accueil des réfugiés ukrainiens.
Notons une réaction de soutien de la Banque Européenne d’Investissement, sur son site, qui témoigne d’une solidarité sans faille avec l’Ukraine, après avoir décaissé 1,7 milliard d’euros de financements et 3,6 millions d’euros d’aide humanitaire depuis le début de la guerre avec un appel à contributions en faveur du fonds fiduciaire de la BEI « EU for Ukraine » pour soutenir les efforts de reconstruction.
Cet effort est bien entendu à rajouter à ceux des Etats-Membres dont l’Allemagne qui vient d’attribuer une nouvelle enveloppe de 2,7 milliards d’euros pour des munitions, chars, système de missiles et d’anti missiles lors de la venue du Président combattant qui a salué le « rôle de leader de l’Allemagne, élément clé de stabilisation des relatons internationales, et sa deuxième place après les Etats-Unis ». Nous ne saurons pas si ces mots flatteurs ont réjoui les chefs italiens, français et britanniques en espérant qu’ils ne sont pas fait pour jouer la concurrence à la chinoise.
Notons que la conférence de presse en Allemagne pourrait être qualifiée de sagesse sans aborder les avions, sujet certes rattrapé ensuite par les journalistes. La question des interventions possibles en Russie a même été abordée et non repoussée par le Chancelier répondant qu’il fallait tout faire pour rétablir les frontières de l’Ukraine. S’il s’agit désormais de V. Zelensky (VZ), il en va surtout toujours de celle des alliés.
Merci commissaire Breton, interviewé sur une chaine française, pour avoir rappelé que c’est bien l’Ukraine qui mène cette guerre aidée par les Etats-Membres de l’UE et de l’OTAN et qui vaincra, même si tente souvent d’intégrer les Européens et leurs alliés dans la guerre.
T. Breton rappela aussi que les achats d’armes des Etats Membres de l’UE, gérée par l’agence de défense, comme cela se pratique au sein de l’OTAN et comme cela a été le cas d’ailleurs pour les médicaments. Pourront se rajouter des financements pour les lignes de production.
Quant aux visites de plus annoncées par VZ pour remplir son panier et peut-être d’avions, certes la supériorité aérienne est essentielle notamment pour le moral des troupes au sol mais pas totalement obligatoire si les appareils de l’ennemi ne peuvent survoler le territoire comme c’est le cas. On peut d’ailleurs former sur des avions école pour la pratique des opérations sans forcément ensuite piloter sur Rafale ou Mirage 2000. Sous des alibis de conserver des moyens nationaux, reste la question de savoir si l’on peut avoir confiance en VZ ou à ses militaires, voire ses ministres qui ont des discours parfois surprenants. Et pourrons-nous récupérer les matériels en cas d’engagement non tenu, voire si la guerre est terminée ?
Enfin, faudra-t-il reconstruire tout le pays sauf à en profiter pour tout rénover mais avec de simples fonds structurels. L’intégration doit sans doute être particulière mais de toute façon pas avec un pays en guerre et avec des responsabilités et une solidarité reconnues pour calmer les avis et apriori négatifs ou les déceptions.
La place légitime de l’Ukraine dans l’OTAN
"L'Ukraine a une place légitime dans l’OTAN au fil du temps » a ré-affirmé son secrétaire général lors de sa visite à Kiev en avril 2023 « et en deviendra membre » a–t-il ensuite précisé lors de la nouvelle réunion de Ramstein du 21 avril. Le secrétaire d’Etat étasunien à la défense a ensuite complété par « L’OTAN lui fournira ce dont elle a besoin pour vivre en liberté, dont matériels et formations ». Si l’identité juridique de l’Ukraine la laisse libre de choisir, comme les Etats membres de l’accepter, cette intégration, comme pour l’UE n’est pas qu’un simple processus.
Par François CHARLES
Economiste, expert défense, armement, relations européennes et internationales et président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe
En tant qu’ancien militaire, on me pose souvent la date de la contre offensive ukrainienne, sauf s’il s’agit finalement de celle des Russes. Je pourrais répondre comme J. Stoltenberg « au fil du temps » et surtout pas quand ni où tout le monde l’attend. Si j’avais une baguette magique sans changer l’histoire, j’aimerais me retrouver après coup pour savoir si celle-ci était risquée ou non ou s’il aurait juste fallu consolider les positions ou miser sur la reconquête de terres plus ou moins annexées avant toute cristallisation déjà bien entamée vu les protections érigées. Bien sûr je pourrais aussi l’utiliser pour remonter le temps jusqu’avant 2014 et analyser les possibles erreurs faites à charge et à décharge et sans être condamné de pro-Poutine. Désormais les horreurs de la vraie guerre intensive sont arrivées du fait des actions russes et assimilées mais également de la résistance héroïque ukrainienne. Je dirai simplement que les chars - très lourds - Abrams, vont pouvoir faire leur baroud d’honneur car prévus il y a longtemps, l’étaient les Leclerc heureusement ensuite remotorisés, pour une guerre en Europe, et qu’ils ont plutôt besoin de temps sec. Mais les Léopards et autres chars plus légers seront présents. Je dirai d’autre part, au-delà du renseignement, et toute maitrise aérienne par ailleurs, que si l’on veut faire un coup de feu, il faut beaucoup de matériels dont moyens de génie. Mieux vaut savoir s’en servir avec une formation efficace, qu’il faut prévoir une deuxième ligne de soutien ou de recueil, que les munitions doivent suivre mais uniquement à la limite de la frontière et mieux vaut déjouer les plans adverses. Notons que les Etats-Unis comme la Russie n’ont plus forcément des capacités infinies sauf à relancer un réel effort de guerre. Notons enfin qu’avec déjà 65 G$ donnés ou promis par les Occidentaux, le président ukrainien remet encore sa longue liste de besoin en armes sans peur d’être trop insistant, comme le souligne aussi D. Trinquant et nous rappelant à nos risques alors que nous sommes, nous, déjà protégés au sein de l’OTAN qu’il ne peut à l’heure actuelle encore intégrer. Peut-être fait-il déjà comme pour les pratiques normales d’achats au sein de l’organisation ? Sachons garder la tête froide tout en maintenant les objectifs.
Mais revenons à la « bonne question » du titre en structurant la réponse entre stratégie à travers de nombreuses réalités, avec si possible des options réalistes, réalisables et déterminées dans le temps, en clin d’œil au fil du temps de J. Stoltenberg.
S’agissant du « quoi », juridiquement l’Ukraine peut bien entendu rentrer dans l’OTAN. Elle en a le droit même si l’Autriche n’y est pas en respect de ses conventions avec les soviétiques d’à lors, que la Suède n’y est pas encore et n’est peut être plus pressée pour ne pas répondre aux exigences turques, désormais que la Finlande, qu’y l’a intégrée, protège désormais les frontières et que l’alliance NORDESCO consolide l’approche nordique. V. Poutine sait aussi user du droit quand il réclamait l’application des accords de Minsk. Notons d’ailleurs aussi que la Suède ne se presse pas non plus pour accorder l’autorisation de réexport de ses avions Gripen que la République tchèque attend de livrer à l’Ukraine. Notons que les frontières de l’OTAN sont déjà aux portes de la Russie avec l’Estonie, la Lettonie, désormais la Finlande, la Roumanie, la Turquie et qu’il ne faut pas s’émouvoir des réactions de V. Poutine ni du fait que cela risque de renforcer l’autocratie du Kremlin comme le fait pourtant remarquer H. Védrine. L’engagement de ne pas étendre l’OTAN est souvent soutenu par les Russes répétant que James Baker et Hans Dietrich Genscher l’avaient annoncé du temps de Gorbatchev, déchu depuis. N. Sarkozy et A. Merkel, qui avaient demandé que Ukraine et la Géorgie y rentrent mais pas tout de suite sont désormais partis et tout est possible, la constitution ukrainienne l’ayant même adoptée, comme le souligne Pierre Lellouche. On peut aussi comprendre une certaine légitimité du fait que l’Ukraine a été attaquée, au même titre que les anciens PECO s’y sont apparemment réfugiés.
Quant au « pourquoi et qui », il s’agit bien entendu de protéger le pays notamment dans la zone de voisinage et peut-être prochainement de l’UE qui le demande en urgence. Il s’agit aussi de capitaliser tous les efforts de l’OTAN depuis 2024 voire avant. C’est une suite logique avec un des pays qui sera désormais bien équipé, formé, avec des retours d’expérience précieux, qui va s’adapter au système OTAN sans doute plus rapidement que les anciens pays dits d’Europe Centrale et Orientale (PECO) qui ont du faire un saut extraordinaire, un allié stratégique qui a montré une capacité à combattre désormais que l’on voit que la menace est bien toujours réelle, sauf à considérer qu’il ne s’agit que d’une affaire entre cousins. Enfin un pays grand comme la France, en pleine restructuration financée par l’UE avec une richesse bien reconnue, déconstruite puis reconstruite par Staline et à nouveau par V. Poutine et qui pourra participer à la solidarité économique de l’article 2 de l’OTAN. L’entrée dans l’OTAN aura moins d’impact que celle dans l’UE qui est aussi une des raisons de l’invasion. Rappelons-nous que l’ancien président ukrainien déchu avait subi des pressions de Moscou et une fois s’y être réfugié, avait commencé sa conférence de presse en blâmant l’UE qui l’obligeait à changer l’écartement des voies de chemin de fer, élément assez stratégique. L’OTAN pourra jouer son rôle de vecteur d’intégration européenne où les Etats peuvent mieux se parler en détachement, même au niveau industriel et économique.
Au détriment de qui ? Quant à la Moldavie et de la Géorgie, espérons qu’elles ne seront pas sacrifiées dans un grand partage de négociation.
Comment qui complète le quand et le qui: une des questions les plus importantes est « avec quelles frontières » qui est le thème de conférences depuis 2014. Considérant que tous les pays membres de l’UE ont pour l’instant accepté une candidature avec les frontières d’origine, tout l’espoir est mis dans cette contre offensive. Il parait inconcevable d’intégrer un pays occupé, même si V. Poutine a déclaré avoir annexé les territoires occupés et en guerre, que ce soit pour l’OTAN ou l’UE avec une clause de défense mutuelle garantie grâce à l’OTAN, en entrainant de facto tout le monde immédiatement alors qu’actuellement et juridiquement, l’OTAN n’est pas en guerre. Les déclarations à Kiev et Ramstein sont faites en connaissance de cause. Elles sont sans doute aussi un jeu d’annonce pour montrer la force, maintenir le moral des troupes comme un jeu de négociation. Reste à savoir, si la contre offensive ne fonctionne pas, si les Ukrainiens accepteront le principe des Alsace semi Lorraine sans forcément perdre. La Crimée autrefois donnée en cadeau personnel à l’Ukraine serait-elle reconnue comme une Meilleure Solution de Rechange de V. Poutine alors qu’il la considère déjà comme acquise ?
Avec qui ? Même si un Français ira apparemment davantage mourir pour un Ukrainien qu’un Estonien, la France pays de poids dans l’OTAN sans vraiment l’utiliser, considérant comme la Turquie et les Etats-Unis, qu’elle n’en n’est pas dépendante, semble isolée cette fois pour sa volonté de maintien du dialogue quand tous les autres m’ont déjà coupé, avec un certain rapprochement avec l’Allemagne, réservée également. Même si la Pologne bloque désormais les céréales ukrainiennes, Il est certain qu’elle soutiendra cette adhésion. La Turquie quant à elle se tient prête pour faciliter le dialogue sans forcer les choix
La question du combien ne mérite même plus d’être posée tant la dépense est large, hors mis les avions non encore fournis ou sinon avec quels risques et considérant sans doute que la liberté, la paix et la sécurité n’ont pas de prix.
Quant au contre qui et aux alliés possibles de la Russie, même si certains spécialistes font remarquer qu’un partenariat stratégique global, pour reprendre les mots diplomatiques et officiels, n’est pas une alliance, je répondrai qu’il faut veiller à la Chine qui peut dire et faire le contraire le lendemain ou sait s’adapter, si elle le veut, prise la main dans le sac. Rappelons-nous qu’elle fait déjà des manoeuvres en méditerranée avec la Russie et que le Président Xi galvanisa ses troupes à Djibouti en leur disant « préparez vous à la guerre ». Pour autant elle ne fera rien tant qu’elle ne sera pas prête ne voulant plus subir les affronts des anciennes défaites face au Vietnam, même si désormais elle est passée dans une autre dimension. Mais une certaine histoire est également écrite.
Poutine jaloux de Xi ? mais de quoi ? voire de qui d'autre ?
Dans un récent documentaire, Vladimir Poutine répondait à Xi Jinping, lors d'une réception, qu'il était jaloux de la Chine
Mais jaloux de quoi ? voire de qui d'autre ? S'agit-il de l'économie ? de la défense ?
alors qu'il se sait menacé sur sa partie Est avec des populations chonoises de plus en plus nombreuses dans la région de Vladivostock, comme avec les routes de la soie traversant certains pays "amis"
Mais ne s'agit-il pas finalement et simplement du "pouvoir" après la réélection (ou désignation par autoproclamation) du président chinois pour un troisième mandat en changeant tout simplement la règle, sans donc devoir reveni au rang de Premier Minsitre, comme VP ne l'a pas fait
Avec sa nouvelle image de tsar, n'est-il pas finalement jaloux ou admiratif de Napoléon 3, réélu Président de la République puis Empereur par plébiscite afin notamment de pouvoir continuer ses travaux
Si Lula est revenu légament après un passage aux enfers dont redoutent certains respeonsables politiques, le monarque François Mitterrand ne pouvait pas étant madale, Barack Obama est retourné dans les affaires, il ne faudrait pas non plus que cela donne des idées à d'autres...
Retraites : La France ne devrait-elle pas finalement adopter le système parlementaire suisse ?
Les Français votent.. quand ils votent. Des partis sont élus, même si en ce moment le Président de la République ne possède pas de majorité absolue et qu'elle peut etre dans l'apprentissage des coalitions comme il y a longtemps.
Mais quand on voit les gens descendre dans la rue et bloquer les services publics alors que des députés et sénateurs ont été élus, certes apparemment pas majoroitairement dans leur sens, n'est pas ce pas finalement se rapprocher de la démocratie avec des parlementaires qui changent chaque année et qui ne servent qu'à relayer ?
Quant à la réforme des retraites, même si le gouvernement veut etre un bon père de famille et que l'équilibre financier des retraites est fragile, sans être encore en péril mais avec un besoin d'évolution du modèle sans remettre la base en cause, ce qui peut paraitre étonnant étant donné que l'équilibre du nombre des cotisants est tres différent, le fait d'utiliser le 49,3 empeche de blamer ceux qui auraient pu faire échouer le texte, même si les mémoires, surtout politiques, sont vites oubliées.